Troisième semaine - Jour 1 – Ronchamp>>> Scey sur Saône après la visite de la Chapelle
Les premiers ou presque sur le site par un très beau sentier. Belle claque tout de même dans ce lieu de recueillement vraiment apaisant. Tout incite à l’introspection et à la sérénité. La chapelle en impose avec ses formes voluptueuses et ses lumières tamisées. Grand tour avec visite du monastère dessiné par Renzo Piano. Les sœurs ont la banane d’habiter un si beau lieu. Nous comprenons……
Les premiers cars débarquent avec cohortes de japonaises et autres….il est temps de partir..et puis c’est la cata, Bri fait un faut mouvement avec son vélo et se retrouve parterre après un vol plané. Chiotte de merde !!!! Elle ne peut pas se relever, menton ouvert et poignet cassé. Elle est complètement sonnée. Je cours à l’hôtel pour savoir s’il y a un toubib dans le coin et les hôteliers décident tout de suite de nous emmener à l’hosto. Ils nous disent d’appeler quand elle pourra ressortir et ils viendront nous chercher. Personne aux urgences de Lure, Bri passe tout de suite mais il faudrait opérer et elle décide de le faire à Neuch. Maintenant il va falloir organiser son retour mais comme elle n’est pas tout à fait assez blessée son assistance chipote….vraiment des gros nazes…..Elle craque un peu. Je la décide de prendre un taxi jusqu’à Delle où elle pourra retourner à Neuch en train direct. C’est d’accord et puis ce n’est pas plus cher que de prendre un TGV. Elle part enfin tranquille dans une C5 Zidentielle ou presque…..en route elle m’apprend que son assistance lui remboursera la course. Tout s’arrange et à l’arrivée ses enfants l’attendront pour l’aider. Un très très grand merci aux hôteliers de l’hôtel ‘Le Ronchamp’ pour tous les gestes magnifiques qu’ils ont offert, sans eux la galère aurait été trop lourde à gérer…..
Je n’ai plus qu’à prendre le train pour Vesoul où Edith, ma WS de ce soir, vient me chercher en voiture. Ouf, quelle journée de merde……mais Edith et sa famille vont tout faire pour que tout redevienne tranquille. Un très grand merci à elle que je vais retrouver plus tard sur mon chemin du retour. Ronchamp est aussi une ancienne ville minière.
Jour 2 – Scey sur Saône >>> Godoncourt – village vraiment perdu dans les Vosges
Je reprends la route après cette journée qui restera longtemps gravée. C’est la campagne. En route, le long d’un canal, les premiers vestiges des industries oubliées de la région : l’ancienne filature de Demangevelle. Son gardien me laisse rentrer et me raconte un peu son histoire. Il y a travaillé 35 ans et me parle d’un éventuel repreneur qui en ferait une usine de transformation de bois en granulés mais au vu de son état général je crains le pire. Il y avait une petite ville de 900 personnes au début du siècle dernier avec les bateaux qui déchargeaient le charbon par le canal et le train qui apportait le coton, un petit kiosque, une école et maintenant y’a plus rien à part quelques logements ouvriers occupés. Ce n’est que le début qu’une longue rencontre avec tous ces bâtiments industriels abandonnés. Je visite aussi la verrerie de La Rochère/Passavant, elle date de 1475 et les souffleurs continuent de souffler à coté de l’usine.
Passage par le petit bourg de Châtillon sur Saône qui rêve de son passé avec toutes ses maisons à vendre. Pas un troquet dans les environs et un restaurateur en pleurs m’offre une bouteille de Badoit. Il me dit que c’est la cata. Je lui en achète une en pif pour ma WS de ce soir. Avant Godoncourt le couvent des Cordeliers vaut la visite par l’originalité du lieu tenu par quelques rigolos excentriques qui l’ont transformé en musée. J’arrive vers 18h30 en même temps que Christelle, je suis naze j’ai fait presque 100 bornes aujourd’hui. Nous échangeons un long moment sur nos expériences cyclistes et elle sur sa vie de maitresse d’école dans le village d’à coté. Passionnant ! Ses amis la prennent pour une allumée de recevoir des hommes inconnus chez elle et seule mais elle me dit qu’elle fait du judo et qu’elle a un gros bâton dans sa chambre. Prévenu !!!!!! On rigole.
