Le Lac Ladoga

Je quitte la ville. Je pars à la découverte de la terre russe. Au nord de St Pet, le lac Ladoga est mythique dans l'histoire de la ville car il a permis, gelé, le ravitaillement de ses habitants durant le terrible blocus de 900 jours de l'armée allemande. Ce lac, continuellement bombardé par l'aviation, est devenu "La route de la vie" pour faire parvenir les denrées essentielles (pain, essence et électricité) à la population affamée (1 million de morts durant la première année de blocus). Le compositeur Dimitri Chostakovitch se porte volontaire; on l'affecte à un poste de surveillance. Il y composera sa 7° symphonie dite de "Leningrad" jouée sur place en 1912.
Une plaque de rue signalait aux habitants les endroits à éviter lors des bombardements. Je regrette de n'avoir pas eu le temps de visite le musée du Blocus. Pour la prochaine fois certainement.
Alors, au nord de la ville, le lac Ladoga : 18.000 km² soit 2 fois la Belgique, immense réserve d'eau douce qui se déverse dans la golfe de Finlande par cette belle Néva qui coule au milieu de St Pet. Cinq jours pour en faire le tour de ses 1000km. Deux jours et deux nuits avec les alpinistes qui se retrouvent le week-end pour s'entraîner dans leur camp/village juché sur un rocher au milieu des lacs, des marais et de la forêt de pins, d'airelles et de sorbier qui font les délices des cuisinières.
Un jour et deux nuits encore sur une plage déserte avec le lac comme seul horizon pour profiter pleinement de ces espace sauvage et magnifique, des forêts aux tapis de lichens blancs et ses cèpes et chanterelles à foison pour nous ravir (dommage que le mot écologie ne fasse pas encore partie du vocabulaire russe et qu'ils prennent la nature pour une immense décharge).
Visites aussi des monastères, de la vieille ville de Ladoga. Cinq jours de pur bonheur, de rencontre avec cet immense pays où le vide est partout.