De Teruel à Valencia en passant par Al Barraçin
y’a Al Leluya et les autres…
Je vais à Teruel, car j’ai tellement entendu parler de cette ville au sujet de la guerre d’Espagne qu’il fallait que j’aille voir de plus près. Située à 900m d’altitude, elle est entourée de pics qui étaient des postes d’observation. Il reste d’ailleurs un bunker dans la descente que je prends. Elle fut le théâtre d’une des plus importantes batailles, conquise pas les franquistes puis reprises par les Républicains pour enfin tomber définitivement aux mains de l’armée de Franco entre décembre 1937 et février 1938 durant un épisode hivernal effroyable. Elle est dirigée par une maire PP et c’est peut-être pour ça que le vélo y est si mal considéré pour ne pas dire ignoré mais nous en reparlerons.
Bataille de Teruel - Wikipédia
Armée du Levant * 77 000 à 100 000 hommes * 100 tanks * 400 pièces d'artillerie Forces aériennes de la République * 120 avions de chasse * 80 bombardiers * 100 avions de reconnaissance Garniso...
ROBERT CAPPA
Ce n’est pas une grosse ville, seulement 35000 habitants mais elle conserve des richesses architecturales uniques e l’art mudéjar et des beaux édifices art nouveau. C’est aussi pour ça qu’on vient. J’arrive dans l’après midi par une grosse chaleur et je me réfugie à l’hôtel pas terrible d’ailleurs contrairement aux commentaires lus sur leur site. Une chambre à la fenêtre qui donne sur une grille et un mur. Ça fait plutôt penser à une cellule mais bon ce n’est que pour une nuit. Le plan de la ville en main je vais parcourir ses rues et me régaler de ses tours et autres merveilles. Je garde la cathédrale pour le lendemain matin car je sais que l’entrée y est gratuite avant l’office sinon faut raquer. (C’est comme ça qu’on peut visiter la mosquée de Cordoue ou la cathédrale de Séville et tous les édifices religieux du pays, faut savoir ce truc).
Le tour des édifices Art Déco
VOUS RECONNAITREZ LE PONT PHOTOGRAPHIE PAR CAPPA
Super fin de journée qui se termine dans un très bon resto adossé au 4**** de la ville : le Reina Christina… balade nocturne et dodo dans ma piaule grillagée.
Le lendemain matin, j’ai le temps et je vais au musée de la ville qui propose de revisiter son histoire depuis l’antiquité de plus sa terrasse offre une vue magnifique sur la ville.
COLLECTION DE COUTEAUX........CASSE NOIX....ROUE ROMAINE....TOIT DE LA CATHEDRALE ET VUE SUR LA VILLE
Voilà, après ces beaux moments dans cette ville, je peux reprendre Vélo et continuer jusqu’à Albarracin que l’on m‘a décrite comme « preciosa ». Vamos !!!
Il y a d’abord cette longe route infiniment droite pour sortir de la ville et sa zone industrielle mondialement identique et qui continue sur 9km avant la première courbe à gauche...et une autre ligne droite de 10km….sur la droite, un aéroport qui a l’air de servir de parking à la centaine d’avions immobilisés. Aucun ne décollera durant mon passage… tant mieux !
Je vois une homme marcher au bord de la route. Je le reconnais, il était à l’office du tourisme hier. Je m’arrête pour lui parler et je lui demande d’où il vient ?
« Americano ! »
Je lui rappelle qu’il disait avoir vécu 25 ans en France et le francais alors ?
Et il me sort un charabia totalement américain et je lui demande comment il peut le parler aussi mal après 25 ans passé dans notre pays
« Une histoire de résistance, une sorte d’obstruction aux langues étrangères » m’avoue-t-il……
« L’impossibilité d’apprendre une langue étrangère ». En effet, il y a des gens comme ça.
Il voyage à pied depuis des années...se fait héberger pas la police quand il ne trouve pas d’auberge ou d’autre refuge et fait du stop quand il vaut aller plus vite...son âge??? Je dirai 65 ans minimum des sacs posés sur les épaules et des chaussures de ville, un vagabond qui n’en a pas l’air. Il me dit aller à Albarracin mais je ne le verrai pas dans la ville ce soir. Au revoir monsieur.
Je continue donc sur cette ligne droite vers le lointain et au bout de deux heures ...un virage et la route descend dans une vallée verdoyante où je rencontre un autre personnage plus local, un chevrier, ses chèvres et un chevreau sur son bras (1 heure me dit-il). Je lui demande si je peux le photographier puis il me file « le bébé » dans les bras mais je n’ai pas son aisance.
Albarracin se découvre après un virage et c’est une très belle surprise….
