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19 avril 2021 1 19 /04 /avril /2021 08:13

On le sait bien, les choses vont souvent par paire : paire de chaussures, sauf pour les unijambistes dont ils savent pas quoi faire d’une, paire de draps par exemple où les pédales car essayez de faire du vélo avec une seule de ces choses et je vous souhaite bien du plaisir mais il y a aussi la paire de fesses, de seins et de couilles même si certains n’en n’ont qu’une aussi mais comme elles ne portent pas de chaussures ça se voit moins.

Alors pour les BD, c’est pareil, quand j‘en lis, j’en lis deux pour me changer les esprites.

Cette fois ci, Piscine Molitor de Cailleaux et Bourhis chez Air Libre. 2009

La vie de Boris Vian (1920 – 1959). Le Jazz, le Cercle Legateux, la guerre, les expressions de l’époque : « Trop bath », la faune du Tabou, sa trompette et cette fameuse piscine où il nage pour tenter d’apaiser ce cœur malade. A l’aide d’un trait simple mais très expressif, Christian Cailleaux nous entraîne dans la vie passionnante de cet écrivain et de celle des gens qui gravitaient autour de ce chaudron de créativité appuyé par l’écriture d’Hervé Bourhis qui scande les dessins de propos bien ajustés. Un vrai régal que de retrouver celui qui a enchanté une grande partie de ma jeunesse avec ses livres si décalés.

J’apprends également qu’il passait ses vacances de jeunesse en famille à Landemer (Cotentin) où j’ai prévu de passer lors de mon prochain voyage à vélo. Alors là c’est vraiment bath comme truc !

A bientôt Monsieur.

Comédie Française – Voyages dans l’antichambre du pouvoir de Mathieu Sapin - Dargaud 2020

Mathieu Sapin s’est fait le spécialiste de la vie des homme politiques : Campagne pestilentielle de 2012, Vie à l’Élysée et le revoilà avec une histoire parallèle entre la vie de Jean Racine et celle d’un certain Macron qui veut se faire plus gros que la grenouille.

Jean Racine a débuté sa vie d’adulte en écrivant des pièces de théâtre que je n’aurais pas l’outrecuidance de vous rappeler certains titres mais quand même, juste pour rafraîchir les mémoires : La Thébaïde…. Je sens un grand vide tout à coup…. Pas que vous mais j’ai un livre pour faire le malin, mais Phèdre, Les Plaideurs ou Andromaque ça devrait vous causer plus sérieux. Ah, ça va mieux.

Mais non content de cartonner dans les théâtres et de se faire un max de thunes, il décide de parler du Roi (XIV à l’époque) qu’il trouve super génial et qui n’a pas manqué de remarquer ses succès. Il rêve de devenir son historiographe et comme il dit : « De toute façon, j’ai déjà TOUT écrit », le mec du genre humble. C’est là que M. Sapin fait ses rapprochements entre les courtisans de l’époque et ceux que l’on peut appeler pareils autour de notre monarque actuel. C’est drôle et comme il fréquente vraiment les milieux qui s’autorisent, on apprend plein de choses mais de façon ironique et décalée et il devient aussi de son coté, l’historiographe des élus de notre époque.

Un dessin un peu naïf mais qui dit l’essentiel.

 

   

 

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7 novembre 2020 6 07 /11 /novembre /2020 09:50
Passages de Georges NAVEL – Gallimard 1991 – 336 pages

Après son autre livre « Travaux », paru en 1945 et relatant sa vie de vagabond des routes à la recherche de tout travail lui permettant d’être libre, ‘Passages’ revient sur sa vie de gamin en Lorraine (Madières exactement) puis celle qu’il a vécu à Lyon pendant et après la guerre de 14-18.

Document passionnant sur cette époque et relatée à travers les yeux d’un enfant, Passages nous apprend tellement de choses qu’il n’est pas seulement un récit mais un condensé d’histoire.

J’apprends par exemple que des enfants qui vivaient près des zones de combats et privés d’école étaient envoyés en Algérie dans des familles d’accueil pour poursuivre leurs études.