Jour 3 – Godoncourt >>> Neufchâteau – Camp de la Délivrance – Addi Bâ
Je vais chez des gens que j’ai croisés à Tarascon alors que j’étais avec des amis. Un couple de cyclistes, lui en vélo couché elle debout. A l’arrière du vélo je lis : "Neufchâteau – Vosges". Je ne vais pas louper l’occasion de leur demander de m’héberger car il n’y a personne en WS ou CS dans le coin. Ils acceptent tout de suite. Génial !!! Alors c’est pourquoi je vais chez eux. Sur le chemin, la D24, entre Martigny et Vacheresse exactement, un panneau dans la forêt m’indique l’emplacement du premier maquis des Vosges : le camp de la Délivrance commandé par un certain Addi Bâ, guinéen où se sont regroupés des réfractaires au STO. Je lis son histoire et je me souviens d’un livre paru sous le titre : Le Terroriste Noir, c’est de lui dont on parle. Un film va d’ailleurs sortir à ce sujet. Les abris étaient construits comme des huttes. Il a été fusillé à Epinal comme beaucoup d’autres.

Mes hôtes sont adorables, ils habitent dans une vieille maison adossée aux remparts de la ville et ils me mettent tout de suite à l’aise et me disent qu’ils se sont tout de suite inscrits sur WS après leur en avoir parlé et ont déjà eu 4 demandes mais je suis le premier….ça se fête….comme j’avais le temps je suis monté au magasin bio du coin acheter une bonne boutanche et faire des courses pour demain alors on trinque. Ils me racontent leurs voyages et les cols des Alpes, lui en vélo couché et elle avec son vieux biclou qui paye pas de mine. « Faut 4 heures pour 20 bornes. On prend notre temps, c’est tout et après y’a la descente…….youpi !!!! » Encore des beaux moments de partage.
Jour 4 – Neufchâteau >>> Bure – La BZL
Christiane m’accompagne un bout pour sortir de la ville et on se dit au revoir. J’ai vu que je passais pas loin de la ZAD de Bure alors je décide d’y faire un tour. Sur la piste un peu cahoteuse, une sacoche se décroche et bloque ma roue arrière. Crotte de shit les attaches ont pété. Pour du Ortlieb c’est étonnant, moi qui pensait qu’elles allaient durer tout le reste du temps. Ben non, le matos allemand n’est plus ce qu’il était. Heureusement, j’ai des rilsans de réserve et j’arrive à réparer et je peux repartir. Merci aussi au Leatherman pour le coup de main.
Mais avant Bure il y a Grand dont m’avait parlé Christelle et Grand c’est pas Grand c’est géant…..un amphithéâtre gallo-romain du 1er siècle qui pouvait accueillir jusqu’à 17000 personnes, une mosaïque de 235m² et plein d’autres merveilles à voir, je reste trois heures dans le village. La femme du musée m file un gros coup de main en me copiant les cartes du coin car je n’ai pas pu en trouver. Sympa !!!!
Donc vraiment, ça vaut plus que le détour, il faut aller à Grand.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Site_archéologique_de_Grand
J’arrive à Bure vers 16h00 non sans être passé devant le site de l’Andra. Impressionnant de clôtures et de barbelés. Un jeune type m’accueille et me raconte l’histoire et l’actualité du lieu. Nous partons à pied rendre visite aux gardiens des camps Nord et Sud (au sud ça roupille sévère. Sieste militante) et nous traversons toute la forêt pour atteindre le nord où on s’active plus. Un type en jupe se présente comme Clara et une fille seins nus comme Robin. Incursion dans le monde des zadistes purs et durs : barrages, baraques de fortune à terre ou dans les arbres « les flics ne peuvent rien faire si on est à plus de 5 mètres de haut » me dit-on. Ravitaillement en eau, je profite d’une voiture qui repart à ‘La Maison’. Douche : yalakeu (une pour 50). J’aide à faire des boules à pizzas : y’a des fêtes partout ce soir mais je vais rester tranquille. Je trouve une place dans le dortoir après un repas pioché dans les gamelles : végan – épinards et haricots noirs. Excellent !!! Mais au niveau de la vaisselle (et le rangement en général) c’est pas l’enthousiasme malgré le mot au dessus de l’évier qui dit : « Si tu laves ton assiette plus autre chose et encore un truc on a gagné » ils savent peut-être pas bien lire ou alors y’a que des strangers ici mais on dirait pas tout de même. Alors je la fait…..
