Mes histoires du Mans
D’avoir fait ce pèlerinage sur le circuit mythique du Mans m’a fait remonter tout un tas de souvenirs délicieux. Cela a commencé dans les années 60, fin 60 quand mon père, qui travaillait pour une société pétrolière, m’y a emmené pour la première fois. Les voitures avaient besoin de carburant et quand c’était sa compagnie qui alimentait les réservoirs, il avait des invitations. Je ne me souviens pas de grand-chose à part le bruit fabuleux de la Corvette et de son V8 remontant la ligne des stands vers la courbe Dunlop. A cette époque, il n’y avait pas de chicane.
Au Mans, j’y suis revenu souvent mais pour la moto particulièrement. La première fois, en 1971, alors que le Bol d’Or déménageait sur ce circuit après deux années à Monthléry (69 et 70), où je rendais bien sur mais ce n’était vraiment pas loin de chez moi, je suis parti avec mon cyclo, un BB3 Sport Peugeot. 250 bornes à 45km/h...ça le fait.
Tout s’est bien passé à l’aller mais dans la nuit de la course, il a plu des cordes et sur le chemin du retour mon cyclo m’a laissé en rade à La Ferté Bernard je crois, allumage en panne et un dimanche pas facile de trouver de quoi se dépanner. Je l’ai laissé dans un station service et je suis rentré en stop. Le lendemain, ma mère en Gérard, mon beau-père ont pris la 4L et nous sommes parti le récupérer. C’était cool de leur part. Sur le chemin du retour, le cyclo dans le coffre et moi avec, Gérard disait :
« On a cassé !!!! » on se poilait bien…..
La deuxième fois, c’est avec ma première BM que j’y vais (R50/2 de 1967) achetée d’occaz. Non seulement j’assiste à la victoire de Percy Tait sur la Triumph 750 Trident mais je passe une grande partie de la course dans les stands. Des loges situées au dessus, il était facile de sauter sur des piles de pneus et de se trouver dans les stands. J’ouvrais les portes une par une et quand il n’y avait personne, je passais par là pour me retrouver sur la ligne des stands. Trop incroyable !
Je perds aussi le « clou » qui sert à mettre le contact sur cette moto et j’ai bien tenté d’en piquer un sur les bécanes des flics garées là et non surveillées avec leurs « clous » en place mais je n’ai pas osé et je me suis contenté d’une petite allumette classique pour rentrer.
En 1972, je reviens et avec la même stratégie je rejoins les stands et je vais directement chez Japauto. Je traîne et dans la nuit on me demande si je veux panneauter les pilotes. Je rêve: bien sur que oui !!! Tu parles d’une chance. Voilà cette histoire. Je sais qu’il y a une photo de moi à coté de M. Villaseca dans le Moto Revue consacré à ce Bol d’Or mais je n’arrive pas à le retrouver.
La Honda de Serge Nojnikoff, la Suzuki du voisin et la Peugeot de bibi...........Bol d'Or, Monthléry 1969
Ravitaillement de Christian Huguet Kawasaki 350cc
Ravitaillement de la 750 Honda de Clamart Motos........qui termine.....
D'autres motos.....matez un peu l'ambiance dans les stands...la Honda de Ben El Hadj sans phare et la Japauto qui ne gagne pas encore................tous ces mecs dans les stands, comme moi, sans badges d'accréditations ni rien....c'était vraiment le bazar intégral..à la bonne franquette...imaginez ça aujourd'hui............
Victoire de Percy Tait sur Triumph 750 Trident....porté en triomphe
Je suis retourné au Mans lors des 24 Heures de 1988, mes potes Pascal et Gilles qui travaillaient à FR3 nous avaient obtenu des accréditations. Gilles était dans son camion de retransmission et on pouvait voir les directs filmés depuis les voitures. Comme ça, on a pu faire un tour complet dans la Jaguar Silk Cut qui allait remporter la course, 388km/h en vitesse de pointe dans la ligne droite des Hunaudières. Mais c’est une Peugeot qui a le record à 407 km/h. Depuis, ils ont mis des chicanes, ça commençait à devenir dangereux.
Le Bol d’Or s’est déplacé au Castellet. J’y suis allé une fois en stop moto le casque à la main porte d’Orléans. J’ai été pris par des bagnoles et des motos dont la dernière, une Kawa 500 Mach 3 qui m’a emmené……...très très vite……...jusqu’au circuit……….faut pas mollir !!!!
Le retour aussi s’est fait à moto...roupillon derrière une BM et aussi derrière une CB750. Je n’avais pas beaucoup dormi durant le week-end. On vient pas au Bol pour dormir.
Le dernière fois, c’est au guidon de ma 750GT Suzuki à cadre Gorki (ressemblant à un Egli) que j’avais fini de remonter dans la nuit. Nous étions un petit groupe et je me souviens d’un Yamaha 750 triple…
Et puis la vie a continué………...