1er Jour : Alès > St André de Lancize – 40km et +1150m
Je choisis Alès comme point de départ. Le trajet jusqu’à cette ville n’est pas folichon, une voie verte très ennuyeuse jusqu’à Uzès, même si elle passe par le Pont du Gard que je connais bien pour le fréquenter depuis 17 ans, et des routes trop fréquentées entre Uzès et Alès. Passons.
En revanche, dès Alès, les Cévennes commencent tout de suite après Cendras par une belle succession de cols et des paysages qui me plongent instantanément dans cet univers si particulier de cette région magnifique : Col de la Croix des Vents (339m), Col de la Baraque (631m) et enfin le col de Pendédis (665m) avant d’atteindre les Ayres qui marque le point culminant de la journée (790m) où je peux admirer deux châtaigniers de plus de 600 ans dont un qui s’est ouvert en deux cet hiver. On peut rentrer dedans à l’aise. Il ne me reste plus qu’à descendre jusqu’à St André de Lancize où je suis attendu chez des amis apiculteurs. Quelle belle journée.
St André de Lancize est un endroit perdu dans les Cévennes, haut lieu de la résistance camisarde et où se sont réfugiés des communistes allemands fuyant la dictature hitlérienne. Ils intégrèrent les groupes maquisards locaux et participèrent à la libération de Nîmes (entre autre).
Jour 2 : St André > Florac – 55km et +1435m
Belle journée en perspective avec un grand ciel bleu sans nuages. La route commence par descendre vers St Germain de Calberte, beau petit village et passage obligé des randonneurs du chemin de Stevenson sur le GR70, d’ailleurs , y’en a. Maintenant, ça remonte jusqu’à la corniche des Cévennes en passant par Barre-des-Cévennes où je me pause un moment et où je peux admirer une merveille du nom de Ami Super, visez moi ça !!!!!
J’atteins la corniche, passage au col des Faïsses (1015m) et redescente jusqu’au village de Racoules où j’ai vécu un an fin des années 70. Ça rajeunit pas. Je m’y arrête pour voir la maison où j’habitais. Il y a quelqu’un que visiblement je réveille dans sa sieste. On cause un moment. Ancien Marseillais, il vit à moitié ici de mars à Octobre et le reste du temps pas loin d’Avignon. Je continue vers Florac, ma pause de ce soir où je suis hébergé chez un copain d’Attac, reconverti en boulanger.
LA MERVEILLE !!!!!!!!!!!!!
Jour 3 : Florac > Meyrueis par le Causse Méjean – 62km et +835m
Brouillard le matin mais c’est habituel dans cette bourgade coincée entre le Causse et le Mt Lozère. Le Tarn n’arrange pas les choses : c’est humide. Ça se lève doucement et je peux entamer la longue cote qui m’emmène sur le Causse Méjean. J’aurais jamais cru la faire à vélo un jour mais ça arrive enfin. Six km à 8/9 %, (y’a deux chevrons sur la carte Micheline), il me faut une heure pour la gravir.
Arrivé au sommet (1023m), le spectacle grandiose du Causse me saute aux yeux, je vais me régaler. Le Causse Méjean, comparé un moment à une ‘Petite Sibérie’, compte tenu de son relief et de sa flore comparable là une steppe est un lieu unique, il a d’ailleurs été classé ‘Patrimoine mondial de de l’humanité ‘ par l’Unesco. Aucun fil électrique ne le traverse et sa population ne dépasse pas le 1 quelqu’un au km², si c’est pas moins encore. Quelques hameaux par ci par là, des fermes isolées, des brebis, des chevaux de Przewalski (Equus caballus przewalskii ou Equus ferus przewalskii), des vautours, des cailloux (le fameux Chaos de Nîmes le Vieux) et un aérodrome. À ce sujet, on a vu des jets y atterrir pour participer aux 160km d’endurance à cheval et c’est bien des émirs qui débarquent. Bonjour les dégâts !!!!! du coup des élevages de ce type de chevaux s’installent sur le Causse au grand dam des éleveurs de brebis qui voient leurs pâturages privatisés. Ça ne durera peut-être pas longtemps ce délire.
Halte à Hures pour le picnic et une belle église romane (12°) et rencontre avec le premier cycliste, un hollandais qui vit en Ardèche et son vélo électrique. Pourtant pas si vieux le type (mon âge). On cause un moment et on partage quelques trucs.
Un peu plus loin, je me fais doubler par un couple à vélo (TREK Carbone) et nous nous arrêtons pour causer avec un autre couple mais cette fois-ci en tandem. Des alsaciens sympas. Ça en fait du monde tout à coup ! Nous nous arrêtons à la Brasserie de la Jonte pour une dégustation bien méritée. On peut car ça ne fait que descendre jusqu’à Meyrueis. Arrivée au gîte pour moi, à leur hôtel et encore une sacrée belle journée !!
