Voyage à vélo à travers la France pas connue ou si peu - 6ème partie - Tilly > Vaucresson > Paris > Sens
jour 23 : Tilly > Vaucresson > Paris (85km) (900km) (1420km)
Après un super week-end chez mes amis et une petite balade le dimanche pour ne pas perdre le rythme, Michel m’a donné le meilleur parcours pour arriver dans la proche banlieue parisienne.
Que des petites routes. Pause à Rennemoulin devant le Prieuré comme une porte ouverte sur le pré. Ça fait chic même si c'est marqué privé. Puis c’est la fameuse voie verte qui longe la quatre voies vers Versailles et Rocquencourt. Malgré mes remarques d’il y a deux ans, rien n’a été fait pour sécuriser ce passage. Je m’en échappe vite fait. J’ai le temps, mes amis n’arrivent pas tout de suite. Passage dans Versailles, picnic dans le bois et visite de l’endroit où j’habitais fin 70, une ancienne résidence des troupes américaines. Petits immeubles dans un parc. C’est toujours aussi bien et même mieux car les arbres et les haies ont bien poussé et ça fait plus de vert et de massifs fleuris. Dernière ligne droite jusqu’à Vaucresson et pause.
Jour 24 :
Pour arriver à Paris, mon ami Thierry m'indique le chemin idoine pour éviter le trafic dont une belle passerelle qui enjambe la colline de St Cloud, les jardins et la Seine. Quel luxe !!!! J'arrive directement à Bagatelle et le bois de Boulogne. Les nouvelles voies vélos permettent de se déplacer en toute sécurité jusqu'à la porte Maillot. Il y avait bien des dames courtes vêtues qui proposaient des services divers et quand je leur ai dit que aujourd’hui j’écrasais gratis la réponse a fusé : "Ta gueule connard". Arrivée à bon port.
Paris = pause de presque une semaine pour voir les amis et un rendez vous musical prévu de longue date et bien calé avec le voyage : la 14° Symphonie de Chostakovitch à Radio France le dimanche suivant. Je n’aurais raté ce rendez-vous sous aucun prétexte surtout après la suite d’évènements annulés pour ce que vous savez aussi bien que moi.
lundi 14 juin, il est temps de repartir.
Jour 25 : Paris > Melun par les bords de Seine - 75km
Paris roule-t-il ? Oui, parfaitement . J’attends que la ville se calme pour partir. St Lazare, Madeleine, Place de la Concorde et la rue de Rivoli. Vous imaginez cette avenue auparavant réservée au trafic des bagnolessur4 files et maintenant, il y a deux files pour les bus, 2 files pour les vélos et autres transport doux et UNE voie pour les bagnoles. Alors là, c’est un grand moment de bonheur…. Remonter la rue de Rivoli en sens interdit ,en toute sécurité jusqu’à la Bastille. Faut le faire pour le croire. Ensuite suivre les berges de la Seine jusqu’à Charenton le Pont. Bon c’est pas bien indiqué et je vais trop loin. Chiotte !!!! je rejoins Villeneuve St Georges au pif et me voilà à Montgeron. Traversée du bois de Sénart pour rejoindre la Seine à Draveil. Corbeil puis Morsang, St Fargeau et les villas cossues. Quelques pistes et aussi une belle petite route qui longe ce beau fleuve. Vraiment magnifique comme parcours. Melun pour la pause de ce soir? Super camping tenu par des hollandais et tarif sympa. Dans le frigo, une belle collection de bières locales qui arrivent à point.
La tente est montée… courses en ville, menu Carrouf en bio et tranquille. 75Km méritent un bon farniente le soir.
Jour 26 : Melun > Fontainebleau > Moret/Loing > Montereau > Bray/Seine > Villuis – 90km
Le matin faut qu’ça sèche !!! Y’a de la rosée. Ici aussi beaucoup d’ouvriers qui campent et qui se lèvent tôt. Le mec d’à coté fait démarrer son camion et me fout ses gaz d’échappement dans la tronche. Je lui fais remarquer. Grimace !
Je reprends les bords de Seine où de magnifiques villas exubérantes rappellent la passé glorieux de la région. Ce sont des « Affolantes » villas de riches industriels ou artistes où les architectes rivalisaient de prouesses et de délires pour se faire remarquer sans doute. Ça donne ça.
Faut quitter le fleuve pour aller à Fontainebleau. On dit Bleau pour ceux qui ont fréquenté ses massifs rocheux mais là c’est pour le château que je fais un détour. Jamais vu.
Pas mal en effet même si je me fais jeter du parc par un garde teigneux qui me suit tel un chien pour être sur que je quitte son terrain. Il a raté sa carrière de flic ! M’en fous un peu j’ai vu le principal.
Demi-tour vers le fleuve, St Mammès où se confluent l’Yonne et la Seine. Il faut rappeler que la Seine a gagné de s’appeler comme ça jusqu’à la mer alors que son débit est bien moins important que celui de sa copine Yonne. Mystère !!! Très chouette petite ville.
Moret sur Loing (pas très) vaut vraiment le détour alors pause picnic devant la vue de cette cité médiévale. Y’en a bien qui veulent se mettre devant moi mais je les rappelle à l’ordre illico. Non mais !!
