Film Montage : Valencia 2017 - Fallas - Tot Centelles et Fresques murales
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Retour à Valencia
Encore une fois, je me suis réveillé 5mnn avant la sonnerie. Qu’est ce qui déclenche donc cette alarme intérieure ? Je ne sais pas mais cela m’arrive fréquemment. Préparatifs et marche maintenant trop connue pour rejoindre la gare.je passe saluer mes amis de la boulangerie. Le train est à l’heure et pour 1€ m’emmène jusqu’à la frontière espagnole. Quand je dis ça aux gens ils ont du mal à me croire. Tout va pour le mieux. Légère brume dans la plaine et on distingue au loin la tour que se fait construite la reine Hoffmann avec l’aide de Frank Gehry. Elle est pourtant à plus de 15km. 3h30 plus tard je suis à Portbou. Une heure d’attente pour le prochain et Barcelone. Des touristes anglais, portugais et allemands qui font le va et vient sur le quai avec leurs valises à roulettes : clang, clang, clang, clang…..à l’infini. Mon sac à dos ne fait pas de bruit.
Le régional est presque vide mais se remplit et se vide au gré des arrêts. Gérone me replonge dans l’histoire de Zarco que je viens de finir. Il va falloir que je visite une fois cette ville maintenant que je la connais par l’écriture. Dans le train, il m'arrive un truc étrange. Je dors et quand je me réveille, je ne sais pas du tout où je suis et j'ai l'impression de revenir à la vie après une courte mort. J'aurais pu disparaitre pendant ce court moment d'absence et je ne me serais aperçu de rien.....c'est la première fois que j'ai cette sensation. Mais la vie continue bien.
Barcelone un peu plus de deux heures pour 170km et j’ai une heure devant moi avant le prochain pour Valencia. Je m’installe sur un banc. Deux jeunes beurs français se font emmerder par la police, toute une troupe armée autour d’eux. Nos regards se croisent un peu accablés par le dispositif. Des questions, encore des questions et où et comment et pourquoi et alors ???? On les laisse enfin tranquille. Ils me disent qu’ils se sont fait contrôler au moins 10 fois durant leur court séjour dans la ville. Je me demande si Barcelone n’a pas institué le récépissé de contrôle. Je leur en parle.
Dernier train, je me cale un programme de jazz pas trop dégueu avec les écouteurs donnés par la RENFE pour fuir une discussion un peu trop animée d’un groupe de femmes qui viennent à Valence pour les Fallas. 200km/h max pour ce Talgo. Trois heures.
Valence, tout le monde descend ou presque. On m’attend.
Je reviens dans la ville pour mes amis bien sur et aussi pour Las Fallas, grande fête populaire qui consiste, le dernier jour, à bruler d’immenses constructions sensées représenter la vie locale, les critiques envers la politique et autres malfaisants ; on célèbre aussi des moments forts de l’histoire (Prise de la Bastille) ou des contes. C’est plus ou moins réussi mais parfois assez pas mal même si les figurines se ressemblent toutes à la fin car peintes dans des couleurs pastels identiques. Il est vrai que ce sont à peu près les mêmes artistes très connus qui les fabriquent d’où le résultat final. On commence à rencontrer des Fallas expérimentales qui présentent des sujets plus d’actualité : les différents genres humains par exemple ou les dérives du capitalisme. De plus elles sont souvent construites en bois ce qui atténue la catastrophe écologique locale due au feu mis au polystyrène. Valencia doit être à ce moment la ville qui concourt le plus à l’émission de carbone…….Ah mais quel dégât !!!!!!!
Les soirées se terminent aussi par un grand feu d’artifice qui dure plus de 15mn dans un flot ininterrompu de couleurs et de bruit qui attire une foule immense sauf le dernier dimanche où se sont les Fallas qui brulent (la cremà) sans omettre de fêter l’évènement par d’autres feux d’artifices locaux. Les Valenciens ne rigolent pas avec ça. Des Fallas à tous les coins de rues, qui commencent vers minuit par une mini Mascletta puis le feu d’artifices et enfin la mise à feu. Les flammes peuvent monter à plus de 20 mètres et les pompiers arrosent les murs des immeubles pour les refroidir. Ça se répète à l’envie dans tous les quartiers pour finir par l’embrasement de la plus grande Fallas de la ville qui se trouve toujours sur la place de la ville (Ayuntamiento). Cette année, c’est une immense fusée qui est sensée représenter l’avenir de l’humanité (en bois) mais il y a tellement de monde que c’est inaccessible même deux heures avant et c’est prévu vers 1h30 du matin……c’est dingue ce truc !!!!
La ville est entièrement fermée à la circulation, les piétons y sont rois et s’y promènent tranquillement dans une ambiance vraiment décontractée, c’est familial (il y a même des Fallas infantils) même si ça picole un peu. Les verres dans les mains font plus ou moins deux litres mais pas d’ivrognes dégueulant partout comme on peut voir dans les férias locales.
Un peu avant, nous avons passé un moment à l’intérieur d’un musée pour la présentation d’une Fallas expérimentale comme une grande cage ajourée aux symboles de la ville construite sur le lieu où se tient la concentration de Burning Man dans le désert du Nevada. Bière gratuite et musique branchée comme la foule interlope qui vient se montrer. Pas mal comme hors d’œuvre le chic consistant à boire sa bière serré les uns contre les autres à l’intérieur de la structure. Bonne ambiance.