Retour à Lyon quand il sait que ses parents y vivent après avoir, eux aussi, quittés une Lorraine dévastée par la guerre. Commence pour le jeune garçon l’apprentissage de la vie et marquant une réticence de plus en plus grande pour l’école, va plonger dans l’univers du monde ouvrier.

Document passionnant sur la vie ouvrière, mais pas que, en France pendant et après la première guerre mondiale. Les métiers, les rues, le ambiances, les luttes et la naissance des syndicats et des notions aussi incroyables que le végétalisme. Oui, ça existait déjà à cette époque mais dans l’idée de pouvoir cultiver son jardin et de ne devoir rien à personne dans une option libertaire.

Il en ressort quand même que les conditions de vie du monde ouvrier sont dures et que les familles s’entassent dans des logements exigus, que les salaires sont minables à part pour les  ouvriers spécialisés et qu’il faut tout le temps se démerder pour s’en sortir. Il y a plein d’usines et de petits ateliers qui fabriquent de tout pour un monde en pleine révolution avec l’arrivée des véhicules à moteur : voitures et motos. J’imagine des villes noires, envahies de poussières de charbon dues au chauffage et des cheminées des usines et l’espérance de vie ne dépassait pas 60 ans. Mais c’était la vie à cette époque en France, il y a donc un siècle.

Passages se lit comme un feuilleton passionnant et on saisit parfaitement ce qui a forgé le caractère de l’auteur et l’a mené sur le chemin de l’insoumission et de l’écriture.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Navel

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29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 10:43
Colline – Un de Baumugnes – Regain ou la trilogie de Pan – Jean Giono – 1929/1930
Colline – Un de Baumugnes – Regain ou la trilogie de Pan – Jean Giono – 1929/1930
Colline – Un de Baumugnes – Regain ou la trilogie de Pan – Jean Giono – 1929/1930

Une amie m’a invité à voir l‘expo consacrée à cet écrivain au Mucem. Au début, j’étais un peu sceptique car voir une expo sur un écrivain ça me paraissait un peu bancal. Un écrivain ça écrit et voir des écrits mais bon, on y va. Eh bien j’ai drôlement bien fait de l’écouter car c’est vraiment extra. D’abord Giono n’a pas que écrit des livres il y aussi fait du cinéma et inspiré d’autres réalisateurs et comme ça on peut voir des extraits de films, c’est animé.

Et puis Giono était très connu à cette époque et on peut voir des lettres que lui ont envoyés des écrivains comme Cendras et Henry Miller et rien que ça, ça vaut le détour car elles sont formidables ces lettres. Enthousiastes !!!!!!

Alors, au sortir de cette expo, je me suis rendu à la bibliothèque de Tarascon et j’ai emprunté ces trois livres que je n’avais jamais lu.

Colline : tension dans un village près de la montagne de Lure. On soupçonne un vieux qui est en train de mourir de jeter un sort, d’ailleurs il y a un chat noir qui rode. La source s’est tarie. Un incendie se déclare. Que faire ??? On envisage de le tuer mais heureusement, il meurt avant d’en passer par là. C’est le plus dur des trois romans.

Un de Baumugnes : il y a une belle jeune fille qui sait conduire son attelage avec force et élégance. Deux prétendants, Albin trop timide pour l’approcher et un gars pas très franc la convoitent mais c’est le salopiot de Marseille qui va l’emmener avec lui et pour lui faire faire des basses besognes. Amédée, un ouvrier agricole et ami d’Albin va sa faire embaucher dans la ferme d’où vient la fille et va apprendre qu’elle est revenue mais cloîtrée par ses parents car elle a un bébé. Il prévient Albin et décident de l’enlever. Ils y arrivent mais honteux de leur démarche, ils décident de faire demi tour pour qu’Albin se présente à la famille. Accueillis par le père et son fusil, celui ci se résigne et ils repartent vers Baumugnes.

Des années plus tard, Amédée repasse par le village et rencontre une petite fille qui lui dit qu’elle chez Pépé mais qu’elle vient de Baumugnes. Amédée suit son chemin soulagé. Giono nous présente une campagne apaisée où les liens entre les hommes sont plus importants que leur fierté.

