Voyage à vélo à travers la France pas connue ou si peu - 7ème partie - Pouilly /Dijon / Beaune / Chalon
Jour 31 : Pouilly > Dijon – 62km (517)
Petit dèj pantagruélique pour me venger du repas médiocre de la veille. Pouilly en Auxois et au niveau du partage des eaux entre la Saône et la Seine et le canal s’enfonce sous la terre dans un tunnel de 3,3km, Impressionnant.
A partir de Pouilly, je laisse l’Armançon pour longer la Vandenesse jusqu’à Pont d’Ouche où c’est l’Ouche qui prend la relève jusqu’à Dijon, sa fameuse moutarde et ses pains d’épices. Mais tout est clair. Encore une très belle vallée et je rate des trucs à voir c’est sur.
J’arrive à Dijon sous la pluie alors je me réfugie au Musée des Beaux Arts (gratuit pour tout le monde et tout le temps). Les sacoches rangées dans le vestiaire et le vélo cadenassé, je visite et y’a de belles choses même si trop de peintures du 18° à mon goût.
Les tombeaux de Philippe le Hardi et de sa gonzesse Marguerite de Bavière et celui de Jean Sans Peur entourés de tableaux de Yan Pei Ming et de la peinture, Odilon Redon ‘Vision dans les nuages’, un beau Vieira da Silva, un cycliste vu par Gleize, un Manet, un sculpteur du nom de Pompon et un black portant un Ghetto Blaster sur l’épaule...joueurs de Rugby dans un champ de moutarde, régates à Cowes, masque.......
Bon c’est pas le tout, faut que je trouve un dodo pour cette nuit. La ville offre le wifi et je me cale à coté de l’office du Tourisme pour en profiter. Quelques messages envoyés à des WS locaux et tout de suite, Victor me répond que c’est d’accord et au centre ville. Cool. Bel escalier en bois qui mène chez lui et splendide tableau représentant une scène d'un film célèbre....je vous laisse deviner.
Jour 32 : Dijon > Beaune – 62km (579)
La route des Grands Crus de Bourgogne va m’emmener à travers l’histoire du vin et de ses noms qui font tourner la tête… dans le bon sens évidemment. La route serpente dans les vignes protégées par des murets en pierres et des portes. Ça monte, ça descend et y’a du monde au boulot qui pataugent dans les rangées maxi boueuses. Les bottes sont lourdes à porter. On taille. Gevrey-Chambertin, Morey St Denis où je m’arrête chez un ancien pote de l’école hôtelière de Nice (1973, ça nous rajeunit pas). Pour l’histoire, Laurent à débusqué un fraudeur des vins de Bourgogne et l’a fait mettre en prison pour 12ans..on ne rigole pas avec le pinard haut de gamme. En même temps, ça sert à rien de frauder avec des vins à 10 balles……on fait pas dans le gagne petit dans le coin. Maintenant, il est à la tête d’un entreprise florissante et exporte ses vins dans le monde entier. Ça va pour lui et puis tant mieux. Il me fait déguster un petit Meursault pour commencer et un Gevrey-Chambertin pour finir. Après, il m'invite au resto et ça sera pas dégueu. Pour des retrouvailles, on fait ça bien. Merci camarade comme il aime dire.
Le chemin continue par des noms encore prestigieux dont voici la liste : Chambolle-Musigny, Clos de Vougeot, Vosne-Romanée, reprendre son souffle, ouf, ouf, ouf…….Nuits-St-Georges, Aloxe-Corton, Savigny-lès-Beaune et enfin Beaune…..où il pleut comme tous les soirs dans la région. Avec l’aide d’un couple sympa et du toujours Office du Tourisme, je trouve une piaule dans un hôtel dans la zone industrielle à 48€ la noche. Courses bio au Carrouf et dodo. La suite demain
jour 33 : Beaune > Chalon > Mâcon en train et retour à la maison
Dernier jour. La route continue à faire rêver avec les noms des villages qui s’enchaînent comme des bouchons des bouteilles avec à leurs entrées, une liste impressionnante de viticulteurs aussi nombreux que les maisons qui les composent. Voyez donc : Pommard, Meursault, Auxey-Duresses, Poligny-Montrachet, Chassagne-Montrachet, Santenay, Mercurey……………..ça va suffire…………..Je m’arrête à Santenay pour un petit café et une gougère délicieuse. Des années que je n’en avais pas mangé. A Chagny, le dernier tronçon jusqu’à Chalon par le canal est coupé pas des arbres tombés lors de la tempête. Les ouvriers me disent qu’ils n’ont fait que quelques centaines de mètres depuis ce matin. Détour par la route avant de retrouver le canal plus loin en espérant que ça passe. Ça passe et j’entraîne un autre cycliste avec moi. Arrivée à Chalon dans l’après midi avec une pause picnic. Il fait beau et chaud. Enfin ! La ville est vivante avec boutiques, conservatoire de danse. J’achète une bonne bouteille de Santenay 1er cru pour mon amie de Mâcon qui me reçoit ce soir et un truc inconnu dans les Côtes du Couchois, on verra bien ce que ça donne mais la dame de la boutique m’assure que c'est top !!!!!! Train pour Mâcon.
Arrivé chez Laurence avant elle mais la clef est bien là. Douche et repos. Retrouvailles, papotages divers, dîner et la bouteille se révèle excellente …………belle soirée et dodo. Le lendemain, train pour Lyon. Durant le voyage je converse avec une cycliste qui vient d'abandonner son voyage : impossible pour elle de rouler sur la piste le long de la Loire car continuellement barrée par des arbres tombés. Au début, me dit-elle, elle a bien tenté de passer au dessus avec vélo et bagages mais au bout d'un moment les efforts étaient trop importants pour continuer et c'est la mort dans l'âme qu'elle a décidé d'abandonner alors qu'elle avait préparé ce voyage de longue date, un peu comme moi mais j'ai visiblement réussi à passer à travers ces emmerdes. Elle me montre une photo de sa tente entourée de grêlons gros comme comme des poings. Heureusement, elle était à l'abri sous un auvent sinon, bonjour les dégâts....puis c'est Avignon et un dernier train pour Beaucaire et voilà, de retour à la maison. Six semaines, bien longtemps que cela ne m’était pas arrivé.