Dans la peau de l'hêtre
Je me suis blotti dans le ventre de l'hêtre entouré de sa peau de bois comme un coeur ouvert les boursouflures comme la cicatrisation après la brulure intense de l'éclair et il m'offrait des fenêtres sur le monde alentour
Je me suis blotti dans le ventre de l'hêtre entouré de sa peau de bois comme un coeur ouvert les boursouflures comme la cicatrisation après la brulure intense de l'éclair et il m'offrait des fenêtres sur le monde alentour
Le vide des forêts omniprésentes et infinies le vide des prairies abandonnées le lac partout est toujours et ses terrible tempêtes les villages et les bourgs oubliés qui vivent au ralenti et attendent un improbable sursaut de leur gouvernement les kolkhozes décrépis, les magasins d'état tombent en ruine, envahis par les ronces mais les tags y affichent des "Je t'aime" les routes sont défoncées des gels successifs. Pourtant, en Carélie du nord, près de la frontière Finlandaise des cultures résistent à l'indifférence des vaches paissent dans les prés cette province annexée par la Russie a gardé sa...
Me voilà de retour chez moi, dans ce village de Provence traversé par un fleuve impétueux mais qui pourrait paraître innocent aux yeux de celui qui a vu la Néva ou le Volkof pour ne citer que ces deux-là. Village aux yeux de celui qui a vu la démesure des villes Russes. Pourtant, nous n'allons pas si loin; St Petersburg est en Europe, à la frontière de cette vieille terre finlandaise en partie dérobée à ceux qui avaient fait mauvaise alliance; les noms en attestent : Lachdenpojia ou Sortavala, intraduisibles si quelqu'un ne vous le déchiffre pas car en plus c'est écrit en cyrillique. Autour du...
ce pays des grands fleuves ce pays des forêts infinies ce pays des lacs tels des mers qui se laissent boire ce pays aux villes immenses que je n'aurais pas assez de vies pour les connaître toutes ce pays qui a survécu à la tyrannie des tsars et à celle des bolcheviks et qui continue de croire en ceux qui les gouvernent ce peuple qui vit avec les souvenirs intenses de ses hommes illustres ils sont trop nombreux il me faudrait un livre pour les citer tous
la piscine au liner noir me rappelle le bleu intense du milieu de la mer les lacs aux sombres destins les douves funestes des château forts mais c'est aussi le mystère de mes pensées profondes et quand je m'y plonge le fond tout à coup devient plus clair les reflets sont comme des éclairs d'évidence et le blancheur de mon corps se réveille suspendue dans l'inconnu
Ah, fouilli fouilla !!! non mais regardez moi ça c'est n'importe quoi c'est pas droit des cailloux par ci des cailloux par là à l'envers à l'endroit qui c'est qu'a construit ça ? va falloir me remettre tout ça d'aplomb sinon les têtes vont tomber c'est moi qui vous l'dit je repasse demain ça a intérêt à être bien
Mont Ventoux tel ton Fujiyama se dresse au dessus des nuages neiges célestes sable immaculé
rivière paisible que vient troubler la risée rivière limpide qui sait garder ses secrets falaises abruptes refuge de rapaces aux aguets immense cathédrale de pierre qui au loin nous rappelle aux grottes des hommes effrayés
petit luberon combe sauvage chevreuil éffarouché par notre intrusion cirque de calcaire repos des oiseaux le souffle court nous grimpons et nous voyons ce que nous cherchons
la feuille de châtaigner pleure son arbre rongé par la maladie elle forme des tapis qui volent sous nos pieds les bancelles de pierres se souviennent du temps où les hommes prenaient soin d'elles ils sont partis et elles s'effondrent doucement pays de Cévennes inonde nos yeux de tes ligne aériennes répétées comme un infini poème