Voyage à vélo entre Langogne et Parthenay à travers une France rurale et peut-être un peu oubliée

Jour 1 : vers Langogne en train et Goudet – 65km/990m+

Debout assez tôt pour attraper le train pour Langogne au départ de Nîmes. En face de moi, une jeune fille aux yeux légèrement bridés. D’où vient-elle ? Nvelle Calédonie ? Quand le contrôleur vient nous demander nos billets, je m’aperçois qu’elle ne parle pas bien français. Ah, ça se complique alors je fini pas lui demander. « Kazakhstan » me répond-elle ... » Mais je viens de Moscou et je suis en attente de mon permis de séjour définitif. Je vais à Langogne pour un stage ».

Nous bavarderons ainsi durant tout le voyage. Karacho.

Le ciel était grand bleu au départ mais cela ne dure pas car à l’approche de Langogne (1000m), ça se couvre sévère et c’est la pluie, le brouillard et le froid qui m’accueillent à la descente du train. Merde, ça ne commence pas très bien.

J’ai rdv avec Willy, l’ancien boulanger de Tarascon qui est venu se réfugier dans les parages. Coucouron pour être précis. C’est d’abord un tout petit peu d’Ardèche et c’est vite la Hte Loire. Un petit col à presque 1300m puis une belle descente jusqu’à ce village où j’arrive transis. Au café, des scènes de chasses sur grand écran. Bonjour l’ambiance.

Nous restons un long moment à échanger et il part pour son travail dans la fromagerie locale. Ne lui parlez plus de pain !!!!!

Je fais un détour par sa maison où j’espère rencontrer sa compagne mais je reçois un texto qui me dit qu’elle est partie au Puy en Velay pour de l’administratif. Je me réfugie dans la véranda qui se réchauffe doucement sous le timide soleil qui fait son apparition.

Du coup, je rallonge le parcours de l’après midi par des petites routes où je suis bien seul mais avec des belles cotes. Ici rien de plat…arrivée à Goudet dans le gîte de ce soir. Deux dames qui marchent sur le Compostelle et qui se passionnent pour la série de FR3 mais qui ne connaissent rien aux élections européennes. Très beau village basaltique auprès de la Loire naissante. Dîner rapiat et « Classes tous risques » sur Arte. Extra. Bonne nuit.

Jour 2 : Goudet > Le Puy en Velay > La Chaise Dieu > Issac – 80/1390m+

Toujours aussi frisquet le matin. En route pour les cotes et une grosse journée. Je suis la Loire au plus près mais c’est pas si près. Je la retrouve après Chadron en passant sur un pont. Elle a déjà pris de du volume. Solignac, Cussac et Le Puy. Je n’ai pas aimé cette ville et j’essaye de la quitter en train vers La Chaise Dieu mais avec un bus pas jour, j’y arriverai avant c’est sur !

Je m’éloigne de la Loire et le soleil réchauffe bien maintenant. Magnifique Château fort de Paulignac et pause picnic à Blanzac par la D13. Ça commence à cogner. St Paulien, je ne me souviens de rien et Allègre et sa potence. Le village est déserté, pas un bar ni épicerie. Heureusement, une fontaine pour s’abreuver et deux pans de murs de l’ancien château qui forme une Potence. Trop haut je n’y suis pas allé.

Étape à La Chaise Dieu……...vaut le détour assurément par sa somptueuse abbatiale et sa petite boulangerie aux croquants craquants. J’en ai pris un stock pour le voyage. J’ai raté la librairie mais j’y reviendrai en août. Après ce petit repos, il ne me reste plus qu’à rallier St Alyre d’Arlanc et Issac où réside mon ami peintre qui peint des tracteurs…entre autre…...et une sacrée dernière cote. Faut toujours que les gens aillent se planquer dans des endroits impossibles. Je suis dans le Puy de Dôme.

Super soirée en compagnie d’Armel et ses incroyables histoires, sa belle maison, ses tableaux, la chienne qui joue au foot et la petite maison où je vais dormir. Son plan est d’acquérir toutes les maisons restantes du hameau (2) pour que personne ne vienne l’embêter.

