Continental Circus
Le film "Souleymane" a reçu le César du meilleur film cette année et comme je ne l'avais pas encore vu et que je me trouvais à Paris, j'en ai profité pour aller le voir. Il se joue au « St André des Arts » un cinéma d'Art et d'Essai bien connu du quartier latin et quand je pénètre dans la hall, une vision me revient soudainement : c’est bien là que je suis venu il y a plus de 50 ans voir le film qui a marqué ma jeunesse et qui continue à me rappeler des moments intenses de ma vie : « CONTINENTAL CIRCUS ».
Continental Circus est un documentaire français de 102 minutes sur les courses de moto réalisé en 1969 et 1970 par Jérôme Laperrousaz. Le film est sorti en 1972 et a reçu le prix Jean-Vigo la même année pour « la qualité de sa réalisation et l'indépendance de son esprit ».
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Séance spéciale - Continental Circus
Aller au contenu principal Jérôme Laperrousaz, " Continental Circus ", 1971 Jérôme Laperrousaz, " Continental Circus ", 1971 Continental Circus, Jérôme Laperrousaz, France, 1971, couleur, 1 h...
https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/c5ngeB4
Tellement fort que j’y suis resté deux séances de suite car à l’époque, bien sur, les films étaient projetés toute la journée en continu et il suffisait de rester dans la salle pour le revoir…
C’est l’histoire des pilotes de courses de motos des années 60/70 et on est loin des images d’aujourd’hui et des paddocks envahis de camions et leurs remorques immenses qui ressemblent à des immeubles de trois étages. Non, les pilotes étaient des pilotes ‘privés’ comme on disait et rares étaient ceux qui avaient un contrat d’usine comme Agostini, Redman ou Ivy. Ago arrivait en Porsche et n’avait plus qu’à enfourcher sa moto et gagner des courses, ce qu’il a fait durant plusieurs décennies. Le film se concentre sur les péripéties de Jack Findlay et de sa femme sur le parcours qui suit l’agenda des courses européennes et c’est toute l’Europe qui se passionne pour ce sport, tout comme moi qui suis abonné à Moto Journal, du fin fond de la Finlande à Imatra en passant par la Belgique et par une certaine Karl Mark Stadt en ex Allemagne de l’est. C’est sur ce circuit que Bill Ivy trouve la mort lors des essais de ce Grand Prix sur la fameuse Jawa 350cc 4 cylindres très très capricieuse….L’image de la couronne posée à l’emplacement de sa position sur la ligne de départ est vraiment poignante.
Jack Findlay voyage dans un vieux Bedford un peu pourri où il ne reste que peu de place pour dormir quand la moto et tout le barda qui l’entoure sont rangés dans la camionnette. Ce sont de véritables acrobaties pour grimper dans le lit tout en haut surtout quand Jack se casse la clavicule et qu'il ne peut se servir que d'un bras.
Jack Findlay passe sa vie à trouver une moto pour courir ce qui l’amène lui aussi à piloter cette fameuse Jawa qui le fait chuter au Sachsenring, où Bill Ivy trouve la mort, d’où la clavicule. Je ne parle pas non plus des primes reçues par les vainqueurs, peut-être pour eux un peu plus, mais pour les autres, du presque que dalle !!!
Il aura piloté de nombreuses machines dont certaines vraiment prestigieuses (Linto. Aermacchi, Seeley, AJS) et a participé au développement de la fameuse RG500 Suzuki. En 1966 il parvient à monter sur la troisième marche du classement final derrière Agostini et Mike Hailwood sur une Matchless et finit vice-champion du monde en 1968 sur une Norton derrière ?????? Agostini bien sur !!!
Bill IVY et la fameuse 350cc JAWA 4. On suppose que sa cylindrée avait été poussée à 354cc pour s'engager dans la catégorie 500. Il en allait de même pour les Aermacchi qui faisaient plus que les 350cc d'origine.
Le début du film est vraiment anxiogène avec cette succession de chutes plus spectaculaires les unes que les autres et qui entraînent certainement la mort de certains d’entre eux mais c’est bien pour dénoncer la dangerosité de ce sport à l’époque : les spectateurs bordaient la piste, elle même dépourvue de toute forme de protection. Il ne fallait pas tomber et surtout au mauvais endroit. Le circuit d’Imatra en Finlande traversait des rails !!!!!! Il a été un des premiers à sortir du calendrier.
Quand on pense qu’on a organisé une course dans les allées de Rungis !!!!
Agostini....Santiago Herrero (mort lui aussi en course) et sa Ossa de course...mono cylindre 2 temps - Ago et Hailwood en discussion et Ago et Bill Ivy
L’ambiance pendant le film est incroyable, tous les pilotes se parlent, s’échangent des informations et des pièces quand c’est possible. Les images en ‘caméra embarquée’ faites pour la première fois sur la musique géniale de Gong vous emportent dans un monde absolument fantastique sans compter l’enregistrement des bruits des moteurs comme l’incomparable trois cylindres hurlant de la MV d’Agostini…un enchantement qui donne encore le frisson. Je mettais le vinyle en boucle sur la platine.
C’est un film culte qui n’existe pourtant qu’en version vidéo un peu fatiguée. On attend vivement sa version digitale restaurée.
PS : le film de Souleymane est très bien aussi .....................c'est aussi une histoire de 'courses' mais à vélo et pour la survie d'un homme.