DES PANNEAUX QUE L'ON AIMERAIT RENCONTRER EN FRANCE. LES ESPAGNOLS SONT TRÈS RESPECTUEUX DES CYCLISTES
Albarracin se découvre après un virage et c’est une très belle surprise….
La ville a gardé son cachet original et il faut s’y promener, se perdre dans les rues en pente, monter jusqu’à ses remparts et l’admirer d’en haut pour voir son élégance. Le musée diocésain propose une belle collection de tapis flamands du 16ème retraçant l’histoire de Gédéon (et des bas), un objet unique au monde, un poisson calice en cristal de roche, or et pierres précieuses du 16éme et des beaux instruments de musique anciens. Je m’y promène seul et détail intéressant, un panneau permet d’écouter un choix de musiques anciennes. Voilà pour la culture.
Je ne parlerai pas de l’hôtel où ma chambre donnait sur une cour où soufflaient trois énormes ventilos d’air conditionné jusqu’à minuit ni du resto où j’ai été reçu comme un chien par un black hautain (très foncé...un vrai connard).
04/10 – Heureusement, il y a une autre route pour quitter Albarracin et elle va m’offrir un paysage exceptionnel, entre falaises d’ocre, bois d’épineux, montées, descentes, col à 1350 et la rencontre avec un cycliste très sympa : Antonio. Je le rejoins à la sortie de la ville et nous roulons un bon moment ensemble en échangeant. On parle de "La Ruta del Silencio" et quand je lui demande s'il existe des autocollants rappelant cette région, il en sort un de son porte-feuille et me l'offre. Oh grand merci! et me dit habiter à Valencia et quand je lui dis que ce sera une étape de mon voyage, il m’invite illico chez lui….lui en VTT choisit une piste pour rejoindre la VV de Teruel à Sagunto et de mon coté, je vais continuer sur la route.
LES CEVENNES ???? NON......COMME VOUS POUVEZ LE VOIR? Y'A PAS GRAND MONDE SUR CETTE ROUTE ENCORE UNE FOIS
La traversée de Teruel à vélo n’est pas chose facile, aucun signe ni balisage et l’Off de T. m’aide en me donnant la carte mais quand j’arrive au point de départ je tombe sur une piste totalement défoncée utilisable seulement avec un bon VTT. Je décide de prendre la route…...mais dans le mauvais sens et ça descend. Je dois tout remonter… ouf c’est parti…rejoindre moi aussi la VV vers Valencia… je disais que la maire PP de la ville se fichait pas mal des cyclistes et j’en vois les conséquences. C’est une route qui va à l’autoroute et après un petit col à 1220m, je retrouve la VV….
Super !
Bon revêtement, pente douce descendante, train oblige...le vélo aime bien...et de nouveau les tunnels, le viaducs, les canyons et des cyclistes, espagnols en VTT dont un ancêtre de 77 ans (electric), toute une bande de joyeux drilles et une autre plutôt flamands qui vont vers le sud également. On se retrouve pour une pause à l’ancienne gare de La Puebla de Valverde pour un rafraîchissement bienvenu. C’est visiblement une bonne adresse car conseillée par Michelin. Il ne me reste plus grand chose pour l’étape du soir mais je ne sais pas vraiment où se trouve l’hôtel. Je sors de la VV pour prendre la route et le motel est là. Changement radical de décor, ambiance camionneur et vue sur rien à part l’autoroute juste devant. Faut se méfier des photos sur internet.
05/10 – Dernier jour avant de retrouver mes amis de Casinos où y’a pas de casino mais des fabriques de turrones… c’est la capitale du turron.
Je récupère la VV par un chemin pris au hasard, coudpo, ça marche. Encore un très beau tronçon dans un paysage splendide et verdoyant où la VV longe la nouvelle voie de train. Les espagnols ne lésinent pas sur les moyens. La piste rejoint Segorbe et Altura et c’est là que je la quitte pour prendre la route. Ah mais j’avais oublié un petit col à presque 1000m et il me reste 600m de déniv à faire sous un cagnard de folie. Je vais mettre deux heures pour faire ces 14km et épuiser toutes mes réserves d’eau. J’arrive au col épuisé et il me reste encore 25km… j’appelle Gonza au secours et il vient me récupérer au col...Ouf !!! Sauvé !!!!
Et fin du voyage pour l'instant et à part quelques matins brumeux mais où le soleil se montrait dès 9h00, je n'ai pas vu une goutte de pluie ni beaucoup de nuages dans un ciel immensément BLEU !!!!
.....600km et 6600m de déniv+..... des bises à toustes
les cartes et les erreurs de l'IGN espagnol