Voici le tableau que j'ai acheté à Armel, un AVTO russe rencontré sur le causse de Sauveterre lors d'une rando. Quand je le regarde, je me retrouve plongé dans l'atmosphère de cette région si particulière et que j'aime beaucoup alors il me fait voyager.

Jour 3 : Issac > Dore l’Église > La Chaulme > St Jean Soleymieux> Montbrison – 70km/1110m+

Enfin du soleil au réveil !!!!! petit déj dehors et la compagne d’Armel arrive vers 8h00. Elle travaille dans un pensionnat. On a promis de se revoir lors de la visite de Marie Hélène Lafont à la librairie de La Chaise Dieu en août. C’est noté et j’y vais. Ça va commencer par descendre (raide, -300m) pour remonter vers Dore l’Église et ça va monter longtemps jusqu’au col de la Croix de Joanziecq (ça vient d’où ce nom bizarre?) à 1145m. Des vraies montagnes russes, non, du Massif Central c’est tout. Au Col, je rencontre un cycliste et je note qu’il n’a qu’une main, l’autre repose dans une poche adaptée au guidon.

On discute un moment et c’est une très loooongue descente vers Montbrison (400m) où j’arrive assez tôt pour installer la tente tranquillement et reconnaître le centre de cette ville dont je n’imaginais même pas l’existence quelques heures avant. C’est une vraie ville avec des commerces, des bars, une rivière qui coule au milieu et des beaux bâtiments. J’ai quitté le Puy de Dôme pour pénétrer dans la Loire.

Jour 4 : Montbrison et rejoindre les bords de Loire qui fait des beaux méandres jusqu’à Roanne - 61km/470m

Le temps de tout faire sécher comme c’est toujours le cas en camping, de discuter avec l’allemande qui fait de même de son coté et la chaleur s’installe doucement. Je rejoins doucement la Loire par des petites routes de campagne. Finies les montées et les descentes. C’est plutôt plat (attendez moi!!!!) par ici et c’est tant mieux aussi. Je la traverse de nouveau à Balbigny mais le beau temps c’est fini, revoilà la pluie, pas très forte mais assez pour mouiller et les cotes qui reviennent aussi. Passage à coté du Château de La Roche qui doit certainement se targuer d’être le plus petit château de la Loire. Alors, je décide de m’arrêter à Roanne. Un peu de repos fera pas de mal. Je m’installe au Syndicat d’initiative pour trouver un logement et je dégotte une chambre dans un appart pour 38€. Je prends, c’est au centre ville, c’est parfait. La chambre se trouve dans un immeuble et pour la première fois, c’est du RB et la clef se trouve dans une sorte de petite boite dans la boite aux lettres. Je me prends un peu la tête avec la proprio (black) qui doit être en voiture et avec une autre personne qui lui parle en même temps mais au bout du compte j’arrive à l’appart, troisième sans ascenseur...faut tout monter, le vélo et les sacoches. Le vélo dans le salon et l’appart style clinquant avec des lampes dorées, des tableaux africains, des meubles avec des boutons en cristal et une TV de trois mètres de long mais c’est tout neuf et nickel. Super douche et je retourne en ville en marchant. Il ne pleut plus et le centre est très animé. Roanne…..qui va à Roanne à part pour se taper la cloche chez Troisgros ??? 35000 habitants.

Jour 5 : Roanne et la voie verte > Paray le Monial > Diou – 95km/150m+

Aujourd’hui, ça va rouler sec….suffit de suivre la VV et vamos ! Petit dèj pris dans l’appart et c’est parti. Elle est souvent bien ombragée et c’est bien agréable malgré les longues lignes droites, passe par Paray le Monial où je tombe dans un délire collectif de cathos en transe, c’est l’époque des communions et y’a la queue aux confessions. C’est absolument hallucinant !!! Y’en a partout !!! Je fuis !!!!

La VV longe le canal centre, passe à Digoin, Chavanne (!!!!!), sur des ponts canal et m’emmène jusqu’à Diou où je fais étape ce soir. Je devais m’arrêter dans un camping écolo mais les douches ne fonctionnent pas et ils ne reçoivent personne ce soir. Celui de Diou est parfait et juste à coté d’un marché de producteurs où je vais pouvoir me restaurer ce soir. Nous devons être quatre au camping, j’hésite sur l’emplacement à choisir.