Regain : Au village d’Aubignane, après le départ du vieux Gaubert, le forgeron, Panturle va se retrouver seul. La vieille Mamèche disparaît aussi en lui promettant de lui trouver une femme. Un jour, il entend du bruit et des gens cognent à sa porte mais il n’ouvre pas. La nuit, curieux, il les suit mais tombe dans une rivière et perd connaissance. Quand il se réveille, il se trouve devant une femme et ils tombent dans les bras l’un de l’autre. Ça faisait un moment que ça les démangeait ces deux là. Ni une ni deux il l’emmène chez lui et ils filent le parfait amour. Elle s’appelle Arsule et va redonner vie au village et courage à cet homme qui décide de planter du blé pour faire du pain. Ce blé, il va en revendre ses grains sur le marché de Banon plus tard et alors que la récolte a été ruinée par une variété venant de l’Inde, lui, son blé, il vient d’Aubignane et il est fort. On se l’arrache. Avec l’argent récolté ils achètent des choses qui leur font envie et retournent chez eux.

Un jour Gédémus, l’ancien ‘homme’ d’Arsule passe par le village et lui réclame sa femme. Il lui donne 60 francs pour qu’il achète un âne pour tirer sa meule car c’était cette femme qui le faisait. Ils trinquent et il s’en va. Plus tard une nouvelle famille vient s’installer dans le village et la vie va vraiment renaître.

C’est dans ce dernier roman que Giono laisse s’exprimer au plus fort son amour pour le monde paysan et sa terre. Les descriptions du vent, de l’eau qui coule entre les pierres, des ambiances de marchés, des sentiments de ceux qui veulent à tout prix faire revivre les villages et repeupler les collines abandonnées après la première guerre mondiale sont autant de moments d’une force incroyable.

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5 décembre 2019 4 05 /12 /décembre /2019 08:16
Incident à Twenty-Mile – Trevanian – Gallmeister Sept 2011 – 350 pages

Son roman Shibumi a conquis les lecteurs, il a passé une partie de sa vie dans les Pyrénées Basque et est peut-être mort en 2005. Cette fois ci il nous propose un western. Lire du Western, quelle drôle d’idée et pourtant, c’est la façon la plus évidente de connaître l’histoire de ce pays et ceux qui aiment ce genre cinématographique vont se régaler avec ce roman.

Wyoming en 1898, soit seulement deux années avant le changement de siècle et les acteurs de cette époque en sont bien conscients. Le pays est déjà passé par les époques les plus troubles et violentes et c’est plutôt les ruées vers les métaux précieux qui l’agitent. D’un coté le Klondike et ici le Wyoming.

Twenty Mile se nomme ainsi car le village se trouve seulement à cette distance du bourg le plus proche, Destiny. Il vit au rythme des mineurs qui y descendent en fin de semaine pour y dilapider leur argent en orgies de boissons et de femmes.

Mais des personnages vont venir dérégler cet univers. D’abord Matthew qui débarque par hasard et va tenter par sa gentillesse de se faire accepter par la communauté en offrant ses services pour presque que dalle. Mais c’est surtout un certain Lieder, genre malade mental échappé de prison et accompagné de deux décervelés qui va mettre un sacré bordel dans le bled et quand je dis ça c’est un euphémisme.

Nous allons vivre au rythme des jours, des heures et des minutes la vie des ces habitants et partager avec eux la tranquillité d’une vie réglée suivie de l’effroi causé par l’arrivée de ce trio infernal . On rigole mais pas tout le temps. Un vrai régal.

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6 novembre 2019 3 06 /11 /novembre /2019 17:53
Les grands cerfs – Claudie Hunzinger – Grasset septembre 2019 – 191 pages

Pamina a fuit la ville et vit dans une forêt des Vosges avec son compagnon. Elle sait, pour les avoir déjà entrevus, que des cerfs passent par chez elle et sa rencontre avec Loïc, un photographe animalier passionné lui aussi par ces grands animaux, va l’aider à pénétrer ce monde animal sauvage.

A partir de ce moment, nous allons rentrer nous aussi dans un monde totalement inconnu et pour avoir rencontré un jour, dans une forêt des Ardennes, un de ces grands animaux, je peux vous assurer que sa vision est tellement magnifique qu’on peut comprendre aisément que l’on en devienne dingue.

