Le Canigou a peine blanchi par les neiges
Tel un Houell de pacotille
Je fuis l'ambiance délétère
D’un pays qui se cherche
À force d'oublier ses fondements humanistes
Mais je ne rentrerai pas pour me soumettre
Mais ressourcé près des rivages atlantiques
Je reviendrai loin du souvenir de ce jour fatidique
Barcelone. Juana m'accueille avec toujours autant de gentillesse jusqu'a me prêter sa chambre car elle loue son autre chambre à une amie. La crise se fait sentir partout en Espagne. L'après midi, grande promenade dans la ville par des rues et des quartiers éloignés des circuits touristiques jusqu'au bord de mer où la foule se retrouve. Il fait un temps merveilleux et la lumière hivernale rend le tableau encore plus délicieux. Nous longeons la plage jusqu'au Mapfre et rejoignons le centre ville par le zoo et le parc. Ici aussi les perruches lancent leurs cris aigus et ils me rappellent Bruxelles. Le long de l'avenue, un ancien immeuble abandonné nous replonge à l'époque franquiste et Juana me confirme que c'était une résidence pour militaires......Aucun doute alors.
Sur le parcours, visite de la fondation Godia, un entrepreneur qui a fait fortune sous le franquisme en construisant les premières autoroutes: un véritable petit palais nous accueille splendidement restauré et Le Greco, un de mes peintres préféré.
Juana me parle des changements survenus dans la ville dus à la fin des baux commerciaux qui ont obligé les commerces traditionnels à fermer ne pouvant supporter l'augmentation dramatique des loyers de 2000 à 50.000 par exemple pour le quartier du Passeig de Graça. C'est ainsi que la boutique si incroyable du coin de l'avenue de Catalunya, celle qui vendait toutes sortes d'eaux minérales, biscuits, sardines et trucs improbables doit elle aussi fermer le rideau. Il parait que devant l'indignation des barcelonais, elle va continuer de vivre mais dans un quartier moins recherché. Elle sera elle aussi certainement remplacée par une autre boutique de fringues ou un bar.
Deuxième chose remarquée durant notre pérégrination, c’est le nombre important de calicots qui pendent aux fenêtres et qui réclament le silence. Les bars et les terrasses transforment la vie des habitants en enfer. Mais Barcelone se veut être la ville la plus touristique d'Europe et elle entraine ainsi toute une faune bien peu civilisée. c'eststainsi. On n'a rien sans rien.....
Le trajet en train jusqu'a Valencia devient familier. Sitges, Tarragona qui serait devenue l'épicentre de l'islam salafiste en Espagne. Bienvenus alors les gars.....
Puis la longue litanie des villes touristiques côtières vides de sens et de vies. Sans parler des immeubles qui ne sont toujours pas terminés trois ans après mon premier passage.
Valencia trois heures après. Brilli et Gonzalo sont là eux aussi pour m'accueillir et après une délicieuse bière artisanale bue dans le quartier toujours aussi sympathique de Russafa, nous rejoignons leur maison à 30km dans les terres: Marines, près de Lliria (très moche). Quand on se promène dans les environs, c'est parmi les oliviers, les mandariniers, les orangers, les citronniers et les pamplemoussiers que nous naviguons. Il a neigé cette nuit et les sommets au fond sont légèrement blancs. Le lendemain, tout aura déjà disparu.
Paradoxalement, les premiers bourgeons ont déjà éclaté. Je me concocte un méga super jus d'orange......plus local c'est pas possible...
Le lendemain, petite rando jusqu'à un promontoire rocheux qui servait d'habitat aux anciennes populations ibères entre le 5ème et le 3ème siècle avant notre ère. Une tour massive qui dominait la vallée et des restes de fondations. L'après midi une autre balade dans un décor luxuriant qui me rappelle la Gomera : cactus et pierres rouges, manquent tout de même les euphorbes géantes.
Demain matin départ pour Séville.
Les salauds de la RENFE m'empêchent de prendre le train avec mon couteau de poche. Je le lance à Gonza qui est toujours là. Mais c'est je pense un mesure qui n'a aucun sens car les passagers ne passent pas par un portique. La prochaine fois, je garderai mon couteau dans ma poche.
Cuenca : paysage semi désertique qui me rappelle fortement les causses. Traces de neige et pas plus de 3° dehors. Ciel bleu et lumière splendide. La terre est presque entièrement cultivée mais en petites parcelles. Ciudad Real après 2 heures de voyage : ciel gris et 5°. La ville a l'air moche ce que me confirme Brilli à mon retour.
Le contraste est vraiment saisissant entre la modernité de l'AVE dans lequel je me trouve et la campagne environnante où les pistes en terre sont encore majoritaires.
Pour la première fois ce sont des lotissements construits ou non encore finis qui sont entièrement vides de population. Encore un arrêt à Puertollano, une ancienne ville minière qui a érigé un ascenseur sur le carrefour. De nouveau un paysage caussenard avec ses troupeaux de brebis de vaches et de cochons noirs....les fameux patas negras ?????? Chênes verts et terre rouge.
Puis les orangers et les oliviers s'installent sur les collines et enfin dans la plaine qui mène à Cordoue et enfin Séville.
Je retrouve Guillermo sur la place del Duque chez qui je vais loger ces trois jours (merci Cough Surfing). C'est un hôte charmant tout attentionné et en parfait connaisseur de sa ville, il va me faire découvrir des lieux et me raconter des histoires que la majorité des touristes n'auront pas loisir ni de connaitre ni d'entendre. Mais ma tête reçoit tant d'informations que je lui demande souvent de ralentir le rythme ou de faire une pause le tout dans un espagnol de Séville difficilement compréhensible au début......Cours intensif....
Visite du bâtiment des archives indiennes : en un mot, manifestation grandeur nature du pillage de ces terres par les espagnols sous forme de contrats rédigés bien sur pas ces mêmes espagnols, naissance de l'esclavage transcontinental, enrichissement et maxi commerce: Sinon une belle expo retraçant la première circumnavigation entre 1521 et 1522. Cinq bateaux partis, un seul qui revient avec 17 hommes d'équipage...Nous déjeunons dans le seul resto bio veget de la ville (Gaïa), ambiance stricte mais conviviale.
L'après midi, grand tour de la ville, bâtiments, ponts, vieille gare transformée en centre commercial à la Disney, vide de clients bien sur..Le pompon c'est quand même cette fois une tour entière terminée et totalement vide, La Torre Pelli (180m)....les locataires ne sont pas légion et la Crisis est passée par la...encore une fois....Elle se trouve de l'autre cote du Guadalquivir dans le quartier de Triana qui a toujours été considéré comme progressiste (de gauche..»Progress" comme dit Guillermo). Le quartier fait penser à la Havane avec ses maisons de couleurs le long du fleuve. Nous y reviendrons.
Histoires de ponts : le premier fut inauguré en 1852 remplaçant avantageusement un pont flottant. Métallique et très élégant conçu à l’origine par des ingénieurs français. Quelques rares autres furent construits ensuite mais ce n'est que pour l'expo universelle de 1992 que la ville se dote de six autres ponts dont deux du fameux toujours Calatrava
Déjà une bonne journée de marche pour cette rencontre Sévillane.
