Part tri - Retour en France - Jour 17 : Dunkerque >> Calais par la cote avec variantes – 75km
Petit déj nul, industriel pain et le reste mais la chambre était sympa avec une douche où on peut rentrer à plusieurs mais j’étais seul. J’ai du temps alors je fais un détour par Bergues. On m’a parlé de ses fortifications mais surtout connu car on y a tourné ‘Bienvenu chez les chtis‘ mais je ne le savais pas car pas vu ce truc. Petit café sur la place. Puis je continue vers Bourbourg et une installation dans l’église intitulée ‘Le chœur de lumière’ par Anthony Caro. Assistant de Henry Moore, il décide lors d’une visite de l’église en 1999 de réaliser une œuvre composée de 15 sculptures en acier et céramique qui reprendra les thèmes de la création. Ce sera fait en 2008. Ça vaut le détour.
Une halte au 4G (le Grand Garage Guzzi du Guindal) pour rendre visite à des amis de mon pote JP de St Siffret. Chouette moment parmi une belle collec de Guzz ! Je continue le long de l’Aa (un des plus petits fleuves de France, bien connu des cruciverbistes) jusqu’à Gravelines, son fort Vauban et ses six réacteurs alignés sur la plage. Plus que 10km pour arriver à Calais. Je passe au dessus de l’autoroute protégée par des hauts murs surmontés de barbelés puis le long de l’ancienne jungle où des hommes ont l’air d’attendre quelque chose. Ce soir je dors chez des gens qui s’investissent auprès des migrants, Yvonne (anglaise) et son mari Daniel (ancien guitariste rock en Angleterre, maintenant prof d’anglais). Un couple épatant à l’histoire toute aussi épatante (ils se sont rencontrés dans un pub).
Une jeune anglaise très belle (Abi), ici pour un master sur le sujet, nous a préparés un magnifique repas végétarien.
Je participe avec une bonne bouteille de par mon coin (St Mamert du Gard). Encore une très belle soirée.
Jour 18 – Calais >> Framzelle par les Caps Blanc-Nez et Gris-Nez – 30km
Ce matin, avec Yvonne et Abi, nous partons à L’Auberge des Migrants pour du bénévolat. Traversée de la ville à vélo jusqu’à une grande zone industrielle. Un grand hangar, une grille avec code, nous pénétrons dans un lieu où il se passe des choses inhabituelles : des personnes viennent en aide à ceux qui arrivent de loin.
Un petit tour pour la visite : le hangar est avant tout un immense lieu de stockage de vêtements, de tentes, de couvertures et de nourriture et il en faut car ce sont plus de 1100 personnes qu’il faut aider. Elles ne viennent plus à l’Auberge car si elles abandonnent leurs biens, les flics en profitent pour tout faire disparaitre ou les rendre inutilisables (tente lacérées et chaussures volées) alors on leur apporte les repas sur place. Il y a aussi une caravane ‘Presse et médias’ une autre pour s’inscrire (si vous comptez rester plusieurs jours, semaines ou mois). Je m’inscris avec Yvonne à ‘La cuisine’ comme une vingtaine d’autres et c’est bien ce qu’il faut pour préparer un repas pour 1100 personnes. Avant de se mettre au boulot, rapide échauffement collectif dehors sous forme de Yoga énergique et assouplissements. Ça met une ambiance terrible. Nous serons à la préparation des légumes ; poivrons, épinards, oignons, tomates et pommes dans une ambiance indescriptible avec une sono qui passe de la musique tonitruante. Ça chante, ca danse en épluchant, lavant la vaisselle et préparer les sauces. Chef aux fourneaux (il parait ‘étoilé’) avec ses aides…..trois heures pour tout terminer. Je fais ma petite enquête auprès de la responsable ‘kitchen’. 1,50€ par personne >> 1000 personnes, on calcule vite : 1500€ par jour pour les repas. Si le pain (de la veille) est donné par les boulangeries et les supermarchés, toute la nourriture fraîche est achetée au marché de gros. La majorité des dons viennent d’Angleterre où ses citoyens se sentent vraiment concernés du fait que leur gouvernement refuse l’accès à tous ces migrants. Alors ils donnent et beaucoup et j’ai pu voir un ballet incessant de grosses voitures (de luxe parfois) venir déposer leur cargaison après avoir fait une rapide traversée en ferry depuis Douvres.
L’Auberge, qui va fêter ses 10 ans, accueille 60 bénévoles venus du monde entier et jeunes pour la plupart et compte à peu près 40 permanents. Un moment, le préfet (gentil monsieur) a voulu la faire fermer parce que le cuisine ‘n’était pas aux normes’. Qu’à cela ne tienne, les anglais l’ont transformée en laboratoire des plus modernes. Beau pied de nez. Repas partagé (végétarien délicieux de la veille), mangé assis dans la cour où c’est le moment de donner son avis ou de prendre connaissance des consignes pour la distribution des repas et des attitudes à respecter envers les migrants (tenues adaptées) et les forces de police qui n’hésitent pas à contrôler quand ça leur chante. Je pars ensuite. Incroyable moment partagé ! À refaire !