La femme du camping arrive dans une Fiesta Racing avec ailerons et tout le bazar.
« C’est celle de mon fils » me dit-elle en riant.

Le marché est extra avec grand choix de produits bio, salades, fromages, bière...le bonheur à Diou ! Et alors que je suis à une grande table, je m’adresse à un jeune couple pour leur demander ce qu’ils font là ?

Habitent-ils ici ? Oui !

Ils y sont même nés et aussi travaillent après des études dans la région. Retour au bercail.

Et c’est au fil de cette conversation que j’apprends que ce sont les propriétaires de l’éco-camping où je devais m’arrêter ce soir. Incroyable !!!!

Très belle soirée donc avec ces échanges, une ambiance décontractée sous une musique traditionnelle pas du tout agressive.

Tous les gens des villages alentours sont venus à cette fête locale. Belle étape.

Jour 6 : Diou > Moulins > Montluçon et c’était pas prévu comme ça – 40km

A peine le matériel rangé, les gouttes commencent à tomber, pas trop fort au début mais la journée ne s’annonce pas belle. Je quitte Diou par la VV mais elle s’arrête vite à Dompierre. Après, il faut se démerder par les petites routes mais toujours aussi belles et la mousse qui pousse dans leurs milieux atteste bien de l’humidité locale . Alors Thiel et c’est La Vallée...mais plus j’approche de Moulins et plus la drache s’accentue. C’est bon, on va pas continuer comme ça toute la journée. Arrivé à Moulins, je m’abrite au Syndicat d’initiative et je dégotte un bus qui va à …..Montluçon vers 12h00. C’est pas ma route mais c’est parfait, ça va vers l’ouest. Je suis passé dans l’Allier.
Moulins, 20000 habitants. Château des Ducs de Bourbon et d’une certaine Anne de Beaujeu. Y’en a des qui apprécieront mais sous la flotte c’est pas très drôle. Cathédrale un peu trop récente et un fameux triptyque dont on n’a que la photo car envoyé au Louvre pour restauration. Bof !!!

Bus, vélo dans la soute et 2€ pour Montluçon et 69km en moins. Ouahou….y’a du WIFI dans le bus. Mais c’est dingue ce truc !!!! Je me dégotte un petit hôtel en ville et comme il ne pleut plus, je vais la découvrir. Eh bien vous me direz, mais qu’est-ce qu’il y a à voir à Montluçon (33342 habitants, capitale de l’Allier, centre de la France mais au bord du Cher) mais plein de belles choses !!!! Le château des Ducs de Bourbon, un très beau centre médiéval, deux librairies et un bouquiniste/éditeur assez génial qui pose en photo à coté de Cher et sa propre biographie. Je lui achète un triptyque du Capitaine Haddock s’essayant au cheval. Hilarant.

et le fameux MUPOP, un musée consacré aux instruments de musique (3500) et à l’histoire de la musique POP…un bonheur que je n’ai pas eu le temps de visiter entièrement car vraiment très grand : les ambiances, les premières bidouilles pour enregistrer, le mur des pochettes de disques. Absolument génial !!!!! Vaut le détour comme dirait Bibendum !!!

Pour dîner je choisis un autre bistro/gastro (Kamille, une jeune cheffe) et j’y passe un très bon moment. Purée de PDT sous forme de mille-feuilles, ravioles de légumes et purée de petits pois, fromages (un peu radin le St Nectaire) et dessert meringue, mousse de pastille Vichy et sorbet fraise le tout accompagné d’un Reuilly Bio/Demeter à tomber à la renverse…. .Yapa d'mal à s'fair du bien. Merci Montluçon.