Séville 2 :
A la découverte des pavillons de l'expo Ibéro-américaine de 1929. Longtemps laissés dans l'oubli, ces pavillons datant de cette époque ne représentaient pas d'intérêt majeur aux yeux des Sévillans. Il y a tant d'autres choses à découvrir dans cette ville. Mais l'expo de 1992 a réveillé les esprits et ils ont été réhabilités mais ils ne font toujours pas partie de quelconque circuit touristique. Dommage ! Ceux de l'Argentine (un énorme palais bien baroque) et du Guatemala (tout petit cube) sont devenus l'école de danse ou les talons des jeunes filles résonnent fortement. Ceux du Brésil (style moderne épuré) et du Mexique (énormes symboles aztèques) ont été intégrés à l'université. Ils viennent d'ailleurs d'être livrés. Le pavillon marocain est quant à lui le siège des "Parcs et Jardins". Le pavillon Cubain ne représente pas beaucoup d'intérêt sinon une grosse maison bourgeoise mais il est vrai que le pays était dirigé à l'époque par un dictateur et sous domination américaine comme l'Espagne d'alors sous un certain Primo de Rivera. Cette expo prévue tout d'abord dans les années 10 a été longtemps repoussée suite à la défaite de l'Espagne contre les EU en 1898 et la perte de Puerto Rico, des Philipines, de l'île de Guam et de l'indépendance de Cuba. Puis ce fut la première guerre mondiale. Alors ce sera 1929.
En revenant vers le centre, petite visite du musée archéo et découverte du trésor de Carambolo et de la culture Tartessienne du 7° avant JC (21 pièces d'orfèvrerie découvertes en 1958). On peut la rapprocher de la culture phénicienne. Important de noter que toute la richesse exposée par l'Espagne de cette époque ne vient que des fouilles exécutées sur son propre sol et Rome en a laissé un sacré paquet visiblement : rien de volé aux pays d'Afrique ou d'ailleurs (pour une fois).
En face, le musée des arts populaires et tout à coup je me retrouve avec Lawrence d'Arabie car c'est bien en effet ici que le film a été tourné (une scène au moins) comme beaucoup d'autres, Star Wars par ex.......Le parc dessiné par un français, est un lieu de calme et de rencontres comme me le dit Guillermo... Puis c'est l'imposante Plaza de España et son immense arc de cercle où sont représentées toutes les provinces du pays. Il faut donc venir se faire photographier devant "sa" province bien sur. Elle date aussi de l'expo de 1929. Pour terminer la journée, petit passage aux Musée des Bx Arts : Zurbaran, Murillo et un Cranac'h pour sortir de cette peinture Sévillane à gogo. Repos mérité avec un verre de Xérès Fino. Ca suffit pour aujourd'hui.
Séville 3 :
Je pars seul ce matin vers le musée d’Art Contemporain situé sur l’île de la Cartuja, un ancien monastère devenu au 18ème une importante fabrique de céramique. Réhabilité lui aussi pour l’expo de 1992, les hautes tours de ses fours se voient de loin et sont un symbole fort du lieu. Je m’y rends à pied en longeant les berges du fleuve du coté de Triana. Une petite zone de squat et un parking où visiblement des gens vivent dans leurs voitures. La misère n’est jamais très loin. Le musée occupe une partie des très nombreux bâtiments, peu d’expos mais de qualité telle celle de Carmen Laffon, un très beau travail sur le paysage, le thème général des œuvres exposées en ce moment.
Les fours sont impressionnants et me rappellent celui de Cliousclat mais il y en a 5 !!!! Très peu de monde. Retour tranquille par la passerelle de la Cartuja, une belle enjambée de 170m au dessus du fleuve. Ses dimensions en font le pont le plus ‘svelte’ du monde. Légère ondulation lors de sa traversée…..Sur la gauche j’aperçois les deux ponts de Calatrava facilement reconnaissables. Cela donne un beau spectacle blanc.
