Le kiné m’a dit :
» 2000km, c’est pas raisonnable « (enfoiré…….mais il a raison).
« Bon alors combien » que je lui demande
« 300 ça va ??? »
« 300 d’accord ».
C’est parti pour 300………………
Comme je devais partir de Toulouse pour le grand voyage annuel (Hendaye ...Cadix par la cote atlantique), je partirai toujours de cette ville mais pour revenir chez moi. Les cartes ouvertes sur le carrelage, je concocte un petit parcours par les châteaux Cathares et retour via Perpignan….à peu de chose près, j’arrive à 300km et même un peu plus mais on ne dira rien…………...
Le jour du départ, la SNCF a décidé d’un petit mouvement …….. et nous nous retrouvons dans des trains coupés en deux. Heureusement, je monte à BKR et il n’est pas encore complet. A partir de Nîmes et jusqu’à Narbonne, ceux qui monteront devront faire tout le voyage debout. TER Métro Boulot !
A Narbonne, même délire et comme le train précédent à été supprimé (petit mouvement) nous nous retrouvons à 3000 sur le quai et au moins 30 vélos….grosse bagarre pour rentrer dedans et à mon tour je vais faire tout le voyage jusqu’à Bram debout sur une poutre et coincé entre deux bicis mais personne ne râle (trop) et ce n’est pas trop long (tout de même 45mn).
A Bram, ouf, je descends de ma poutre et je retrouve mes amis cyclistes au grand complet pour faire le trajet jusqu’à chez eux. Papa, Maman et les trois filles….et par la voie verte en plus (Bram > Lavelanet...80km)...le grand luxe.
Weekend tranquille à jouer au Memory avec les filles qui gagnent toujours, putain de mémoire, une petite balade en forêt après les averses et les orages et du jardinage...........
18km
Le Lundi c’est le 1er mai et je pensais rallier TLZ à vélo depuis chez eux mais le temps est pourri à ne pas mettre un cycliste dehors. Je prends le train.
A TLZ, encore la pluie et je rejoins la maison de mes amis à travers une ville déserte, tout le monde doit manifester et des cars de flics sont postés un peu partout. J’évite.
Comme je suis à vélo, je pousse un peu la compagnie pour en faire avec moi mais Véro n’en a pas et comme elle se tâte depuis un bon moment pour s’en acheter un avec un peu d'électricité pour aider, on la décide d’aller voir au magasin qui justement en vend…. Le Nakamura lui plaît bien et on ressort avec. J’en profite pour faire mes premiers km avec ce genre d’engin mais je m’aperçois vite que je suis bridé à 27km/h alors je débranche le moteur et je grimpe illico à 35km/h. Amandonné….
Du coup, le lendemain nous faisons notre première balade ensemble mais 20km pour commencer.
Le mercredi pareil mais plus long et toujours le long du canal… c’est facile pour débuter une nouvelle vie de cycliste. Le soir pour fêter ça, on se paye un bon resto gastro à coté de chez eux : LES MORDUS. Excellent !!!!!!!!!!!!!!
Le jeudi, jour du départ, ils m’accompagnent jusqu’au pont de Deyme. Montée au village pour le picnic et nous nous séparons là. Salut les amis !!!!
Pour moi maintenant, un série de montées et descentes dans le Lauragais par Montbrun-Lauragais, Issus et à partir d’Auragne, une petite route en crête qui me laisse tout loisir de contempler un magnifique paysage jusqu’à Mauvaisin. Il y a là un très beau petit château et une odeur de pain frais qui me titille les narines et le boulanger sympathique me laisse repartir avec un pain tout juste sorti du four...brûlant !!!!
Une autre route en crête (300m) m’amène à Aignes et Calmont puis je suis l’Hers (qui prend sa source dans la forêt de Prades à 1488m pour se jeter dans l’Ariège à Cintegamelle après 134km) pour atteindre Mazères, ancienne bastide moyenâgeuse et mon étape de ce soir. A ce sujet, le fils de mes amis de TLZ s’installe dans la ville comme boucher… Warmshower ce soir et un type très sympa, technicien lumières à l’Opéra de TLZ… belles discussions entre musique et bicyclette….Bonuit.
55km et 490+
Le lendemain, après avoir quitté mon hôte et salué Leo The Butcher, ma route va suivre l’Hers pendant un long moment et j’ai failli me prendre un château d’eau tellement planqué dans le paysage. Évité de justesse !!!
On m’a dit de ne pas rater Vals et sa belle église troglodyte du 12°, ce que je fais et je fais bien car c’est un beau monument avec son entrée creusée dans la roche et qui mène à une salle haute recouverte de fresques du début 12° très bien conservées.