La liaison Bordeaux - Montluçon était assurée une fois par jour uniquement en 4 h 15 environ jusqu'en décembre 2020. Deux liaisons quotidiennes sont ainsi désormais assurées vers Limoges seulement, en correspondance pour Bordeaux. Dans les années 1980, la liaison directe Paris - Montluçon était assurée six à huit fois par jour. Il n'y en a plus que deux à trois en 2020. Les trains mettent environ 3 h 40 pour atteindre la gare de Paris-Austerlitz. En 1988, il fallait un peu moins de trois heures. La ligne Paris - Bourges - Montluçon reste cependant la plus fréquentée. Il n'existe plus aucune liaison ferroviaire directe avec Lyon, la nouvelle capitale régionale. Dans un article daté de mai 2018, le périodique Le Monde diplomatique voit dans les suppressions de lignes et la dégradation du service au départ de Montluçon le symptôme de l'abandon des villes moyennes en France.

Voilà pourquoi le projet Railcoop de rallier Lyon à Bordeaux en train était de si grande importance mais visiblement ni l'état ni la SNCF ne s'y ont intéressé pour ne pas dire mis des bâtons dans les boggies. Un presque vrai scandale.

Jour 7 : Montluçon > Huriel > St Sauvier > St Marien > St Priest > Ste Sévère > La Châtre et Neuvy St Sépulchre – 85km/810m+

Frisquet ce matin. Petit dèj dans une pâtisserie pour un thé et une brioche aux pralins mais la patronne fait preuve d’une désagréabilité bizarre quand je lui demande mon chemin et son mari lui fait le reproche d’être bien agressive.

« Oh la c’est compliqué !! ».

Ce qui va s‘avérer totalement faux car une cliente me l’indique et c’est tellement facile que ça ressemble vraiment à de la mauvaise volonté de la part de cette femme.

Je traverse le Cher et un peu de route mais pas trop fréquentée, on est dimanche. Je retrouve mes petites routes chéries et la mousse qui va avec. Passage par le sommet de la région centre, 504m, ça ne rigole pas, traversées de villages où les poteaux Michelin annonçant des enfants doivent bien dater des années 50. Je n’en ai vu aucun ailleurs en France. Un paysage de bocages, de haies, de bosquets et de bois est encore là comme si cette partie du pays avait été préservé d’un modernisme destructeur. Source de l’Indre à St Priest et des autres rivières nombreuses aux noms étranges comme la Taissonne où L’Igneraie...C’est jour de vote et les villages sont animés. Source de l’Indre à St Priest...Tous ces saints donnent le tournis...et voici l’Indre à Ste Sévère...je ne traîne pas et le long de cette rivière jusqu’à La Châtre...jolie mais très calme aussi ce dimanche. Il est encore tôt et je continue vers Neuvy et son petit hôtel à 38€. A Sarzay, magnifique château donjon.

Neuvy St Sépulchre…..encore un village au drôle de nom mais avec une basilique de dingue. Pour le dîner, rien à voir avec la veille, un snack près de l’étang, une salade de tomates/thon et une part de frites. Faut savoir s’adapter….Une très belle journée.

D'or à la croix de sable cantonnée au 1er d'une croix potencée, au 2e d'une coquille, aux 3e et 4e d'une goutte, le tout de gueules.

Jour 8 : Neuvy > Argenton sur Creuse > VV Le Blanc > St Savin > Chauvigny – 108km/600m+

Grand beau au réveil...ça fait du bien. Boulang’ plus café du coin pour le pti dèj et vamos ! Petites routes jusqu’à Argenton sur Creuse et très belle surprise. Je reste un bon moment dans cette charmante petite ville. Puis je cherche un peu désespérément le départ de la VV mais y’a pas beaucoup de panneaux. Doivent pas aimer les cyclistes dans le coin. Enfin la voilà, planquée dans le joli village de St Marcel (encore un!!) perché tout en haut. Ben voyons !!

Il ne me reste plus qu’à la suivre jusqu’à Le Blanc (68km). Fastoche ! Trop tôt pour le camping, il est 14h00. Le pire moment c’est avant Ingrandes où la VV se termine brusquement, visiblement un proprio s’en est accaparé une partie et la piste passe par un chemin agricole et je me retrouve devant un petit lac impossible à franchir. Devant moi, un autre cycliste fait également demi-tour mais je dois bien continuer. Je le contourne par un champ boueux et pour sortir de cette impasse il ne me reste plus qu’à franchir une clôture de barbelés. Mais comment faire et c’est là que Leatherman sert à quelque chose grâce à sa pince coupante efficace….clac, clac, clac, clac, les quatre fils de fer sont sectionnés et je peux continuer mon chemin. Non mais sans blague !!!

