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14 novembre 2018 3 14 /11 /novembre /2018 07:56
On ne s’y attendait pas du tout

On ne s’y attendait pas du tout mais commence le cinquième mois de repos forcé et il va vraiment falloir prendre des mesures un peu plus sérieuses. Je m’y attelle donc.

Prise de rendez vous pour une IRM.

Prise de rendez vous chez un (une) chirurgien (ne) orthopédique spécialiste de la cheville. Ça tombe bien, c’est là que j’ai mal. Elle est associée au toubib qui m’avait opéré du ménisque il y a une douzaine d’années et ça a plutôt bien marché alors faisons lui confiance aussi à la nana.

Ça avance, ça avance. J’espère simplement que tout sera réglé, si intervention il y a, pour la reprise des activités sportives du printemps prochain et je ne vais pas manquer de leur signaler.

«  Je dois être prêt fin avril, compris ??? » La mécanique fait partie de mon univers, qu’elle soit motorisée ou humaine.

Sinon, à part ça ces petites misères, quoi de neuf ? Eh ben plein.

Vendredi, j’ai fêté mon départ (à la retraite) avec mes ami.e.s de Bôkair et Taraskon dans le café de Nordine sur la place vieille. Très bonne idée que celle là. Pas de risque d’entendre frapper sur les murs ni de voir sa tronche pendant la fête. Y’avait de la place et je n’ai pas eu à m’occuper des boissons, les gens choisissaient ce qu’ils avaient envie. Cool ! Nathalie et Willy m’ont offert un plateau de leur super pizza qu’a pas fait un pli et j’ai eu des bôs cadôs.

J’avais fait un pti houmous de ma spécialité et des chips et des cacahouètes. Tout le monde a apprécié et c’est tant mieux. Mes potes Véro et Pascal de Toulouze sont venus et se sont rendus compte qu’en fait, c’était pas si loin que ça.

 Du coup, on s’est un peu couché tard.

Le samedi, nous sommes allés prendre le café chez J.Luc et Delphine, sans Delphine qui travaille puis je fais visiter la ville à mes amis, aussi surpris comme tout le monde de sa richesse. Le château et la vue magnifique sur les Alpilles, les Monts de Vaucluse, le Luberon et le Mt Ventoux. ‘Scusez du peu …..

L’après midi c’est au tour de Tarascon d’être honorée de notre visite. Mais ça fait pauvre à coté. Les histoires de Châteaux, des Rois et des Comtes. La boulangerie est fermée mais c’est juste pour dire des choses drôles.

Soirée tranquille et diner à la maison en compagnie de Stéphanie (qui porte le même nom que mes ami.es, c’est pourquoi je l’ai invitée, des cousins en fait qui ne se connaissaient pas) et Mariedo. Longues discussions animées sur le véganisme et tutti quanti.

On s’est encore couché tard.

Dimanche on va à Arles. Ils ne connaissent pas et comme c’est le premier dimanche du mois les musées sont gratuits. On en profite à Réattu avec la rétrospective du super travail de Véronique Ellena, photographe, sans oublier des petits Picasso faits à Arles en 1971 (ça fait un peu rabâché et vite fait).

Le concert est une vraie réussite et je ne regrette en rien d’avoir fait cet aller et retour pour le voir. J’ai rarement vu un spectacle aussi réjouissant tant par la musique que par la chorégraphie que nous proposent les danseurs et les musiciens libérés des câbles qui les relient à leurs instruments. Tout le monde se balade librement sur cette immense scène et c’est vraiment magique et quel bonheur que de retrouver les mélodies de Talking Heads jouées par ces dix musiciens. La classe et la claque !!!!!

Ballerines et Le Havre
Ballerines et Le Havre

Ballerines et Le Havre

On ne s’y attendait pas du tout
On ne s’y attendait pas du tout
On ne s’y attendait pas du tout
On ne s’y attendait pas du tout
On ne s’y attendait pas du tout

On a fait un grand tour dans la ville (10km, je sais, c’est pas sérieux) jusqu’à la tour Gerry (à moitié) et le parc des Ateliers et mangé dans une crêperie mais on n’a trouvé que ça d’ouvert pour manger et c’était pas mal sauf le cidre qu’avait de brut que le nom.