Je trouve ces jeunes (et moins) très courageux d’affronter le dictat des décisions et des forces de l’ordre qui n’hésitent pas à taper et fort parfois (il y a déjà eu des blessés). Aidés dans la logistique par le Réseau Sortir du Nucléaire, ils viennent de toute l’Europe (j’ai vu arriver des suisses, des allemands et des belges durant mon très court passage, en fait ça arrive et ça repart tout le temps et il y a une moyenne de 50 personnes sur le site). Les conditions de vie sont rudes dans la forêt et il faut une détermination sans faille pour résister. Je n’aurais pas cette volonté.
J’ai d’autres discussions et tout le monde semble tranquille.
Jour 5 – Bure >>> St Mihiel – j’y étais il y a 13 ans
Petit déj’, y’a du pain frais, du thé et déjà des gens debout et encore plein de têtes nouvelles. Je dis au revoir à tout le monde et je reprends la route direction St Mihiel, c’est dans la Meuse. Encore un nouveau département. Je vais y retrouver mon amie Françoise qui vient exprès chez ses parents pour me voir dans sa ville. Ce sera un weekend de repos, tout à fait ce qu’il faut car j’ai un peu mal au cul et la météo s’annonce par terrible.
Ses parents adorables me raconteront leur vie, lui gendarme et elle femme de gendarme, l’engagement, la BSA A7, les mutations, les histoires de gendarmerie et enfin la retraite. Il y aussi le ville de St Mihiel, en plein milieu des batailles de 14/18, ses nécropoles et son fameux Saillant, les Dames de Meuse et Roger Richier et aussi Le Vent des Forêts, un super parcours d’œuvres disséminées dans la forêt alentour. Nous ferons un boucle de 20km pour en voir une partie sous la pluie d’abord et sous un beau soleil pour terminer. J’avais passé un weekend ici il y a treize ans quand je vivais en Belgique, j’avais entendu parler de cette manifestation. J’ai retrouvé des œuvres déjà vues et le fameux café de Lahaymeix et ses dames qui ont vieilli aussi, sur la façade trône toujours : « Champigneulles, la reine des bières ».
Quatrième semaine – jour 1 – St Mihiel>>> Nancy – je sais pas où je vais dormir ce soir
Avant de partir, en catastrophe, je fais quelques demandes WS sur Nancy, je dis que je suis en route et je laisse mon numéro de portable. Mais il est temps de repartir sinon je vais me ramollir. Beau temps et frais, parfait pour rouler. La butte de Montsec attire tout de suite le regard avec l’énorme monument posé au dessus. Faut que j’aille voir, ça doit sûrement avoir un rapport avec la guerre. Belle grimpette. C’est un hommage aux 550.000 soldats américains qui ont participé à la reconquête de ce point stratégique, tu parles, « d‘ici la vue est imprenable » et si on rajoute 150.000 français et 1400 avions ça fait un paquet de monde pour une butte. D’où ce monument genre mini-Capitole. Petits villages en Ville ou en Court les uns derrière les autres. Avant Minorville, une 403 me fait de l’œil dans un champ. Comme dit mon pote Ric, un coup de polish et c’est bonnard. Complète et dans son jus il ne manque que les bas de caisses et la clef de contact. Je croise une merveille de Ford T ou genre en reconnaissance de parcours. Halte là camarade, faut qu’on cause !!! Plus loin, c’est une Cadillac Coupé de Ville qui meurt doucement dans un coin et je ne parle pas des deux types qui m’ont interpellé alors que je passai devant eux
- Vous nous aidez ???
