Le voyage à vélo du mois d’août 2023 - troisième partie
Du Larzac à Parthenay par la diagonale du vide...ou presque
Après avoir laissé filer Jérôme, je descends vers Nant, très beau village au bord de la Dourbie. Quelques courses et je me trompe de route. Je remonte sur le plateau et me voilà à La Cavalerie alors que je voulais suivre la Dourbie jusqu’à Millau. Tantpitte con que je suis. Ça caille encore et je m’offre un bel arrêt dans un petit café au chaud avec un thé. Je profite d’une connexion pour me trouver une hôtel pour ce soir. Un lit et une douche bien chaude ! Le seul problème, c’est que pour rejoindre Millau, C’EST UNE QUATRE VOIES ! Bon ben faut y aller. Vent de face toujours et je me pose sur une aire de picnic un peu à l’abri du vent. Au moment de repartir, je m’aperçois que j’ai perdu ma montre. Fuck de chiotte. Retour à La Cavalerie, vent dans le dos, ça cavale. Je fais le tour du village mais que dchi, rien, niente, que dalle. Je repars triste de l’avoir perdue car elle me vient de ma maman et c’est important. Au moment de reprendre la 4 voies, que ne vois-je pas sur le bas coté ? Ma montre !!!!!! Yes !!!!!!!!!!!!!!!! Trop génial !!!!!!!!!!!!!!!! et c’est le cœur léger que je repars vers Millau. La 4 voies se transforme bientôt en 2 et une méga grande descente avec vue incroyable sur la vallée et le viaduc de Millau. Ouahou !!!! A fond les pédales !!!
Millau, hôtel, douche, sieste, dîner en ville et dodo.
60km/540m+
Jour 2 – Millau > > Ste Come d’Olt au bord du Lot
J’ai fait une demande WS hier et on m’a répondu OK. Ce sera donc ma destination d’aujourd’hui. J’ai repéré une petite route blanche pour grimper sur le plateau du Lévézou que je compte bien emprunter. D’abord une petite vallée le long du Tarn jusqu’à Paulhe, capitale de la cerise mais je ne trouve pas ma petite D29. Tu parles Charles, ma carte date de 1982 et l’A75 n’y figure pas !!!! et ma petite D29 est devenue une grosse route qui alimente cette autoroute. Camions, camping-cars et bagnoles à tout va !!!! Heureusement, ce n’est pas trop long et passé l’accès à l’A75, tout se calme. Je trouve même l’ancienne route qui longe la nouvelle. Personne. Pause à Bois du Four à l’hôtel où je pensais m’arrêter hier soir. Eh bien j’ai bien fait de rester à Millau...trop loin. 3,20€ le thé quand même, un peu exagéré !
Très belle route par Vezins de Lévézou (château et cote bien raide) et St Genies d’Olt où je rejoins le Lot. Mes hôtes n’arrivent pas avant 19h30 et j’ai le temps de faire un AR jusqu’à Espalion. Très belle ville où se déroule un championnat du mode de pétanque. Y’en a partout mais surtout une magnifique petite pâtisserie spécialisée dans le FLAN et la brioche...Je crois rêver. Un délice !!!!!
Très belle soirée avec mes hôtes charmants. On partage une bonne bouteille de vin achetée à Espalion sur la terrasse et un bon repas. Il est cartographe et elle a une petite boutique de jeux dans la ville (sans piles les jeux). Dodo
- 80km/1200m+
Jour 3 - St Come d’Olt > > Marcolès
Réveil tôt pour saluer Florent qui part travailler et accompagner Lisa qui va ouvrir sa boutique. Je suis le parcours du Compostelle et je vais doubler tous les marcheurs au fur et à mesure des villes dépassées. Cathos et leurs 18 enfants en rang d’oignons, solitaires ou couples...Y’a du monde sur le chemingue. Espalion de nouveau, Estaingue et une putaingue de cote pour Entraygues...la vache. Je suis d’accord d’éviter la grande route mais là, 3 km à 12%, c’est vraiment exagéré !
Les Composteliens sont soignés, toilette sèche et point d'eau sur le chemin. Pause à Golinhac pour souffler. Ouf !!!
