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Le blog de didier falleur pensées nomades

Deux films qui ont en commun…un oiseau

zedid

 

 

Bird People de Pascale Ferran

 

Dès le début du film nous sentons que ce que nous allons voir ne va pas être anodin car la caméra introspective de PF ne nous laisse pas de répit dans ce voyage entre la gare de l’est, son sol comme une horloge/boussole, les couloirs, les escalators pour arriver à l’aéroport de Roissy où nous allons séjourner pour le reste du temps. Elle se promène de visage en visage, espionnant les conversations téléphoniques, douces ou heurtées, pénètre dans les écouteurs qui masquent les bruits extérieurs aux voyageurs désireux de s’isoler et puis peu à peu nous nous rapprochons d’Audrey qui calcule justement le temps qu’elle passe dans les transports pour se rendre à son travail. « Tant de minutes par jour ça fait tant par semaine, 40 heures par mois…. ! »

Elle est un des personnages principaux de ce film incroyable. L’autre est un cadre supérieur d’une entreprise américaine en transit à Roissy entre deux avions, deux réunions, son agenda ouvert dans sa chambre en atteste.

Sur la route de l’aéroport un accident de la circulation va retenir son attention et sera peut-être le déclencheur de la décision qu’il va prendre et qui va bouleverser toute sa vie : tout quitter tout de suite, son travail et sa famille ce qui donnera lieux à une scène de rupture par skype encore inédite. Audrey de son coté va vivre une expérience sensorielle qu’il ne faut absolument pas dévoiler car c’est aussi une expérience pour nous, spectateurs si nous acceptons bien sur de nous laisser prendre par ce compte.

C’est un monde hyper connecté où les gens ne se voient plus vraiment, ne se parlent plus vraiment et où les lignes parallèles ne se rencontrent jamais mais parfois il se passe quelque chose d’imprévu et alors…..

Les vues de ce monde vivant à coté de nous sans vraiment le savoir, mouvements d’avions, lumières irréelles des pistes, hôtels, est décrit d’une manière magistrale par Pascale Ferran et accrochés à ses ailes magiques, il faut nous laisser faire, laisser la magie opérer et le tout et joué…..et quel tour !!!!!!!!!!!!!!!!

 

Deux jours, une nuit des frères Dardenne

 

Sandra, qui revient d’un arrêt maladie consécutif à une dépression, apprend que ses collègues ont eu à choisir entre son retour dans l’entreprise et une prime de 1000 euros. Aidée par une collègue amie qui considère que le vote ne s’est pas fait dans de bonnes conditions car mis sous l’influence du contremaître, elle obtient de la part du patron qu’un autre vote soir effectué le lundi matin avant la reprise du travail. Elle a donc deux jours et une nuit pour les convaincre de changer d’avis.

La caméra, d’une fluidité inimaginable, va donc suivre le chemin que va faire Sandra pour tenter de retrouver son travail à la rencontre des ces gens qui vont soit la comprendre et voter pour elle, soit, pour de bonnes ou de mauvaises raisons (empathie, égoïsme, mesquinerie, tout y passe….), camper sur leurs positions.

Tous les cas de figures vont nous être présentés ce qui fait ressembler le  nouveau film des Dardenne à un véritable  polar social. Bien que répétée à chaque porte, la situation évolue au fil des rencontres, la tension aussi, rendue palpable par la fragilité de Sandra qui perd confiance où qui l’a retrouve, merveilleusement épaulée par son mari.

Marion Cotillard est fantastique dans ce rôle de femme fragile mais que le visage souriant illumine l’écran comme les comédiens qui l’entourent tout aussi impeccables. Les frères Dardenne nous livrent encore une fois un film où la nature humaine est dévoilée sans artifice mais tout en continuant à nous lancer des pistes pour en saisir les infimes nuances. Un grand merci.

 

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