Dans les forêts de Sibérie – film de Safy Nebbou – 2016

Tiré du livre éponyme de Sylvain Tesson, livre que j’avais beaucoup apprécié, je me suis donc laissé tenter par cette version cinématographique, d’autant plus que le lieu où se déroule l’action (ou la non-action, c’est selon), le lac Baïkal, est un endroit à l’attirance magnétique manifeste sur moi et j’en suis sur pour beaucoup d’entre nous.

Et bien je ne dis pas directement que je regrette de l’avoir vu mais presque. Les images du lac gelé prises en avion (ou drone maintenant) sont absolument magnifiques dans ses dégradés de blancs et bleus, ses failles, ses blocs de glace surgissant de compressions intenses mais si les compressions de glace le sont en revanche les émotions le sont beaucoup moins.

Je suis resté dans l’attente de quelques moments forts et même la rencontre avec l’ours se transforme en pantalonnade alors que dans le livre elle reste longtemps un mystère et une quête. Quand à l’oiseau, animal fragile qui vient ponctuer la vie terriblement monotone de l’écrivain et lui donner le semblant de la présence manquante, il disparait totalement.

Il est dit que c’est ‘une libre interprétation’ du livre mais cette interprétation laisse un gout de fadeur immense. Aurait-il fallu une voix off pour nous faire partager les pensées ou réflexions de Teddy ???? Je ne sais pas mais il ne se passe pas grand-chose et même la rencontre avec le braconnier est presque forcée. En fin de compte, un film qui passe à coté des moments forts qu’un film sur une telle expérience de vie est sensée apporter. Dommage !!! Lisez plutôt le livre…..