Le soir, on a évoqué nos souvenirs communs de Sèvres et de Grenoble et de tous ceux qui nous ont quittés.

Lundi, ils repartent chez eux et je prends le train pour Paris car ce soir je vais assister au concert de David Byrne au Zenith où je n’ai pas mis les pieds depuis un concert mémorable de Zappa en 1986 (In-A-Gadda-Stavinsky et Starway to Heaven, entre autres), c‘est vous dire. Le chemin qui mène à cette salle de concert longe la Cité de la Musique et la Nouvelle Philarmonie de Paris. Y’a plus moche même si la façade de Nouvel ressemble vraiment à un gros étron écrasé vue de face. De coté c’est mieux. La nuit tombe et les différentes Folies qui  parsèment le parc s’illuminent d’une lumière rouge et le transforment en lieu magique. Je m’y promène en attendant l’ouverture des portes. Une allée propose un florilège de musique contemporaine sensée effrayer les enfants par des bruits de vents et de claquements. Ça me plait bien et je m’assoie un moment entre deux hauts parleurs. Flo me rejoint pendant la première partie d’une certaine Agnès Obel qui m’a un peu gavé. On a dansé, chanté avec des voisins aussi heureux que nous d’être là. Merci M. Byrne.

On ne s’y attendait pas du tout

Après une nuit chez mes amis bien aimables de faire les portiers ‘de nuit’, je repars non sans m’être chargé d’une petite boutanche d’ouiski  réservée dans la maison de ce breuvage. Un Bruichladdich bio en format 1litre, de quoi affronter sans peur l’hiver qui s’annonce. Je vous en donne des nouvelles bientôt. Patience !!

On ne s’y attendait pas du tout

Il fait un beau soleil dans la capitale et le ciel bleu rend tout le monde heureux du coup je fais tout à pied, depuis St Paul (mes amis)  jusqu’à Odéon (la boutanche) et la gare de Lyon (le retour). Oui, je sais ça fait trop mais je ne gâche pas mon plaisir de flâner dans Paris. Sur la route, je m’arrête au marché de Maubert pour une demie baguette et un croissant (bio, médaille d’or 2018), un petit chèvre et une poire, tout cela bio bien sur. Le sandouiche du voyage est assuré.

Je continue jusqu’à l’Institut du monde Arabe. Le feulement du V12 d’une Aston vient caresser mes oreilles. Paradoxe : que vient faire ce bolide dans les rues d’une ville et arrêté tous les 50m par un feu rouge. Oui je sais, vous allez me dire que ce n’est qu’une bagnole de plus qui pollue. Ce n’est pas faux je dois avouer mais l’amoureux des belles mécanique que je suis, (j’ai même roulé dans une Internationale de 1931, toujours chez Aston) ne peut s’empêcher de tendre les oreilles et tourner la tête au passage de ce joujou réservé aux très riches mais je m’en fiche, je trouve ça beau, beau comme une œuvre d’art car c’en est une quand on sait que l’ouvrier qui l’a montée appose son nom sur le châssis comme la signature d’un grand maitre.

Je traverse le pont de Sully et je longe le Bv Henri IV où près de la caserne, un vieux monsieur à l’air de passer un mauvais moment sur une chaise pendant que ses congénères commencent la visite. Les magasins de luminaires sont toujours là et offrent une panoplie de lampes incroyables.

Bastille et la Gare de Lyon. Mon train part dans 30mn. Cool !!!!!

2h40 à tout berzingue et je suis à Avignon. Il ne pleut plus. Le bus et la maison.

Fin de l’interlude.