Belle descente vers Entraygues puis je longe le Lot mais ça vaut pas les gorges du Tarn...ça cogne grave...je demande de l’eau dans les villages rencontrés. On me donne même un morceau de chocolat. Sympa les gens.
Après Viellevie, belle montée douce vers Cazaniouze...nom improbable. Puis des routes larges qui montent et descendent jusqu’à Marcolès, l’étape du soir ? Rincé !!!!
Mais la surprise géante, c’est qu’il y a un restaurant étoilé (Auberge de la Tour) et qu’il propose un menu brasserie à 35 balles. Je réserve derechef. L’étoilé c’est pas pour ma bourse et genre 9 plats tu sais pas ce que tu manges même s’il y a un menu végétarien 7 services à 88 balles mais faut prévenir à l’avance.. faudra reviendre.
Le camping est blindé car il y a une course de vélo le lendemain. Critérium avec des cadors. Le village est très joli, encore du moyen-âge. Super repas en terrasse et dodo.
– 83km/1420m+
Jour 4 – Marcolès > > Aurillac
Petit dèj à la boulac et c’est reparti mais je ressens une grosse fatigue. Ces routes qui n’en finissent pas de monter et descendre et je décide de faire un arrêt à Aurillac. Il reste une chambre dans un hôtel 2**, je prends. Y’a un événement de chez pas quoi est la ville est blindée. Grosse pause !!!
vélo rangé dans le garage………..méga douche……….méga sieste.
C’est la capitale du fromage : Cantal, Salers, Laguiole sont les rois des étalages et y’a même une galette de sarrasin locale et des biscuits au beurre. On dirait un peu la Bretagne. Et elle est aussi la capitale du parapluie qui décorent la ville. Je fais une longue balade dans la ville. Plein de belles choses à voir et je tombe par hasard sur un magasin de motos de ouf ! Une splendide Triumph Trident à cadre Egli trône au milieu. Une merveille des chez les merveilles ! Longue discussion avec le patron très jeune qui a un peu hérité de tout ça de son père. Ça bricole sévère dans ce bouclard.
Quelques fromages locaux au marché du fromage (le seul en France), une bourriol, une Paix Dieu au barabière et voila une bonne soirée qui s’annonce. Dîner sur la petite terrasse de ma chambre devant la grande place et dodo.
25km/320m+
Jour 5 – Aurillac > > St Martin de Valmeroux
Ciel très gris ce matin et gros orage. J’attends pour partir. À peine parti, je m’en reprends une et alors que je m’abrite, deux gars se mettent à me causer..vélo….cyclistes eux aussi mais sur route. Comme la meilleure pâtisserie de la ville se trouve en face, j’en profite pour ravitailler. Ils me conseillent la route « du bas » vers le Puy Mary mais elle s’avère pas terrible, pleine de camions et de bagnoles..bien pour les vélos de course mais pas pour moi. Je la quitte par une belle cote qui m’emmène sur les crêtes. Bien mieux même si ça donne du 10 % sur 3km. Personne à part un camping-car garé et un petit garçon qui joue dehors. D’abord mutique, il se met à me raconter sa nuit avec ce chien qui a aboyé et qui venait tout près, qui repartait et qui revenait. Puis il est vraiment parti. Le papa sort avec une petite fille dans les bras. Des Nantais. Ils me doubleront plus tard à grands coups de klaxon. Sympas !!!
Je vais vers le premier col avec un couple de cyclistes et nous entamons une longue discussion sur la corse dont ils reviennent déçus de l’accueil et de l’ambiance et je leur raconte mon expérience vécue que place. Tu m’étonnes !!! On se quitte au col.
La descente est belle puis une autre petite montée vers Le Fau à 1000m pour l’étape picnic. Ça cogne un peu mais il y a une fontaine fraîche qui coule où un chat s’en abreuve avec moi et une table. Il viendra se régaler des croûtes de fromage. Longue pause avant de redescendre vers St Martin de Valmeroux, l’étape du soir. Le paysage est vraiment très beau et ce Cantal m’enchante par une des plus belles routes de ce voyage. Elle emprunte une route en lacets digne d’un col de haute montagne…..18 % heureusement que je la descends car à la montée cela aurait été tout simplement IMPOSSIBLE !!!!!! Les freins chauffent et couinent et les leviers viennent toucher le guidon.
