Suite pour les Azulejos
800km plus au nord
Toulouse accueille le voyageur esseulé
L’ami vient le chercher à la descente de l’avion
Moyen de transport très peu usité normalement
Mais qui facilite tout de même la translation
Quand il le faut nécessairement
Les carreaux carrés en noir et blanc
Rappellent le voyage qui vient de se terminer
Comme une douce continuité d’un rêve
Que je ne veux pas quitter
Je me laisse guider au centre de la cité
Où l’on joue une pièce qui évoque les absents
Ceux qui nous ont guidés
Ceux qui nous ont aidés à comprendre
Et qui sont partis en laissant des vides
Plus ou moins faciles à combler
Je me laisse bercer pas les mots et les images
Parfois emporté par la force des émotions
Parfois simple spectateur d’un monde inconnu
Le lendemain les vents contraires ont libéré
Des torrents de larmes amères
Emporté sur leur passage la terre et les hommes
Qui pensaient y avoir trouvé refuge
Le paysage de désolation qui est apparu
A sans aucun doute laissé des traces indélébiles
Sur les paysages et dans la mémoire
Mais c’est toujours pareil
On pense que cela ne peut arriver qu’aux autres
Jusqu’à ce que les flots viennent vous réveiller dans la nuit
Et gare à ceux qui n’y auront pas cru
La voiture file à travers les terres inondées
Les maisons semblent être devenues des îles abandonnées
La barque des sauveteurs sillonne la rivière en crue
A la recherche de quelques indices
Nous passons comme la tempête
Elle ne s’arrête pas et nous non plus
Oubliant déjà la tristesse des gens qui l’ont subie