Voyage à vélo mars 2024 – Almeria > > > Valencia
C’est toujours incroyable de partir, de quitter le confort de sa maison où tout est ordonné, les horaires réglés, la voisin salués et puis hop, on part, on laisse tout pour une nouvelle feuille de route où les aventures, les incertitudes, les rencontres vont rythmer le nouveau chemin.
La gare de Beaucaire est le point de départ du nouveau voyage comme d’habitude et à 500m de chez moi.
La trajet est familier pour l’avoir fait de si nombreuses fois. La tempête sévit encore une fois sur les étangs entre Narbonne et Perpignan. Pas bon s’y promener aujourd’hui.
Port-Bou, c’est déjà l’Espagne et un second train pour Barcelone. Un cycliste entre dans le train et je l’invite à s’asseoir à coté de moi. Adam, en route pour le Maroc, une bicyclette un peu déglinguée récupérée à la va vite et pas du tout adaptée aux cotes. Mère marocaine et une petite maison à coté de Ceuta. Étonnante rencontre car je pense justement faire un tour dans ce pays.
BCA, je trouve facilement l’hôtel avec un Mosso d’Escuadra (police locale). Quartier gothique, petites rues, restos à gogo, du monde partout, les ramblas débordent. 40 balles pour dormir dans un dortoir, les prix flambent à cause d’un congrès quelconque dans la ville. Je ne savais pas que cela affectait les prix des Hostal où que les congressistes y venaient dormir. Capitalisme catalan débridé. Un e part de pizza, un gâteau marocain délicieux. A mon retour dans la chambre, il y a une grosse valise cadenassée au montant du lit. Dodo...tu parles, à minuit le mec me réveille en allumant la lumière, je pousse un gros : « Putain !!!! ». Difficile de se rendormir. Un autre débarque vers 1h00 du mat. Il n’allume pas la lumière mais fait un boucan d’enfer ? Quelle nuit !!!!
PASSAGE AU DESSUS DU FLEUVE EBRE
6h30, réveil et départ pour la gare de Sants et mon train Torre Oro pour Valencia. La ville se réveille doucement et le trafic est inexistant. A la gare , ÉNORME surprise, on m’oblige à démonter le vélo alors que ce n’était pas clairement stipulé pour ce train lors de ma réservation. Heureusement, j’ai pris avec moi un sac prévu à cet effet et il me reste assez de temps pour le faire mais quand même quel stress !!!! je pose vélo dans un endroit où il pourrait voyager sans être démonté. SNCF/RENFE même connerie en ce qui concerne les vélos dans le train. Complètement ringards !
Voyage tranquille jusqu’à Valencia, 2h45.
Antonio m’accueille (avec des gants), remonter le vélo…passage à la librairie Patagonia pour récupérer les cartes réservées et il m’emmène au magasin de vélo le plus vieux de la ville, 1922 puis, il m’aide à sortir de la ville pour rejoindre la maison de mes amis. Vraiment pas évident car presque aucun panneau pour se repérer et ce n’est pas avec la nouvelle maire PP de la ville que ça va s’arranger. Le vélo et elle, ça fait 20.000 lieux de différence. Elle a déjà supprimé des pistes cyclables en ville. La connerie n’a pas de limite. Il me suffit de longer l’autoroute pour ne pas me perdre. Pas le plus fun comme trajet mais pas d’autres pistes avec parfois quelques passages de voies vertes délavées..
Petit séjour chez mes amis et je repars.
Deuxième partie du voyage vers Cadiz… Tren Oro...re démonter le vélo...un seul chariot dans toute la gare, deux dames essayent de me le chipper : »Touche pas au chariot s….. ! », le revizor (contrôleur) joue son chieur et trouve que le sac est un peu gros « mais heureusement que je suis flexible » me dit-il...(tu parles, je suis sur qu’il ne touche pas ses pieds avec ses mains avec son gros ventre), « car je pourrais vous interdire de monter ».
