Le voyage à vélo de la Méditerranée jusqu'à Paris en 2025 - deuxième partie - Chamberet >> Parthenay
André et Frédérique sont des cyclistes hors norme, imaginez un peu les kilomètres parcourus sur la planète : un aller et retour Tadjikistan, une traversée des États-Unis d’est en ouest après un voyage en bateau, une autre depuis l’Alaska jusqu’au Pérou sans compter les balades en Pologne, Roumanie et à travers la France et l’Europe. Classe totale…..alors, quand on dit que je suis fou, je n’en ai pas vraiment l’impression….ah oui, j’ai oublié de vous parler de leurs voyages à cheval comme la traversée des US entre Oregon et Nouveau Mexique….une paille !!!!
Pendant mon séjour chez eux, nous avons fait une belle marche au Mont Gargan, haut lieu de la résistance Limousine. C’est certainement grâce aux 400 containers parachutés par les alliés qu’ils ont pu contenir l’avancée des allemands vers la Normandie. De rage, il y a eu les 90 pendus de Tulle et aussi Oradour sur Glane.
Le lendemain, Frédérique m’accompagne jusqu’à Limoges. La dernière fois que j’étais passé dans cette ville, c’était un dimanche et tout était fermé et un peu pas terrible comme ressenti. Cette fois ci, nonobstant l’arrivée dans la magnifique gare, la ville propose un autre visage et le musée des Beaux Arts une visite exceptionnelle grâce à sa collection unique d’émaux de toutes les époques.
André révise ses partitions de trompette et Frédérique va donner son sang après un beau morceau de boudin noir au petit déjeuner. Pendant ce temps je m’installe à l’office du Tourisme pour planifier la suite de mon voyage.
Musée des Beaux Arts de Limoges
la surprise de voir un tableau de Joaquim Sorolla (Valencia), un incroyable meuble en marbre rouge de Caunes Minervois, un ange reliquaire du 12éme siècle et le magnifique parquet...et un vitrail de Chigot. plaque émaillée de Léonard Limosin, Galiot de Genouillac, entre 1540 et 1546
Limoges est le musée des arts des émaux....une collection impressionnante !!!!
Il est temps de repartir. Ils m’accompagnent jusqu’à Masseret, frontière entre la Corrèze et la Haute Vienne (87). Je continue seul vers St Yriex la Perche...alors là, je suis vraiment en pays inconnu. Pas vous ???. Je suis accueilli chez Thierry et sa compagne (Warmshowers). Ancien coureur cycliste bien plus qu’amateur, il a été champion du Poitou et glané 57 victoires. Ses histoires sont passionnantes à entendre et nous replongent dans les années 80. Il tient un petit atelier près de sa maison et peut vraiment vous dépanner si besoin est.
Au village je fais des provisions pour la suite du voyage dans une boutique bio tenu par une femme bien sympathique. Paré pour la suite !
Corrèze/Hte Vienne - 53km/700m+
En route vers St Junien et Saulgond, où un couple de Warmshowers anglais m’attendent ce soir. A Chalus, une belle voie verte m’emmène à Oradour sur Vayre...La Voie Verte des Hauts de Tardoire, 13km sur une ancienne voie ferrée où les oiseaux décollent sous me roues.
Petit détour vers Rochechouart où le château offre une belle surprise : un centre d’art contemporain. La visite s’impose. Construit sur le site de la chute d'une astéroïde il y a 207 millions d'années; il a appartenu du 12éme siècle au 19ème à la famille du même nom. Bing !!!!!!
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Astroblème de Rochechouart-Chassenon - Wikipédia
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. L' astroblème de Rochechouart-Chassenon est un ensemble de marques laissées près des villages de Rochechouart et Chassenon ( Haute-Vienne et Char...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Astrobl%C3%A8me_de_Rochechouart-Chassenon
Le chantier de reconstruction du château de Rochechouart à la fin du XVe siècle et au début du siècle suivant a inclus dans son programme l’embellissement des appartements seigneuriaux.
