Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de didier falleur pensées nomades

3° mois – 3° moi ? En tout cas, ça continue et pas toujours comme on croit

didier falleur

Lundi, cinéma pour changer et je me suis laissé convaincre d’aller voir un film russe : Arythmie. J’ai bien fait car c’est très bien tout d’abord de retrouver l’ambiance si particulière de ce pays où, en suivant les journées chaotiques d’Oleg, ce médecin urgentiste un peu largué, on pénètre dans l’intimité des gens, les entrées des immeubles qui ressemblent à des coffres forts avec les portes pas blindées mais presque, le fouillis inextricable des appartements ou l’on perçoit la fragilité des existences. Les rues, les avenues, la Russie plongée elle aussi dans les rouages implacables de l’ultra libéralisme où les notions de rentabilité ont aussi envahi le monde hospitalier. Les dégâts sont planétaires. On peut y aller sans hésitation mais attention l’alcool doit être bu avec modération. Cet avertissement ne fait pas encore partie des concepts de ce pays

Je reprends les visionnages des films anglais du Free Cinema. Refuge England (Alain Tanner et Claude Goretta – 1959). Un réfugié Hongrois débarque à Londres avec un nom et une adresse mais sans le quartier. Nous allons suivre ses pérégrinations pendant 20mn. Seul au milieu de la foule, il se sent heureux quand il peut lui-même aider un passant à trouver son chemin.

Enginemen, les cheminots anglais et plus particulièrement ceux qui préparent et entretiennent les locos. Vider les entrailles de la ‘Bête’. On y entend aussi qu’on fait cuire le bacon sur la pelle. Une bête humaine version anglaise.

We are the Lamberth boys. La vie des jeunes du quartier de Lamberth, leurs clubs et la danse, leurs discussions (la peine de mort est évoquée), leurs sorties. Témoignage sur la vie des classes populaires en 1959. J’entends par deux fois une ‘anglaise’ passer mais on ne la voit pas, juste la vision éphémère d’un échappement chromé sous une bâche.

Reçu un message laconique de ma sœur trouvant pathétique, ce sont ses mots, que je ne parle jamais de ma famille dans mes petites histoires.

Tiens c’est nouveau ça. J’aurais donc une famille. Parents morts, pas d’épouse ni d’enfants et je devrais tout de même avoir une famille. Mais laquelle ? La sienne, à laquelle je devrais me rattacher, me sentir           accueilli à bras ouverts alors que la dernière fois que j’y suis passé (chez eux), ses enfants, ravis de me voir, sont venus me reprocher au milieu de la nuit, alors que la fête (son anniversaire) était terminée depuis longtemps et que l’alcool eut coulé à flots tsunamiques chez eux, me reprocher donc de ne pas les aimer. Je ne savais pas que c’était obligatoire d’aimer les enfants des autres qu’ils soient de sa sœur ou de quiconque. Soit. Mais la surprise vint au matin quand je trouvai les pneus de mon vélo lacérés au cutter. Super. Aucune forme d’excuse des parents trouvant donc normal l’acte de leur progéniture. C’était vraiment moi le méchant qu’il fallait donc punir. Et ce serait vers cette même famille que mes sentiments ou mes pensées devraient se tourner ? Je vais encore réfléchir un moment si vous le permettez.

D’autre part je ne vois pas l’intérêt que mes ami.e.s porteraient à ma famille, mais vous aurez donc le droit à cette petite parenthèse. Et encore je fais court…..Ha ha ha.

Mais ce n’est pas tout et tant qu’à faire autant mettre l’abject à son point  sommital. Ce matin, alors que la voisine sortait de chez elle accompagnée d’un visiteur, j’ai entendu deux réflexions : « Mais il n’a rien fait » de sa part et « Faudra que je le vois un jour cet enculé » de sa part à lui,  les voix masculines et féminines étant facilement reconnaissables à travers la porte mince qui sépare mon appartement du palier. Alors comme je sais qu’elle lit mon blog, non par amour de la poésie mais bien pour s’assurer que mes propos lui conviennent, elle sera ravie d’apprendre que (je vais faire mon Nicolas Hulot) : 

» Je vais prendre la décision la plus difficile de ma vie et je décide de déménager pour retrouver un environnement sain et non plus pollué par les plus infects pesticides que la chimie ait pu inventer ».

«  Vous êtes sérieux ? »

« Absolument »

« Et vous avez prévenu votre propriétaire ? »

« Pas encore mais il est en déplacement en Irlande. Il le saura le temps voulu »

Paf, comme ça, devant tout le monde, sans même avoir prévenu mon propriétaire.

Je prendrais le temps qu’il faut mais cela fait un bien fou de prendre une telle décision car je sais qu’un jour elle disparaitra de ma vue.

Comme vous pouvez le constater, la semaine commence à donf !!!!! Des fois c’est comme ça, faut s’adapter.