Encore quelques km et j’arrive au camping de ce très beau village. 6,60€ pour la nuit. Il est presque vide et on me donne un emplacement où on pourrait mettre 10 tentes comme la mienne. Après la douche de rigueur, je vais faire un tour et le village est magnifique même si rendu un poil austère avec ses pierres basaltiques noires. Une petite boutique de brocante et d’habits vintage propose des glaces et des boissons. Je m’en régale sous la halle du 15éme. La bière ça sera pour plus tard.
Dîner dans un resto un peu barré mais le chef me concocte un menu végé pas mal en plus du buffet de salade à volonté et même si c’est pas bio je me régale. Une bonne bière locale. Il y a un couple de gens pas très grands (on dit nains ?) et je n’ai jamais vu une femme avec ce handicap aussi souriante et joyeuse à la rendre radieuse. Comme quoi ……………...
Après tout ça, dodo. – 55km/1120m+
Jour 6 – St Martin de Valmeroux > > Ussel Lac de Ponty
Brouillard et humidité ce matin et le temps que tout sèche, je prends mon ptidèj avec le personnel du camping qui m’offre du pain frais. Le thé à 1,50€ c’est cool et il est de qualité car l’un deux en boit à la stupéfaction de ses collègues.
« Tu bois du thé toi?
Passage à la boulac pour 2 bourriols et des petits carrés au beurre de Salers. Pour le futur. Grosse cote pour quitter St Marin mais ça évite la route encombrée. Que des petites et belles routes et des endroits qui respirent le calme absolu comme me le confirment les gens avec qui je parle dans le village juste avant Mauriac où c’est l’agitation de la grosse ville (3500 hab.). Visite obligée de la plus grande et plus haute église romane de la région et ça vaut encore le coup (12éme). Baptistère du 5éme.
Un type muni de la bible sur l’art Roman m’explique les caractéristiques de l’abbaye avec ces ouvertures au 2éme étage rares pour l’époque ce qui a obligé l’architecte à modifier les arcs de plein cintre à ogival.
Puis je rejoins la Dordogne et son immense lac de retenue de 23 km formé par les nombreux barrages qui la régulent. Grandiose et sauvage ! Picnic au belvédère de Gratte Bruyère qui offre un panorama géant sur la Sumène qui se jette dans la Dordogne.
La route suit ensuite le tracé du Transcorrézien, ancienne voie de chemin de fer de 1910 à 1959 entre Tulle et Ussel et étape du soir. Là c'est la gare de Chirac..
A Ussel, il n’y a qu’un Car-Park pour camping-car et je suis le seul en tente. L’avantage c’est que c’est gratuit car il faut une carte d’abonnement que je ne possède pas évidemment. À coté, au lac de Ponty, il y a un bon resto mais pas question de se baigner, il est infesté de microbes. Plage vide. Il fait chaud alors une bonne bière, une méga salade et dodo. C’est tout pour aujourd’hui. Mon pote Joseph me dit qu’il fait 45° à Valencia…..pfuhhhh !
70km/1170m+
Jour 7 – Ponty > > Lac de Vassivières
Réveil sous la drache et cela n’aura pas le temps de sécher avant que je parte. On remballe tout mouillé. Je ne retrouve pas la carte du coin et je dois retourner en ville en acheter une nouvelle car pas question de voyager sans cet outil indispensable. Du coup +10 bornes AR mais il ne pleut plus. Le programme d’aujourd’hui ressemble à un pèlerinage : Plateau des Millevaches pour sa fameuse concentr’ moto qui date des années 70 et le non moins fameux village de Tarnac et ses soi-disant terroristes. Non lieu mais on les a bien fait chier durant des années.