- A quoi ?
- A tenir le banc
- Ah ah ah. Mais c’est un garage ? et je vois ma marque préféré (des chevrons sur la porte). Qu’est ce que vous cachez la dedans ?
- Eh bien rentrez…..
- Ouahou…trois deuches, deux neuves et une autre en restauration.
- J’ai été la chercher en Bretagne, 1500 balles. Pas mal non ???
- Ben oui même les baguettes chromées sont neuves.
On discute un moment et je repars, un des types me double dans la cote…..salut !!!!!!
Liverdun, autre mignon petit village médiéval dans un méandre de la Moselle et c’est la descente vers la vallée, la piste cyclable et arrivée royale sur la place Stanislas. Pas dégueu. J’étais jamais venu ici.
Y’a un monde fou, les terrasses sont bondées, il fait une chaleur de ouf, je me paye une Chimay blanche à la pression et une Troll au Cht’Imi…..ca fait du bien. Entre temps j’ai reçu une invitation d’hébergement pour ce soir. Tout va super bien.
La soirée sera magnifique encore une fois chez un couple de cyclistes ayant fait 3500 bornes à vélo pliant en Chine..Entre autres…..leur fils porte un prénom inuit….la maison fait penser à la Bretagne toute en blanc et bleu, la douche est salvatrice et le Malbec 2002 Argentin est un nectar….je dois rêver, même pas….
Jour 2 – Nancy >>> Epinal – on va attendre que le déluge cesse
Ça drache sévère…..pas question de partir tout de suite alors j’en profite pour visiter un peu la ville et ses maisons art-déco mais il est vrai qu’après avoir vécu à Bruxelles, je reste un peu sur ma fin mais il y a tout de même de beaux détails. Michel m’avait dit : » ça va se calmer vers midi ». C’est vrai alors je pars. J’ai 60 bornes à me taper dans l’aprèm, ça va le faire, y’a pas de déniv. Je commence par la campagne, ses creux et ses bosses et je rejoins la voie verte à Charmes. Faut que j’avance. À 18h30, alors que je rentre dans Epinal un déluge s’abat et j’ai juste le temps de m’abriter et d’appeler mon CS de ce soir. Coup de pot il habite à 10 mètres. Ça c’est du bol….Jacques m’accueille dans son appartement. Je visiterai la ville demain, il pleut trop pour ressortir. Je suis aussi son premier invité. Il fait aussi du vélo (élec) mais sa nièce et son pote on fait 5000km au Tibet et en Chine. Quelle aventure que je peux suivre sur l’album photo qu’ils lui ont offert. Ça déménage, elle en vélo couché et lui debout. Sacrés sportifs surtout lors des passages de cols à plus de 5000m.
Jour 3 – Epinal >>> Scey sur Saône – voie Charles le Téméraire entre autre
Avant de partir je demande à Édith si elle peut m’héberger de nouveau. Pas de problème. C’est top !!!! C’est jour de marché, je visite la ville très calme et très agréable. Fait frais pas plus de 7°. Je me plante un peu sur le départ mais une jolie factrice me remet sur le bon chemin. Dans la cote je vois un 80GS gré près d’une maison. Je m’arrête et un monsieur sort d’un garage un chiffon à la main. Sur l’établi, une 450 Honda DOHC en restauration tambour avant. C’est un ancien mécano BM à la retraite ; «Faut bien s’occuper » qu’il me dit. Ben oui je comprends. Ça grimpe encore un moment dans une belle forêt et j’arrive sur le plateau. La route est belle et droite, c’est une ancienne voie romaine mais un vent de face me fait un peu chier et j’ai l’impression de ne pas avancer. Je me réfugie sur le canal de l’est et sa voie verte (Epinal-Montmotier) à Thunimont, je tombe sur une nouvelle usine en ruine. Deux gars arrivent en voiture et j’entame la conversation. « C’était Pomona, elle a fermé en 2008 » (décidément, année maudite). Avant on y faisait de la ferblanterie. Merde d’Europe, on leur file du pognon et ils se cassent » on imagine bien le bulletin de vote.