L’après midi, Guillermo m’emmène dans un autre quartier, celui d’Alameda. Les restes de l’enceinte fortifiée, les jardins d’Hercule, un quartier branché, boutiques vieillottes n’hésitant pas à exposer des vitrines de soutiens gorges tous plus ringards les uns que les autres et le fameux champignon de l’architecte allemand Mayer-Hermann. J’avoue que la vue de cette œuvre architecturale m’a laissé pantois. Je n’ai vraiment jamais rien vu de tel. Les photos vous en diront plus mais sachez tout de même que le projet estimé à 33 millions d’euros a couté en tout 100 millions et que les nombreux déboires rencontrés lors de sa construction ont fait coulé beaucoup d’encre mais le résultat est là et je le trouve particulièrement séduisant. On se promène sous sa structure gigantesque et les yeux divaguent enchantés par ce nouveau paysage urbain. En dessous se trouve un autre musée archéologique, de fait celui qui a causé tant de déboires à la ville. Car voulant y creuser un parking pour un marché on y à découvert d’importants vestiges des époques romaine et musulmane ce qui aussi contribué au retard de ce chantier. Mais cette structure en bois est unique au monde et est devenue le nouveau symbole de la ville de Séville. C’est vendredi soir et les bars sont remplis : bière et tapas à volonté. On fait une pause. Prés de l’enceinte, un groupe de musique répète, tambours, caisses claires et petites trompettes. Guillermo, qui a été porteur de Vierge en pleurs pendant plus de 25 années, m’explique les différents changements de rythme qui s’adaptent aux contours de la ville. Ils ralentissent dans les rues étroites pour permettre au cortège de se faufiler pour accélérer de nouveau dans les rues plus larges. En entendant le rythme, on s’imagine bien le défilé qui passe ….
Au milieu de la ville la résidence des Duque de Alba ressemble à une ferme perdue dans la ville, terre battue, orangers et oiseaux chanteurs. Un petit paradis.
Mais Guillermo veut à tout pris me faire gouter une des spécialités de la ville : espinafres con garbanzos. Mais ce sera un vrai parcours car peu de bars le proposent ce soir. Il nous faut retourner à Triana pour pouvoir le déguster mais le trajet en vaut la chandelle surtout accompagné de fine tranches d’aubergines frites recouvertes de miel et d’un verre de Xeres évidemment. Festin !!!!!
Encore une journée bien remplie. Demain départ pour Cadiz.
Avant de prendre le train Guillermo me fait remarquer que l’entrée secrète de la Cathédrale est ouverte et ainsi sa visite est gratuite. Nous nous y engouffrons. Cette porte se trouve derrière une fausse porte en cuir avec une petite fenêtre au milieu. Il faut bien observer et parfois c’est ouvert. Le mendiant qui se trouve à coté donne le signe évident de passage. Nous pénétrons dans cet immense vaisseau de pierres vraiment impressionnant. Troisième plus grande cathédrale au monde elle a été finie en 1520. Sa fameuse tour, la Giralda, a successivement porté les couleurs de l’islam puis de la chrétienté. Voila c’est l’heure de prendre le train et je laisse Guillermo à la station de San Bernardo. Grand merci à toi pour tout.
Cadiz 1 :
Une heure et demie de train pour rejoindre la ville du sud. Je laisse mes affaires à l’hôtel de routard que j’ai trouvé pour vite prendre connaissance avec la ville. Les ruelles, les places se succèdent, la cathédrale bien plus modeste que celle de Séville et le marché central : c’est samedi et c’est la grosse foule, échoppes prises d’assaut, produits frais, fromages, tapas et bière et gogo. Ca parle fort et ça rigole sec. Pour demain je repère des trucs sympas comme des belles galettes de morue. Je continue vers la mer et paf le choc ! Océan bleu velouté d’écume, chaleur et calme et je m’installe longtemps sur un banc pour déguster. Dès que je quitte l’abri de la ville, le vent se fait sentir et la jetée qui mène au fort est comme s’avancer dans la mer à la proue d’un bateau. Ne verrais-je donc pas La Pinta croiser au loin ???? Après midi consacré à la promenade et je fête la rencontre avec un verre de Xérès dans un petit bar datant de 1906. La bière locale s’appelle la Maïer. J’essayerai plus tard. Le bar se remplit peu à peu et le niveau du son monte aussi plus la télé que personne ne regarde bien sur. Ou est la télécommande ?????