Je le crois pas, encore un qui profite de sa position de chef pour faire chier le monde. Cela fait au moins quatre fois que je prends des trains avec ce sac et il n’y a eu aucun problème. SNCF/RENFE, même combat pour la médiocrité !!!!
Bon c’est parti avec 30mn de retard mais sur un voyage de 10 heures, ce n’est pas grave. 1000Km dans un paysage magnifique et une Espagne surprenante où, dès que nous sommes rentrés en Castille et Mancha, une grande impression de désertitude est apparue. Aucune ville, aucun village et des vignes à perte de vue puis, aux alentours de Jaen, le train emprunte un long tronçon dans un canyon où la vitesse ne dépasse pas 50km/h. Et c’est l’Andalousie et ses milliers d’hectares d’oliviers où quelques champs égayent cette monotonie de culture intensive. La nuit tombe après 7 heures de voyage. Il en reste encore trois.
Le train se vide presque entièrement à Séville, le revizor (un autre) me laisse remonter le vélo dans le train et nous ne serons que quatre à descendre à Cadix et à l’heure… Chapeau !!!! 5mn de trajet et j’arrive chez ma logeuse de ce soir… Tout baigne et bonsoir Cadiz
CADIZ
Je retrouve avec plaisir cette ville magnifique pour la troisième fois. L’appartement donne sur une charmante petite place où les oliviers en fleurs dégagent leur odeur incroyable. Parfois même entêtante. Grand bleu, je retrouve vite mes marques et même si le centre ville ancien n’est pas très grand, un plan est nécessaire pour se retrouver dans le dédale de ses rues. Courses, office du tourisme, cartes postale et la Poste et là, qu’est ce que je n’apprends pas ? Qu’il n’ y a que des timbre à l’effigie de ce connard de roi ? A la poste centrale ??? Dis moi pas que ce n’est pas vrai !!!
je refuse tout net et je m’arrange à faire un tarif en assemblant des timbres différents. Quel travail !
Après quelques jours passés dans cette ville au charme indéniable, les musées visités, les courses faites à la petite boutique bio de Javier, je me prépare à repartir mais ça se complique...Il pleut des cordes.
Après quelques jours passés dans cette ville au charme indéniable, les musées visités, les courses faites à la petite boutique bio de Javier, je me prépare à repartir mais ça se complique...Il pleut des cordes.
J’opte pour le tram qui me conduit à Chiclana de la Frontera, c’est toujours ça de gagné. Jusqu’à Conil, douches sur douches et parfois arrêt sous un auvent pour éviter le pire et puis ça se calme enfin et je peux passer le Cap Trafalgar en toute tranquillité. Ceux qui croient que c’est le Nelson qui a mis la pâtée à la flotte française devraient vraiment se méfier des fakes niouzes .. l’endroit est superbe, des plages immenses où la houle de l’atlantique vient s’écraser en vagues et écume blanche . Route tranquille jusqu’à Barbate, l’étape du soir. Hôtel un peu miteux mais ce n’est que pour une nuit...Fait divers de cette ville, deux policiers se sont fait tuer, percutés par un zodiac surpuissant rempli de drogue…Ça a fait la une des journaux télévisés durant un bon moment mais calme le soir où j’y étais.
BARBARE > > ALGESIRAS
Il a tellement plus que le plafond est tout mouillé, et la météo du jour c’est 150 % de pluie forte. Je décide pour un bus jusqu’à Algésiras mais il part d’un village situé à 20km…. Popopopo, ça va pas être de la tarte d’arriver là bas mais bon, pas le choix. Habillé anti pluie de pied en cap, j’affronte les éléments. Arrêt sous un abri quand c’est trop violent, montée de la mort dans le village pour apprendre que l’arrêt est tout en bas mais il fallait que je monte pour le savoir. J’ai une heure à attendre mais je trouve refuge dans un grand café où tout le monde vient faire la pause sandouiche. Je dégouline mais je me cale dans un coin. Tarte au fromage et thé bien chaud. Je peux observer la vie de ce café très animé… Super ambiance !!!
Le voyage en bus me permet de constater que cette route n’est absolument pas faite pour les vélos, étroite et très empruntée par des camions, des bus et des voitures. Il n’y a pas d’autres options à part des pistes qui ont du être rendues impraticables par la pluie. Vive le bus sous la flotte !!! Algésiras…il pleut toujours autant et je me réfugie bien vite à l’hôtel.
Dîner dans un excellente tapéria et dodo
ALGESIRAS > > ALMERIA EN TRAIN
Réveil 5 heures… faire les bagages...le type de l’accueil m’offre un jus d’orange et me remplit ma thermos, ça suffira. 20mn pour aller à la gare. Premier train pour Antequera, il pleut et on ne voit rien du paysage. Dommage ça doit être beau dans les montagnes jusqu’à Ronda. Je démonte vélo dans le train et à la gare, un type m’aide à transporter mes bagages et la revizora m’accueille avec un grand sourire, me dit de mettre le vélo dans la cafétéria et m’offre une place en 1ère juste à coté… Je lui aurais fait plein de bises à cette gentille dame....Le train AVANT file à toute vitesse jusqu’à Grenade...c’est toujours bouché mais il ne pleut plus et je vais enfin pouvoir profiter du sublime paysage qui se découpe au loin. A droite, la Sierra Nevada couverte de neige et le Mulhacen qui culmine à 3479m et à gauche, le désert de Tabernas où se sont tournés les meilleurs westerns spaghetti, sans omettre Guadix et ses maisons troglodytes, de quoi ravir les yeux à défaut de rouler.
Je mets du temps à trouver l’auberge et quand la fille me propose un dortoir occupé par un punk qui prend la chambre pour une poubelle et un autre qui m’offre d‘entrée une bière, je dis que ça ne va pas aller et elle me trouve une autre chambre bien plus calme. Ouf. Petit tour dans la ville, tout est fermé c’est dimanche et même les musées, courses et dîner à l’auberge. Ce soir on ne fera pas de folies.
et à gauche, le désert de Tabernas où se sont tournés les meilleurs westerns spaghetti, sans omettre Guadix et ses maisons troglodytes, de quoi ravir les yeux à défaut de rouler. Arrivée un peu avant Alméria, je termine à vélo contre un vent terrible qui m’arrête net parfois. Beau temps...Ouf !!!
Je mets du temps à trouver l’auberge et quand la fille me propose un dortoir occupé par un punk qui prend la chambre pour une poubelle et un autre qui m’offre d‘entrée une bière, je dis que ça ne va pas aller et elle me trouve une autre chambre bien plus calme. Ouf. Petit tour dans la ville à la découverte des quelques bâtiments qui ont résisté à la destruction mais tout est fermé, c’est dimanche et même les musées, c’est vraiment con car j’ai du temps. Courses et dîner à l’auberge. Ce soir on ne fera pas de folies.
Cette fois ci, le voyage peut vraiment commencer, le temps est au beau fixe et le vent s’est calmé. Piste cyclable EV8 pour sortir de la ville puis des route tranquilles pour atteindre le Cabo de Gata, belle pointe rocheuse qui s’enfonce dans la mer et ce massif qui s’est crée il y a 7 millions d’années dans ce déplacement de l’Afrique vers l’Europe en de multiples éruptions souterraines dont on peut encore voir de nombreuses traces sous forme de lave et d’orgues. Pour nous cyclistes c’est l’occasion de monter à son col (fermé pour les autres) et de contempler le spectacle offert de l’autre coté. La cote est raide, plus de 17% et je dois pousser un moment. Mer d’écume et bleu profond, magique !!!!