La fresque des chasses se situe au premier étage du château (étage seigneurial) dans l’aile sur cour et ville. Cette salle était vraisemblablement une sorte d’antichambre, chambre de retrait qui communiquait par un passage avec la chambre personnelle du seigneur, aujourd’hui disparue, dans la tour du lion. Dédiée à la réception, cette salle ne possédait aucune cheminée et n’était aménagée que lorsque l’on y recevait des invités. Elle devait, par son décor, symboliser les goûts, la richesse et le rang du seigneur des lieux.
Décorant l’intégralité de la pièce, richement colorée, la fresque de la Salle des chasses date du tout début du XVIe siècle. Elle relate une journée de chasse au cerf dans les environs du château, précédée d’un banquet royal. Cette salle a bénéficié d’un programme de restauration de 1986 à 1991. (données du château)
Situé à l’étage seigneurial (premier étage) dans le logis sur cour et ville, ce cycle a été réalisé dans la grande salle d’apparat (aula magna).
Cet ensemble, partiellement mis au jour en 1883 mais resté badigeonné, a été redécouvert en 1965 et est encore aujourd’hui un des très rares exemples de ce type de technique ayant survécu en France.
L’usage de la grisaille marque le renouvellement des modes de représentation qui a cours dans la première moitié du XVIe siècle. Des estampes d’origines différentes ont ici servi de modèles iconographiques à différentes scènes. On trouve l’influence nordique dans plusieurs costumes, ainsi qu’une référence à l’artiste germanique Albrecht Dürer et au vénitien Zoan Andrea Valvassore.
Le cycle des travaux et exploits d’Hercule est du goût des plus riches, qui emploient son effigie pour embellir leurs résidences, voire s’identifient à lui et aux vertus chevaleresques qui lui sont assignées (Hercule courtois). Hercule est un symbole du pouvoir puisqu’il est une des images du roi de France. Hercule est présenté comme l’homme vertueux par excellence. (données du chateau)
Annette Messager et Boltanski sous la charpente
Après cette longue et belle pause, je continue vers St Junien où je m’étais arrêté lors de mon dernier voyage dans la région. J’avais visité Oradour/Glane mais pas de camping ni d’hôtel abordable et j’avais du pousser jusqu’à St Junien et m’offrir une journée de plus de 120km. J’étais arrivé totalement épuisé et la fille de l’hôtel m’avait tout de suite proposé de l’eau… Ouaouf !!!!
Aujourd’hui je reviens plus tranquillement et j’ai le temps de visiter un peu la ville pas longtemps car j’ai de la route devant moi et ça n’a pas été du tout facile de trouver le lieu-dit des angliches. Saulgond. Mais leur accueil est super après m’être un peu perdu dans le dédale des petites routes avec une bonne bière bien fraîche….Ahhhhhhhh !!!!
Couple anglo/irlandaise, Phil et Una (Warmshowers) vivent ici depuis plus de 10 ans dans une toute petite mais charmante maison. Dans leur terrain, ils développent un grand espace de permaculture forêt/potager mais quand même, ce sont des anglais et ce n’est pas trop le bazar, les allées sont passées à la tondeuse. Je vais loger dans une petite cabane qu’il a lui même construit. Deux lits superposés, un petit poêle, de la lumière obtenue grâce à des panneaux solaires et des toilettes sèches évidemment ! Ils reçoivent des woofers. Après un délicieux repas végétarien et cette belle journée de vélo, c’est parfait.
Hte Vienne/ Charente - 81km/930m+
Une autre belle journée se présente le lendemain vers Melle. En sortant du village j’ai le toupet de demander mon chemin à un automobiliste qui me répond, car il n’y a aucun panneau au croisement, que j’ai cas savoir m’orienter. Je lui répond « Merci connard » et on se quitte la dessus !!!
Passage à Confolens et son vieux pont qui enjambe la Vienne et direction de Charroux, ancienne capitale médiévale du Comté de la Marche et les ruines de son abbaye. Il y a un petit marché et je fais ma pause picnic agrémenté des délicieux Pressés du Poitou de la boulangerie.
Ça commence à cogner grave. C’était annoncé et les 35° arrivent mais la fraicheur de la magnifique église de Civray est bienvenue. C’est Civray qu’on y croit pas tellement que c’est beau le Roman du Poitou. Une richesse incroyable. Matez un peu le décor.