Cadiz 2 :
Petit déj en compagnie du gars de l’accueil : brésilien de Fortaleza et me voila reparti dans mes souvenirs avec la langue qui revient comme si jamais vraiment quittée. Il se doutait bien que je parlais sa langue à cause du mon accent espagnol et aux accentuations mal placées. Fine oreille ……
C’est dimanche, 9h30 mais absolument personne dans les rues. La ville est silencieuse et je me dirige vers le port des voiliers pour tenter de retrouver l’ambiance de notre escale dans cette ville en 1978 lors de notre passage en bateau. Mais peine perdue, plus j’avance et plus je me rends compte que cela ne ressemble plus à rien de mes souvenirs. Vous pensez, presque 40 années ont passé. A la capitainerie, une simple baraque, la fille de service me confirme la construction du nouveau port. Un homme de passage me parle aussi de la crise : « Il y avait une longue liste d’attente pour avoir un anneau, mais maintenant regardez, c’est à moitié vide. Les gens ont vendu leur bateau ». Tout autour, des constructions abandonnées, murées, des détritus qui s’amoncellent. L’Espagne a mal partout.
Retour vers le centre. Je rencontre quelques joggers et m’arrête un moment devant la belle statue de Gades. Une fille pulpeuse qui regarde l’horizon au loin. Son cul est magnifique et réveille en moi des désirs oubliés.
Les femmes qui visitaient le musée archéo se pâmaient bien devant celui de Mercure, je peux bien préférer celui des femmes !!!!!
J’aperçois au fond le chantier de construction du nouveau pont haubané qui permettra de rallier le centre ville sans faire tout le tour de la baie. Mais c’est un projet d’avant la crise et de plus cela va certainement créer des problèmes de circulation dans une ville ancienne pas du tout prévue pour cet augmentation de trafic. Mais le chantier est spectaculaire et grandiose. Je suis face nord de la presqu’île et le vent souffle fort.
Centre d’Art Contemporain ouvert et gratuit (ECCO) : expo de Costus, mouvement initié par un couple gay de Cadiz qui ont débarqué à Madrid et qui furent à l’initiative de la Movida. Morts tous les 2 à Sitges en 1989 avant la quarantaine. C’est bien barré, coloré et kitsch à souhait mais ça dégage une sacrée énergie. Egalement des travaux de graphistes engagés dans la dénonciation du consumérisme.
Passage par le nouveau Parador, visiblement seule architecture récente de la ville. Je déambule tranquillement dans cet espace de luxe. Les riches sont gâtés mais passent leur temps rivés à leurs portables. Y’a pas qu’eux. Repas au marché central : galette de morue, petite assiette d’huitres ouvertes pour vous au coin de la rue, y’avait des oursins aussi, Maïer pression et Turon de Cadiz (petit gâteau aux fruits confits) miam miam…..
Rassasié, je peux continuer la découverte de la ville. Je retourne au fort de San Sebastian pour faire une sieste au soleil mais elle est interrompue par un couple d’italiens (blablabla) qui vient se poser à deux mètres de moi alors que tout l’espace est libre. Je me délocalise. Petite île auparavant réservée aux lépreux avant d’être raccordée à la ville, bastion avancé au milieu de la mer, je comprends bien comment la ville a pu résister si longtemps aux invasions. Même Napo s’y est cassé les dents.
La mer monte
Et je l’observe
Un long moment
Reprendre possession
De la terre
Elle s’insinue peu à peu
Dans les méandres
Des roches acérées
La vie a repris son rythme et la ville est remplie de Gaderos en goguette. La plage de la Caletta, fameux point de rencontre, est envahie par les familles qui sont venues avec fort renforts de glacières, de bière et autres victuailles à manger. Ca chante, ça crie dans cette partie de la ville si bien abritée du vent. Fête joyeuse et communicatrice.
