1er jour : Portbou
Trouvé un tarif défiant toute concurrence pour aller à Portbou et devinez quoi, le train s’arrête à Beaucaire et c’est direct. Il me faut 5mn à vélo pour aller à la gare. Si ça c’est pas du bonheur.
Comptez tout de même presque 4 heures pour rallier la première ville espagnole. On s’en fout, on a le temps.
J’arrive vers 16h00 et il reste encore plus d’une heure et demie de jour. Autant en profiter et rouler un peu. Faut juste se taper deux belles cotes, une vers la France (165m) une autre vers la Catalogne (200m) mais je la réserve pour demain, c’est justement par là que je vais.
Direction le coll del Belitres. Ce col est bien connu pour avoir vu passer les centaines de milliers de réfugiés républicains lors de la Retirada. La France, terre d’accueil, comme tout le monde le sait bien, les a tout de même fait patienter quelques jours avant d’ouvrir sa frontière. Un mémorial retrace cette histoire et les photos attestent de ces moments douloureux.
En bas de la cote, Cerbère, mais c’est pour plus tard. Un militaire noir vient me demander si j’ai vu quelqu’un à pied. Il m’a suivi aux jumelles et me détaille mon parcours et mes arrêts. Je dis non.
« Il a du se cacher alors » me répond-il.
En même temps, il n’est pas obligé de passer par le col pour passer la frontière. Il y a de la montagne partout et c’est impossible de tout surveiller. Bonne chance à lui. En revanche par la mer, ce n’est vraiment pas le bon jour. Un vent incroyable (35 nœuds) la transforme en écume blanche. Pas bon pour les migrants.
Je redescends vers Portbou où un petit hôtel modeste m’attend (Hostal Juventud, 30€ la nuit avec petit dèj). En revanche, tous les restos sont fermés, c’est mardi et jour de fermeture en Espagne. Je savais pas. Je me démerde avec des courses dans un supermercado et une petite cuisine à l’hôtel. Ça ira pour ce soir. Bona nit.
Je redescends vers Portbou où un petit hôtel modeste m’attend (Hostal Juventud, 30€ la nuit avec petit dèj). En revanche, tous les restos sont fermés, c’est mardi et jour de fermeture en Espagne. Je savais pas. Je me démerde avec des courses dans un supermercado et une petite cuisine à l’hôtel. Ça ira pour ce soir. Bona nit.
2ème jour : Portbou > Roses par Cadaquès (55km - +950m)
Les affaires sérieuses commencent et le proprio de l’hôtel ne manque pas de me saluer en lançant :
« Buena subida !!! ». Merci mon ami !!!!!
200m à gravir pour ce premier col : (Coll del Frare - 206m). L’ancienne route évite les tunnels mais le vent est vraiment violent. Gaffe !!!!
Redescente vers Colera, re-col (coll de Sant Antoni, petit 100m). Redescente vers la plage de Garvet et arrivée à Llança, un grand port de pêche. La chaleur arrive. Jolie petite route qui monte et qui descend jusqu’à El Port de la Selva. Pause au soleil et à l’abri du vent surtout avant d’entamer la longue montée jusqu'au col qui mène à Cadaquès. Magnifique route dans La Reserva Natural de Cap de Creus. Au col (Coll de la Perafita- 245m), descente qu’il va falloir se taper dans la montée au retour mais c’est prévu au programme. Vamos !!!!
Cadaquès, choc d’élégance. Maisons blanches, eaux turquoises, à l’abri du vent. On comprend sa renommée. Je reste un long moment à la parcourir à vélo dans tous les sens. Arrêt picnic devant la plage et petite gâterie dans la pâtisserie locale. Cabelo de Angel, pour pas changer.
Encore un peu de route pour rejoindre Roses, l’étape de ce soir. Le col donc puis une très looooongue descente pour rejoindre la mer. Ça c’est cool. Sans le faire exprès, la route m’emmène à l’hôtel de ce soir : Montmar. Je monte en confort, chambre avec salle de bain. 44 balles avec le petit dèj, ça reste raisonaibeul comme on dit. Presque du luxe avec une salle de bain qu’on dirait qu’elle a été conçue exprès pour moi. Mais visez moi cette merveille !!!!
De toute façon, tous les campings sont fermés et il n’y a pas de Warmshower disponibles dans le coin ou alors ils se cachent bien. L’hôtel reste la seule solution.
Balade à pied dans la ville. Deux merveilles, tour des remparts, vue sur les Pyrénées, bord de mer et terrasse pour une bonne petite bière bien méritée….deux même. La nuit tombe et deux conn….. demandent d’allumer le chauffage. Chte jure, on est vraiment mal barrés !
