Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de didier falleur pensées nomades

Montagne en Queyras et autour du Pelvoux - Juillet 2013

zedid

Je retrouve Bri à Ceillac dans le massif du Queyras, découverte pour moi qui n’y avais fait qu’une brève incursion il ya peut-être 15 ans. Montée tranquille depuis Guillestre dans un vallon qui se transforme aussi en gorge étroite et qui s’ouvre sur un grand cirque verdoyant ; on ne s’attend pas du tout à un tel espace en montagne. Cela doit être ça les caractéristiques du Queyras.

 

Petit camping municipal pour la sérénité, une vallée splendide aux flancs verts de prairies ou de forets et une ceinture de montagnes encore modestes. Les sommets ici culminent  à 3200/3300, ce n’est pas encore le royaume de la haute montagne mais déjà de quoi remplir de bonheur tous les randonneurs.

Ceillac est à 1650m ce qui assure des nuits fraiches pour bien dormir. On oublie la canicule de la vallée du Rhône. Le campement s’organise une tente pour le dodo et une autre pour le matos ; le hayon ouvert de Daïhat sert de cuisine et de protection en cas de pluie, c’est plus pratique que de faire ça par terre. Quelques courses au village et nous voilà autonomes.

 

1er jour : départ du camping pour une rando dans le Vallon des Pelouses. Isolée, sauvage, elle se situe juste derrière Ceillac et se termine par un col à 2870m. Très peu de monde à part des bergers qui soignent leurs bêtes à ladite bergerie et un patou un peu agressif lors de notre passage. Gaffe.  Deux ou trois randonneurs. Calme et solitude : que du bonheur !!! Au Pas du Curé (le nom du col) nous poussons jusqu’au col de la Colette Verte pour voir (2900).Très belle vue sur la pointe de la Saume (3043). Bri est une super compagne de randonnée : volontaire, le pied sur on reconnait de suite l’habituée de la montagne.

 

2° jour : nous poussons plus haut : Tête de la Cula (3070) et traversée en crêtes jusqu'au col sud de Cristillan (2970). L’ambiance change : plus aérienne, plus minérale et plus de gens aussi ; les sommets attirent la convoitise. A la Cula, après une montée assez facile qui évite le névé, rencontre improbable avec deux vététistes fous : à cette altitude chapeau les barjots !!! Parce qu’il faut bien le porter le vélo pour arriver ici et en plus du sac cela doit bien faire 20 kilos sur le dos. Des dingues je vous dis. Mais ici ça pince : il faut sortir micropole et mediapole pour se réchauffer. La traversée jusqu’au col suivant se fait facilement. Dans la descente, roches splendides aux teintes céladon et retour par des prairies et des hameaux restaurés dans la tradition locale. J’avais moins la pèche aujourd’hui en revanche Bri tenait la super forme et devait parfois m’attendre.

 

3° jour : Bri appelle son ami guide de St Véran pour voir s’il peut nous proposer quelque chose d’un peu spécial. Ils se connaissent bien car c’est le guide de son club quand ils viennent ici (le CAS).  La pointe de Rasis, une course un peu pêchue au départ du col des Estronques  (2651), hors sentier et hors balisage bien sur !!!!! C’est parti. Au col, nous rencontrons un monsieur assez âgé équipé d’une autre époque : short court, chemise à manche courte et gilet en laine sans manche et tout petit sac à dos (d’où il tirera son picnic et un antique appareil photo argentique) qui semble vouloir faire la même chose que nous alors nous lui proposons de la faire ensemble. Il part devant, semble hésiter et nous lui indiquons une trace dans le pierrier instable qui ressemble au chemin à suivre. Elle se perd vite et nous continuons en longeant la barrière rocheuse qui sert en même temps d’appui pour progresser. Puis c’est une longue pente herbeuse vraiment très raide où les mains sont nécessaires et où il ne faut absolument pas glisser. Bri fonce devant, je la suis et la pente devient moins raide pour aboutir à une arête facile qui nous emmène jusqu’au sommet (2844) et une vue splendide sur la vallée de St Véran. Descente par une pente herbeuse raide pour retrouver le sentier. Col du fromage ; le monsieur nous quitte. Nous nous saluons. Pour nous ça continue par la crête des Chambrettes et la visite d’un vieux poste d’observation superbement restauré (2582m). Nous rejoignons le col de Bramousse (2251) où la pluie nous accueille et nous arrosera jusqu’à Ceillac. Belle journée n’est-ce-pas ???