Mercredi, on annonce le prix Goncourt et pour une fois j’avais donné le bon numéro : Nicolas Mathieu. Je défends ce livre depuis que je l’ai lu au mois de juillet et le voyant toujours en sélection dans cette liste, j’étais sur qu’il allait remporter ce prestigieux prix. C’est un roman contemporain, même s’il se passe il y a 20 ans, qui décrit le désarroi d’une jeunesse face à son destin. La vallée où ils vivent, jonchée de cadavres des anciennes industries sidérurgiques où leurs parents ont travaillé, ne représente plus rien à leurs yeux. Ils devront choisir de rester ou de fuir. C’est l’histoire des ces ados que nous raconte l’écrivain dans un style limpide et percutant, maniant la langue avec ampleur. Je suis ravi de ce choix même s’il n’était pas évident que sa maison d’édition remporte ce prix deux années de suite. Comme quoi, tout peut arriver et c’est tant mieux et rien n’est écrit d’avance.

Déjà en tête des ventes

Déjà en tête des ventes

Des nouvelles de la Belgique. Il apparait que la Carsat du Languedoc n’a pas bien fait son travail (oh…étonnant) et n’a toujours pas envoyé les documents nécessaires au versement de ma pension quoique qu’ait pu en dire l’employée avec qui j’ai parlé lors de mon passage à Bruxelles et les courriels reçus des services locaux. Il faut relancer la machine. Patience saison 2.

Flo est arrivée mais qu’a le bourdon. Hier soir, elle n’a pas raté l’arrêt  à Beaucaire. Faut dire que c’est pas facile de voir où le train s’arrête, pas de lumière sur le quai et les vitres taguées du train n’aident pas non plus mais je l’avais prévenue et la contrôleuse a du faire l’annonce idoine. Je lui ai concoctée un petit repas sympa, soupe de Butternoutche, fromages et trilogie de dessert, sorbet châtaigne, crème de la même chose sur Fougasse de Noyelle du 9 novembre encore en essai. Je ressors (de soupapes) tous mes vinyles et cédés de Talking Heads pour rester dans l’ambiance.

Samedi, nous rejoignons la bande de filles d’Arles pour continuer à fêter mon départ. La moto pour pallier le manque de transport entre Tarascon et Arles. Nous nous retrouvons tous sur le marché d’Arles et le stand d’Attac où Jérôme se tient seul à essayer de convaincre. Ce qu’il fait à merveille même si aujourd’hui les curieux ne se pressent pas. Quelques courses, caviars d’aubergine et d’artichaut de Longo Maï, petits fromages de chèvre,  pain et nous filons chez Sophie. Géraldine et Pascal nous rejoignent avec un magnum de Marcillac 2015, Caro avec une bouteille de Champ et la fête peut commencer.  Discours de Pascal, histoires de vins et d’insectes (Jérôme). Belle ambiance autour de la table.

C’est le 11 nov. 2018 et les commémorations de la fin de cette guerre. Jupiter invite ses potes mais tient bien à distance les peuples, même ceux qui ont traversé l’atlantique pour participer. Putain ça fait 100 ans !!!!!

Flo dort sur le canapé. Elle est fatiguée. Hier soir, nous avons diné chez Aidan et Jitesh et ils ont fait leur possible pour l’inciter à quitter son boulot, Paris et venir s’installer ici. Excellent gratin de patate douce à la crème de cacahouète et citron vert. Je note.

Dans la nuit, Francis Joyon à doublé François Gabart dans la dernière ligne droite de la Route du Rhum, 7mn séparent les deux hommes après 6500km de course et 7 jours de course. 62 ans contre 35. Le vieux a gagné après 7 tentatives. Comme quoi, faut jamais désespérer. Ça fait beaucoup de 7.

Un drôle de rêve m’a réveillé cette nuit vers 5h00. Pas pu me rendormir après. Je fuyais un balèze et je trouvais refuge dans un parking derrière une bagnole mais pour combien de temps ?

Ce soir, je reçois un cycliste : Düsseldorf => Algesiras, une balade de 3000 km. Une paille, bienvenu mon pote !

Cinoche en attendant : La tendre indifférence du temps (A. Camus), un film Kazakh de Adilkhan Yerzhanov . Une jeune femme Saltanat, (très belle nonobstant), doit quitter son village pour rejoindre ‘son cousin’ à la capitale qui doit l’aider à payer les dettes de sa mère après le décès du père. Ça sent le truc pourri pour elle mais elle est accompagnée par son fidèle ami Kuandyk (amoureux, plutôt genre paysan rustre mais on verra que non).

 Astana n’est pas la capitale d’un pays rêvé même si son architecture résolument moderniste peut faire croire à un pays développé mais la corruption y règne en maitre sous la poigne de fer d’un président réélu avec 95.5% des voix.

Le réalisateur développe un sens de la lumière très personnel qui offre des images magnifiques et d’une grande poésie. Camus (dont est tiré le titre du film), Stendhal, Shakespeare et quelques peintres aussi (magnifique scène de visite du salon des indésirés) nous accompagnent dans cette fable moderne qui rappelle aussi les déboires du héros de Léviathan. Comme quoi, la Russie et ses anciens satellites ne sont pas encore sortis d’une administration totalement corrompue et d’un mode de vie archaïque et nos deux héros vont en faire les frais.

Film étonnant à tout point de vue dont je ne vous dirai rien de plus. Mais ça vaut le coup d’aller passer 1h39 là-bas avec eux.

Mardaye

Le cycliste ne s’est pas pointé. Il m’a prévenu que St Paul 3 Châteaux => Bôkaire ça faisait peut-être un peu long.

Du coup j’ai passé la soirée seul et j’en ai profité pour voir un film sur Arte : Soy Nero de Rafi Pitts (2016). Y’avait aussi Toni Erdmann mais je l’avais vu lors de sa sortie. Génial aussi.

L’histoire d’un jeune mexicain qui a été chassé des USA et qui tente de retourner dans le pays où il a grandit. Pour obtenir sa nationalité, il va s’engager dans l’armée afin de tenir en main cette Green Card qui récompense ceux qui ont défendu le pays. Le réalisateur rend hommage à tous ces soldats qui se sont vu refuser ce droit et ont été renvoyés chez eux. Identité et errance. Assez fort comme film.

Ça se passe d’ailleurs là-bas. Les images de l’incendie qui a détruit ‘Paradise’ sont réellement cauchemardesques et ne peuvent que faire réfléchir sur le changement climatique qui s’abat sur nous. Un film catastrophe ne pourrait pas mieux que ça nous alarmer sauf que là, c’est pas du cinéma.

 

Paradise ??????????????

Paradise ??????????????

Il a fait une journée splendide avec presque 25° sous le soleil. Mas on n’est pas au mois de novembre ? Ouais mais c’est génial, on se promène en t-shirt ………….t’as raison.

Sinon j’ai poussé un coup de gueule contre Arte, qui aime bien châtie aussi, à la vue d’un doc sur la Sibérie. Une première partie qui raconte l’histoire de sa traversée au milieu du 17°. Chapeau les aventuriers. Mais patatras, dans la deuxième partie, de quoi nous parle-t-on ? De prospecteurs gaziers et pétroliers (entre autres) tels les nouveaux aventuriers du 21°. Nan mais c’est une blague ou quoi. Ni une ni deux, j’envoie un courriel de mécontentement à la rédac de la chaine. J’ai obtenu la réponse qu’on allait transmettre à qui de droit. Comment une chaine aussi respectueuse peut se compromettre ainsi par de tels propos ? Il est vrai que le doc date de 2012 mais je crois tout de même que le réchauffement climatique était déjà évoqué à cette époque pas si lointaine.

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13 novembre 2018 2 13 /11 /novembre /2018 08:10
La tendre indifférence du monde, un film Kazakh de Adilkhan Yerzhanov - 1h39 - 2018

Une jeune femme (très belle nonobstant) doit quitter son village pour rejoindre ‘son cousin’ à la capitale qui doit l’aider à payer les dettes de sa mère après du décès du père. Ça sent le truc pourri pour elle mais elle est accompagnée par son fidèle ami Kuandyk (amoureux et du genre paysan rustre mais pas que on verra plus tard). Astana n’est pas la capitale d’un pays rêvé même si son architecture résolument moderniste peut faire croire à un pays développé mais la corruption y règne en maitre sous la poigne de fer d’un président réélu avec 95.5% des voix.

Le réalisateur développe un sens de la lumière très personnel qui offre des images magnifiques et d'une grande poésie. Camus (dont est tiré le titre du film), Stendhal, Shakespeare et quelques peintres aussi (magnifique scène de visite du salon des indésirés) nous accompagnent dans cette fable moderne qui nous rappelle aussi les déboires du héros de Léviathan. Comme quoi, la Russie et ses anciens satellites ne sont pas encore sortis d’une administration totalement corrompue et d’un mode de vie archaïque dont nos deux héros vont faire les frais.

Film étonnant à tous point de vue dont je ne vous dirais rien de plus. Mais ça vaut le coup d’aller passer 1h39 là-bas avec eux.

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9 novembre 2018 5 09 /11 /novembre /2018 17:44
Wine Calling, film documentaire de Bruno Sauvard – 2018 - 1h30

 

Tourné presque exclusivement en Languedoc Roussillon et plus précisément encore dans les Pyrénées Orientales, ce documentaire est une ode à la vie et au bonheur de boire du vin « qui ne donne pas mal à la tête » et c’est même un Japonais que le dit. Il doit savoir de quoi il parle et de quoi il boit. Dans la lignée de la magnifique pièce de théâtre de Sébastien Barrier : « Savoir enfin qui nous buvons », (https://www.youtube.com/watch?v=o5N6O6ivKi0) ce film parle de vin bien sur mais de vins naturels uniquement. Des vignerons, pas spécialistes de la vigne au départ de leur vie décident de se convertir dans ce drôle de métier où, à partir d’un simple fruit appelé le raison on arrive à créer un truc de dingue qui s’appelle le vin et dont on parle dès que l’on met les pieds sous la table. On le renifle, on le fait tourner dans un verre, on le met en bouche et on l’avale et on en parle encore et encore et encore.

Les galères, les questionnements, les erreurs, les surprises et surtout l’entraide qui existe dans cette petite communauté de vignerons et vigneronnes font partie du quotidien de ces passionné.e.s, toutes et tous un peu barjes il fait bien l’admettre. Mais ils et elles développent un sens de la responsabilité et du respect de la nature et de l’homme qui permet de croire que l’avenir peut tout à coup paraitre plus serein.

Je crois en ces personnes qui résistent devant l’adversité qui osent les traiter de fainéants et de doux rêveurs, pour être gentils, et qui nous donneront la chance de vivre dans une société où les termes de rendement et d’enrichissement (autre que humain) auront disparu de notre vocabulaire. Il est clair aussi que  ce ne sera plus possible de boire du vin à 4€ car il faudra aussi qu’ils vivent et fassent vivre leurs familles. Et nous boirons leurs vins avec joie.

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8 novembre 2018 4 08 /11 /novembre /2018 21:31
   Grande –Synthe, la ville où tout se joue – film documentaire de Béatrice Camurat Jaud – 2018

Grande-Synthe est connue pour l’implication de son maire auprès des migrants mais le film de Béatrice Camurat Jaud ne se contente pas uniquement de nous décrire la situation de ces gens dans le contexte actuel même si la situation s’est fortement dégradée depuis les évacuations de Calais.

C’est une réflexion globale sur le vivre ensemble dans une région très industrialisée où les entreprises sont détenues à 83% par des capitaux étrangers. A travers la voix de Damien Carême, son maire, des jeunes et de la responsable d’une troupe de théâtre, nous allons déambuler à travers cette ville à la rencontre des acteurs de sa transformation.

