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Le blog de didier falleur pensées nomades

Fausse route de Pierre Mérindol au Dilettante – 2016 – 125 pages

didier falleur
Fausse route  de Pierre Mérindol au Dilettante – 2016 – 125 pages
Fausse route  de Pierre Mérindol au Dilettante – 2016 – 125 pages

Publié chez Minuit en 1950, ce livre réapparait aujourd’hui grâce au Dilettante et nous n’allons pas faire la fine bouche car c’est un vrai régal. Deux camionneurs que le hasard a réunis, un peu forcés au début, vont devenir potes à force de sillonner les routes de France et plus particulièrement celles de la vallée du Rhône et l’auteur ne manque pas de nous faire voyager sur cette antique route nationale et nommer les villes que nous traversons.

Il faut s’imaginer l’ambiance de l’époque, avec ses camions poussifs, ici on évoque un Saurer, qui arrivaient essoufflés en haut des côtes, les boites de vitesses lentes et qui craquent, les marques à jamais disparues telles les Berliet, les Saviem de notre jeunesse, les publicités qui jalonnent les routes et la vie de ces routiers.

Ils prennent une fille en stop et un peu paumée elle aussi et elle va rester, s’incruster même dans cette cabine chauffée et les suivre dans leurs vies et devenir la compagne de l’un même si l’autre lorgne un peu aussi de son coté.

Ils gagnent un peu d’oseille et ouvre un bar vers Mouffetard pour la fille aussi et ça roule pour eux jusqu’à ce que une connaissance leur demande de prendre son fils en coupe car son métier de caboteur et aussi un peu trafiquant dans la Manche ne lui laisse  pas le temps de s’en occuper. L’arrivée de ce troisième larron dans cette petite famille va quelque peu perturber leur histoire.

Mais il ne s’agit pas que de camions, de 6 cylindres et de routes avalées la nuit, bien au contraire, Pierre Mérindol nous offre des pépites d’écriture, des perles qui nous surprennent  à chaque page à l’aide d’un vocabulaire et  des phrases recherchées sans jamais nous laisser sur le bord de la route. Je vous en cite une : »Le Saurer grimpait lourdement la cote et derrière, sous la bâche fébrile verte avec des lettres au pochoir, sur l’amoncellement fragile et mouvant des cageots, Edouard baisait la fille……au point qu’elle ne se rendait plus compte de rien comme lorsqu’on en arrive à ne plus sentir sa tête que dans une boule creuse rebondissant dans une chambre de résonance. »

Voila, vous n’avez plus qu’à le lire pour connaitre la fin de l’histoire et c’est pas banal aussi.

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