A Millevaches, ce sont encore plus de 4000 motard.e .s qui s’y rendent tous les mois de décembre. Il fait moins froid qu’avant mais ça doit tout de même peler grave en hiver à cette altitude. Aujourd’hui ça va...je fais un stop au resto du village qui me confirme que c’est le point de rdv et qu’ils servent des repas tout le week-end, service non-stop. Ça doit dépoter.
C’est un comice et les tables est mises pour les convives de ce midi. En quittant le village, je passe à coté du champ où sont exposées les dernières machines agricoles à la mode. Ça en jette les McCormick et autres John Deere balèzes. T’es belle comme un tracteur !!! Mais c’est plus comme avant il parait. Je veux bien le croire.
Vamos à Tarnac super calme et son resto, sa petite mairie et sa très belle petite église. Grand soleil. Je sors le matos des sacoches pour faire tout sécher sur la place du village durant la pause picnic.
Loin de l’effervescence du délire sécuritaire d’une ministre de l’intérieur allumée, une certaine MAM.
Lac de Vassivières. Tout le monde prend ses vacances ici on dirait car TOUS LES CAMPINGS SONT PLEINS. Faut avouer que c’est un super spot. Après une visite à l’office du tourisme on me dit que je dois faire au moins 20 bornes de plus pour en trouver un autre. Que Nenni… Je retourne au dernier camping visité et je dis que je ne vais pas bouger. Une dame très gentille me trouve une mini place entre deux arbres juste assez grande pour ma tente et mon vélo (tarif 14,50€). Je prends ! OUF!!!!
Un resto au bord de l’eau, une bonne bière et la vie est trop belle. Juste à coté de la tente il y a un château gonflable où une bande de gosses déjantés poussent des cris de longue et font plus de bruit que la soufflerie elle même. J'attends 21h30 et avec l'accord des voisins je débranche le bazar comme avait promis de faire le personnel du camping mais personne ne se pointe. Calme !!! Les gosses râlent un peu mais je leur dit qu'il est l'heure de dormir. Mais où sont les parents ? Visiblement ils délèguent. Dodo
68km/950m
Jour 8 – Vassivières > > St Junien
Debout 7h00, pliage et c’est parti. En fait j’ai très bien dormi dans ce camping. Au premier village, arrêt café tenu par deux lesbiennes qui ne décrochent pas un sourire. Putain l’ambiance. Je décarre. J’essaye de suivre La Mauldre au plus près jusqu’à ce qu’elle se jette dans la Vienne en longeant une voie ferrée solitaire. Voie unique Limoges Ussel et pas d’électricité. C’est super perdu dans une vallée encaissée. Sauvage et c’est tout à fait par hasard de ce voyage que j’arrive à St Léonard de Noblat et vous savez qui est né à St Léonard de Noblat ? Le grand Raymond Poulidor himself. Alors toute la ville le célèbre. Il y a aussi un musée ferroviaire de derrière les fagots malheureusement fermé mais la fameuse CC7107 trône majestueusement dans une belle vitrine. Grande Classe Maximum !!!
Il y a une magnifique basilique du 11éme mais c’est dimanche, c’est l’heure de la messe et c’est blindé alors on ne visite pas. Par contre la pâtisserie et sa spécialité de massepains oui. Bien mieux et j’en prends un petit stock pour la route
Mais la journée est loin d’être finie et je poursuis ma route jusqu’à Limoges où j’arrive vers 15h00.
A part un arrêt près de la cathédrale où des sœurs sympas vendent un délicieux jus de pomme (j’en prends 2), je n’ai rien à faire dans cette ville un peu moche alors je pousse jusqu’à Oradour sur Glane que je pensais atteindre demain. Mal m’en prend. C’est dimanche et tout va fermer : restaurants et hôtels et il n’y a pas de camping sauf un truc infâme réservé au camping-cars te ça ressemble plus à une dalle de béton qu’à autre chose. Je hais Oradour et ses habitants. Ils mériteraient presque qu’une nouvelle Panzer Division vienne foutre le feu à la ville. Fuck ! Mais comment une ville qui doit recevoir des centaines de milliers de touristes chaque année peut être aussi mal équipée pour les loger et surtout pas de camping ? Le pognon roi ! Je suis naze de chez naze. Je suis bon pour 20km de plus jusqu’à St Junien
Heureusement, il y un hôtel (pas donné) et je m’écroule littéralement. La réceptionniste m’offre de l’eau en me voyant arriver. Cool la fille. Douche géante, une Duvel dans le bar ouvert et un snack pour un énorme plat de falafels que je ne terminerai pas………journée de dingue - 120km/1270m+ et vous savez quoi ? Dodo dans mon lit de 1.80m. Génial !