Avec l’aide de Loïc, Pamina va se former à devenir guetteuse des mouvements et des habitudes des cervidés, savoir se cacher, se rendre invisible, connaître leurs habitudes, leurs chemins de passage, leurs rendez vous. Loïc va lui servir de guide et l’initier aux rites consacrés à cette quête.

Chaque grand cerf à un nom donné par Loïc suivant son cri (Wow) ou sa posture (Apollon) et parfois l’un deux disparaît tué par les chasseurs. C’est là que le roman prend une autre dimension car la réalité du monde extérieur à l’univers animal, celui du lieu où il vit, c’est à dire la forêt et ceux qui la parcourent et pas uniquement pour sa magnificence, va soudain imposer sa loi et modifier la relation entre les deux protagonistes.

Claudie Hunzinger, via Pamina, ne va pas se gêner pour dénoncer les dérives de la société moderne et le peu de cas qu’elle fait du monde animal en général comme la disparition des oiseaux ou d’autres espèces et des animaux tués par les chasseurs, « ces grands amoureux de la nature ». Elle va nous offrir des pages splendides de descriptions de rituels, de parures, de cris , de chants, de couleurs, d’odeurs qui font de ce roman une ode magnifique au monde animal qui nous entoure sans pour autant en avoir toujours conscience.

 

 

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23 octobre 2019 3 23 /10 /octobre /2019 09:17

Lors de mes nombreux voyages vers Marseille, en train ou à moto, je suis souvent passé par les lieux que cette auteure nomme. L’étang de Berre qu’on longe en train par son coté nord entre St Chamas et Rognac offre des vues tout le temps changeantes suivant qu’il fasse un soleil de plomb ou que le mistral le transforme en mer en furie. Si on passe par l’autoroute, alors on enjambe le chenal de Caronte par cet immense viaduc et c’est justement en bas que se passe cette histoire. On ne connaît rien de cette ville de Martigues et encore moins de la vie des gens qui l’habitent à moins bien sur d’y être né ou d’y résider encore.

Il y a cette femme, Jessica, qui observe à la jumelle de son balcon, deux vieux qui pêchent le muge depuis leur calen et qui les prévient quand le poisson arrive. Ça lui fait un petit revenu.

Il y a Sébastien, son fils pas vraiment désiré, ces deux garçons, Antoine et Dylan, orphelins qui traînent, Ahmed son amant qui travaille à la raffinerie et il y a surtout ce décor aussi beau que cruel car on sait bien que dans le coin, c’est plutôt Seveso que St Trop.

Grâce à une écriture magnifique, Sigolène Vinson nous transporte dans une tragédie locale mais universelle. À l’aide de descriptions détaillées des modes de vie de ses protagonistes, qui paraissent si simples, elle nous décrit pourtant un monde d’une profonde humanité ou les allées et venues de chacun sont réglées par des désirs et des pulsions ancestrales. Elle nous fait découvrir une société oubliée mais qui continue de vivre malgré les dangers et les menaces permanentes des usines si proches. C’est tout simplement un très grand roman.

Maritima – Sigolène Vinson – Les éditions de l’Observatoire – Février 2019 – 301 pages
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29 septembre 2019 7 29 /09 /septembre /2019 07:51

Ce long fleuve, associé à cette immense région du monde qui ressemble plus à un continent et qui fait d’ailleurs la une des journaux pour les catastrophes engendrées par la bêtise incommensurable d’un président débile, sans parler des massacres de chefs de tribus osant s’opposer à la destruction de leur patrimoine, ce long fleuve donc me rappelle l’époque où je vivais dans ce pays des jours heureux pour ne pas dire merveilleux.

Je me suis plongé avec délice dans ce récit qui m’a rappelé les aventures d’un auteur magnifique tel Cendrars. J’ai suivi les pérégrinations de cet homme et de son fils dans la ville de Manaus, remontant le long du fleuve et s’arrêtant dans des lieux improbables mais nous rappelant à chaque fois les faits qui s’y sont produits.

Je me suis aussi un peu perdu dans cette jungle touffue des mots, des hommes, des histoires qui s’enchainent telles des objets qu’on rajoute à une trame déjà très ou trop riche. Je ne me souviens déjà plus de tous ces détails et l’histoire intime de ces deux hommes, mêlée à celles des aventuriers, perd un peu de sa substance. Dommage.