J’ai fini le livre de J.Y. Loude, Lisbonne, dans la ville noire et je me suis régalé bien qu’à la fin j’ai un peu décroché des petites histoires moins fortes que celles racontant la relation du Portugal avec ses colonies et son rapport à l’esclavage. Ce livre est une bible où chaque page vous informe, vous enseigne, vous guide dans la ville à travers les rues, les petites échoppes, les restaurants et les lieux emblématiques de la capitale portugaise et de son ancien empire du Cap Vert à l’Europe. Je vais le garder précieusement lors de mon prochain voyage déjà programmé. Je pars le 5 octobre à Lisbonne pour huit jours. Génial !!!!

Belle pioche aujourd’hui, j’ai découvert une nouvelle bière bio dans mon petit supermarché local : la Vivat Bio de la Brasserie du Cateau. Voila ce qu’ils en disent : Un savant mélange de malts d’orge et d’épices, un choix judicieux de houblon et l’alchimie de la fermentation en cuve ouverte donne à cette bière organique et ronde un arrière-goût fruité et rafraîchissant.

Pas mal du tout, je crois que je vais prendre tout leur stock (c’est fait….5 !!!!)….pour en savoir + (https://www.brasserieducateau.fr/)

Que deviendrions-nous sans Arte ? Hier soir la chaine programmait trois grands films, Welcome de Philippe Lioret avec Vincent Lindon (j’allais écrire Jérôme, son père), Fuocoammare, par delà Lampedusa de Gianfrano Rosi et enfin Manille de Lino Brocka (1975). J’ai vu les deux premiers (magnifiques !!!) alors je passe directement au troisième c’est l’avantage de l’ordi, on choisit.

L’histoire d’un jeune pêcheur philippin qui rejoint la capitale dans le but de chercher son amoureuse ‘enlevée’ par une femme lui assurant éducation et avenir hors de son village arriéré. Personne  n’est dupe et comme il n’a pas de nouvelles, il va tenter de la retrouver. C’est d’abord étrange d’entendre cette langue entrecoupée de mots espagnols (tous les chiffres) qui nous rappelle son passé colonial quand elle appartenait à ce pays avant d’être vendue aux américains après sa défaite contre le géant impérialiste (guerre de 1898) sans bien sur demander l’avis des habitants. De temps en temps on reconnait un mot mais c’est furtif, il faut bien tendre l’oreille. Le voyage commence déjà puis il y a les déambulations de ce garçon dans une ville déjà grouillante et qui dresse des hauts bâtiments bétonnés. Il trouve un emploi comme manœuvre sur un chantier et se lie d’amitié avec des ouvriers mais son but reste de retrouver cette fille. Chronique sociale sans complaisance, où Lino Brocka dénonce déjà une prostitution omniprésente, la misère dans laquelle vit les classes sociales les plus basses dans des bidonvilles ou l’eau croupie, les moustiques rois et les odeurs pestilentielles sont l’unique décor, où les ouvriers ne sont que la part ajustable de l’économie naissante. C’est un film d’une grande force visuelle et politique.

C’est étonnant, mais pas tant en fait, c’est le troisième film que je vois et qui traite de ce sujet entre 1975 et 2016 avec Le Diamond island dont je vous parlais précédemment. Comme quoi les choses évoluent peu dans ce monde géré par les capitalistes.

Jeudi, ciel gris pluie et orage. Ça change. Je décide d’aller à vélo jusqu’à Arles et faire un tour à la média.

léger vent de face

ce genre de détail ne se ressent pas dans une voiture

ou à 300km/h dans un train

en voilier oui

mais là je suis à vélo

et il couine

faut que je graisse la chaine

un petit 45 mn comme d’habitude

je rends des trucs

je prends des trucs

le Limiñanas que j’attendais

un autre Timber Timbre plus récent çui là

Mystères de Lisbonne de Raul Ruiz

Et d’autres guides sur la ville

C’est pour bientôt

Faut se préparer

 

En sortant je rencontre Sophie qui vient s‘enquérir du livre perdu. J’y retourne avec elle. Ah, le livre est bien dans les rayons. Etourderie certainement.Allez, j’y vais, j’ai mon train dans 30mn.

Ah mais tu devrais passer au théâtre récupérer tes places.

Tu as raison d’autant plus que je sais déjà que je ne pourrais pas aller à toutes les représentations prévues car je serais à Lisbonne

Bonjour le théâtre

Bonjour

Je viens récupérer mes places mais c’est possible de changer ?

              Oui, c’est un euro par changement

              d’accord alors vous me proposez quoi à la place

              ben y’a ça, c’est drôle

              Bon ben d’accord je prends ça

 

Alors au revoir. Je vais à la gare et le train est affiché à l’heure. Pas longtemps, maintenant c’est avec 50mn de retard. Chiotte !!! Bon, je rentre à vélo car ça peut bien encore empirer ct’affaire.