Jour 9 – St Junien > > Queaux
L’avantage de l’hôtel c’est qu’il n’y a rien à plier le matin mais c’est pas pour ça qu’on part plus vite non plus. Je traîne. Je suis la Vienne au plus près mais je ne la rejoins qu’à Manot après Chirac (encore lui?). Confolens est une belle petite ville avec un festival de musiques du monde. C’est très animé et la dame de l’office du tourisme m’aide bien pour le parcours. Picnic dans la jardin de la mairie au bord de l‘eau après quelques courses dans le petit magasin bio tenu par un monsieur sympa. Puis c’est L’Isle-Jourdain par une petite route vraiment au bord de la rivière….paisible. Je suis sur l’EV3, c’est à dire la Transibérique de Compostelle au Cap Nord et je commence à croiser pas mal de cyclistes. Ça change. Une voie verte commence ici par un majestueux viaduc qui domine la Vienne. Je fonce l’emprunter mais elle n’est pas vraiment finie et ressemble plus à un chemin pour vélo gravel. Mais c’est pas parce que le point culminant de la région dépasse rarement les 200 mètres qu’il n’y a pas quelques cotes traîtresse à plus de 10 %. La différence c’est que cela ne dure pas longtemps et puis j’ai l’entrainement. Encore quelques kilomètres et j'arrive à Queaux, son camping et l'étape du soir. c'est un camping vraiment sympa à un prix démocratique (6,60) et une guinguette où on peut se restaurer à prix de même. Ambiance familiale et décontractée et gens mélangés. Y’a même un type qui porte une jupe. Familles black, cyclistes anglais et camping-car aussi. Belle soirée. – 83km/780m+
Jour 9 – Queaux > > Poitiers
Ploc ploc dans la nuit et le matin c’est bien humide, pas grave je suis hébergé ce soir à Poitiers et je pourrais tout faire sécher. Pouët pouêt le matin. C’est la boulangère qui vient avec son pain frais croissants et autres viennoiseries. C’est la belle surprise du jour. Échange avec un cycliste du camping sur l’EV3 puis la méditerranée. Pas très jeune non plus.
Il me reste moins de 50km pour arriver à Poitiers à travers la campagne tranquille d’un 15 août où seuls les chasseurs sont de sortie à cette heure. Battues à tous les coins de route. Une première affiche taguée anti-bassines. Je me rapproche doucement.
Un peu avant Poitiers, à Nouaillé-Maupertuis, une magnifique abbaye bénédictine du 9éme siècle dans un décor parfait. On se croirait revenu au moyen-âge. C’est aussi le lieu d’une défaite historique de Jean le Bon contre le Prince Noir en 1356 (25 à 13). Pas vu...dommage. J’étale la carte sur la table du village et de droite à gauche s’affichent les rivières : Le Cher, L’Indre, la Creuse où se jette le Gartempe à la Roche-Posay puis la Vienne. Toutes ces rivières qui se jettent dans la Loire à seulement 70km au nord d’où je me trouve.
– 44km/240m+ (ça se calme)
POITIERS
Je ne connaissais pas cette ville et je tombe tout de suite sous le charme. Arrosée par le Clain et la Boivre, elle est dirigée par Léonore Moncond’huy, maire EELV, que l’on appelle souvent Aliénor en souvenir d’Aliénor d’Aquitaine. Incroyable patrimoine historique. Clovis 1er y a battu Alaric II en 507 (pas encore au catalogue Peugeot) et Charles Martel chassé les Maures en 732. Je visite les églises nombreuses et magnifiques. On appelle Poitiers la ville au cent églises ou aux cent clochers, comme vos voulez . J’ai RDV chez Hélène mais j’ai le temps. Je picnic à coté de l’église ND de la Grande du XIéme à coté d’un autre couple de cyclistes. Le lieu est magique.