Amazonia – Patrick Deville – Seuil aout 2019 – 297 pages
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9 septembre 2019 1 09 /09 /septembre /2019 21:10

 

La crise de 1929 touche maintenant la France de plein fouet et l’économie s’effondre. Thevenin, chargé de pouvoirs d’une grosse entreprise se retrouve comme des centaines de milliers de français : au chômage. Nous sommes en 1935 et César Fauxbras (Gaston Sterckeman) va relater dans un journal sa nouvelle vie ainsi que celle des gens qu’il va côtoyer. Nous apprenons comment l’état français traite ses gens et il ne se gênera pas pour dénoncer une société déjà injuste ou les nantis restent bien au chaud et mangent à leur faim tandis que les autres tentent de survivre avec le peu de subsides qu’on leur accorde.

Nous vivons dans ce pays d’avant guerre et même s'il ne s’étend pas beaucoup sur ce qui se passe au-delà des frontières, il en parle assez pour sentir que certains la préparent et c’est ainsi qu’il évoque « cette viande à brûler » qui a déjà eu droit à celle de 14/18.

C’est un réquisitoire imparable sur les règles, les mœurs et les débrouilles de l’époque. Le capitalisme autant que le communisme sont jugés comme des maux qui gangrènent la société. Les revirements de chacun devant l’évolution en disent long sur les bassesses et les renoncements. Ce qui étonne le plus dans le roman de Fauxbras et, bien qu’il date de 1935, c’est qu’il pourrait tout à fait s’adapter à la situation que nous vivons aujourd’hui. A lire pour se rafraichir la mémoire.

 

“Pour se mettre en rogne et passer aux actes, il faut être réduit à la vraie famine. Tant que nous toucherons dix balles, juste assez pour avoir quelque chose à perdre, nous nous tiendrons peinards, et ceux qui comptent sur nous pour faire la révolution se mettent le doigt dans l’œil.

Viande à brûler - Journal d’un chômeur - César Fauxbras – 1935 - Allia réédition de 2014
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25 avril 2019 4 25 /04 /avril /2019 15:55
Des coccinelles dans des noyaux de cerise (Folio policier - 168 pages – 2017) et La ballade du mauvais garçon (Stock – 333 pages – 2014) – Nan Aurousseau
Des coccinelles dans des noyaux de cerise (Folio policier - 168 pages – 2017) et La ballade du mauvais garçon (Stock – 333 pages – 2014) – Nan Aurousseau
Des coccinelles dans des noyaux de cerise (Folio policier - 168 pages – 2017) et La ballade du mauvais garçon (Stock – 333 pages – 2014) – Nan Aurousseau

Après Bleu de chauffe et Le Ciel sur la tête, il me tardait de replonger dans les livres de cet auteur si atypique et à le lire on se prend à halluciner devant sa vie. Bleu de chauffe racontait son métier de plombier chauffagiste et le Ciel sur la tête, son passage par la prison de mineurs à Fleury. Il nous le confirme dans ce dernier. C’est de sa vie dont il s’agit et cette fois ci nous en avons tous les détails. Les braquages jusqu’au dernier dans une banque qui ne se déroule pas comme prévu, air connu. Après c’est la prison et la prison des années 70 ce n’est pas comme maintenant surtout en centrale. Heureusement, un éducateur va s’occuper de lui et faire en sorte, grâce à l’éducation de lui faire passer son certificat d’études :

  • Mais je l’ai déjà !
  • C’est pas grave, c’est pas marqué dans ton dossier et ça te fait gagner trois mois.

Puis, le BEPC et encore trois mois de gagnés.

Plus il apprend, plus il a envie d’apprendre et son regard sur le banditisme change radicalement.

Scénariste et écrivain, sa vie va changer quand il reçoit une lettre de Jean-Marc Roberts, le directeur de Stock qui lui écrit qu’il trouve son manuscrit formidable.