Retour à St Mammès vers Montereau, ville sinistrée, aucun office du Tourisme et musée fermé. Ça commence à cogner sous le soleil. Montereau, Bray sur Seine, pas grand-chose à se mettre sous la dent. La Seine se perd dans une sorte de marais et d’étangs. Villuis, les WS ne sont pas là mais ont planqué la clef. Je suis accueilli par des oies qui manifestent naturellement leur désaccord mais sans arrogance extrême, je peux passer me mettre au frais dans la maison. Douche et repos. Christophe et sa compagne arrivent plus tard, c’est l’heure de l’apéro et des mégas salades mais les moustiques voraces nous chassent du jardin. Je plante la tente et je m'écroule. A demain.
Jour 27 : Villuis > Barrault > Sens
le rituel du matin se répète : petit dèj avec mes hôtes, démontage et séchage de la tente au soleil qui arrive doucement, ils partent au travail et je mets la clef où je l’ai trouvée quand je pars. La chaleur est vite au rendez vous aujourd’hui. Ça va cogner. Je traverse les plaines cultivées de cette bourgogne pouilleuse comme on disait dans le temps, aucune haie ni bois pour se mettre à l’ombre, on e remembré à tire l’alligot dans le coin. Je profite de la moindre ombre pour souffler.
Arrêt à Barrault. Barrault, ça ne vous dit forcément rien car il n’y a rien à voir sauf que c’est le village où j’ai passé toutes mes vacances quand j’étais petit jusqu’à au début de mon adolescence. Nous passions avec ma sœur et mon frère des heures dans une ferme: aller chercher les vaches dans le pré pour la traie, nourrir les veaux au lait en poudre (déjà), rapporter du lait frais et crémeux à la maison pour la soupe au lait du soir. Plus tard, travailler dans les champs sur le tracteur avec Jean Pierre, le fils du paysan, qui en profitait pour faire la sieste dans un coin pendant que je prenais mon pied à conduire le Someca, récolter les patates. La vie à la campagne. Les virées, les balades, la camionnette des Économiques Troyens qui passait dans le village comme le boulanger qui klaxonnait pour prévenir de son passage. J’y étais venu il y a une dizaine d’années avec ma mère pour lui montrer la maison de ses parents. Elle avait bien changé et nous avions parlé avec les nouveaux propriétaires. Cette fois ci, c’est à vélo que je viens. La maison est close mais je vais voir si le fils du paysan est là . Oui. Il a du mal à me reconnaître mais ça vient vite, m’invite à rentrer et nous nous mettons à causer. Les souvenirs affluent et il me parle de la vie du village. Plus aucun agriculteur. Tout a été vendu à « des gros ». Il s’est reconverti dans l’apiculture et m’offre un de ses pains d’épices tout fait sorti du four. Merci Jean Pierre ! Sa compagne me dit que la dame qui vit dans la maison de mes grands parents vient d’arriver. Elle la prévient que « quelqu’un va venir lui rendre visite », ce que je fais donc après les avoir remerciés et salués. A la prochaine J.Pierre.
Donc pas très surprise de ma visite mais quand même un peu, je lui explique qui je suis et elle me fais rentrer. Après quelques verres de jus de citron vraiment bienvenus, elle me fait visiter la maison et je lui raconte comment c’était avant: pas de chauffage ni de salle de bains, une auge dans ce qui et la cuisine maintenant. On se lavait dans la cuisine avant qu’il soit installé un lavabo sous l’escalier qui mène au grenier, totalement aménagé maintenant C’est luxe! La grange qui était une zone de paille et de fourbi ressemble à un laboratoire avec la dalle en béton et la pièce pour les confitures. C’est moderne !
Je lui promets de lui envoyer toutes les photos que j’ai de cette époque. Faut que j’y pense. Au revoir Madame.
Je reprends la route sous un cagnard d’enfer et après quelques cotes et villages silencieux, j’arrive à Sens où je décide de m’arrêter car ce n’est pas possible de continuer. Le fille de l’Office du tourisme m’informe qu’il n’y a pas de campim à Sens ni d’A.J. Ah ben, c’est le pompon. L’hôtel de l’Esplanade fera l’affaire avec ses 43€. Douche directe et méga sieste. On verra plus tard la visite de la ville.
Seize heures, il est temps de sortir et je fonce direct au musée… en général c’est climatisé ben pas ici mais tout de même plus frais que dehors et bien m’en prend car ce musée est très intéressant. Riche histoire depuis l’antiquité jusqu’à nos jours avec une très belle collection. Quelque photos pour illustrer valent mieux qu’un long blabla. Un certain Thomas Beckett y a résidé avant de se faire assassiner
D'abord l'antiquité
Puis le moins vieux
Un peu plus récent. Rochegrosse : Vitelius, traîné dans les rues de Rome.... ça sent le traquenard
La collection Marrey (donation de 2008) comprend des meubles de Subes, des céramiques de Mayodon, des bronzes de Rodin et deux Bruegel le Jeune , rien que ça....visiblement pas une famille de pauvres.
Le plus moderne, le fils Marrey
Rien de bien pour dîner, le meilleur resto est complet et l’autre qu’on me recommande est fermé ce soir. Pas de bol. Je quitte même un resto où on me sert une salade fanée….heureusement il y a 3 champions de France de pâtisserie dans la ville, allez savoir pourquoi et je peux me venger……...belle journée et je peux dormir tranquille dans ma grande chambre fraîche.