Puis je rejoins Hélène dans sa belle maison au dessus de la falaise. Petite grimpette sévère !Totalement impliquée dans la lutte contre les méga-bassines et la défense de environnement, la discussion fuse de toutes parts et elle me fait partager tout de suite ses combats mais après 15 jours de quasi solitude, à part quelques conversations avec des cyclistes ou des gens de magasins, j’ai un peu de mal à suivre et mon esprit à du mal à capter tout ce qu’elle me dit dans un flot de paroles ininterrompu mais je m’accroche. Elle part justement régler les détails de l’arrivée du Convoi de l’eau dans quelques jours. Je reste à me reposer. Quant elle revient, elle me fait découvrir les bords du Clain que la Mairesse rendu aux habitants de la ville. Des passerelles, des zones pour s’y baigner et un beau cheminement piétonnier. On arrive sous une bretelle de voie rapide et son énorme tag « NO BASSARAN » Géantissime !!!!. La visite de l’abbaye St Jean de Montierneuf (XIéme) est un moment extraordinaire car elle est en travaux et tout le décorum d’une église a disparu. Je me trouve devant une architecture pure à la pierre nue et je peux admirer les détails et la finesse des sculptures. Grandiose et magnifique !
On termine par l’ancien palais d’Aliénor où trône trois cheminées qui peuvent contenir chacune un taureau… faut bien nourrir les convives. Après avoir été le palais de justice il va devenir un musée.
Un bon repas partagé avec son compagnon, une bonne nuit et on se dit à bientôt. Un très grand merci Hélène pour toute cette énergie.
Jour 10 – Poitiers > > Le Tallud
Une dernière journée pour retrouver mes amis cyclistes de Parthenay. Ils m’avaient accueilli lors de mon voyage sur la Vélo-Francette il y a deux ans et je les retrouve pour participer au Convoi de l’Eau qui partira le 18 août. Je me mélange un peu les pédales à la sortie de Poitiers et je me retrouve sur la route pour Nantes. Pas bon….un petit tour dans la banlieue et je prends le bon chemin. Béruges et son Abbaye privatisée...un scandale...Levasseau, Vasles et me voilà dans les Deux Chèvres. Encore un nouveau département. Je n’oublie pas de passer pas le point culminant : le Terrier de St Martin à 272m !!!! vite, de l’oxygène !!
Arrivée à Parthenay un peu tôt. Sandrine ne sera pas là avant 16h00. J’ai le temps de picniker et de faire quelques courses pour ce soir. Une bonne bière locale : La tête de Mule...extra bonne !
Quelques km pour rejoindre Le Tallud où ils résident et me voilà arrivé. REPOS !!!!!!
64km/410+ : Total ???? 890km/11280m+
Sandrine m’offre la machine à laver pour effacer toutes les traces du voyage, la poussière et la boue rouge du Larzac et la sueur accumulée. Ce n’est pas du luxe et je pourrais repartir à Zéro pour le Convoi. Les journées Parthenaisiennes sont consacrées à de multiples siestes, au moins quatre par jour. A chaque fois que je me pose quelque part, je m’endors illico. Sandrine fait une excellente guide pour me faire découvrir cette ville que je ne connais pas bien. Le quartier moyenâgeux est magnifiquement conservé avec ses ruelles pavées et ses maisons à colombages. Elles sont décorées des blasons des seigneurs d’antan et c’est magique de lire cette littérature sortie d’un autre monde. Tel le blason de la ville :
Burelé d'argent et d'azur, à la bande de gueules brochant sur le tout
Tours, remparts, chauve-souris perdue, et construction d’une tête de loutre en bambou qui ouvrira le Convoi de l’Eau. A bientôt pour la fin des aventures avec le Convoi de l'Eau...
plus une petite expo photo dans la rue où je ne peux m’empêcher de prendre cette belle Peugeot Grand Raid photographiée en Algérie.