Damien a pris la suite de son père qui arrive dans les années 70 et, désolé de n’y voir aucun arbre, plante alors une forêt. De son coté, il a la volonté de faire de sa ville un exemple au point de vue écologie et transition climatique: bâtiments à faible émission, cantines bio depuis 10 ans et jardins maraichers qui  rappellent l’autosuffisance des ouvriers qui pouvaient tenir des longues grèves. Les deux chevaux qui transportent les élèves amènent la campagne dans la ville. Au loin, les six réacteurs de la centrale de Gravelines témoignent du monde du passé. Le maire se bat sur tous les fronts pour rendre sa ville la plus harmonieuse possible, rend hommage aux bénévoles sur le terrain depuis plus de dix ans et affronte avec ténacité les difficultés crées par des gouvernements en quête d’électeurs.

 

Tout d’abord danseuse, Béatrice Camurat Jaud se consacre aux documentaires depuis 1992. Grande-Synthe est sa première réalisation.

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1 novembre 2018 4 01 /11 /novembre /2018 08:41

Après la sévère réprimande que n’a pas oublié de me dire en direct le toubib de l’échographie, j’ai du donc réduire la voilure, trois ris dans la grand voile et trinquette à l’avant. Ça n’avance pas beaucoup mais  c’est plus raisonnable dans une mer houleuse.

Un voyage à Lisbonne, prévu de longue date, où les transports en commun ont permis de se promener tranquillement même si la ville et ses sept collines n’est pas toujours de tout repos et à part des retards d’avions à l’aller comme au retour (« des problèmes de trafic aérien » me dit-on à l’embarquement. Ça risque pas de s’arranger dans le futur), ce séjour dans la capitale lusitanienne a été un grand moment de bonheur, accompagné par mon amie Florence qui est comme toujours une merveilleuse partenaire de voyages, qu’ils soient fait à pied dans les montagnes ou à pied dans les villes à la rencontre des secrets de cette ville et il y en a beaucoup.

J’ai dans ma besace trois livres pour la découvrir : un guide Gallimard de la ville, très complet, un autre sur ses secrets et ses mystères chez JonGlez et un dernier et pas des moindres, Lisbonne, dans la ville noire  de mon ami Jean Yves Loude et ça c’est vraiment un must.

L’hôtel, ou plutôt la pension où nous logeons, est située au centre et c’est vraiment très pratique car nous sommes au centre et au milieu de tout si vous voyez ce que je ceux dire. Pendant huit jours, nous avons arpenté, fouillé, visité et gouté cette ville incroyable où les gens sont d’une gentillesse exquise et les pastéis aussi.

Pour les détails, allez lire le récit complet que j’en ai fait.

Au retour, je me suis arrêté chez mes ami.e.s de Toulouse où leur accueil est toujours extraordinaire. Le soir, ils m’emmènent au théâtre voir la dernière pièce de Christophe honoré : Les idoles où il revient sur la disparition d’artistes qui l’ont fortement influencé ou marqué mais qui sont aussi tous morts du sida : Bernard- Marie Koltès, Jacques Demy, Cyril Collard, Hervé Guibert, Serge Daney et Jean Luc Lagarce. On retrouve l’impression générale vue dans Le nouveau roman mais sur un autre sujet. J’ai bien aimé même si parfois le niveau baisse un peu. 2h20, c’est peut être un peu long. Mais l’acteur qui jour Serge Daney est à mon avis le meilleur peut être aussi parce qu’il me parle de ce qui me touche le plus dans cette pièce : le cinéma. Je ne dis pas non plus que ce que disent les autres n’est pas bien comme Marina Foïs qui interprète Hervé Guibert parfaite elle aussi et le final où Collard pète les plombs mais ça manque un peu de la force qui ferait de cette pièce une grande réussite.

Dimanche, Véro m’emmène (encore une fois) à un petit festival (le premier) de rue dans une localité proche de Toulouse, Pibrac : La Mekanik du rire. Nous aurons le temps de voir trois spectacles : Le gros cabaret, Le quartier Lapin et Belli Marcator. Le gros cabaret nous raconte l’histoire de la 500° d’un cabaret crée en 1947 par Francis Gros après une ‘collaboration fructueuse’. Des sketchs assez désopilants faits avec  l’aide de rien. C’est bête à en pleure de joie. Un petit extrait là…..

https://www.youtube.com/watch?v=Twublotu-28

Puis,  le Quartier Lapin nous fait rentrer dans l’intimité du GIGNH (Groupement des Individus globalement non harcelé.e.s) une brochette de personnages totalement débiles avec de sérieux problèmes d’identités. Encore à se pisser dessus.

