Une vie en l’air - Philippe Vasset- Fayard aout 2018 – 187 pages

J’avais lu La Conjuration du même auteur et j’avais été emballé par ce roman où il cherchait des endroits abandonnés sur les cartes IGN. Dans ce roman, le héros c’est l’Aérotrain de l’ingénieur Bertin où plutôt cette ligne de béton qui traverse la plaine de la Beauce entre Paris et Orléans.

Dès son adolescence, l’auteur est fasciné par cette structure où tous ses rêves se fabriquent et qui vont donner naissance à ses futurs écrits.

Il va s’en emparer, l’habiter, la parcourir de long en large sur ses 18km de longueur, nous raconter ses nuits, ses rencontres, les animaux, les arbres, les bruits, les gens qui viennent y faire des trucs croyant être à l’abri des regards mais lui est là qui veille.

Cette ligne, ses pieds qui scandent la plaine vont devenir une obsession envahissante et il faudra tout l’appui d’amis chers pour l’en faire sortir et donner naissance à ce livre non sans avoir eu l’idée saugrenue d’en avoir voulu faire un film (le scénario décrit est à mourir de rire), d’en avoir rêver devenir le propriétaire, d'avoir donner envie à une galerie d'en exposer une partie avant de savoir qu'il s'agissait d'une pièce de 30 tonnes. "Mais c'est d'un convoi exceptionnel dont vous parlez là, monsieur Vasset" et toutes les autres élucubrations possibles et inimaginables. Exceptionnelle, c'est bien le mot qui caractérise cette œuvre.

Si l’auteur se perd parfois dans quelques digressions, l’ensemble est une rêverie éveillée magnifique qui donne à voir cette réalisation d’un futur moderne en pleine euphorie devenue aujourd’hui le souvenir d’une lutte entre l’aéronautique et le TGV. On sait qui a gagné.