C’est une piste pour commencer la descente plutôt gravel mais on y va doucement. Elle se change en belle piste damée dans le bas et c’est un régal de rouler dans ce paysage. Je fais le détour vers une belle plage et ses cailloux insolites… Mais qu’est-ce que je vois dans mon rétro ??? Une bicyclette ??? Je vois une jeune fille arriver avec un barda incroyable. Anglaise et son Genesis, bien sur….on cause un bon moment et on continue ensemble un bout de chemin mais je la laisse filer car j’aimerais bien aller sur la plage des Genovese où ces gens ont débarqué dans les années 1450 pour filer un coup de main au roi espagnol contre les envahisseurs mais elle est vraiment loin et j’abandonne l’idée. J’ai son contact et nous échangerons des conseils de nos choix de routes. Elle suit l’EV8 jusqu’à Marseille et devrait donc passer par Beaucaire. Je l’ai invitée.
Je continue ma route vers Rodalquivir et j’ai la joie de découvrir un très beau petit village blanc aus maisons basses. Mon hôtel se trouve un peu plus loin et je m’aperçois que c’est un 4****, mazette, quel changement par rapport à hier mais pour 48€ c’est génial. De toute façon c’est le seul dans le coin. Je repars faire un tour dans le village et je déniche une petite boutique de bons produits dont des fruits bios...parfait pour demain. Dîner à l’hôtel et dodo.
On peut y aller, le petit ravitaillement fait. Le paysage est toujours aussi sévère. J’ai le temps et je fais des détours pour visiter les petits villages (Las Negras), puis à Fernan Perez, je bifurque sur une petite route mais je ne suis pas le seul à avoir cette idée car je me retrouve avec des hordes de cyclistes venus du monde entier pour rouler. Arrêt en haut de la Playa des los Muertos qui porte ce nom car les marins des bateaux qui faisaient naufrage au Cabo de Gata se retrouvaient sur cette plage poussé par les courants. Sur le parking, je fais la conversation avec un couple allemand qui roule en 100GS...480.000km et plusieurs moteurs déjà...elle a de la bouteille la brêle…
Pas grand-chose à dire sur Carboneras, un gros port mais plus loin en revanche il y a l’hôtel de l’Algarrobico, un de ces monstres construits sur la cote et ……...pas fini…….genre construit sans réel permis et arrêté alors qu‘il était presque terminé. Ça donne un pavé en train doucement de se décomposer et où la nature reprend peu à peu ses droits en envahissant terrasses et balcons. Les grues sont encore là à attendre quoi, on se demande. Puis c’est une méchante cote digne de la montagne vers un col qui ne porte même pas de non. Avec tout le mal qu’on se donne ! Repos à El Sopalmo avant la descente vers Mojacar.
Dès que je rejoins la cote je me retrouve dans une urbanisation terrible mais même si les immeubles et maisons restent basses c’est assez laid.
J’ai décidé de faire une halte ici en souvenir de vacances passées en famille dans les années 70. Les routes ressemblaient à des pistes et les rivières se passaient à gué...sèche heureusement. Il faisait une chaleur torride et je me souviens bien qu’il fallait se planquer aux heures les plus chaudes mais je ne reconnais pas du tout le village qui a grossit et c’est construit tout autour de la colline. Pour une nuit et jamais plus.
MOJACAR > > PUNTAS DE CALNEGRE
Un peu de plat, ça fait pas de mal. Après le rio Manzora, super seco, le village de Villaricos rappelle son passé phénicien. Une tour de guet a été aménagée en lieu d’information pour conter cette histoire et celle des pirates qui écumaient les mers à l’époque. La dame du comptoir me crie dans les oreilles et quand je lui dis que ce n’est pas la peine de crier car je suis à 1 mètre d’elle, elle me répond :
« Je ne crie pas, je parle FORT» tout ça en criant bien sur… qu’est ce que ça doit être quand elle crie !!!
La route est magnifique qui longe la cote dans une succession de criques. Je m’arrête à l’une d’elles et je tombe sur un français qui voyage dans un adorable camping car aménagé sur la base d’un C15. Il me fait visiter son domaine . Nous restons un bon moment à bavarder sur la plage. La route continue jusqu’au port d’Aguilas puis rentre dans les terres et mène à un petit col à 380m et c’est comme toujours la redescente vers Calnegre, mon étape de ce soir.
La route est magnifique qui longe la cote dans une succession de criques. Je m’arrête à l’une d’elles et je tombe sur un français qui voyage dans un adorable camping car aménagé sur la base d’un C15. Il me fait visiter son domaine . Nous restons un bon moment à bavarder sur la plage. La route continue jusqu’au port d’Aguilas puis rentre dans les terres et mène à un petit col à 380m et c’est comme toujours la redescente vers Calnegre, mon étape de ce soir.
Calnegre a été un moment particulier dans ce voyage par la sensation d’être vraiment très loin : un tout petit village d’un cinquantaine de maisons au bord de la plage, une nuit dans un auberge accueilli par un bosniaque très bavard et la tête en l’air (il oublie de me rendre ma carte d’identité mais je n’en suis aperçu que le lendemain), un petit resto tenu par des femmes où j’ai mangé de délicieux plats : pomme de terre rissolée, paella aux légumes et dessert du tonnerre, les pieds presque dans l’eau. Une soirée idyllique !!!!
CALNEGRE > > CARTAGENA > > ALICANTE
l’EV8 semble passer par la cote mais je n’ai pas confiance dans les indications reçues. Ça m’a l’air plutôt prévu pour les VTT que pour mon type de vélo. Je prends l’option route et pour la première fois je voyage dans des rues de plastique, ça fait bizarre mais c’est parfait car je passe par la boulangerie de Cañada de Gallegos que m’ont signifié les femmes du resto. Que du bonheur : un pain cuit au feu de bois et des gâteaux aux amandes et anis à tomber par terre. Cela fera mon quotidien pour plusieurs jours. La boulangère m’a dit : » Muy rico, se queda por lo menos quatro dias !!! ». Un manchego au petit super local et c’est parti. Un premier petit col pour Puerto de Mazzaron, un deuxième pour Carthagène (enfin mentioné !!!!) mais je ne sais pas pourquoi l’EV8 nous fait passer par des routes aussi moches et inintéressantes. Il y a pourtant du choix. L’avantage c’est qu’on a pas besoin de trop chercher, suffit de suivre les panneaux, toujours sur la ligne blanche.
J'ai eu confirmation de mon pressentiment par un message d'Hannah (l'anglaise en Genesis) qui est passée par la cote et qui m'a dit que c'était vraiment mieux en VTT... elle en a bavé un peu.....
Cartagena, j’ai le temps avant le train pour Alicante. La ville est charmante et possède de bons trésors architecturaux comme cet ancien théâtre romain que je vois depuis le belvédère du jardin en haut de la ville, un arsenal d’époque, c’est une base navale importante, et un port de plaisance avec des très belles unités comme dirait mon ami Bruno et un très beau petit bâtiment au style moderniste toujours aussi charmant.
Tout ça pour laisser de coté encore une fois une cote hyper urbanisée qui ne présente aucun intérêt. J’aurais pu faire une grand détour par l’intérieur via Murcia et Elche mais bon le train c’est bien aussi de temps en temps. Me voila donc à Alicante mais il fait déjà nuit. Je trouve l’hôtel pas loin de la gare et le monsieur de l’accueil et vraiment très accueillant. Dîner dans la chambre et petit tour en ville…on verra mieux demain.