 

4° jour : Bri repart vers la Suisse ou elle va retrouver un de ses fils pour un séjour à Amsterdam. De mon côté je vais à Pelvoux au chalet du CAF pour continuer.  Journée de transition, rangement du campement. Je tiens particulièrement à remercier « Sirène » la dame qui s’occupe du camping pour sa gentillesse et son sourire et le personnel du magasin « SKISET » (larosace-skiset@orange.fr)  de Ceillac pour leurs conseils concernant les randos sans pour cela que vous soyez client de leur magasin. C’est assez rare pour être signalé. Merci à eux.

Départ 11h00 vraiment coulos comme pour ne pas oublier trop vite la vallée. Guillestre, centre ville animé ; je fais tomber la moto à l’arrêt. Chargée la bête !!! Rien de cassé. Quelques courses au magasin bio et hop, cap sur Pelvoux. A l’embranchement, je me trompe de direction et je file sur Gap. Mais non, c’est vers Briançon que je dois aller : demi-tour. La vallée qui mène à Ailefroide est austère, très resserrée et nettement moins riante que le Queyras. Les montagnes sont ici plus impressionnantes atteignant presque les 4000m et il n’est plus question de prairies ; ici c’est le minéral qui domine. J’arrive au chalet CAF vers 13h30 : PAUSE.

 

Dans un centre CAF, tout le monde est là pour la montagne mais comme nous ne sommes qu’à 1200m il y a aussi des familles donc des enfants donc ils peuvent être chiants à crier, se batte, se rouler par terre ou faire des caprices. La boite à baffes doit être en vacances elle aussi. Comme je suis seul dans ma chambre, je peux m ‘isoler si ça s’aggrave trop. Ce que je fais.

 

5° jour ou Pelvoux 1: pas vraiment grand beau, temps couvert mais il ne pleut pas ; je décide de faire La Blanche (2953m). Moto jusqu’au Puy D’Aillaud pour m’avancer. Longue montée vers un premier replat, pluie fine vers 2500m. Sous le sommet, un grand névé m’attend mais la neige est molle et ça passe bien même sans crampons. Petit col puis mixte cailloux/neige jusqu’au sommet. Crachin, vue un peu bouchée qui s’entrouvre rapidement mais belle ambiance tout de même ; je ne reste pas longtemps. Je rejoins le belvédère des 3 refuges par un beau sentier en balcon qui passe par le petit lac d’Aillaud et les marmottes m’accompagnent de leurs cris perçants. Il ne peut plus et je peux faire ma pause repas depuis ce magnifique spot. Quelle vue : les refuges du Sélé et la vallée qui mène à Ailefroide, celui de Pelvoux qui se dégagera doucement des nuages, la route qui mène au pré de Mme Carle. Je me régale. Sur le retour j’ai droit à la cavalcade d’un chamois (on pourrait dire chamoilcade non ??) qui dévale la pente herbeuse sur presque 500m. Splendide !!! Sur le retour, je m’arrête à Vallouise pour visiter l’église : d’une architecture sobre, elle possède une très belle piéta en bois polychrome de la 2° moitié du 15°siècle.

 

6° jour ou Pelvoux 2 : au programme, Cime de la Condamine 2940m mais 1720m de déniv car je pars du centre. Belle montée dans la forêt,  des alpages puis un univers plus minéral jusqu’au col de Valouise. A l’approche du sommet le temps se gâte et en haut c’est carrément un mélange de grêle et de pluie qui m’accueille et ce sommet ne rime pas à grand-chose ; juste une bosse sans relief avec une antenne alimentée par quelques panneaux photovol mais la rencontre avec un lagopède a rendu la marche heureuse. Seul encore une fois, j’ai juste accompagné un moment un marcheur très rapide qui a juste fait le col avant de redescendre fissa et un jeune croisé dans la montée alors que je redescendais déjà  mais lui aussi plutôt rapide. Qu’ont-ils donc ces gens à courir tout le temps ?????

