Deux enterrements
Retour à Vichy pour les obsèques du père de mon amie Catherine, les enterrements se suivent et ne se ressemblent pas. Ceci est un message codé : « Tous les trains sont à l’heure, je répète, tous les trains sont à l’heure ».
Après la section Nîmes-Lyon que je commence à connaître (les Trois becs !!!!), le voyage entre Lyon et Vichy m’est inconnu. Il faut un bon moment pour quitter la capitale des Gaules (cette fois c’est la bonne) en passant par la maison colorée de feu Bocuse. Pas d’électricité sur la ligne ce qui donne l’impression de respirer des gaz d’échappement lors de la traversé d’un tunnel interminable. Pas que l’impression d’ailleurs. Tarare et le souvenir encore présent d’un panne définitive avec ma Triumph Tiger 750 en 95. Je prends le train pour rentrer à Paris et Britam s’occupe de la récupérer et la réparer. Je crois bien que c’est après ce énième incident que je me suis décidé de m’en séparer. Impossible de voyager avec cette bécane sans craindre un ennui quelconque. Le paysage se vallonne en arrivant à Vichy. C’est assez plaisant
Donc Vichy. Au réveil, la ville baigne dans un brouillard épais qui ne se lèvera pas avant midi. Ça donne pas trop envie. Pas vu grand-chose à part des rues aux multiples joailleries, pâtisseries, salon de thé et fringues de mémés mais au moins ça ne ressemble pas à un désert. Belle architecture art-déco dont le seul opéra connu dans ce style. Grand parc le long de l’Allier. Mais je suis venu pour un enterrement et cette fois ci beaucoup de monde pour accompagner ce Monsieur né ici même, famille et amis. Le curé en fait des tonnes sur le mystère (qu’il ne tentera pas d’expliquer) de la résurrection car il le dit fort et le répète, tout le monde y aura droit car tout le monde est le bienvenu et sera pardonné. Heu, si je peux me permettre, je préfèrerais ne pas avoir à côtoyer des assassins aux noms aussi élégants qu’Hitler, Pol Pot, Franco, Pinochet et j’en oublie. Non, ceux là doivent pourrir en enfer. Mais comme cela n’existe pas, je suis plutôt tranquille sans imaginer me retrouver avec quelques milliards de ressuscités tournant en rond dans le ciel. Quel bordel !!! Un autre moment du prêche me fait grincer les dents quand il assure que l’homme règne sur l’univers que Dieu a créé pour lui. Cette idée lui a permis de tout détruire. Il serait peut-être temps que l’église change de paradigme à ce sujet.
Nous nous retrouvons tous au bord de la rivière pour une coupe de champagne que le mort adorait et qu’il doit certainement partager avec nous.
Retour au bercail. Grosse sieste dans le train. Changements à Lyon et Nîmes. Maison. Diner. Dodo.