ALICANTE > > BENIDORM > > EL ALBIR
Après une nuit pas terrible, rue bruyante et un petit dèj naze, la nana conne du bar ne veut même pas me remplir mon thermos et on n’a droit qu’à une seule tartine, je m’en vais explorer la ville. Tout d’abord, le mercado central et sa belle façade moderniste. Je dégotte une petite échoppe bio où je fais quelques courses en fruits et légumes pour la suite du voyage. Petit immeuble passé à coté des destructions où a séjourné Joaquin Sorolla (grand peintre Valencien), belle promenade en bord de mer avec son pavage qui ressemble à celui de Rio de Janeiro. Belle ambiance et on peut repartir…
Mais la route longe l’autoroute et à chaque fois que je veux la quitter et rejoindre la bord de mer, ça se termine en cul-de-sac et je ois faire demi-tour. Heureusement, un garage Citroën rempli à raz bord de Méhari et de deuches me remplit aussi de joie. Je m’arrête un long moment à contempler toutes ces merveilles...
Je quitte enfin la grande route pour longer la plage et je m’arrête pour le picnic à la plage du Paradis...Ça s’appelle même « La Vila Paradis » qui peut se rapprocher du film de Guédiguian mais pas tout à fait la même ambiance ? Plutôt code d’accès pour riches étrangers. Un couple de Hollandais en sortent, lui tatoué et s’entraînant à la pétanque tout seul et elle s’allongeant sur la plage pour bronzer avec une horrible musique techno. Il fait un sacré cagnard et je recherche plutôt l’ombre. Chacun son truc.
Je continue ma route et j’arrive dans un lieu appelé Benidorm et je crois rêver...gratte-ciels qui atteignent les 200m de haut, hordes d’anglais en terrasses déjà ivres à 4 heures de l’après midi, foule compacte et nous ne sommes qu’en mars….du délire !!!! Il paraît qu’en été la ville accueille plus de 500.000 personnes chaque jour…...la vielle ville se blottit près d’un petit rocher, le reste n’est qu’un amoncellement d’horreurs. Vite, je fuis…
Pour l’anecdote, la fameuse tour de 200m, In Tempo, a du subir des changements. Au départ elle a été conçue pour ressembler aux tours jumelles de Manhattan mais le vent a obligé l’architecte à les rassembler par ce chapeau ridicule. Mais l’appartement du dernier étage (52) vient de se vendre 1,5 million d’euros. Il y a 100 gratte-ciels de plus de 100m dans la ville dont un dans un style "brutaliste", le Neguri Gane (142m).
EL ALBIR > > ATZUBIA PAR LE COLL DE RATES
Super petit dèj sous forme de buffet, ça range des radins d’Alicante. J’en profite pour informer un couple d’anglais de l’existence des galettes de Iñes Rosales que c’est une tuerie tellement que c’est bon...j’en prends une pour la route… et c’est parti mais vers l’intérieur pour quitter ce bord de mer vraiment trop amoché. Et le bonheur revient vite dès La Nucia et Polop où je crois me retrouver devant un petit village provençal et jusqu’au col par une série de montées et des descentes au milieu de centaines de cyclistes du monde entier venus s’entraîner. J’apprends que ce col est un lieu d’entraînement hivernal de toutes les équipes internationales et certains me félicitent en me lançant des « Animo ! » très sympathique. Tu parles avec tout le barda que je trimballe à coté de leurs bêtes de course qui font 6kg….
Mais j’arrive au col comme tout le monde et ça parle toutes les langues. Une magnifique Isetta prend la pause et je pense qu’avec son petit moteur mono de 250cc et ses 11cv, elle n’a pas du aller bien vite non plus dans la cote. Vue grandiose sur une Espagne verdoyante et sans aucun plastique. Après une petite pause c’est l’heure de la descente mais je vais prendre mon temps en y allant le moins vite possible. Certains entament la montée du col mais sous cette chaleur dans la vallée, je suis bien content de pouvoir me reposer dans la belle maison d’hôtes d’Atzubia….quelle belle journée…..