Je rate la sortie et je me retrouve dans un milieu sauvage. Dans l’étang un castor se baigne tranquille puis il me voit et plonge. Génial, j’ai vu un castor en vrai….je fais demi-tour. A Bains-les-Bains y’a pas grand-chose sauf une petite épicerie qui propose une tarte au Munster. Faut pas me le dire deux fois surtout que ça pince un peu. Un délice et la dame m’offre un vin de foin en digestif. Faut pas rater !!! Je rejoins doucement la maison d’Edith où je suis seul ce soir, elle va à son cours de Salsa. Encore un petit 100 bornes pour la journée. Ça roule.
Jour 4 – Scey sur Saône >>> Besançon – de nouveau la chaleur
Je pars assez tôt en même temps qu’Edith. Il fait bien frais. Elle me dit de ne pas manquer d’aller voir le tunnel canal tout près et des deux cotés !!!! Ce que je fais et ce que je ne regrette pas. C’est un ouvrage exceptionnel de beauté, tout en courbes et grandeur. Vache, quel boulot nos anciens…respect !!!! Je reste sur la D3 qui me va bien sauf à l’approche de Besançon où la circulation s’intensifie mais dès que je la quitte, les cotes reviennent et pas des petites. M’en fous j’ai de l’entrainement maintenant. L’entrée dans la ville est maxi bordélique pour les vélos et je dois faire une partie de 4 voies. Pas longtemps heureusement. J’arrive chez Josette et Alain vers 14h30.
L’après midi, Alain m’emmène découvrir la ville depuis le fort de Chadanne avec vue plongeante sur les toits en tuiles dans une belle harmonie. C’est du Vauban bien sur comme la citadelle construite sur une belle strate soulevée. La ville est très belle dans son habit de pierres grises et jaunes clair. Elle n’a pas subi de bombardement et a ainsi gardé son unicité architecturale. Ce sont plus de mille maisons, des vestiges romains, des parcs et des rues piétonnes où il fait bon flâner. Ce que je fais avec délice. Quant au quai Vauban, c’est une pure merveille dans son alignement unique d’arches le long du Doubs. C’est un enchantement permanent et la plus belle surprise (ville) de mon voyage. Ça vaut une Chouffe pression au bar !!!!!
Belle soirée en compagnie de mes hôtes.
Jour 5 – Bzançon >>> Lajoux – en train jusqu’à Morez et puis à vélo jusqu’en haut
Pluie comme prévu. Bonne idée que de prendre le train jusqu’à Morez d’autant plus que j’ai fait une partie du trajet il y a trois semaines. On va pas recommencer tout de même. Le dernier tronçon s’appelle ‘Le train des hirondelles’. Je passe au dessus des Forges de Siam et des gorges de la Billaude. Ça me fout les boules d’avoir rater ce tronçon. Ça serpente à gogo dans la montagne par des tunnels et des viaducs à tel point qu’on ne sait plus tout à fait où on en est…mais bon on arrive à Morez sous un beau ciel bleu. Que du bonheur pour continuer la grimpette jusqu’à 1250m et retrouver mes potes d’Attac du Haut Jura…..montée de Prémanon, 6.7km à 6%, un vrai régal. Je vois les kil défiler sous mes yeux petit à petit. Plus de souffrance, plus de peine à gravir les pentes, je commence même à aimer ça…c’est vous dire le changement…
Et là haut c’est le paradis. Chez Louison et Nico c’est trop beau avec la vue sur les crêtes du Jura au fond c’est du délire…Choc visuel, je veux plus partir et pourtant il le faudra me répond Louison. Oh pôvre !!!!!
La maison est un havre de paix pleine de délicatesses féminines. Nico arrive un peu plus tard et on effectue un arrêt au stand pour un changement de pneus, finis les zivers vivent les zétés……normalement au 11 juin c’est bon….mais un peu de chauffage dans la soirée pour plus de confort on prend aussi.