Sur la route, le petit village de Ste Soline rappelle de mauvais souvenirs à celles et ceux qui ont affronté une armée de barbares et leurs armes tueuses. Tout ça pour protéger une méga-bassine qui a été déclarée non légale peu de temps après. Un vrai désastre !!! Aujourd’hui, le village est calme et pas un flic pour m’empêcher de le traverser.
Un peu avant Ste Soline, on peut visiter un tumulus mais réservé aux petits car le tunnel n’est vraiment pas haut. Vaut mieux garder son casque sur la tête.
Melle est un beau village connu dans la région pour son penchant écologique, comme son maire et son opposition farouche aux méga-bassines. Le patrimoine n’est pas en reste non plus avec l’église St Hilaire (1150) classée au patrimoine mondial de l’Unesco, faut dire que c’est vraiment un chef d’œuvre !! Et comme une église ne suffit pas il y a aussi l’église Saint Pierre du 12éme également et comme deux églises ce n’est vraiment pas assez, il y en a une troisième, l’église St Savinien (1050-1150)… bon on va arrêter là. Un marché anime la ville et son cinéma Le Méliès propose un programme de qualité. Je m’y arrête car une Warmshower m’a offert l’hospitalité pour la nuit. C’est un peu un rêve de séjourner dans cette ville. J’ai de la chance elle part à vélo demain avec son compagnon. C’est le long week-end de l’ascension.
Charente/Deux Chèvres - 96/620
Vendredi 30 au matin, je galère vraiment pour trouver le départ de la voie verte avec un autre couple de cyclistes. Ah, la voilà bien planquée. St Maixent, on passe par là mais on peut éviter sauf si vous avez envie de visiter sa bibliothèque. Il paraît qu’elle est bien et installée dans une ancienne piscine. Mais un maire écolo dans une ville militaire, c’est presque incroyable !
En revanche pour sortir de la ville et continuer vers Parthenay, il y a une méchante cote et comme il fait presque 35°, je me souviendrais de ses 12 % ou plus même un moment mais difficile d’éviter Exirueil. Je me fais bien avoir en descendant vers le barrage de la Touche Poupard, on ne voit rien et il faut tout remonter de l’autre coté. Maintenant, à part quelques bosses de Gâtines, c’est tranquille jusqu’à Parthenay et Le Tallud où habitent Jérôme et sa compagne Sandrine. Ouf!!! à l’abri et au frais...Repos pour le week-end.
62/680
Week-end à Parthenay
Je commence à bien connaître cette ville. Je l’avais découverte lors de mon voyage sur la Vélofrancette (La Rochelle > > Caen) et j’avais été hébergé chez Jérôme et Sandrine déjà. Nous sommes devenus amis et c’est la quatrième fois que je viens chez eux. Trois fois à vélo et une fois en train même s’il n’y a pas de train qui dessert Parthenay et pourtant la gare existe, les rails sont là mais c’est tout. Les trains s’arrêtent à Bressuire, St Maixent et Poitiers mais pas à Parthenay. Il faut venir à vélo c’est plus sûr.
Il y a une belle ambiance chez eux, ça rigole, on mange super bien, Jérôme a travaillé dans la restauration et même chez un étoilé je crois. Le jardin donne à manger grâce à Sandrine et les bouteilles sont extra. La chienne Pepette met de l’ambiance.
En ce moment, Jérôme retape son combi Volkswagen T4 avec l’aide du voisin Marek qui est un joyeux luron aussi. Y’a de l’ambiance sur le chantier. On a vu la finale de foot ensemble et on a apprécié même si l’Italie a perdu. Marek est italien mais du sud alors il ne s’est pas senti concerné par la défaite de Milan. « C’est au nord, pas chez moi ».
Parthenay est une belle ville moyenâgeuse et son quartier ancien près de la rivière Thouet est vraiment plein de charme avec ses maisons à colombages, ses tours et son enceinte. Le petit musée présente une expo d’un émailleur local : Jean-Claude Bessette « poémailleur ». Installé à Parthenay dans la rue de la Vau Saint-Jacques de 1980 à 2015, cet artiste a créé en travaillant l’art de l’émail sur métal. Promenade dans le dédale des rues et des jardins.
Le jour du départ, Jérôme m’accompagne jusqu’au début de la voie verte qui va m’emmener à Bressuire sur 35km. Génial !