Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de didier falleur pensées nomades

Valencia 2

didifricotin

Cette fois-ci, les lignes parallèles ont, semble-t-il, donné leur accord pour que je parte. Dès le départ de Beaucaire, le train traverse des étendues de cultures où les blés ondulent sous le vent et paraissent rivaliser de beauté avec les vignes printanières. Vision panthéiste tout à coup anéantie par le nuage toxique qui s'élève entre les rangées d'arbres fruitiers. Le contraste est fort entre les deux images et le nuage disparaît aussi vite ne laissant derrière lui que mort et désolation.

Montpellier, j'attends mon second train. Assis entre deux dames ,la conversation s'engage naturellement; je ne sais pas comment ni pourquoi. La plus agée regrette le temps qui passe, le temps de Giscard et la poigne de R. Barre; 80 ans et en pleine forme . Ca peut vite dépaper si je la laisse développer certaines idées affleurant comme "On a laissé trop de gens rentrer,les jeunes ne veulent plus travailler, ils se contentent des aides de l'état". L'autre dame est malgache. son visage évoque déjà le voyage. Les idées s'échangent mais nos trains respectifs nous séparent.

Figueras-Villafant, le TGV me dépose en terre espagnole. Vingt ans que je ne suis pas venu dans ce pays. Quel changement !!! Si je tente d'oublier que des ouvriers sont morts pour construire cette ligne à grande vitesse, employés par des sociétés sous traitantes et n'appliquant pas toujours les évidentes règles de travail; le résultat est que vous voyagez dans un grand confort entre Nîmes et Villefant. Ou sont les tortillards d'antan ????

De l'autre côté du quai, le train espagnol est déjà là, neuf lui aussi et d'un blanc immaculé. Il se présente comme la nouvelle Espagne dynamique que je n'avais observée qu'à travers le cinéma d'Almodovar. Mais on dirait bien que des vieux démons ont décidé de mettre à bas cette image idyllique..


Universalité des tags

Le train roule à l'envers

Vision splendide et fugitive de la cathédrale de Giron

Les hommes travaillent dans les champs

La terre est rouge

La catalogne montre fièrement ses richesses, le pays a l'air neuf.  Valencia 005

 

 

 

Valencia 007

 

Valencia 009  Valencia 011

 

 

 

 

 

 

Une petite étape d'une heure à Barcelone pour me dégourdir les jambes. Je fais le tour de la gare de Sants : un parc, des bassins, un Neptune, des sculptures, déjà une ambiance; de l'architecture, des paysages urbains intéressants. Je suis sous le charme.

 

Dernier train : le Talgo file à 200 km/h, le compteur affiche la vitesse dans le wagon. La côte rappelle celle du Var avec les roches qui plongent dans la mer, ses petites criques, les tunnels et les viaducs. Puis c'est la longue plaine côtière qui mène à Valence et ses villes balnéaires comme des blocs de béton posés par hasard sur la terre. La laideur des constructions rivalise avec la désolation des ces espaces sans âme.

19 heures, Valence, grande ville; le train traverse une banlieue horticole avant de pénetrer dans une gare toute neuve. Gonzalo m'attend avec sa casquette préférée. Quinze minutes de marche et nous sommes chez lui.

Pourquoi pas Valence ? les gens me demandent. Barcelone, les villes d'Andalousie, Madrid et pourquoi pas Valence ? Loin des circuits touristiques habituels, la ville a changé de visage. Sa platitude favorise les déplacements à vélo (70 km de pistes), le centre ville se fait à pied et offre de belles rencontres architecturales, du roman au contemporain. Il faut juste se laisser faire, flâner, se mêler à la vie calme et détendue des Valenciens, les regarder vivre, faire leurs courses au Mercado Central, Valencia 028

Valencia 024  Valencia 029

aller à la messe et profiter des terrasses de café. Je ne ferai pas la liste des bâtiments, ils sont bien trop nombreux (se référer aux guides existants, pas très nombreux sur cette ville).

 

Valencia 086   Valencia 058Valencia 090

 

 

 

 

 

 

 


Et pour ceux qui trouveraient cela commun, les édifices imaginés par CalatravaValencia 103, architecte et enfant du pays, vous transportent au 22° siècle. Mais nous sommes encore au 21° et ils existent bien. Un ensemble architectural posé au milieu de la voie verte, baignant dans des bassins d'eau bleutée, les formes futuristes les plus extravagantes qui vous emmènent dans des mondes que vous n'avez pas encore imaginés. C'est magique et cela vaut à lui tout seul le voyage.Valencia 117

Une plage pour envelopper le voyage, des bars, des quartiers cosmopolites pour qui veut sortir des sentiers battus (Russafa)Valencia 012.                          Valence s'est métamorphosée pour plaire et cela fonctionne plutôt bien.

Trois jours à vivre au rythme décalé de l'espagne, si proche de nous mais qui offre une différence nécessaire à ce voyage dépaysant.

Le revers de la médaille m'a été apporté par les amis d'Attac rencontrés sur place. Les sommes énormes investies pour embellir la ville et construire cette cité futuriste fait grincer bien des dents. Elles n'ont pas été investies dans les transports publics et les établissements scolaires des faubourgs, loin des yeux des touristes : 90 millions d'euros pour un palais des sports qui ne sert qu'un mois par an, sans parler de l'Opéra aussi merveilleux qu'inutilisé ou si peu car trop grand (un tiers de sa surface est occupé).

L'architecture ne doit pas être uniquement le reflet de l'avance technologique d'un pays mais aussi celui de l'équité sinon elle restera le pré-carré d'une élite et ne sera jamais reconnue comme un facteur d'avancée sociale.Valencia 137



Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires