Faut être raisonnable m’a dit le toubib. Ça cicatrise mais faut pas faire d’effort violent, pas de cote ni de rien de dur. Je vois bien ce qu’il veut dire, j’ai compris le message, va falloir être patient. FUCK !!! Dirais-je autrement…..
Mais j’ai quand même le droit de faire un peu de vélo ??? Entonces, vamos !
Arles me tend les bras depuis le temps….et bien des nouvelles, la bretelle qui enjambe la vor ferrée est terminée et les camions passent dessus et puis nous, on passe ou ???? Ces nazes ont encore oublié les vélos. Je prends le passage condamné et envoie valdinguer les cônes oranges qui barrent le passage. Mais quel bonheur que ce petit voyage de 15km depuis chez moi.
A la média je fais une razzia 10CD, 4 DVD et 2 BD j’ai encore le droit à tout ça c’est les vacances et j’en profite. La femme que je connais me tend des CD pas encore mis à la disposition du public
« Si ça vous dit ? Mais bien sur, c’est trop gentil ». Y’a ça entre autre. Je me laisse tenter. Ça provient de Manchester.
Mais je prends aussi ce qui m’intéresse en ce moment, de la musique du Cap Vert, où mon ami Jean Yves Loude a mis son grain de sel et autre chose de Guinée, le Bembeya Jazz National. Des enregistrements datant des années 60 et 70 faits sous le label Syliphone. Sékou Touré, jeune président d’un pays juste libéré du colonialisme français, décide de créer des groupes de musique pour représenter cette jeune nation. Comme au Mali de Thomas Sankara (Les Maravillas), les groupes iront faire des stages à Cuba, pays ami des révolutions ce qui donnera les titres ‘Sabor de guajira’ ou ‘Guantanamera-seyni’. Une pure merveille que cette compilation……..
et le CD d’un groupe russe (CENTER) que je n’avais qu’en K7, c’est vous dire l’époque.
Sur la fenêtre, je trouve une mante religieuse qui a décidé de terminer sa vie ici. Pour sa peine je bois une nouvelle bière dégotée à la Biocoop d’Arles. Ça pourrait être plus convainquant. Pas assez de mousse et un gout qui ne reste pas en bouche très longtemps. On va s’en contenter pour ce soir.
Pour en revenir au talon et au mollet, je suis donc encore condamné à faire du canapé pendant un bon moment.
Va falloir que je trouve des occupations plus diverses comme demain aller voir le dernier film de Spyke Lee. Retour à Avignon après deux mois d’abstinence. Je programme également un film allemand, Une valse dans les allées (avec l’actrice de Toni Erdmann), un film coréen Burning et enfin une reprise de 1962, The Intruder de Roger Corman. Ça fera patienter.
Tous les soirs
c’est la même histoire
le ciel devient noir
on croit qu’il va pleuvoir
et ce plafond
n’est que le miroir
de notre désespoir
il ne fait que passer
où se disperser dans le ciel
il fait chaud et rien ne change
j’aimerais voir les gens sortir et danser sous la pluie
comme cela se fait dans les pays
où l’eau ne coule pas si facilement des robinets
et que l’on appelle : « Baño de chuva »
qu’est ce que c’est bon ……………….
Ce matin, les deux jeunes cyclistes australiens, Jamie et Maaaax (19 ans), que j’ai hébergés cette nuit repartent. De grosses économies pour s’offrir ce beau voyage de fin d’école avant de commencer la fac. Un passant a tenu à les saluer et poser avec ceux. Ça c’est Beaucaire. Trois mois pour voyager en Europe, espace Schengen oblige. Je leur ai quand même conseillé de passer par le Pont du Gard sur leur chemin vers Orange car notre belle voie verte les y emmène sans effort. Vous ne pouvez pas vous offrir un grand voyage ? Adoptez des cyclistes grâce à Warmshower !!!!
Du coup nous avons un peu parlé de leur pays qui se signale par le 10° changement de premier ministre en 10 ans,
d’une politique hyper sévère contre tous les migrants qui sont, soit renvoyés en Indonésie si leur embarcation est arraisonnée en mer, soit parqués indéfiniment dans des îles prisons…c’est vrai qu’un pays de 7 692 060 km² (le sixième sur notre planète) avec seulement 23 232 413 millions d’habitants ne peut vraiment plus accueillir personne.
Ce nouveau premier ministre, M. Morrison, très libéral et chrétien évangélique, décide aussi de ne pas appliquer les accords de la COP21 alors que les australiens sont ceux qui émettent le plus de rejet de carbone par habitant au monde. Max m’a avoué que s’il était né en Europe, il n’aurait jamais eu envie de visiter son propre pays. Alors qu’ils faisaient un voyage de quatre jours, à chaque fois qu’ils s’arrêtaient quelque part, ils créaient un attroupement de gens leur demandant ce qu’ils faisaient à vélo avec tous ces bagages alors qu’il y a des voitures…. Non mais sans blague !!!! L’Australie n’est pas un pays pour le vélo, qu’on se le dise ….
Ce pays risque tout au plus de ne devenir qu’un réel désert.
Je promène ma Mante Religieuse en attendant qu’elle ne dessèche trop…..et maintenant je ne la trouve plus. C’est malin.
Ouf, la canicule a l’air d’avoir baissée les bras. Elle nous laisse un peu de répits, on peut dormir tranquille. Je lis le livre de mon ami J.Y. Loude, Lisbonne, la ville noire et je n’ai qu’une envie, c’est de partir à sa rencontre. La dernière fois que je me m’y suis rendu, c’est en 1986. Les vacances au Cap Ferret se terminent et nous nous retrouvons à Paris avec mon pote Gilles sous un froid glacial et de la pluie. Quel blues !!!! Ni une ni deux, nous décidons de foncer au Portugal pour voir le GP de F1 (on était dingue de ça à l’époque). Le train n’est pas trop cher et nous nous retrouvons dans un compartiment remplis de portugais qui vont nous régaler durant tout le voyage (presque 24 heures) de spécialités locales. Il y a aussi des anglais (qui m’appellent Didier Pironi) qui se rendent sur le circuit. Super ambiance durant tout le voyage. Donc, pas beaucoup de Lisbonne mais plutôt de l‘Estoril où se situe le circuit. C’est la grande époque de Mansell, Prost, Piquet ou encore Senna (dans l’ordre d’arrivée).
Notre weekend a été une grande réussite car sur place, nous dégottons un appart à louer dans la ville et la jeune et très jolie proprio nous a emmenés dans les meilleurs endroits pour se restaurer et faire la fête et les portugais savent la faire et pouvoir manger quelque chose jusqu’au bout de la nuit fait partie des choses agréables. Il est vrai qu’Estoril est une des plus fameuses stations balnéaires de la cote. Le train qui relie Lisbonne à Estoril est déjà un voyage en soi. C’était en 1986 et les deux jours passés sur le circuit restent dans mon souvenir comme un moment inoubliable quand, après la course, on se promène dans le paddock et qu’on approche Nelson Piquet à un mètre sous sa tente….essayez maintenant.
Alors Lisbonne again, pourquoi pas.
Le weekend s’est terminé de façon inhabituelle, musicale et de haut niveau. C’est assez rare pour le signaler. Un concert de musique improvisée, flûtes, harmonium, alto et contrebasse. Une première partie en variations sur des thèmes de Rachmaninov, Frank et un petit bijou autour de Carmen. Thierry Bois vraiment virtuose avec sa flute traversière. Epatant avec cet harmonium exotique.
En deuxième partie de l’impro, flûtes accompagnées de l’alto puis de la contrebasse d’Emmanuelle Stimbre. Elle frotte, tape, imagine des lieux et des mouvements avec son grand instrument que devient le berceau de sons insolites. Pareil au violon alto. Une belle connivence qui emporte les auditeurs dans des belles rêveries intérieures.
Le tout à Maussanne, soit à moins de 20km de chez moi. Assez rare pour le signaler et puis Luc, l’organisateur (et batteur) appelle le lieu : Musique at the Village Hangar, beau clin d’œil.
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