Trouver un endroit pour manger et dodo...
Jour 3 : Roses > Palamos - 82km et un peu de cotes
Petit dèj sérieux avec grand buffet. Je me sers à gogo en vue de la longue journée qui m’attend. . Une voie cyclable partagée tranquille (il est bon de partir tôt) pour commencer dès la sortie de la ville qui fait traverser las Salinas (y'en a plus, le changement climatique , c'est marqué sur le panneau) puis une Marina de dingue. A Castello d’Empuries, on signale un parcours recommandé pour les vélos : je fonce. Ça va m’éviter une route blindée de bagnoles et en plus elle serpente, mi piste mi goudron, dans le Parc Natural dels Aiguamolls de l’Emporda ce qui ne gâche rien.
Sant Pere Pescador. Sur la route, les ruines romaines d’Empuries, je passe. L’Escala, station balnéaire vraiment pas moche. Surprise sur la route de passer par une ville cousine : Bellcaire d’Emporda.
J’ai du temps alors, un détour par Begur juste pour voir. Et paf, un petit col (180m) mais ça vaut le détour comme dirait Michelin. Vue immense depuis le haut de la ville (214m) sur la chaîne des Pyrénées… Ouahou !!!!
Les Salines
L'Escala
Bellcaire
Begur
Et allez, grande descente pour rallier Palafrugell. On se régale. De là, une piste cyclable (carril bici) mi goudron, mi terre, impek, rejoint La Fosca et Palamos, l’étape de ce soir.
Palamos, mais pourquoi donc cette ville balnéaire et le but de ce voyage ? Et bien parce que je la connais depuis 1958, année où mes parents décidèrent de venir passer leurs vacances dans ce pays. Ma mère me racontait qu’à cette époque, il n’y avait que DEUX familles françaises sur la plage dont nous. C’est sur, ça a bien changé mais à la vue des photos de l’époque, ce devait être un petit paradis pour nous mais certainement pas pour ceux qui subissaient la dictature franquiste mais je n’en savais rien. Je sais aussi que mon père disait qu’il fallait pas déconner avec la Guardia Civil et qu’il faisait gaffe sur les routes avec les motards et leur Sanglas 500 (quand même des veaux) . Je me souviendrai toujours de ces types avec leur drôle de chapeau brillant sur la tête.
Alors pour fêter l'événement, car ça doit bien faire 53 ans que je ne suis pas revenu dans cette ville, je me paye un hôtel de luxe 4**** (affaire du siècle 55€ la piaule avec petit dèj…profitons de la basse saison). Les parents se payaient des apéros là mais n’y sont jamais descendus. Alors là c’est le panard surtout qu’à la réception on me dit que je peux monter mon vélo dans la chambre. Sans blague ! Pour un 4 étoiles, c’est plutôt cool. Option que je valide derechef.
Quant à la piaule, ambiance bateau sans le roulis. Les serviettes sont de plus en plus grandes et ne rentreraient pas dans une sacoche de mon vélo…..délicieuse douche puis balade en ville.
Sanglas 500/3...ça devait ressembler à ça
J’essaye de retrouver la maison où nous logions. Passage à la mairie en leur parlant d’une ancienne usine de bouchons (spécialité de la région… des chênes liège sur la voie verte) qui se trouvait en face (ah, cette odeur si particulière !!) mais que dalle. Je demande aux gens que je croise s’ils sont de la ville et depuis combien de temps et ça marche. Une dame me dit qu’elle est née à Palamos et vous me croirez si vous voulez mais elle a connu l’usine et habite en face. On cause un moment. Carrer de la Creus mais tout à changé même s’il reste une vieille maison mais plus la notre remplacée par un immeuble et la terre battue de la rue par des pavés. Mais quand même, c’était là. Génial !!!
Je m'arrête à la pâtisserie m’offrir un ‘Bras de Gitana’, une spécialité que nous dégustions déjà à l’époque. Miam !!!!
Petite bière dans la Calle Major, deux euros, de mieux en mieux et retour à l’hôtel pour le repas pas plus cher et bien meilleur que dans un mauvais restaurant et bona nit.
Jour 4 : Palamos > Girona – voie verte – 60km
Le temps toujours aussi beau mais c’était vraiment prévu comme ça. Départ vers 9h30 après avoir déposé quelques cartes postale dans le ‘Buzon’ du coin et hop, direction Sant Feliu de Guixols par Torre Valantina, Platja de Oro et Sant Pol.