Ce roman se lit comme une tornade qui vient balayer votre quotidien paisible et il me rappelle celui d’un autre délinquant qui est sorti de prison grâce à l’écriture : Edward Bunker dans L’éducation d’un malfrat. Deux romans qui prouvent que rien n’est écrit d’avance sur votre vie mais que c’est plus dur pour certains de se sortir de la mouise. Nan Aurousseau nous décrit aussi un Paris qui n'existe plus, d'où les classes populaires ont été chassées et qui vivent maintenant dans des banlieues (lieus du ban) où d'autres types de bandes sévissent mais loin de l'image touristique et idéale que la Capitale de Lumière se doit de donner et pourtant ce n'était que dans les années 70 et depuis le capitalisme débridé a pris le contrôle du monde. ils reviennent lors des manifs et on les appelle 'les casseurs'.

Les coccinelles, c’est l’histoire d’un prisonnier qui, à sa sortie de prison se met en couple avec la femme avec qui il a entretenu une relation de parloir. Mais durant son séjour, il rencontre un cador qui frime un max. François est plutôt du genre serviable et l’autre va lui raconter des trucs. Le reste c’est à vous de voir ou de lire et on n’est pas toujours dans le délicat et ce n'est pas tout à fait à quoi on s'attend non plus.

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3 avril 2019 3 03 /04 /avril /2019 08:17

Quand même cette ville mérite le déplacement, non seulement pour y revoir ses ami.e.s mais pour elle aussi, celle qu’on nomme la ville lumière. Comme je loge dans le 17° mais pas du coté bourge de la place des Ternes mais plutôt celui de la place Clichy, j’en profite cette fois pour déambuler dans le quartier. Il a bien changé depuis que je le connais, ça fait un bail, 1998, alors forcément. Les cafés populaires sont devenus branchés, les restaurants jalonnent les rues, les magasins de fringues ne proposent pas du badgam, les jeunes couples y font des enfants à tire larigot et les poussettes envahissent les trottoirs poussées encore par leurs parents avant qu’ils ne déménagent dans d’autres quartiers plus huppés plus tard.

Comme toujours, y’a pléthore de choses à voir et à faire mais je me laisse tenter par le film argentin ‘La Flor’. Quatorze heures en tout proposé en trois films. Je vais voir la première série de deux. Ça commence autour d’une momie qui va forcément propager des ondes mystérieuses sur l’une d’elles pour se terminer par une pseudo comédie musicale au sujet d’un couple fameux des années 80 que tout le monde rêve de revoir se reformer. Bon ça ressemble à de la série Z totalement assumée par le réalisateur et ça se regarde nonchalamment et je ne suis même pas sorti en cours. Ça prouve !!!

On en dit ça aussi : « La Flor » cambriole le cinéma en six épisodes. Chaque épisode correspond à un genre cinématographique. Le premier est une série B, comme les Américains avaient l’habitude d’en faire. Le second est un mélodrame musical avec une pointe de mystère. Le troisième est un film d’espionnage. Le quatrième est une mise en abîme du cinéma. Le cinquième revisite un vieux film français. Le sixième parle de femmes captives au 19e siècle. Mon tout forme « La Flor ». Ces six épisodes, ces six genres ont un seul point commun : leurs quatre comédiennes. D’un épisode à l’autre, « La Flor » change radicalement d’univers, et chaque actrice passe d’un monde à l’autre, d’une fiction à un autre, d’un emploi à un autre, comme dans un bal masqué. Ce sont les actrices qui font avancer le récit, ce sont elles aussi qu’au fur et à mesure, le film révèle. Au bout de l’histoire, à la fin du film, toutes ces images finiront par dresser leurs quatre portraits. Je ne sais pas si je pourrais voir la suite sinon en attendre la diffusion en Dévédé.

Paris sous le soleil

Je rentre à pied et je vais à la rencontre de mon pote P. qui couvre le procès d’A. Merah au palais de justice. Faire la queue pour le contrôle qui rigole pas mais faut mieux. Y’a une autre queue mais c’est pour la Ste Chapelle. Je le retrouve en haut des marches et il m’emmène devant la salle des assises et son installation sommaire pour le montage des images : les avocats, dont le célèbre Dupont-Moretti qui va fumer dans un sas pas du tout prévu pour ça au grand dam des fonctionnaires du coin, les témoins, tout le monde passe par là. On visite. C’est la première fois que je me balade dans ce lieu de justice. Je le laisse à son boulot et je reprends mon chemin. Forum de Halles, Place Ste Victoire, Port Royal. La rue St Honoré est polluée à mort, impossible de respirer la dedans. Je remonte l’avenue de l’Opéra puis la Madeleine où je me paye un flan de la mort qui tue chez Fauché. Ça vaut le coup de claquer un peu plus que d’habitude pour manger autre chose qu’un truc gélatineux sans gout. Une vraie tuerie et j’aime l’idée qu’un pâtissier de renom fasse un gâteau populaire sans chichi et tralala. Merci !!