Jour 4 : Meyrueis > Le Caylar par les gorges du Trévezel – 60km et +1100m
7 ou 8° ce matin pas plus au village. J’attends que ça se réchauffe. Je cause un peu avec le groupe de motards luxembourgeois rencontré d’abord à Florac puis ici. On s’est marré en disant que ce n’était pas la peine d’avoir des grosses Béhèmes pour faire le trajet alors qu’avec un vélo on peut aussi. On se donne rdv au Caylar (ils n’y seront pas les bougres) et je pars. Ça monte vers le Causse Noir alors je me réchauffe vite. Des coups de klaxons sympas des motards qui me doublent. Facile les mecs !!!! Ils vont vers l’Aigoual . Au Bout de Cote (1011m) je change de département pour rentrer en Aveyron. Après le col de Montjardin (1016m), je redescends dans les gorges du Trêvezel (qui prend sa source à l’Aigoual). Tout ça pour rien me direz vous mais c’est la vie du cycliste dans les Causses, ça monte et puis ça descend. Ça descend raide d’ailleurs, debout sur les freins pour ne pas dévaler la pente. De toute façon, j’ai tout mon temps. Je passe par des villages aux noms étranges comme ‘Le village Nègre’ et Villemagne, ancien village de mineurs. Plus de 2000 personnes y vivaient en 1930. C’est maintenant un lieu de résidence de vacances. je repasse dans le Gard.
Avant de rejoindre la Dourbie, c'est une rivière, arrêt au village de St Sulpice pour visiter une très belle chapelle toute vide de tout ou pleine de rien c'est comme on veut (11°). Ça fait bizarre mais c’est pas mal du coup. Très beaux chapiteaux. J'y verrais bien un concert la dedans.
Pause picnic dans le magnifique village de Cantobre qui paraît tenir en équilibre sur son éperon rocheux. Sieste auprès de la fontaine qui roucoule. Y’a aussi une belle église du 11° à visiter. Des ânes se la coulent douce au bord de la rivière, un qui préfère l'ombre et l'autre le soleil.
Une route un peu plus grosse pour rejoindre Nant. Gros village et abbatiale de toute beauté (11°). Des touristes en goguette et un potier qui fait des belles choses. Puis c’est une nouvelle grimpette pour atteindre le Causse du Larzac En passant, je visite le site de La Couvertoirade mais ça ressemble à un piège à touristes avec parkim payant et boutiques de brols. J’en fait le tour vite fait et je rejoins Le Caylar, mon étape du soir chez des WS.
C'est la pause et le moment de se payer une bonne bière accompagnée d'une Flamme, un gâteau local à base de brousse de brebis. Un régal................santé les potos !!!!!!!!!!!!!!!!!
Hubert est un personnage qui n’arrête pas de parler. Il me montre sa collection d’Atlas qu’il déniche dans les brocantes et parfois même dans les poubelles et me parle tout de go du Festival qu’il organise tous les ans au Caylar : FESTIVAL DU ROC CASTEL, L'ÉLOGE DU VOYAGE LENT. Pour un cycliste ça se comprend. Il me parle des gens qui viennent à pied, à vélo ou autrement et du monde entier et me fait visiter le hangar où sont stockés les vélos qui servent de Véhicules Officiels (j’adore) et tout le matériel nécessaire à l’organisation, c’est passionnant et je pense bien y faire un tour l’année prochaine. Ça se passe fin juillet début août, c’est noté. La dessus c’est l’heure de dormir. A demain.
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Éloge du voyage lent - Festival du Roc Castel, au Caylar, sur le Larzac
Le festival tire son nom de la colline de rochers dolomitiques qui surplombe le village du Caylar. Le Roc Castel a souvent joué le rôle d'un repère guidant les voyageurs sur le Larzac. Ce platea...
Jour 5 : Le Caylar > Le Barral par le Causse du Larzac, les gorges de la Vis et le Causse de Blandas 32km et +395m
Après un petit déjeuner agrémenté de viennoiseries et qui s’attarde à voir les vélos de la maison, il est temps de quitter mes hôtes. Hubert part rejoindre son fils qui pédale en Alsace et Françoise vers son cabinet. Elle est la doctoresse du coin et y’a déjà du monde qui attend. Grand beau pour partir.
Traversée du Causse et longue descente jusqu’à Vissec. Pause picnic sur une table installée sur la place du village. Impek !!! Longue montée pas trop raide vers Blandas, ça cogne et j’enlève des couches. Quasiment personne sur la route et j’arrive chez mes amis du Barral vers 15h00. Je suis tout de suite mis dans le bain car c’est l’agnelage et y’a du taf !!!
LE LARZAC
Sur le causse de Blandas
Jour 7 : Le Barral > Nîmes par St Laurent le Minier, Ganges, Sauve, Quissac et Caveirac par une petite route……...enfin – 88km et +415m
Le voyage continue et se termine. Mondardier et le château de la Princesse, looooooooooooooooooonge decente jusqu’à St Laurent le Minier, debout sur les freins. Bourg qui a vécu de l’extraction de métaux divers depuis l’âge de bronze (https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Laurent-le-Minier). Maintenant c’est fini et les gens viennent surtout se baigner dans la Vis qui offre une belle cascade. Ganges, pas le fleuve mais un joli petit bourg puis une moche route, la D999 jusqu’à Sauve, très beau village médiéval et aussi la pause picnic. De là, j’emprunte la voie verte jusqu’à Quissac hors du trafic de bagnoles qui est tellement mal signalée que j’aurais pu la prendre depuis St Hippolite-du-Fort. C’est vraiment malin mais visiblement, les travaux avancent et on pourra l’emprunter depuis Ganges…. Ça va faire une belle balade. A Quissac, je quitte la moche route pour une plus petite sympa vers Lecques, Fontanès, Maruéjols et compagnie…j’atterris à Caveirac qui fait la fête au son d’une techno de merde que je quitte fissa. Nîmes enfin et le train pour terminer.
Une semaine de rêve dans des paysages que je considère presque comme les plus beaux que je connaisse, 340km et plus de 5300m de déniv, de quoi s’occuper et ne pas perdre la forme. A bientôt pour de nouvelles aventures cyclopédiques