Après avoir traversé une grosse route , je replonge dans la campagne pour suivre une nouvelle rivière, la Douctouyre...faut le lire pour le croire un nom pareil. Même si elle ne fait que 41,9km, elle prend sa source vers 1500m vers le Coulobre. Elle côtoie le ruisseau des Écrevisses ou celui des Gouinelles...Vous savez tout. Pendant toute la journée, le Pic de St Barthélemy et son jumeau de Soularac sont mes azimuts sur l’horizon.
A Dun j’essaye désespérément de trouver un banc ou une table pour la pause déjeuner mais vraiment que dalle dans ce bled. J’en fais part à deux dames qui discutent et elles me répondent que le nouveau maire en fait déjà beaucoup. Ouais ben peut-être mais y’a pas de banc. J’en trouve un près d‘un terrain de tennis derrière le cimetière où je suis bien peinard. Je fais une micro sieste accompagné par les chansons de Criolo.
Carla de Roquefort, Ilhat et Lavelanet pour retrouver la voie verte qui va à Bram et sa fameuse poutre. A Lavelanet qui fut longtemps la capitale régionale du textile, on ne trouve plus aujourd’hui qu’un musée mais aussi une Brasserie dirigée visiblement par une bande de filles maousses. Là, c’est le Touyre qui coule et qui se jettera plus loin dans l’Hers…
La voie verte m’emmène jusqu’à Chalabres car j’ai raté la sortie Rivel où je dors ce soir. Après un arrêt dans un café cafi d’anglais.e.s et rassasié par mes deux St Yorre-Cassis, je peux faire demi-tour vers Rivel ou je suis attendu par de nouveaux WS. Un couple d’anglais qui ont choisi la France pour continuer de vivre. Une belle maison du 19° restaurée avec goût, une chambre et un accueil digne d’amis de longue date pour me reposer après cette belle journée de vélo. Pour la soirée, j’ai droit à la promenade des chiens de toutes les anglaises du village qui se préparent à fêter dignement la coronation de leur futur roi demain. Ça se passe comme ça à Rivel !!!!! Un truc de dingue !!!
(86km et 780+)
Encore un beau soleil au réveil. Pourvu qué ça doure.
Petit dèj anglais à base d’avoine et de fruits, toujours bien à prendre. Tout de suite un premier col (de Boyer 532m) pour se mettre en jambe et c’est Puivert et son château, fameux rendez vous des troubadours et des ménestrels. Le Blau coule en bas pour rejoindre l’Hers à Chalabres.
Au col de la Babourade (sans dec’ 685m) je vire à gauche pour une grande montée vers le plateau de Sault. Magnifique route qui déboule sur une grande plaine herbeuse. En route, j’ai bien tenté d’aller voir le PC du Maquis de Picaussel mais au bout d’une demie heure de piste pourrie, j’ai abandonné de pousser vélo dans la caillasse et ne sachant pas quand ça finirait. Je l’ai peut-être raté de peu mais aucune indication de distance (2,3km et 150m+). Pour ceux qui veulent en savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Maquis_de_Picaussel.
Espezel (900m) arrive au bout de la montée et une petite épicerie m’abreuve d’un bon jus de pampelmousse et son présentoir de bières des Brasseurs de la Jonte me ravit l’esprit. Trouver ce breuvage si loin de sa source est vraiment étonnant mais la patronne me dit que c’est l’une des meilleures jamais trouvée et je suis bien d’accord.
Une tablette de choc pour le magnésium et je continue la grimpette vers Belcaire (une sœur éloignée) et le col des 7 Frères (1253m). On a piqué le panneau. Certainement un gars qui doit avoir 7 frères. Le paysage est grandiose et ça vaut bien l’effort. Petit échange avec un cycliste pur sport et je redescends vers la vallée et les gorges du Rebenty. Tiens, une nouvelle rivière. Prend sa source un peu plus haut et se jette dans l’Aude un peu plus bas après un périple de 34km.
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Maquis de Picaussel - Wikipédia
Le maquis de Picaussel est un maquis du département de l' Aude, sur le plateau prépyrénéen de Sault, proclamé le . Il était placé sous le commandement du colonel Lucien Maury (1915-1989) ...
Axat me déçoit malgré le détour et j’arrive assez tôt à Quillan par les splendides Gorges de Pierre-Lys pour profiter de la ville qui se prépare à accueillir plus de 2000 coureurs pour un trail local. Pour moi ça sera glace à la châtaigne au lait de brebis et une extra bonne Duvel pour les sels minéraux même si c’est pas vrai.