Votre serviteur sur la plage de Palamos en 1958 (4 ans) et en discussion avec sa sœur sur les pédalos......y'a pas grand monde sur la plage et le bord de mer n'est pas encore bousillé par le béton.......
Route le long de la cote. A Sant Feliu, il paraît qu’il y a une voie verte qui va jusqu’à Gerona. Peut-être mais quelle galère pour la trouver. Du coup je fais un tour complet de la ville pour me retrouver à l’Office du Tourisme où je me trouvais il y a trente minutes. Je me fais bien expliquer (les femmes ont du me trouver vraiment con) et je repars. Cette fois ci, c’est la bonne. Ouf !!!!
Je suis tranquille pour 40km….ça monte doucement pendant une vingtaine de km pour atteindre le point culminant à l’ancienne gare de Llagostera (150m) où c’est l’heure de la pause. Je ne fais pas exprès mais il y a un magasin de motos juste à coté et sa vitrine offre une belle brochette de merveilles. Matez moi ça !!!
Maintenant, ça redescend doucement dans la campagne. Plus la ville approche, plus les cyclistes se font légion. Encore une ancienne gare et voilàla ville. Je me renseigne des trains pour Portbou et je la visite. Quartier piétonnier dans la ville ancienne mais bon pour les vélos. Je grimpe jusqu’à la cathédrale (no foto) que j’ai si souvent observée depuis le train. Les terrasses sont archi bondées. Normal avec le soleil qui tape...pour un mois de novembre faut rappeler !!!
Le train part, moi dedans et une heure jusqu’à Portbou où l’Hostal Juventud m’attend. Encore une belle journée. immense lune sur la ville, ça vaut bien une bière et une assiette de Papas Bravas. La mer s'est calmée pour ne pas dire d'huile. Meilleur temps pour celles et ceux qui tentent la traversée. Bonne chance à eux.
Jour 5 : Portbou > Collioure par les cols et la cote – 30km et 500m+
Je retourne au Coll de Belitges pour la deuxième fois mais cette fois ci, pas de demi tour. Arrêt au mémorial. L’ancien poste frontière est restauré et se tient debout. Dernière vue sur l’Espagne et c’est la première descente. Cerbère, de 2m on passe à 50, puis 100, puis 123 pour redescendre à zéro à Banyuls…. Arrêt sur la plage. Un couple de cyclistes à l’air d’y avoir dormi. Col de Pere Carnera (67m), plage de Bernardi à 5m, col de Les Portes à 76m. Port Vendres et enfin Collioure. Beaucoup de cyclistes sur cette route qui ont l’air de faire des allers et retours pour le plaisir d’enquiller des cols et des kilomètres. J’en retrouverai dans le train pour Perpignan.
Collioure, longue halte en attendant le train. Picnic sur la plage entouré de pigeons débiles, de piafs attentifs et de mouettes placides. Se délectent-elles de nos anecdotes ?
Y'a aussi une bonne pâtisserie où je me régale de son"Retour de plage". Je vous en parle même pas tellement c'est bon (Olivier Bajard qui s'appelle le pâtissier si vous voulez tout savoir).
Sur le chemin du retour en train…….quelques images
Le train traverse les étangs de Leucate, de La Palme puis de l’Ayrolle et de Bagès. La voie est sur une bande de terre étroite et longe directement les plans d’eau où les Flamands Roses dorment sur une patte ou recherchent leur nourriture. C’est un long moment de pure magie et je ne le rate sous aucun prétexte à chaque fois que j’y passe.
Depuis Salses, le GRE12 passe par les collines puis longe ces étangs pour atteindre Narbonne. C’est une rando à faire (56km).
Ce voyage à vélo entre Collioure et Roses peut aussi se faire à pied par le GR92. Compter 5 jours de marche par les mêmes étapes.
A Très bientôt
Amitiés
Didier
Vers Agde je suis sur d’avoir vu un message des esstras terresstes……...la preuve
les choses qui m'ont chagriné
La quantité d'immeubles aux volets fermés dans les stations balnéaires, ça ne sert à rien de construire pour que ça ne serve que quelques mois dans l'année....réquisition !!!
Les slogans peints sur les murs des routes qui réclament l'indépendance de la Catalogne.
Catalunya no es España
Catalunya (no...rajouté) es Espanistan
liberta para los presos politics (on peut être d'accord)
Gerona affiche vraiment son obsession
Le désir d'indépendance est une forme absolue d'égoïsme envers les habitants des autres régions espagnoles. La Catalogne est riche et cela se voit tout le temps mais ne veut pas partager....