Pour me faire rembourser c’est toute une histoire, je préposé fait du zèle et me demande de le faire valider par le chef de gare….ce qu’il fait avec tout un hiatus sur le petit billet et un gros coup de tampon dessus. Du coup, le préposé chiant a du mal à lire les indications dudit billet et met une plombe à enregistrer les informations. Tout ça pour 1.90€. Y’en a qu’on vraiment rien à foutre.

Je pars mais dès les premiers kilomètres, j’entends l’orage gronder. Tant pis, roulons à vélo…..en chemin je salue un berger qui garde ses brebis et ses chèvres. Salut !!!!

Les premières gouttes tombent. Puis d’autres et plus grosses. Un autre cycliste croisé sous la pluie et encore un salut. Fuerza !!! Tout à coup on se sent différent et c’est souvent quand on fait du vélo. J’arrive un peu mouillé mais bien claqué. C’est la première fois que je refais 35km à vélo depuis l’accident et le repas à peine fini, je m’écroule sur le canapé et m’assoupis direct. Je me réveille à 22h00. La vache…..

3° mois – 3° moi ? En tout cas, ça continue et pas toujours comme on croit
3° mois – 3° moi ? En tout cas, ça continue et pas toujours comme on croit
3° mois – 3° moi ? En tout cas, ça continue et pas toujours comme on croit

Vendredi, je reçois une demande d’hébergement de la part de Matiàs, un cycliste argentin en voyage en Europe. Tiens, ça vient de Coughsurfing pour une fois, j’accepte bien volontiers, faut aider les cyclistes. Cela fait deux ans qu’il vit en Europe grâce à son passeport espagnol (il a la double nationalité). Parti d’Angleterre, il a traversé la Manche pour rejoindre la Bretagne et depuis il parcourt la France en large et en travers et la connait certainement mieux que la plupart d’entre nous après 4500km. Sur son Trek 7200 acheté d’occasion à Londres, équipé simplement, il prend plaisir à pédaler sans se poser de questions et c’est bien là la magie de ce moyen de transport, on pédale sans s’en rendre compte, on avance en regardant le paysage, l’effort disparait et quand je regarde son parcours par les Cévennes, ça n’a pas du être de tout repos tous les jours.

Mais bon il est jeune et costaud et ça a l’air d’aller bien. Le lendemain matin j’avais prévu de participer à une action Attac contre les banques mais je ne voyais pas le mettre dehors à 7h00 du matin alors on se la joue cool et il part quand il veut. Comme il va jusqu’à Salon, je n’oublie pas de lui indiquer la belle petite route qui passe dans les Alpilles. Les logiciels (mon mari !!!) n’y pensent jamais et c’est parfois tant mieux

Tchao Matiàs et je lui dis qu’il peut repasser par la maison lors de son voyage retour vers l’Espagne on fera une virée ensemble.

3° mois – 3° moi ? En tout cas, ça continue et pas toujours comme on croit

Weekend à Sète, non plutôt à cinq mais à Sète tout de même. Une parisienne de Grenoble, trois arlésiennes et un beaucairois de Paris. On a rdv samedi à notre petit appart' loué dans une résidence. C’est pas mal du tout, un peu à l’écart du centre mais pas très loin de la plage. Tout le monde est là à la minute près. On vient pour des musées, le CRAC et une expo intitulée ‘Mademoiselle’ (est une exposition collective qui rassemble une nouvelle génération de femmes artistes internationales, explorant les enjeux (et les paradoxes) liés à la féminité contemporaine, à travers un large éventail de médiums et de sujets). Pas d’un niveau exceptionnel pour la peinture mais oui pour les vidéos.

Le MIAM, de son coté, propose des expos sur l’art et l’enfermement (prisons, camps) et une autre sur ce que les migrants nous donnent à voir de leurs voyages de l’enfer vers l’autre enfer, des dessins beaucoup.

 Peinture de détenu sur une base de Di Rosa venu faire un atelier dans la prison
 Peinture de détenu sur une base de Di Rosa venu faire un atelier dans la prison
 Peinture de détenu sur une base de Di Rosa venu faire un atelier dans la prison
 Peinture de détenu sur une base de Di Rosa venu faire un atelier dans la prison

Peinture de détenu sur une base de Di Rosa venu faire un atelier dans la prison

Le weekend est entrecoupé de la baignade du matin, de pots partagés à la terrasse d’un petit bar très  sympa avec bière et muscat bios. Comme à coté il y a une crèmerie, on achète un peu de fromage pour compléter. De resto dans une chouette rue très animée pour un mezzés (pas très local mais au moins végétarien pour certains et puis on respecte les poulpes), de glaces pour le 4 heures, et de piqueniques sur la plage et près de phare. Tout ça dans une ambiance studieuse (les expos) et décontractée (le reste du temps). Une belle parenthèse vacances pour celles qui sont encore au boulot..les pauvres….


Retour en voiture pour certaines et en train pour d’autres. Mon Téheuère roule 7mn avant le Tégève de Flo. Il peut pas doubler, y’a pas de place.

3° mois – 3° moi ? En tout cas, ça continue et pas toujours comme on croit
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires