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Le blog de didier falleur pensées nomades

Retour au Barral

didier falleur

Avant, quand je me sentais oppressé ou que j’avais envie de prendre l’air et des distances avec le monde, je prenais ma mob ou plus tard ma moto. Cela a toujours été pour moi le meilleur moyen de me vider la tête et de me sentir emporté par un véhicule exceptionnel car si vous n’avez jamais chevauché ce destrier moderne, vous ne pouvez pas savoir de quoi je parle. Dans une voiture, vous êtes ballotté de gauche à droite dans les virages et à part celui qui conduit bien accroché à son volant, les autres ne sont que des passagers subissant. Sur une moto, son balancement épouse les virages qui sont bien sûr les passages les plus amusants d’une route et c’est pour cela que nous les recherchons avidement. Les lignes droites sont d’un ennui mortel...ne me parlez pas d’autoroutes !

Quand j’étais étudiant à Nice et que je rentrai chez moi à Paris je choisissais les routes les plus longues : la nationale 7, les Alpes ou le Massif Central. Les premières limitations de vitesse sont apparues mais pas encore les radars et on pouvait filer à 120 sur les routes. Les flics croisés étaient encore des « collègues » avec qui on pouvait causer moto. La seule différence c’est qu’ils portaient des flingues à leur ceinture. Il m’est est arrivé de me faire arrêter par un gendarme pour qu’il voit sur quelle moto je roulais. C’est vrai, un 750GT Suzuki dans un cadre Gorki ça court pas les routes.

LE PEUGEOT BB3 SPORT ET SES COPINES AU BOL DOR 69 A MONTLHERY / LA PREMIERE MOTO : BMW R50/2 / LA 360DT YAMAHA / LA GT250 SUZUKI ET LES RALLYS DE L'ECOLE HOTELIERE OU ON VOIT LOUIS ET SA BONNEVILLE / LA SUZUKI 380GT / LA 750GT SUZUKI CADRE GORKI / YAMAHA 500SR EQUIPEE VOYAGE / LA SUZUKI 650 TEMPTER EN FORIDE / LA BMW 100GS / LA GUZZI CENTAURO / LA TRIUMPH TIGER 750 DE CHEZ BRITAM
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EN FLORIDE ON FAIT LE CON SUR LA PLAGE ET FAUT ARGUMENTER AVEC LA POLICE LOCALE / LA SUZUKI GR650 TEMPTER
EN FLORIDE ON FAIT LE CON SUR LA PLAGE ET FAUT ARGUMENTER AVEC LA POLICE LOCALE / LA SUZUKI GR650 TEMPTER
EN FLORIDE ON FAIT LE CON SUR LA PLAGE ET FAUT ARGUMENTER AVEC LA POLICE LOCALE / LA SUZUKI GR650 TEMPTER

EN FLORIDE ON FAIT LE CON SUR LA PLAGE ET FAUT ARGUMENTER AVEC LA POLICE LOCALE / LA SUZUKI GR650 TEMPTER

ET ENFIN CRAQUOTTE DEPUIS 30 ANS ET 168000KM

ET ENFIN CRAQUOTTE DEPUIS 30 ANS ET 168000KM

La moto j’en ai fait mon métier durant douze ans. D’abord comme motard dans une agence de presse, Angéli, des purs paparazzis, mais à force de rendre visite à Jean Albert dans des centres de rééducation après ses accidents (mais avec une K100 tapée avec arbres à cames course et pneus de compét, il astiquait grave et parfois, « ça passait pas » comme on dit chez Joe Bar) et la mort d’un collègue sur le périf’ devant moi, j’ai pensé que ce métier devenait vraiment dangereux et que je voulais garder la plaisir de rouler à moto ailleurs que 50.000km et sur ce périf et j’ai changé de métier...pas longtemps.

J’ai profité d’un plan de licenciement dans la boite où je travaillais et un chèque de 75 mille balles pour créer la mienne. Illico, je m’inscris le premier et Britam (BRitanniques, Italiennes, AMéricaines) naît d’une association avec Louis, un ancien pote de l’école hôtelière de Nice : un atelier de restauration de motos anciennes et de courses. Me v’la patron associé. On se prend dans la tronche la deuxième crise pétrolière en 93 et le bizzness est à l’arrêt mais ce fut une sacrée expérience d’avoir une Vincent ou une Gold Star à restaurer à l’atelier….entre autres Triumph, Norton, BSA et Aermacchi à entretenir.

Heureusement, le patron du magasin BMW où je faisais entretenir la mienne pendant ma période motard a besoin d’un responsable pièces et accessoires et je fonce. En plus, je connais Florence avec qui j’ai une super relation et elle habite toujours Paris et Britam se trouve à Gémenos près de Marseille. En retournant dans la capitale je la retrouve aussi et c’est génial.

LA BMW K75 DE CHEZ ANGELI DANS SES OEUVRES, LA BELLE VIE DES MOTARDS DE PRESSE ET LE JOUR DE MON DEPART DE CE METIER
LA BMW K75 DE CHEZ ANGELI DANS SES OEUVRES, LA BELLE VIE DES MOTARDS DE PRESSE ET LE JOUR DE MON DEPART DE CE METIER
LA BMW K75 DE CHEZ ANGELI DANS SES OEUVRES, LA BELLE VIE DES MOTARDS DE PRESSE ET LE JOUR DE MON DEPART DE CE METIER
LA BMW K75 DE CHEZ ANGELI DANS SES OEUVRES, LA BELLE VIE DES MOTARDS DE PRESSE ET LE JOUR DE MON DEPART DE CE METIER
LA BMW K75 DE CHEZ ANGELI DANS SES OEUVRES, LA BELLE VIE DES MOTARDS DE PRESSE ET LE JOUR DE MON DEPART DE CE METIER
LA BMW K75 DE CHEZ ANGELI DANS SES OEUVRES, LA BELLE VIE DES MOTARDS DE PRESSE ET LE JOUR DE MON DEPART DE CE METIER
LA BMW K75 DE CHEZ ANGELI DANS SES OEUVRES, LA BELLE VIE DES MOTARDS DE PRESSE ET LE JOUR DE MON DEPART DE CE METIER

LA BMW K75 DE CHEZ ANGELI DANS SES OEUVRES, LA BELLE VIE DES MOTARDS DE PRESSE ET LE JOUR DE MON DEPART DE CE METIER

Cinq années dans cette concession puis un déménagement à Bruxelles où Florence est mutée et de nouveau cinq années de motos dont quatre dans un des plus beaux magasins de motos de la ville (The Good Bike) où j’ai vraiment passé du bon temps avec des collègues fous de bécane et qui participaient à des courses…du coup moi aussi....ambiance du tonnerre !!!

Et puis ça s’est arrêté tout à coup, des cons de flamands ont repris les commandes du magasin et tout est parti en couille : démissions massives dont la mienne quand l’ordinateur s’est mis a me parler en flamand et qu’on m’a dit :

« Maintenant c’est comme ça ! »

Retour en France, avec Florence c’était fini et plus rien à faire en Belgique.

« Qu’est ce que je peux faire, chai pas quoi faire ? »

J’ai bien essayé de continuer la moto dans le sud où j’habitais mais comme vous devez le savoir, les trous du cul sont légions dans le coin. J’ai laissé tomber l’idée.

WEEK-END A CROIX EN TERNOIS - 250 BENELLI ET SUZUKI 650SV
WEEK-END A CROIX EN TERNOIS - 250 BENELLI ET SUZUKI 650SV
WEEK-END A CROIX EN TERNOIS - 250 BENELLI ET SUZUKI 650SV
WEEK-END A CROIX EN TERNOIS - 250 BENELLI ET SUZUKI 650SV

WEEK-END A CROIX EN TERNOIS - 250 BENELLI ET SUZUKI 650SV

Dans le déménagement, j’ai rapporté avec moi un véhicule typique de ce pays : un vélo. Forcément, la Belgique c’est le pays de la bicyclette et j’avais commencé à y goûter avec ses adeptes en balades et en weekend.

Une nouvelle vie s’offre à moi : le monde des livres que je ne quitterais qu’à ma retraite. Le moto est mise de coté, le boulot à quelques mètres de la maison. Y'a bien mon ancien collègue belge qui vient faire des courses de cote au Mt Ventoux et qui me propose de me prêter une des ses merveilles : 400RD bien arrangée. Je ne peux pas refuser, ça serait pas gentil !!!!! Youpiiiiiiiiiiiiii !!!!

Mais il va prendre de plus en plus de place jusqu’à me dire un jour : et pourquoi pas le voyage à vélo ? Bing, je suis foutu, j’ai goûté au bonheur !!!!!

Depuis ce jour, je roule plus à vélo qu’à moto…..genre 4000 contre 1000. et c’est pour ça que le jour où je décide de retourner au Mas Barral, je choisis mon vélo plutôt que ma moto.
Le tour est fait, on repart à zéro. Putain de digression !