Un peu de route pour St Savin où le camping a été ravagé par des inondations et je dois continuer par une voie verte vraiment verte jusqu’à Chauvigny mais elle se transforme en Piste Verte et envahie d’herbes hautes et de ronces et je ressors de là tout griffé. Le Camping de Chauvigny est très chouette (des cyclos) et la ville aussi. Super après cette longue journée. On est dans la Vienne.

Chauvigny; la ville aux quatre châteaux forts et donjons et aux trésors architecturaux incroyables. Une véritable découverte. Il faut se perdre en France pour en découvrir ses trésors. Et encore j’ai oublié d’aller visiter une petite chapelle antérieure à l’an mil dont les fresques sont considérées comme les plus anciennes de l’Europe occidentale. C’est ballot ! Mais je vous mets quelques photos glanées sur l’inter-nette.

Jour 9 : Chauvigny > Poitiers > Parthenay > Le Tallud – 92km/570m+

Il ne devait pas pleuvoir et il a plu...tellement que tout est mouillé, c’est souvent comme ça quand il peut alors faut tout faire sécher. Les autres cyclos font de même dont le breton avec qui j’ai un peu causé hier soir et ce matin. Grand tour de 2000km...retraité. Un autre jeune n’a pas desserré les lèvres, le casque sur les oreilles. Un couple d’allemands aussi vu au resto hier. Tout le monde au même endroit, peut-être le seul ouvert ???

encore une grosse journée de prévue, je ne vais pas faire l’étape en deux jours et je suis attendu chez mes amis de Parthenay de la BNM79 (Bassines Non Merci Deux sèvres). Petite route le long de la Vienne puis la campagne. Poitiers est en travaux pour de belles futures voies vertes. Bravo Éléonore ( la maire). Pause picnic à coté de la splendide église Notre Dame la Grande (XI) et sa façade somptueuse. De toute façon c’est toute la ville qui est magnifique comme son histoire, Aliénor d’Aquitaine, Reine de France et d’Angleterre, Richard Cœur de Lyon, son fils, capitale de la France durant la guerre de 100 ans, Du Guesclin et j’en passe….

Il ne me reste plus qu’à rallier Parthenay et le voyage sera terminé...Encore une très belle journée, des comme ça qu’il en faut tout le temps.

Épilogue

J’ai traversé une France rurale et éloignée de tout grand centre urbain, la plus grande ville étant Poitiers et ses 90,000 habitants. Sinon ça tournait autour des 30,000 pour la plupart des villes traversées. Mais c’était plutôt des petits villages pour ne pas dire des hameaux que j’ai croisé sur mon chemin et j’ai eu le sentiment que nos gouvernants n’ont aucune idée de comment ces gens vivent et où ils vivent enfermés dans leurs certitudes d’énarques et de sachant. L’agriculteur, l’éleveur, le maraîcher, le chef de cette petite entreprise de plomberie ou de service de Montbrisonpar exemple qui travaillent sur place, vivent sur place, se marient, font des enfants qui continueront de peupler ces bourgades et ces paysages. Car, il y a des gens PARTOUT. Si j’ai traversé Une Diagonale du Vide, c’est peut-être par la faible densité de population que l’on peut croiser mais il y a quand même des gens qui habitent sur cet axe même s’ils ne sont pas nombreux et peut-être aussi parce qu’ils ne veulent pas vivre dans des grandes agglomérations destructrices de bien-être et de rapports humains et ces gens là peuvent dire :

« Comment pouvez vous nous gouverner si vous ne nous connaissez pas ?»

Cet espace traversé est d’une richesse incroyable, humaine, architecturale, paysagère et c’est quand ils ont l’impression qu’on les ignore et qu’on les abandonne par des services publics absents ou trop éloignés, des écoles, des hôpitaux comme des lignes de chemin de fer fermés qu’ils peuvent se mettre à penser que ceux qui n’ont jamais pris le pouvoir peuvent les sortir de ce marasme.