Le lendemain, avec un ami, nous décidons d’aller voir l’installation de JR à la pyramide du Louvre. Manque de pot, c’est pas fini est c’est plutôt un truc à voir de haut car ça représente un trou mais comme c’est en trompe l’œil et à plat, ça donne rien. On en profite pour visiter le musée des Arts Déco où je ne suis jamais venu. Lui si, car c’est son domaine. Il s‘intéresse surtout à la céramique et les couverts dont il a une collection qui ferait pâlir le conservateur du musée quoique il doit en avoir un paquet dans ses réserves.

On passe par tous les âges et on tombe sur le berceau du Duc de Bordeaux. Un gars qu’a failli être roi, mais c’est le duc d’Orléans qui lui a piqué la place et c’est de là que vient l’expression péter dans la soie car le berceau en est recouvert et comme forcément, comme tous les mioches, il a du péter, et bien il l’a fait dans la soie, lui….. le genre de truc humble pour gosse de riche si vous voyez ce que je veux dire (les photos parlent d’elles mêmes).

Paris sous le soleil
Paris sous le soleil

Y’a une nouvelle galerie consacrée aux œuvres du 20° mais c’est immense et il faudra revenir mais  je tombe par hasard sur quelques céramiques contemporaines dans une salle consacrée aux vases : du Wayne Fisher, Varlan, Betty Woodman et Rousseau. Ça rappelle des choses.

Paris sous le soleil
Paris sous le soleil
Paris sous le soleil

 

Du cinquième étage, on a une belle vue sur Paris. Profitons donc.

Paris sous le soleil

 

Je voulais aller voir la partie 2 de La Flor mais ça se terminait trop tard alors tant pis. On rentre à pied une nouvelle fois mais par la rue de Rome et tous les luthiers puis par le quartier de Batignolles. Belle balade.

Samedi et dimanche matin, travaux pour Attac. Toujours bien de retrouver les copines et copains de l’asso mais les contenus faiblissent. Ça risque de lasser à la longue.

Mais le samedi soir, grande nouveauté pour F. et moi-même, un concert à la Philharmonie de Paris pour deux œuvres de Bartok : Le Mandarin Merveilleux et le Concerto pour Orchestre avec le Budapest Festival Orchestra mais malheureusement sans son chef attitré, Yvan Fisher. On verra bien….La salle est magnifique et nos places nous situent juste au dessus de l’orchestre avec vues sur le piano et le chef. Mais j’ai trouvé que le Mandarin avait été joué un peu trop fort et sans les nuances nécessaires. Je n’ai pas eu le frisson espéré. Mieux pour le Concerto. Il y avait aussi un chœur de femmes pour des chants populaires. Pas mal même si pas tout à fait mon truc.

Le dimanche aprèm, Expo de Alex Majoli au Bal. Belles photos NB sur des faits de société à travers le monde : Europe, Brésil, Chine, Inde et Congo. Vraiment bien.

 

femmes chinoises qui chantent des slogans avant de prendre le boulot.....

femmes chinoises qui chantent des slogans avant de prendre le boulot.....

Lundi dernier jour et il fait trop beau pour s’enfermer alors autant se promener dans la ville.

Mardi matin grosse pluie pour pleurer la mort d’Agnès Varda qui sera enterrée aujourd’hui au Père Lachaise mais elle cesse au moment de son arrivée et moi je monte dans le train qui me ramène chez moi.

Je lis le livre d’Antoine de Baecque : La traversée de Alpes, Essai d’histoire marchée,  et je me régale car je vois très précisément les lieux que j’ai traversés

Paris sous le soleil

et j’arrive sous le soleil et la chaleur.

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