Retour au Barral
Retour au Barral

Aujourd’hui, même si ma moto continue de me procurer du plaisir quand je me déplace, j’ai trouvé un autre moyen de transport qui me transporte justement dans un autre monde : mon vélo

Retour au Barral
Retour au Barral

C’est pourquoi, le jour où je décide de revenir au Mas Barral, le temps magnifique qui s’annonce et celui que j’ai à profusion me font choisir Vélo car le vélo c’est non seulement l’éloge de la lenteur mais un monde de silence qui vous entoure. Le paysage défile doucement et j’ai le temps d’observer des choses et des moments que la vitesse ne permet pas. C’est si facile de s’arrêter en plus car à moto ou en voiture, presque impossible, pas d’endroit pour le faire alors on continue et on a perdu un petit moment, une fraction de vie où notre choix a été instantané et non conditionné par un accessoire perturbateur, un engin qui va vite et où nos yeux ne sont fixés que sur l’horizon. C'est ça le vélo, un plaisir permanent et même si les cotes nous font peur au début, elles se grimpent facilement après un peu d'entraînement, il faut un peu de patience. C'est une communauté de personnes qui ont choisi un autre moyen de déplacement. Bon, d'accord, il y a celles et ceux qui en font un sport sur des vélos légers et souvent chers car le poids c'est le principal et puis il y a celles et ceux qui en ont fait un moyen de trans-port et leurs vélos sont chargés de bagages pour aller loin, avaler des kilomètres et parcourir le monde. Oui, c'est possible et j'en connais qui ont fait étape chez moi où que j'ai rencontré en chemin. Des aventures et des histoires magnifiques. Alors, quand je prépare un voyage, le vélo vient maintenant naturellement remplacer la moto. Elle me sert à des déplacements rapides quand le vélo ou les transports en commun me prendraient trop de temps ou quand ils n'existent pas. Mais Vélo a vraiment pris une place importante dans ma vie et comme il dort dans la salon (4 volés) il me rappelle tous les bons moments passés ensemble et ceux à venir.

Un peu de train jusqu’à Nîmes puis de la route jusqu’à Sauve où le chauffeur ronchonne car je lui fais perdre du temps à ranger le bordel de sa soute où les bagages en vrac et des trottinettes pas pliées prennent toute la place. Il a qu’à m’aider ce con !

A Ganges je descends pour longer la Vis jusqu’à Madières puis une belle cote (avec un petit passage à 14 % me dira Aimée) pour grimper sur le causse de Blandas où vivent mes amis. Ça commence vraiment à cailler et un petit grésil fait son apparition à Rogues heureusement pas pour longtemps. Ouf, me voilà arrivé et bien au chaud près de la cheminée avec Mascotte la petite chienne fox dont c’est l’endroit favori…pas folle la bête !!! REPOS !!! (71km, 800m+ et 5 heures)

Retour au Barral
Retour au Barral
Retour au Barral
Retour au Barral
Retour au Barral

Ce parcours m’a déjà permis de bien me vider la tête, l’effort aidant et ces 48 heures passées au Mas Barral vont compléter le sentiment de bien être que ce lieu magique vient apporter. Repas joyeux, nuits tranquilles, journée consacrée à emmener les brebis à Assas, revenir, repartir à la recherche des truffes que Mascotte dégotte sans faillir : 600gr. Les menus seront associés à ce Tuber melanosporum, pâtes à la truffe, omelette à la truffe, fromage à la truffe, tartines de beurre salé à la truffe……..je n'en ai pas pris au petit déjeuner.....qui dit qu’on ne vit pas bien à la campagne ???

L'EAU FUME SUR LA CASCADE DE LA VIS A SAINT LAURENT LE MINIER.....
L'EAU FUME SUR LA CASCADE DE LA VIS A SAINT LAURENT LE MINIER.....

L'EAU FUME SUR LA CASCADE DE LA VIS A SAINT LAURENT LE MINIER.....

Lundi, il a fait -8 dans la nuit et j’attends un peu que ça dégèle. 11H00, c’est l’heure de partir, je salue tout le monde et j’ai une belle descente qui m’attend jusqu’à St Laurent le Minier. Magnifique dans ce paysage austère que j’adore de garrigue et de roches. Ganges et une très belle voie verte jusqu’à Quissac. C’est un pur régal que de rouler dans cet espace réservé aux locomotions douces. L’ancienne voie ferrée serpente, canyons, viaducs, hameaux minuscules. Je suis transporté dans un monde ancien. En contrebas, la route où tout va vite. Sauve ; arrêt picnic sur une place au soleil et fin de la voie verte à Quissac. J’espère qu’elle va continuer bientôt jusqu’à Fesc et Nîmes. Rejoindre Sommières par les petites routes Gailhan, Lecques, Salinelles où je pose sur le coté de la route une belle poule faisanne qui se repose pour toujours. Bus jusqu’à Nîmes. Le mistral s’est levé et le froid commence à piquer. Fin du voyage. A bientôt.

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