On termine la soirée (et un peu sous la pluie) avec un duo de femmes excellentes musiciennes et chanteuses dans un sketch où se mêlent Bel Canto, Opérette et Variétés. Toutes deux excellentes, elles déconnent bien dans un registre en même temps très sérieux. Etonnant.

Il y avait aussi en parallèle une expo de voitures et à part les sempiternelles grosses américaines et les Harley moches qui les accompagnent, deux petites perles trouvées. Mon pote Richard me dit que c’est pas une Gordini et que ça vaut que dalle mais il aime bien la 12M. Moi, les deux.

Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.

Le temps se gâte et les intempéries vont s’abattre sur le Minervois. Lundi, les images de gens sidérés et impuissants devant la force de l’eau vont défiler sur les écrans. Je tente tout de même de rentrer mais arrivé à la gare, j’apprends que le préfet vient d’interdire la circulation des trains. Retour chez mes potes. On verra demain.

Mardi, il a plus toute la nuit et la situation n’est pas prête de s’arranger. On annonce les voies submergées. Je trouve un co-voit pour rentrer. On se retrouve à Empalot (deux stations de là ou je suis) et c’est parti. La voiture de Catherine est complète. A coté de moi, un type monte et son visage ne m’est pas inconnu. Je tente quelques questions mais visiblement, le mec n’a pas du tout envie d’engager la conversation. Pour du Blabla c’est étonnant. Je continue de chercher pendant que le djeun de devant passe son temps à pioncer. Je parle un peu avec Catherine, la conductrice et en regardant à droite et à gauche le paysage qui défile et parfois les champs inondés, je vois un mot apparaitre sur l’écran du voisin qui me fait sursauter : Actes Sud ! Mais oui, mais c’est bien sur, c’est là que j’ai déjà vu ce mec lors des présentations des rentrées littéraires de cette maison d’édition, il est responsable du département photo. Quand je lui sors ça, il est scotché et me dit « bravo ». Mais c’est tout, ça m’ira pas plus loin dans les échanges. Un peu hautain le mec (tout à fait dans l’esprit de la maison mère d’ailleurs et sa ministre qui vient juste d’être virée. Ah, ah, trop bon !!!!).

Elle me dépose à Nîmes après une errance gépéestique dans la campagne et je finis le voyage en bus. Ouf, retour à la maison.

Dans la semaine, reprise du rythme tranquille. Ah oui, j’ai oublié de vous annoncer la nouvelle incroyable que j’ai reçue durant mon voyage : MON DOSSIER RETRAITE EST TERMINE. Ouahou !!!!!! Ça se fête. On va y penser. J’ai déjà reçu le pognon, 639€par mois, et je dois maintenant rembourser Pôle Emploi comme prévu, ce qui m’a permis tout de même de ne pas crever la dalle durant toute cette attente mais je vais m’appauvrir un peu car ils me donnaient plus. Pas grave, on n’est pas à ça près.

Une page se tourne. Je suis vraiment en vacances pour le reste de ma vie.

Samedi soir, j’ai organisé avec mes ami.e.s Gaëlle et Bruno, la projection du documentaire de Juliette Fournot qu’elle a tourné durant son séjour en Afghanistan en tant qu’infirmière pour MSF en 1986 pendant que le pays était en guerre avec la Russie. C’est très émouvant et d’une force incroyable. Les images sont parfois terribles et cruelles mais c’est pas du cinéma. Je conseille vivement.