Le lendemain, je retrouve Jean Marc autre copain d’Attac et maire de Lajoux. Il ajuste les derniers trucs pour les élections de demain. Nous passons un long moment à parler de la vie ici, de sa maison de 1786 où l’étable pouvait accueillir deux vaches, maintenant transformée en maison/bibliothèque avec une spécialité dans chaque pièce : poésie, sciences humaines, romans, essais. Il y a des librairies moins fournies. De son ancien métier de potier (avec sa compagne). L’eau est arrivée au village en 1962, avant on buvait celle de la citerne, d’ailleurs on construisait une maison de cette façon : quatre poteaux et un toit. On attendait que la pluie ait rempli la citerne et après on construisait les murs. Il n’y avait pas d’eau sur le plateau. On sort de table à 15h et le temps de faire une belle sieste, nous partons pour une réunion festive dans le village d’à coté ; on va y parler de ski.
Nouveau repas chez Louison et Nico et la journée s’achève tranquillement
Jour 6 et dernier – Lajoux >>> Bellegarde sur Valserine – vélo et trains
Salut les amis, je reviendrai à vélo ou à pied mais je reviendrai vous rendre visite c’est sur…belle descente sur Mijoux, je sors le genou…une flopée d’alpines A310 se tirent la bourre dans le montée. Une Berlinette fait peu de cas de moi et débouche devant mon nez, je lui aurais bien mis mon pied dans sa portière. 4CV tapée et Porsche se suivent, on n’est pas loin de la Suisse. Traversée de la Valserine et belle route vers la vallée. Dans un bois je surprends un chamois qui tente de traverser. Il attend sagement que je passe. Dernière grimpette puis longue descente sur Bellegarde. Pas de doute le Jura c’est fini, d’ailleurs, je suis dans l’Ain…..train pour Lyon. J’ai presque deux heures avant le suivant j’en profite pour faire un grand tour dans la ville : le parc de la Tête d’Or, les quais jusqu’à la Confluence et retour par la Saône. Génial, c’est dimanche et peu de monde pour bien rouler.
Dernier train pour Avignon. Je décide d’arriver à Beaucaire à vélo pour le dernier tronçon et finir en beauté. Vélo et moi l’avons bien mérité………………..
Un mois et 1300km, je pensais en partant ne pas retrouver les sensations de mon premier voyage….que nenni…car le voyage à vélo n’est pas seulement un voyage mais un éloge de la lenteur quoiqu’il arrive aussi d’aller un peu vite comme me le signalent les radars des villes qui affichent ma vitesse qui frôle parfois les 35km/h mais rarement tout de même. J’ai tout de suite retrouvé ce sentiment de liberté totale à sillonner les plus petites routes possibles, loin du trafic et du vacarme et que mon pays est beau avec ses forêts grandioses de l’est, ses champs cultivés ou pas, ses prairies où paissent les animaux, ses villages avec ou sans charme, déserts ou animés, ces gens rencontrés au fil des jours, amis ou inconnus qui me reçoivent simplement pour la plaisir de partager ces moments. Bosses et vallons dessinent un paysage unique que beaucoup nous envient et que certains veulent à tout prix rejoindre pour fuir la barbarie qu’ils subissent au quotidien. De la place il y en a je vous assure et c’est dur de penser que d’autres veulent leur barrer la route alors que leurs villages se dépeuplent tous les jours un peu plus pour mourir demain. Quel intérêt à ça ? Des maires pleurent pour qu’on vienne s’installer chez eux. J’ai eu de la chance avec le temps : 4 jours de pluie, ça ressemble à un dérèglement climatique où je ne m’y connais pas. Lons le Saunier, Belfort, Commercy, Nancy, Epinal, Besançon, que de belles villes et toutes celles plus petites qui dévoilent leurs trésors si on consent à les rencontrer. Merci aux Warshowers et Wharshoweuses qui m’ont accueilli, sans eux ce voyage n’aurait pas eu cette saveur si douce des échanges. Merci aux amis, merci aux animaux, aux oiseaux qui ont enchanté mes oreilles de leurs chants absolument pas dérangés par le silence de ma bicyclette. Merci aux camions et aux voitures qui me dépassent sans me frôler. Merci aux nuages qui dessinent des ciels magnifiques.