 

 La pluie ne cessera presque pas jusqu’au retour, juste 15mn le temps de me restaurer sous les rochers de la Guilla. De là, le sentier se fait rare et je dois faire un azimut sur la cabane du Coul d’Amont que je vois en contrebas mais pas commode à travers ravins raides et éboulis mais je retrouve le sentier qui a été en partie emporté par un éboulis. Je dois aussi faire un petit détour devant un patou en charge des « ses enfants » mais pas trop agressif, juste son boulot. Je me pose un moment à la cabane (ouverte) pour me sécher un peu ; il fait froid et mes chaussures ressemblent à des poches à eau. Coul d’Aval, autre cabane mais fermée celle là et retour au chalet après 8 heures de rando aujourd’hui un peu trop humide mais belle quand même. Ca mérite une bière !!!!!

 

7° jour ou Pelvoux 3 : Ciel dégagé au réveil et la météo s’annonce bonne pour toute la journée alors Collet et Pointe de Rascrouset (2799 et 3082). Lalande l’annonce ainsi, je cite : »Un sentier secret mène à un train d’ascenseur…. » D’ascenseur que dalle, c’est bien avec les jambes qu’il faut gravir cette méchante pente raide tout du long. Deux marcheurs font demi-tour sans avoir pu traverser le torrent, il est vrai bien chargé mais après quelques tâtonnements je trouve un passage presque au sec. Ca monte, ça monte juste le temps de soufflet un peu à un premier replat et ça repart de plus belle. Au col, vue magnifique d’un coté sur le vallon de Clapouse qui part d’Ailefroide et de l’autre sur les Bans et le col de l’Aup Martin (2761) mais totalement enneigé et comme c’est un passage obligé du GR54, ça doit pas être de la tarte de le passer çui là. Dans le névé qui mène au col, j’aperçois une cordée de 3 personnes. Je serai au sommet quand ils y parviendront et ils n’iront pas plus haut. Encore seul dans les hauteurs aujourd’hui. Tant mieux !!! Le sommet, ah parlons en de ce sommet : pas facile, quelques pas d’escalade au début, un petit replat pour souffler et pour terminer, un couloir très raide et de l’escalade dans une roche totalement délitée où tout fout le camp sous les pieds. Il faut retenir les cailloux. Sommet vraiment aérien, étroit avec vue imprenable sur le Pelvoux (chapeauté)  la Blanche et la Cime de la Condamine au loin. L’enfilade des trois somment successifs : belle récompense !!! Petit casse croute et redescente au col pour un arrêt plus prolongé et dégustation du panorama. C’est magnifique et comme le temps reste au beau je redescends lentement pour me repaitre de tout ce que cette nature m’offre.

 

Aujourd’hui, ni cham ni lagop que des marmottes pas glop pas glop !!!

 

Comme je repasse par Vallouise,  je ne peux m’empêcher d’aller gouter la fameuse bière locale : « L’Alphand » (frère du champion). D’abord une blanche pour la soif (excellente !) puis  une ambrée (moins convaincante car trop orientée café). Allez, je rentre à la maison.

Au retour, Emmanuelle, la gérante, m’annonce que nous serons 4 dans la chambre demain avec plus de 60 personnes au centre. Cela me fait décider de rentrer dès le lendemain car je ne veux pas me retrouver dans cette foule après ces 4 jours quasi idylliques.

 

8° jour ou Pelvoux 4 : un petit truc pour la matinée : Crête de la roche du Fraysse à 2375m juste au dessus d’Ailefroide ou à lieu la fête des guides. C’est quand même 900m de déniv au dessus des parois d’escalade où s’agrippent  les grimpeurs venus de partout. On entend les cris résonner : « Vaché, sec » et autres paroles techniques. Une traversée aérienne, quelques passages  d’escalade facile mais belle et le premier replat arrive. Pause. Deuxième section jusqu’à Fraysse avec encore de l’escalade dans un beau rocher granitique et j’arrive sous la Cime du Paillon qui ne demande qu’à être gravie elle aussi mais ce sera une autre fois car cela ferait plus de 400 mètres encore à gravir et 400m d’escalade constante facile mais longue (un type qui en descend me dit 2 mais il faut être habitué à ce type d’escalade dans ce rocher un peu pourri). Alors retour tranquille et back home !!!!

 

 

Juste pendre son parti de quitter la fraicheur des sommets pour la fournaise de la vallée du Rhône…

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires