Saint-Petersburg

Me voilà de retour chez moi, dans ce village de Provence traversé par un fleuve impétueux mais qui pourrait paraître innocent aux yeux de celui qui a vu la Néva ou le Volkof pour ne citer que ces deux-là.

Village aux yeux de celui qui a vu la démesure des villes Russes. Pourtant, nous n'allons pas si loin; St Petersburg est en Europe, à la frontière de cette vieille terre finlandaise en partie dérobée à ceux qui avaient fait mauvaise alliance; les noms en attestent : Lachdenpojia ou Sortavala, intraduisibles si quelqu'un ne vous le déchiffre pas car en plus c'est écrit en cyrillique. Autour du lac Ladoga, des trous d'hommes témoignent des combats anciens. C'est aussi ce lac démesuré qui, gelé, a sauvé Leningrad du blocus allemand durant la guerre.

A St Petersburg, les batiments semblent figés par l'histoire. La succession des palais baroques aux couleurs pastels, tous bien alignés le long de la Perspektiv Nevski, au bord de la Neva ou des canaux qui peuvent rappeler Venise, se surpassent l'un et l'autre dans une débauche de crème fouettée ou d'atlantes. Mais contrairement à la ville italienne, il règne dans la ville russe une atmosphère de joie contenue.

Les St Petersbourgeois sont souriants, détendus; ils déambulent dans leur ville comme s'ils devaient soudain occuper un espace libéré par les soviets mais tout est caché, enfoui dans des caves. Les cafés, bars et autres lieux de rencontres n'affichent pas de terrasses colorées et vivantes. Les places sont désertes, comme si le froid du long hiver faisait oublier la lumière des autres saisons.

-L'Hermitage vu de la Néva-

Ce qui fascine tout d'abord c'est l'espace, la largeur des avenue, la longueur des avenues, le nombre des avenues donne le tournis : deux heures à pied sur la Perspektiv Nevski et vous n'en avez parcouru que le quart. Pas de petites rues tortueuses et sombres; la blague locale fait dire que c'est pour que les chars y circulent à l'aise.....En effet, ils ne risquent pas d'avoir leur tourelle coincée par un pan de mur (confère « De l'or pour les braves »).

Alors je marche et je marche encore et la ville continue de rester secrète. Heureusement il y a le métro, ses stations telles d'autres palais, abris anti-atomique où les escalators vous transportent sous terre pendant plus de trois minutes et on a beau m'avoir parlé du métro russe je suis stupéfaits de l'exubérance : colonnes de verre, lustres, sculptures à la gloire des corps de métiers et des artistes vénérés et quand la rame approche à grand bruit je suis surpris du design vieillot, des décors de bois résistant au modernisme. Mais tout cela fonctionne encore très bien même si les couches de peinture successives et vite passées attestent de l'âge du matériel.

Les stations défilent, très espacées les unes des autres et à moins de connaître le russe, vous ne savez jamais où vous êtes. Aux abords des stations, les babouchkas vendent le produit de leurs jardins : fleurs et légumes.

La nuit, la Perspektiv Nevski se transforme en circuit de vitesse où motos et voitures sur vitaminées se tirent la bourre entre deux feux rouges dans un vacarme assourdissant. Aucune police ne vient tempérer ces excès. Le Russe s'exprime avec force.

Et si la nuit offre un spectacle unique sur ces palais illuminés, la journée plus calme permet de profiter plus sereinement du panorama.

Une Moskvitch encore classe !!!!





la Perspektiv Nevski
Replique du Vatican








Vue de l'intérieur de la grande librairie de St Petersburg, dans l'ancien Palais de la famille Singer.



De l'île ou Pierre le Grand fonda la ville (la forteresse), vue sur la Néva, le musée de l'Hermitage et l'île Vassilievski.



Pierre Le Grand
















L'église de la Forteresse






Je suis resté quelques jours dans cette ville magnifique; assez pour visiter ses sites les plus remarquables, musées, gares de rêve et autre marché aux puces qui ferait saliver tout chineur français.