Un autre bastion, celui de Santa Catalina, propose une expo contemporaine sur la ville : textes fondateurs, photos, projets architecturaux comme cet aéroport futuriste, objets divers. Très bien surtout que je tombe sur la réplique en plâtre de la statue de Gadez croisée ce matin et cette fois ci elle est à taille humaine et je ne peux m’empêcher de frôler ses formes voluptueuses, ses seins parfaitement dessinés et ses fesses au galbe envoutant. Mais ces caresses semblent la laisser de marbre. Dédé on se calme !!!!
Je reviens sur le début de la journée où je me suis vraiment senti seul dans cette ville encore endormie. Il a fallu attendre midi pour qu’elle se réveille. Étonnant mais c’est comme ça en Espagne.
Je ne sais pas depuis quand les trou-ducs du Routard ne sont pas venus faire un tour ici mais les infos, les plans et les endroits à visiter sont tous ringards. Rien sur les sarcophages phéniciens par ex, pièces majeures du musée des Bx Arts. Pour les bars, laissez tomber, laissez parler votre instinct et poussez la porte de celui qui vous plait. Il y en a partout et de tous les styles comme le Levante ou je suis resté un moment à déguster ma Maïer, musique et ambiance Almodovarienne. Tudo sobre mi madre me fait de l’œil. En rentrant je me ferai un petit festival perso.
Cadiz 3 :
Passage à la poste où la boite aux lettres tient forme de gueule de lion ouverte dont la lèvre inférieure est polie par les mains ayant déposé leurs offrandes. Aujourd’hui, marche sur la plage plein est. Le vent est tombé est la température est tout simplement divine. Je n’en dirai pas autant de l’eau qui saisit les pieds. Le bain ce sera pour plus tard. Quand on quitte la vieille ville, le bord de mer est enlaidi par une longe barre d’immeubles aussi moches les uns que les autres. Les architectes de l’époque devaient rivaliser de mauvais gout. Au moins ils ne sont pas trop hauts. Puis, je longe le détroit ou ne passent plus que la route et la ligne de train juste derrière un petit cordon de dunes. Il n’y a plus personne et à part quelques pêcheurs je suis tout seul sur le sable. Je reste un bon moment à profiter. Je reviens vers la ville par l’autre coté, cette fois en longeant la baie. Je m’approche le plus près possible des splendides pylônes électriques qui l’enjambent c’est pourquoi ils culminent à plus de 150 m de haut. Quelle élégance que ces tours en acier entièrement ajourées. Je me rapproche aussi du nouveau pont en construction. Deux photographes à l’affût m’assurent qu’un des tabliers va être monté mais je n’attends pas cet hypothétique événement et je continue ma route. Immense chantier qui dure depuis plus de trois ans. Je repasse de l’autre coté pour retrouver la lumière presque aveuglante du soleil. La journée et cette longue marche m’ont épuisé, ce soir je reste tranquille dans ma chambre.
Cadiz 4 et retour à Valencia :
Nuit très agitée…trop de soleil d’un coup ?? Peut-être mais ce matin je suis faiblard alors petite promenade sur le port pour aller mater le bateau qui fait la liaison entre l’Espagne et les Canaries. Il ne paye pas de mine, vraiment consacré au transport. Les passagers sont un supplément mais il ne vous en coutera que 150€ pour effectuer cette traversé de trois jours en pension complète. Pas cher !!! D’ailleurs deux personnes de l’hôtel vont le prendre aujourd’hui, une américaine et un allemand. Tout à coup l’envie de voyage me reprend et je me vois bien prendre ce bateau un jour pour rallier La Gomera. Les ports m’ont toujours attiré, sans aucun doute du à mes ancêtres Terre-neuvas qui me le rappellent à la moindre occasion mais cet univers m’est définitivement fermé. Trop malade en mer !!!!!!!!!!!!!!
Dernières heures pour savourer la quiétude de la ville ; jus d’orange sur la place où le serveur est vraiment souriant. Ça fait du bien. Je mets mon sac, salue les gens de l’hôtel et je me rends à la gare qui se trouve à 100m. Hasta Cadiz !!!!!!!!!!!