lecture de novembre - Œuvres vives – Linda Lê – Christian Bourgois –
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Un jeune journaliste littéraire absolument fasciné par la découverte d’un auteur presque totalement méconnu décide de se rendre dans la ville du Havre pour le rencontrer mais le lendemain de son arrivée, il apprend par la presse que celui-ci vient de se suicider à 45 ans.
Antoine Sorel (de son vrai nom Antoine Tran) a tout pour représenter l’écrivain maudit, à peine connu par les habitants de sa propre ville et si, lors de la sortie de ses livres, quelques critiques ont pu reconnaitre un talent certain, sa notoriété n’a pas dépassé le cercle très restreint de quelques admirateurs.
Notre jeune journaliste va donc faire renaitre cet homme en menant une enquête très fine et quasi obsessionnelle sur sa vie et les personnes qui l’ont côtoyé. Du père, que le fils a fui le plus vite possible pour s’échapper d’une maison où la haine des autres était permanente, ce père même refusant d’assumer ses origines vietnamiennes, aux amis( si peu), aux femmes avec qui il a vécu, marié ou non, notre journaliste va commencer à cerner le personnage étrange qu’était Antoine Sorel et retracer les épisodes marquants de sa vie.
Plus le roman avance, plus les détails vont dessiner ce personnage aussi étrange que passionnant. Voyage dans le temps et la mémoire, le roman de Linda Lê, nous entraine dans l’intimité d’un écrivain réellement tourmenté, dévoré par sa passion et se coupant peu à peu du monde jusqu’à la folie.
En déambulant dans cette ville (la sienne aussi), aidé par les images d’un film de Kaurismaki, l’histoire de cet homme devient un peu celle d’un ami ou d’un être que l’on aurait pu connaitre mais que l’on n’aurait pas compris ou que l’on n’aurait refusé de comprendre.