CRAC et MIAM à SETE
Il y a des jours où, tout à coup, un peu de lumière vient éclairer les ciels sombres qui nous recouvrent. Des jours où des envies de s’évader, de rencontrer des paysages et des personnes qui nous veulent du bien se mettent à vibrer et nous faire sortir de la torpeur qui nous envahit. Des jours où l’art reprend ses droits, sa force et son audace de perturber un ordre mondial destiné à nous faire courber la tête et marcher droit sur des chemins déjà tracés et sensés nous emmener où il faut.
A chaque fois que cette envie me prend, je sais où il faut que je me rende : a Sète. Cette ville portuaire parcourue de canaux et de rues qui montent. Une ville où les ponts enjambent l’eau et les bateaux amarrés. Il y en a des petits et pas beaux et des grands somptueux avec des mâts qui semblent vouloir atteindre le ciel. Aujourd’hui il est gris et un vent de sud fait se soulever la mer. Pas besoin d’aller courir jusqu’en Bretagne pour sentir les embruns vous fouetter le visage.
Ça claque sec sur les rochers rouges !
Je reste un long moment devant le spectacle avec mon pain mon fromage et mon pain aux raisins.
Des gens viennent faire des photos, la méditerranée ne propose pas souvent cette image.
Mais pas ici juste pour voir la mer s’exprimer mais aussi les artistes exposés. CRAC et MIAM, des acronymes qui sentent bon le dépaysement.
Au CRAC (boum uh!!!) : Alexandra Bircken – A-Z & Bianca Bondi - Objects as actants. Je suis surtout venu pour la première qui propose sur son carton d’invitation une Aprilia RSV4 coupée en deux. Ça m’a tout de suite interpellé ; œuvre ou sacri-lège, il me fallait vérifier moi même.
Allonzidonk.
La grande pièce s’ouvre sur la sculpture ouverte en deux de la RSV. L’artiste s’exprime ainsi en disant avoir toujours eu en vie de « voir à l’intérieur des objets depuis son enfance ». On y verra un petit cheval à bascule ouvert par le milieu. Mais le thème général est « la prothèse » et ce qui peut nous protéger. La peau d’un animal vient recouvrir celle de l’homme et lui permet d’affronter la vitesse. Elle la protège aussi en cas de chute (deux combinaisons de moto). Elle leur redonne vie en les habillant de cheveux. La moto permet de se dépasser et les skis de dévaler des pentes. Des prothèses pour accélérer. Sans elles, ce n’est pas possible.
Mais il n’y a pas que de la mécanique mais également des sculptures faites d’objets de récupération ou provenant de matériaux simples. La dernière salle propose des installations plus grandes comme cette bande de pneu de camion où est insérée une porte de four donnant naissance à un bracelet monumental. Des fusils mitrailleurs également coupés dans leur longueur montrant la simplicité des ces armes meurtrières. Elle se servent plus à rien maintenant.
Il y a beaucoup de créations originales et pleine de force à découvrir dans cette magnifique expo….jusqu’au 22 mai…….ne traînez pas.
Le MIAM
J’enfourche le vélo pour traverser de nouveau la ville. Ce musée propose des œuvres d’artistes très souvent décalés ou hors-norme. Cette fois ci : Fictions Modestes & Réalités Augmentées où l’Aventure Utopique d’une humanité sans marges. Elle relate l’histoire d’une aventure artistique et humaine, originale et décalée d’un centre de production et de diffusion né il y a 30 ans aux confins de l’Ardenne Belge. Un monde lié à la création libre, quelle soit faite par des handicapés ou des artistes invité.e.s en résidence. Un grand moment de folie et d’étonnement permanent.
Barbara MASSART se promène en forêt et joue la Sainte, Capitaine Lonchamps met de la neige partout, Jean Leclerc revisite Tintin et ses acolytes, Marcel Schmitz nous propose un voyage en 3D dans la ville de FranDisco………….Quant à l'armée secrète de Moolinex à Vielsalm, on voudrait bien qu'elles n'existent que sous cette forme. Que du bonheur et des sourires sur tout les visages des visiteurs.
Comme on dit : Vaut le détour