La Parenthèse enchantée
ciel bleu
flan délicieux chez le boulanger souriant
une voiture nous monte à l'Espérou
Ça nous avance un peu.
Je vous parle même pas du dessert : au choix - orange ou banane. Pour le soir, des fruits bien conseillés.
Quant à la déco du gîte, c'est de la grande classe :
des tableaux de rien accrochés presque au plafond.
S'il avait fait 3 mètres de haut le plafond, ils auraient été accrochés à trois mètres de haut...
On s'est amusés à les déplacer tous et les mettre à l'envers.
Et puis la salle de bain : une douche que faut pas être trop gros pour entrer dedans et un miroir
comme qui dirait une feuille de papier alu collée sur la porte.
Mais tout n'est pas aussi déprimant car à 1300m la pluie ne tombe pas
et nous profitons de cette accalmie pour découvrir les sentiers.
Ruisseau du Bonheur et Abbaye portant le même nom dans une vallée cachée. C'est magnifique.
Jeudi, temps glacial au réveil. On commence la montée à l'Aigoual par la route.
Une femme de la station météo nous emmène au sommet. Ambiance hivernale :
à 1560m, glace sur les branches des arbres et épais brouillard créent un décor fantasmagorique.
Nous mettons tout ce que nous avons dans le sac. Direction le col de Jalcreste par le GR60.
Traversée de Cabrillac désert
La descente est lente
peu à peu, l'hiver s'efface
les paysages se découvrent
les couleurs réapparaissent
nous descendons jusqu'à St André de Fourques
nous aurons tout de même réussi a faire 16km aujourd'hui
une voiture nous emmène jusqu'à Florac
alors que la pluie se remet à tomber.
et c'est bien aussi d'arriver tôt
je fais découvrir la petite ville à Brigitte
les rues anciennes et étroites
la château, le "ferradou"
et belle surprise : une librairie s'est ouverte depuis juillet
puis le magasin des miels et confitures
et une certaine "4° Dimension"
Croyez le ou non mais nous sommes encore seul au "Presbytère"
gîte normalement envahi par les "Stevensonniens".
Vendredi : enfin une journée de marche complète vers Pont de Monvert.
La météo annonce une aggravation dans l'après midi et c'est bien ce qui arrive. Alors que nous atteignons le Signal de Bougès : pluie et neige; nous sommes pourtant à moins de 1500m
Heureusement, la Cabane à Bonnal est toujours là et nous offre son refuge contre les bourrasques.
Nous restons un bon moment mais il faut bien repartir.
A fur et à mesure que nous descendons, le décor devient une pure merveille
dans un chaos de grès et des massifs de genêts en fleurs. Les contrastes sont saisissants
et nous nous disons que l'artiste qui a agencé cet espace s'y connaît en harmonie.
Le temps se calme de nouveau et c'est sous le soleil que nous arrivons à Pont de Monvert.
Quelques marcheurs ici heureux de trouver refuge après l'épreuve du Finiels.
Dantesque par rapport à ce que nous avons supporté !!!
La surprise du soir nous parvient sous la forme d'une performance d'artistes
venues d'Islande et du Japon.
Un chant monocorde monte vers nous
c'est une femme enveloppée dans un cocon de feutre
une autre, enfermée dans une boule de feutre
reproduit la naissance d'une chrysalide.
Une dernière femme dansera en peignant des caractère japonais.
Très belles expressions artistiques dans ce village reculé des Cévennes.
Des œuvres sont exposées dans le jardin et dans une maison de la ville
où on nous invite à partager un buffet mais nous déclinons l'invitation
trop d'agitation, trop de monde tout à coup.
Nous préférons le calme de l'Auberge des Cévennes
(j'ai vainement tenté de faire une petit repas mais le choix restreint et "fade" de l'épicerie du village
m'a fait renoncer à cuisiner)
Nous y retrouvons d'ailleurs nos marcheurs et un couple étonnant
elle dépasse son compagnon d'une bonne tête
des cheveux argentés
quelle belle allure ils ont tous les deux avec leur petite fille comme une poupée
et nous, nous régalons d'omelettes aux cèpes et trompettes. Taratata !!!!
Samedi c'est le déluge
le Tarn a pris une couleur de terre
les rues sont transformées en torrents
il n'est plus question de Finiels ni d'ailleurs mais de repli devant ce déchaînement
une jeune femme nous dépose dans son auberge à 10km
petit café en attendant de repartir
rapidement un homme qui nous a vu et qui fait demi tour
"Je ne pouvais pas vous laisser dehors par ce temps...."
nous emmène jusqu'à Alès et nous dépose à la gare.
un dernier train et voilà...............................
* en référence au livre de Marie Hélène Lafon :" Les pays" - Buchet Chastel -