Toute la nuit les pétard résonnent et parfois explosent à vos pieds ; on sursaute de trouille mais on a surtout envie de baffer les petits cons qui s’amusent à ça même si ça fait partie du jeu. Il y a aussi des illuminations de rues mais c’est les italiens qui s’en chargent….ou pas car rien ne s’est passé Calle de Cuba comme prévu….mais il parait que c’est aussi très emocional. Encore une grande marche de trois heures dans la ville en fête. Valencia est unique et le monde entier vient pour ça.
Le mardi suivant je retourne en ville qui a repris son rythme habituel : voitures dans les rues et piétons sur les trottoirs mais elle reste une ville calme. D’abord le musée de la CCCC (Centro del Carme Cultura Contemporània) ou je retrouve le cube de Burning Man et j’en apprends un peu plus sur cette manifestation où se rassemblent des gens et des propositions alternatives dans une ville éphémère qui disparait aussi vite qu’elle est apparue. On vit à poil ou déguisés et on se déplace à vélo ou dans des engins bizarres.
Le musée est installé dans un ancien couvent (carme) propose des œuvres d’artistes espagnols sur une quarantaine d’années. C’est …très…contemporain….une approche féministe évidemment avec « Le néant et un lieu où se réfugier » dans une première salle où j’ai apprécié le travail d’une femme qui expose des photos de moitiés de
visages juxtaposés dans des années différentes. Déambulation lente … des tubes de métal où l’on a incorporé des petits haut-parleurs évoquent un univers magique : plus on s’approche, plus les sons deviennent rapides et changent de tonalité. Dans l’ancien dortoir, bel espace consacré à l’architecture avec un beau film de Dyonisio Gonzales sur les favelas de SP. Deux photos mêlent des cahutes de fortune avec des structures contemporaines. Très réussi. Ensemble globalement intéressant sans pour cela ressentir une grande découverte. Je me demande toujours ce qui restera des œuvres de ces artistes dans le futur. Trop d’œuvres, trop d’artistes ? Non je ne peux pas dire trop de créations même si elles sont éphémères.
Dans la ville les hommes démontent les décors, font disparaitre les traces résiduelles. Les italiens récupèrent leurs cascades de lumières. Les balayeurs balaient, les éboueurs vident les poubelles qui débordent. Je trouve une seule carte postale qui fait référence à la Mascletà de la place de la mairie mais sans beaucoup de fumée. C’est vrai qu’une carte postale de fumée ce serait peut-être un peu trop conceptuel au regard des gens……
Suite de la visite avec passage obligatoire à l’IVAM (Institut Valencià de Art Modern) qui propose toujours de expos de très grande qualité et cette année ça ne rate pas avec « Perduts en la ciutat » ou « La vida urbana en les col.leccions de l’IVAM » avec les thèmes suivants : Fascinaciò per la metropolis (Lee Friedlander….), deambulacions urbanes (Horacio Coppola….), espais banals (John Baldessari, Errò…..), deconstruit la ciuta (Rauschenberg, Alberto Greco….), paisatges globals (Ian Wallace, Thomas Ruff…..) et encore et encore photos (Parr, Crowdson…), maquettes, films (Wharol)….. C’est impressionnant et je reste un long moment à comprendre tout ce que l’on me propose… c’est bon pour aujourd’hui……Demain on part à Tolède, on y annonce -1°. Merde…ici il fait 20…..
Ah, j'ai oublié de vous parler de ma visite au MUVIM, un autre musée génial de Valencia. Cette fois ci, une expo des photos de Tot Centelles sur la guerre d'Espagne. On peut y rencontrer La Capitana, Durruti, Malraux, Georges Orwell et voir aussi comment les français ont accueilli leurs voisins espagnols en les enfermant dans des camps à Bram. On dirait bien que ça continue aujourd'hui.
ouverture officielle des Fallas de Valencia - la Mascletà de la place de la mairie
Dernière soirée à Valencia avant de repartir. Carmen est mon guide et m’emmène vers le port où je ne suis pas retourné depuis ma première visite il y quelques années. On peut y voir les restes inanimés des magnifiques bâtiments ayant servis à la Coupe America ce 2007 : vides…….comme les hangars ou on peut encore lire le nom du defender : Alinghi. Une quille abandonnée près d’une coque c’est tout. Ça fait quand même beaucoup d’argent gaspillé pour un évènement qui a duré un mois au plus…..heureusement le lieu a été de nouveau choisi en 2010 mais maintenant le port est vide et les installations abandonnées.
Nous allons nous perdre dans les rues du quartier, maisons décorées de faïence qui résistent au modernise outrancier de l’Espagne. Quartier gitan un peu déglingué ça ressemble à Beaucaire. Halte dans deux bars branchés Lapaca et La Peseta : femmes aux tatouages visibles et monde interlope mais contrairement à Tolède, les tapas ne sont pas gratuites seulement les tapitas…dommage….mais on va s’en contenter.
Adios Valencia…..hasta la proxima…..