Delenda Cartago est (ou comment j’ai failli mourir sur le Carthage) – retour au bercail
Le lendemain, derniers préparatifs et nous rejoignons le port où le Carthage nous attend. Je décide de m’offrir une cabine que je vais partager avec Laurence pour ne pas subir les affres de la dernière fois. Le salon Pullman, comme ils disent, est situé à la proue du navire ce qui veut dire confort nul et comme prévu, le vent est violent est la mer sacrément agitée. Le départ se fait en douceur car la route longe d’abord les côtes tunisiennes, mais dès que nous passons le dernier cap ce n’est plus du tout la même histoire, la mer ce creuse et je me réfugie dans la cabine où allongé sur un lit moelleux, je ne ressens pas trop la houle même si parfois la bateau frappe assez fort pour faire vibrer toute sa structure. Pour passer la soirée, Caetano dans Noites do Norte et nouvelles brésiliennes chez Métailié.
Le navire a dévié sa route pour nous éviter la tempête et au petit matin un calme bienvenu nous accueille. J’en profite pour prendre l’air sur le pont supérieur. Cela fait maintenant 18 heures que je suis couché. Peu de monde à par cette dame qui comme moi vient se délecter du spectacle, c’est la cote Corse qui se dévoile à nos yeux : sommets enneigée à bâbord et les îles de Montecristo et Pianosa (????) à tribord sous un lever de soleil ‘digne du Sahara’ me dit la femme car nous passons entre la Corse et l’Italie. La mer est calme de ce coté et la vitesse lente rend la traversée semblable à une croisière mais dès que je sors sur les passerelles, le vent vient me rappeler que la suite de la traversée entre Corse et Marseille ne va pas être de tout repos. Profitons de cette accalmie. Mais les sommets corses s’effacent peu à peu et à peine passés le Cap Corse, la mer reprend du caractère. Je fonce me réfugier dans ma cabine. La route du navire rejoint la cote française à l’aplomb de Nice ce qui nous donne la chance de voir la chaine des Alpes enneigée puis nous longeons la cote, Toulon, Cassis et sa grande falaise, les Calanques et enfin la rade de Marseille que le commandant aborde avec une grande prudence et à vitesse réduite. Le pilote vient nous rejoindre très tôt, à peine passé le château d’If et il lui faudra s’y prendre à deux fois pour attraper l’échelle. Puis c’est le remorqueur qui sort du vieux port pour venir nous aider. Il se colle à la coque pour guider le bateau vers l’entrée qui parait très petite vue d’ici. Manœuvre parfaite à l’abord du quai appuyée de l’aide d’un autre petit bateau qui vient prendre possession de la petite corde à laquelle est rattachée la grosse élingue. Aucun affolement tout se passe parfaitement telle une action très bien répétée en coulisse. Chapeau bas !!!
Voila, la traversée s’achève après 32 heures soit 8 heures de plus que prévu. Tout le monde est content d’arriver sauf ceux qui ont raté leurs correspondances mais comme dit le marin : »En mer, tout peut arriver…. » Tant mis et tant pieux…..