Retour en ville où je retrouve Daniel qui me parle un peu de sa vie d’artiste. Il sort de son étui une Stratocaster de 1964 et me joue un petit Neil Young sur une Martin qu’il vient d’acheter (une de ses 30 guitares). Sympa pour se dire au revoir. Pas beaucoup de km à faire aujourd’hui ; d’abord il est déjà tard et je m’arrête chez la sœur de Jeanne à Framzelle, sous le cap Gris-Nez. Pas mal comme adresse. On ne se connait pas mais c’est un peu comme ça tous les soirs chez les WS. Mais d’abord le Cap Blanc-Nez et ses 134m de hauteur où j’apprends que durant la guerre de 14/18, il y avait un filet de 25 km qui ralliait la France à l’Angleterre empêchant ainsi aux U-Boot de passer. Ils devaient faire le tour par l’Écosse sauvant ainsi un nombre incalculable de vies. Seul 73 bateaux on été coulés sur les milliers qui faisaient la navette entre les deux pays…..Un d’eux s’est échoué à Wissant (on dit Ouissant.) On m’avait dit : » Le Boulonnais, c’est vallonné ». Je confirme mai ça reste raisonnable par des belles cotes et des belles descentes que je prends à donf ! Il fait grisouille et la vue n’est pas trop dégagée mais pas de pluie alors ça va et le paysage est très beau. Wissant (on dit Ouissant !!!) petite station balnéaire à la mode, les Lillois en ont fait leur lieu de vacances et c’est pas donné (presque 6 balles la bière. « Oui mais on est à Wissant Monsieur ». Oui et alors, c’est quand même pas les Champs Élysées non ????) mais elle est bonne l’Anosteké. Arrivée chez France et J.Pierre dans l’après midi. On voit que ce n’est pas dans leur habitude de recevoir des ‘étrangers’, ils ont du mal à savoir où je dors et je dois demander de prendre une douche mais durant le repas, à l’aide de la bouteille de Fitou (bio) que j’ai apportée et aidée de celle (Corbières bio itou) que J.Pierre va ouvrir ensuite, les langues vont se délier et ça va devenir très sympa. Je descends un moment regarder les vieilles bécanes qui viennent de se gare sur la place : des anglaises en majorité (BSA ou Belle Saloperie Anglaise en français) une Laverda et un vieux flat pourri. Ce sont des flamands.
Avant d’aller dormir, je monte vers le phare mais on ne peut pas l’approcher c’est un centre du CROSS. Belle ambiance avec ce faisceau qui vient balayer le village toutes les 4 secondes.
ICI TOUT S’APPELLE LES DEUX CAPS !!!!!
Jour 19 – Framzelle >> Boulogne toujours par la cote – 50km (ça fait 905km déjà)
Après le ptidéj, je pars faire un tour à pied avec France à travers le petit village et jusqu’à la plage de galets et tout autour du Cap. Il ne fait pas très beau mais le vent est toujours NE. J’ai vraiment du pot, c’est pas courant dans la région. Et puis alors que je fredonne un air de Bashung, France m’apprend qu’il s’est marié avec Chloé Mons dans le village d’à coté, à Audinghen. Non, je le crois pas !!!!! Et elle me montre la photo de la cérémonie dans le livre consacré à l’histoire du village. Mais c’est dingue ce truc ! Alors forcément j’y passe en partant. Émotion. Mais Bashung n'est pas le seul chanteur connu à être passé par cette petite ville. Un certain Raoul de Godewarsvelde qui habitait sous le Cap est devenu célèbre grâce à une chanson : Quand la mer monte (https://www.youtube.com/watch?v=vchUUT0NYQ8). Petite journée encore jusqu’à Boulogne mais vers 13h00 le soleil arrive. De la Balle !!! J’ai rdv avec mes hôtes vers 18h00, alors je flâne et je visite tous les petits villages du coin : Audresselle, Ambleuteuse et Wimereux (on dit comment ???) où je picnic sur la plage et où j’achète une bouteille de bière locale (me souviens plus du nom) pour ce soir. J’arrive à Boulogne par une grande descente. Je suis sur que je vais devoir la remonter (bingo, mes hôtes habitent tout en haut) et en attendant je me mêle à la foule qui profite de ce beau soleil du dimanche. La vie est belle !!!! Je remonte, mes hôtes m’attendent au pas de la porte. Ça va être une très belle rencontre.
Véronique et Didier son inscrits sur WS (Warmshowers donc) un peu grâce à leurs deux fils qui parcourent le monde à pied et à vélo et bien sur, profitant (comme moi) allégrement de cette merveilleuse association, ils ont demandé à leurs parents de s’y inscrire et d’accueillir les cyclistes en voyage et c’est pourquoi je suis chez eux (les seuls à avoir répondu rapidement à ma demande il y a quelques jours d’ailleurs). Chambre et douche et me voila prêt à partager une bonne bière …..Et nous nous trouvons plein de points communs, pas difficile en regardant ce qu’il y a dans la bibliothèque et la discothèque ; rock and roll à foison à la découverte des groupes locaux et d’autres en dehors des grosses pointures connues, BD et tout ce qu’il faut pour une bonne éducation. Du coup, les conversations vont fuser dans tous les sens et plus on parle plus on s’apprécie à tel point qu’à ma demande ils acceptent tout de suite de m’héberger un jour de plus. Cool !!!
Magnifique soirée donc.
Jour 20 – 70km autour de Boulogne
Véro ne travaille pas et se propos de me faire découvrir les beaux coins de la région à vélo bien sur sous un beau soleil par des petits chemins de forêts, des dunes qui me rappellent étrangement la cote Atlantique, des châteaux dans une région vraiment magnifique et encore inconnue pour moi. La Capelle lès Boulogne > Hesdin l’abbé > Hardelot, petit café au bord de la plage > Equihen (où Dumont à tourné une partie de P'ti Quinquin, on comprend mieux..), Outreau (ça me rappelle vaguement quelque chose de pas terrible), Le Portel et retour Boulogne avec frites à la Boulonnaise et retour à la maison pour d’autres bières et soirée géniale à l’apprentissage du dialecte local :
Du brun min cousin
Chacun sin pin chacun s’nhérin
Arguette eum n’œil
Armente al maison (ou à tin caillon)
R’mont eut maron
Va quer eul caillel
In’na grinmin
Qu’est-ce qu’on a bien rigolé !!!!