Manuel me donne plein d’indications au cas où j’aimerais revenir chez eux et c’est bien ce que je ferai un jour car je pense avoir raté plein de beaux endroits à visiter et c’est bien le paradis du vélo ici. J’entame la journée par une belle cote vers Forna. J’aurais pu choisir une autre route vers Villalonga mais une cote à 23 % a eu raison de mes envies d’en découdre. Je ne tente même pas !
ATZUBIA > > COLLERA
Forna, Olivia, la cote de nouveau. Je tente désespérément de trouver le Parque Natural de Margal mais après avoir tourné dans tous les sens pour en trouver l’entrée, je fais demi-tour. Pas forts les espagnols pour les indications parfois. Et c’est le retour à une urbanisation débridée mais ce n’est rien à coté de ce qui m’attend à Cullera car c’est l’étape du soir et c’est vraiment très moche. Des barres d’immeubles d’une grande laideur et un hôtel vraiment déglingué et en plus c’est le début des « Fallas », la grande fête populaire de la communauté Valencienne dont la spécialité est le nombre impressionnant de pétard qui vont exploser durant ces quatre jours et quand je dis pétards, je ne parle pas des trucs pour enfants mais de TRÈS GROS PÉTARDS QUI FONT UN BOUCAN TERRIBLE !!!! C’est peut-être aussi pour ça que les espagnol.e.s sont sourd.e.s et qu’ils.elles parlent SI FORT !!!!! Cullera doit aussi être la ville où il y a le plus de pizzas au m². J’en ai compté trente tout autour de mon hôtel. Alors j’ai choisi empanadas argentines et crêpe bretonne pour le dessert, totalement local. N’importe quoi !!!! Les pétards se calment vers 23h00.
CULLERA > > VALENCIA > > CASINOS
Le dernier jour… au matin, la ville se réveille au son de la fanfare et des coups de pétards...c’est la « Despertada » ! Tout le monde debout même ceux qui veulent dormir. Boucan d’enfer!!!! Mais ça me fait plutôt rire dans le coté iconoclaste de la chose...et puis j’étais déjà réveillé. La ville est dans la brume, certainement du à tous les pétards de la veille et de la nuit. On se casse mais ça caille un peu et la polaire s’impose. La route passe tranquillement par le Parc de l’Albufera, poumon vert de la ville de Valencia et grande réserve agricole, surtout des légumes. J'ai adoré la vieille station service vintage. Tiens, un panneau EV8, m'enfin, qu'est-ce qu'il fait là? Ça fait bien trois jours qu'il n'y a plus rien sur les routes.... Puis c’est une belle voie verte qui pénètre dans la ville jusqu’à son centre, impossible de se perdre, trop bien et me voila au Parc des Sciences et des Arts. Absolument géniale comme arrivée !!!!
Petit picnic dans le parc et je me dirige vers la station de métro où les vélos sont enfin admis mais que d’chi, durant les Fallas, les vélos sont interdits dans le métro et dans les trains. Impossible de négocier. Me v’la bon pour terminer mon voyage avec vélo jusqu’au bout. Bon ça va, seulement 90km et aucun dénivelé. Ça va le faire…et ça le fait facile et j’arrive chez mes amis et voilà, le voyage est terminé...A bientôt.
LES STATS
distance parcourue à vélo : 735km et 7700m de déniv+
distance parcourue en train : + de 3000 km
budget total : 1253€ soit pour 32 jours de voyage 39.15€ par jour
LES DÉCEPTIONS DU VOYAGE
La saleté permanente des abords de route, à vélo on s'en rend très bien compte. L'Espagne est encore à ce niveau un pays sous développé. Vraiment affligeant. La non réponse à deux demandes d'hébergement Warmshower. Je ne pense pas avoir exagéré durant le voyage mais aucune réponse. En même temps, il n'y a pas beaucoup de possibilité sur le trajet.