Les traileurs dorment aussi au gîte et après un repas infâme, même pas digne de la cantine la plus horrible, je dois leur signaler qu’après 22h00 c’est SILENCIO….ça parle dans les couloirs, claque les portes et y’en a même un qui prend sa douche. Non mais sans blague…merde !!! Tout le monde au lit !!!
89km / 1540m+
l'ancien chemin entre 1850 et 1910 et la route actuelle dans les Gorges de Pierre-Lys
Le matin comme prévu, il ne fait pas beau et un petit crachin vient humidifier la terre. Le parcours trail passe devant le gîte et les concurrents se suivent à la queue leu leu. Faut pas se presser, y’a pas de place pour doubler. Pour moi un premier petit col de St Louis à 687m, bien pour commencer. Cette petite route m’offre un passage très rare : la route fait un nœud. D’abord on passe sur un pont puis dans un long virage à gauche, on repasse sous le même pont pour continuer.. trop chouette !!!
Redescente vers Caudiès et le château de Puilaurens. Putain, ce bazar et perché 300 mètres plus haut et le panneau indique 16 % de pente...je tente mais au bout d’un moment, je mets pied à terre pour souffler...je repars pour la deuxième partie. À l’arrivée, bien sur, il faut raquer et les cyclistes n’ont pas le droit à une remise. Je laisse tomber les ruines mais il y a des belles tables pour le picnic. Ça caille un peu et je vais prendre une boisson chaude à la boutique. Quand le gars me présente la boite de Lipton, je dis que de l’eau chaude me suffira . Il me l’offre et du coup je lui offre un sachet de bon thé bio à la bergamote. Nous entamons la conversation et il connaît pas mal le coin et il me raconte l’histoire du Trou du Curé dans les gorges de la Pierre-Lys. C’est vraiment un curé qui a commencé à creuser la roche à coup de pioche en 1775 pour désenclaver la vallée. Le marquis du coin voyant le bénéfice de cette nouvelle voie paya de sa poche pour réaliser les travaux : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gorges_de_la_Pierre-Lys
Je redescends pour remonter vers le col d’Aussière à 1020m. Tiens une autre 400 Four. Ils en font la collec' dans le coin? Fait vraiment pas chaud mais cette route est un véritable enchantement dans une splendide forêt et une belle cascade moussue.
Grand beau au réveil. Ah oui, je ne vous ai pas dit mais je suis dans les PO, un nouveau département. On avait convenu à 8h30 avec le patron pour le ptit dèj mais la porte est fermée. Heureusement, il y a un numéro de téléf et j’ai bien l’impression de réveiller tout le monde.
Visiblement la soirée a du être bien arrosée car le mec a vraiment l’air d’avoir la tête dans le cul. Pain rassis et c’est tout. Heu, pardon ? J’obtiens confiture et jus d’orange. Il tente un croissant à la boulangerie mais le 8 mai, tout est fermé. Il se confond en excuses et me fait un rabais pour le séjour. Ça va pour moi. Les deux bières d’hier soir offertes.
« On est commerçant » qu’il me dit.
Un petit col pour commencer la journée : le col de Roque Jalère à 991m. Sournia est à 500m, ça fait donc un petit 500. Allez, c’est parti. Petit dolmen sur la route, ça fait une belle pause puis le Roc Cornut ; une autre pause. Les deux motards qui m’ont doublé font des photos. On cause un moment. Ils roulent en Behème. Encore 250 mètres et je suis au bout de mes peines même si la fin est vraiment plus facile et là…………...ouhaou…..je vous dis pas le panorama sur les Pyrénées avec le Canigou droit devant !!! Récompense.
Reste plus qu’à dévaler les 700m jusqu’à Prades, la ville à Castex et me voilà dans la vallée de la Têt. Rien à voir avec l’offensive mais bien un beau fleuve qui se jette dans la Méditérranée. Elle prend sa source sous le Carlit et cavale sur 114,8km.
Je pensais prendre le train à Prades vers Perpignan mais un bon vent de travers me pousse jusqu’à Ille sur la Têt. Le seul souci c’est cette nationale à emprunter mais après Vinça et le dernier col du voyage, Coll de Terranera à 231m, s’il vous plaît, une véloroute part de Bouleternère et m’emmène jusqu’au train. Super !!!!
Et voilà, c’est fini et c’est bien dommage
car c’était vraiment un beau voyage.
61km/640m+ - total : 394km et 5360m+