La fille de Brest – un film d’Emmanuel Bercot
Quand une pneumologue du CHU de Brest découvre qu’un médicament nommé Mediator prévu comme un coupe faim provoque des morts suspectes à des malades du cœur, elle décide d’enquêter et de prouver sa dangerosité. Aidée par une équipe de chercheurs de l’hôpital, elle va vite découvrir que ce qu’elle redoutait s’avère totalement avéré mais se battre contre la puissance des labos comme Serviers et la faible réactivité de l’AFSSAPS (agence française de l’époque sur la sécurité sanitaire) ne va pas se faire sans douleur.
Servie par une actrice magnifique, Sidse Babett Knudsen, le film se déroule tel un thriller mais les morts cette fois ci sont vrais et terminent sur des tables de dissection pour examiner leur cœur. C’est un combat que mène cette femme et un combat qu’elle doit souvent mener seule car ses collègues ont aussi peur de perdre les moyens que leur procurent les labos pour leurs propres recherches mais l’équipe est forte, sa famille la soutient sans sourciller et un agent de la CPAM (Albatros47@yahoo.fr) lui vient aussi en aide sous le couvert de l’anonymat.
Alors elle prend la décision d’écrire un livre et à partir de là tout va se déclencher. Elle va recevoir des centaines de témoignages de personnes qui prennent ce médicament et qui souffrent. Elle va réveiller la curiosité de journalistes comme cette femme du figaro (pour une fois) qui va un peu la booster et lui demander d’étayer ses dires.
Haletant tout du long, un hôpital filmé comme une architecture énigmatique, ce film militant dénonce l’attitude odieuse des laboratoires plus soucieux de leurs bénéfices propres que ceux qu’ils procurent aux malades. Indispensable à voir pour soutenir non seulement le travail d’Emmanuel Bercot mais aussi celui d’Irène Frachon, la petite pneumologue de Brest qui a secoué le cocotier.