C'est peu dire .....

C'est peu dire si je vous ai oublié
dans les derniers mois
de la dernière année
ce n'est pas tant
que je n'avais rien à vous dire
mais les jours passaient
étonnement occupés
à faire de ma vie
une suite de moments significatifs
probablement enclins à croire
qu'ils pouvaient servir à quelque chose de constructif
enfin, moins de temps à se plaindre
mais de ceux qui font espérer
des lendemains meilleurs

J'ai découvert un nouvel auteur, Edward Abbey et toute sa clique d'admirateurs passionnés, Rick Bass pour ne citer que lui mais il y en aura d'autres, dans la lignée des "Nature Writers" américains. Il nous propose une ode enflammée à la nature sauvage de son pays en proie à la destruction massive des enragés de la civilisation à tout prix
de l'accès autorisé aux plus petits recoins cachés
des routes goudronnées
des parkings aménagés
des restaurants pour touristes affamés
de tout découvrir de la fenêtre de leur véhicule à moteur
des ponts qui enjambent les canyons
des lignes à haute tension qui balafrent le paysage
TOUT DOIT DISPARAITRE

Dans un tout autre registre, Dominique Fernandez, académicien, m'a emmené dans un fabuleux voyage à travers la Russie et son âme et ensemble, nous avons parcouru les rives du lac Ladoga, les rues de St Petersbourg, croisé les visages souriants et souvent ébahis de ce peuple en proie avec l'immensité de son territoire. Grâce à lui et son écriture limpide et riche, je me suis retrouvé dans ce pays qui m'avait profondément marqué.

Pour en conclure avec la parenthèse littéraire, je viens de terminer le dernier Houell, c'est comme ça que nous l'appelons avec mon pote Thierry. Et bien, le dernier Houell, je l'ai beaucoup aimé. Dans son livre, Houell nous fait comprendre que la vie ne peut se concevoir sans l'art. Jed, son personnage principal, commence par la photo et c'est vrai que cela peut représenter la facilité la plus évidente de création : il suffit s'appuyer sur le déclencheur et hop c'est dans la boite. Ce n'est pas toujours génial mais Jed Martin, par son approche particulière de la prise de vue, permet de transformer de simples cartes Michelin en oeuvre d'art. Puis il passe à la peinture de personnages plus ou moins ordinaires. Visiblement, d'après la description qu'en fait Houell, ses toiles ont l'air réussies. Il conclut par la vidéo qui pour moi représente l'art ultime de notre époque. C'est un outil/support très simple d'utilisation mais suivant le travail que l'on fait subir à l'image, le résultat devient une oeuvre d'art qui a toute sa place dans les musées.
Houellebecq sait nous emmener, cette fois dans un registre plus apaisé, dans des univers aussi opposés que les arts ou les enquêtes policières mais il le fait d'une manière si élégante qu'on ne peut qu'applaudir ce dernier livre totalement abouti.

Certains soirs, nous partagerons un verre de Lagavulin......