A voir ici :

https://www.dailymotion.com/video/x1987jf

 

Je l’ai présenté ainsi :

Certains d’entre nous se souviennent certainement des voyages qu’on pouvait faire au départ d’Amsterdam, de Bruxelles, de Genève ou de Beaucaire en 4L, en bus, en stop  ou de toute autre manière pour rejoindre l’Inde et Katmandou. C’était le temps béni des hippies et des voyages d’aventures à travers le monde. Nicolas Bouvier, dans un livre référence qu’est L’usage du monde (Droz 1963), le raconte d’une façon poétique et plus proche de nous, pour ne pas dire ici même, Jack Thieuloy, d’une façon plus roublarde certes, fait de même dans son livre En route vers l’inde (Seghers 1990).

Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.

Mais depuis 1979, l’Afghanistan, jusqu’alors considéré comme un des plus beau pays sur la terre tant par la richesse des rencontres que ses paysages, est devenu une terre meurtrière. En 1978, la Russie envahit le pays suite au coup d’état du Parti Démocratique Populaire d’Afghanistan pro-russe qui ne plait pas aux partis conservateurs. Une partie des afghans, aidés par la CIA, entre en résistance. La Russie quitte le pays en 1989 après 10 années de guerre et le régime tombe en 1992. S’ensuit une guerre civile jusqu’en 1996.

 Les talibans prennent le contrôle du pays jusqu’en 2001. Après les attentats de 2001 à NY, c’est l’OTAN.

En ce moment (20-21 Oct. 2018), ont lieu des élections législatives et 10 candidats ont été assassinés par les Talibans qui les considèrent comme illégales et non conformes aux lois islamiques.

Ça ne s’arrange donc pas dans ce pays.

 

Dimanche grand beau ciel bleu, je reste à la maison mais je suis aussi avec vous et grâce à l’appui logistique de ma médiathèque préférée je peux visionner Pierrot le fou de Godard (trop longtemps que je ne l’avais pas vu : « qu’est ce que je peux faire, chais pas quoi faire. Tais toi, j’écris ») magnifiquement évoqué dans l’expo qui lui était consacré à Montmajour cet été en parallèle avec Picasso. En revanche, Prénom Carmen me laisse indifférent si ce n’est de revoir Maruschka Detmers à poil, une façon comme une autre de se faire remarquer, on avait déjà dit ça à la sortie du film. (Tiens, qu’est-ce qu’elle est devenue cette actrice ??? elle fait de la TV). C’est encore une histoire de bandits et d’amour le tout envahit par la musique obsédante de Beethoven joué par un quatuor que l’on voit sans cesse en répétition. J’ai craqué. Rien à voir avec ce chef d’œuvre qu’est Pierrot : « Je m’appelle Ferdinand ».

Des cédés de musique africaine encore : Raretés de la musique Africaine entre 56 et 82 – Rumba congolaise et Soukous. Excellent. En revanche celui consacré à la musique du Nordeste est plutôt moyen, pas très fouillé. Rien sur le Boï de São Luis.

Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.

Avant que le prix de la bière n’atteigne des sommes astronomiks, je vais boire une petite Triple Karmeliet à votre santé, c’est très bon pour le moral et plein de sels minéraux.

La semaine est calme et agrémentée de quelques séances de cinéma, deux très franchouilles : l’amour flou (la vie de Romane Bohringer son mari Philippe Berrot avant, pendant et après leur séparation) suivi de près par Le grand bain (histoire loufoque de types largués qui se lancent dans la natation synchronisée masculine avec un casting dingue) et enfin un monument : Les Camarades de Mario Monicelli (Italie 1963).

Un livre terminé : Le monarque des ombres de Javier Cercas. Faut bien s’occuper.

Samedi sortie moto pour rendre visite à mes amis d’Uzès (St Siffret pour préciser) et allez zieuter la splendide Matchless G50 Rickman qu’il vient de recevoir (ou la Rikless Matchman si vous préférez). Ça s’appelle un bijou. J’emmène avec moi Marie Laure, la voisine, alias Marie Carreaux, car c’est une amie à aux aussi. Longtemps que Craquotte n’avait pas pris l’air et tout le monde est content.

La Belle est une Bête mais comme tout anglaise qui se respecte elle fait chier son monde et refuse de craquer. Poussette et kick n’y feront rien et elle retourne au garage sans faire la fière.

On a bien fait car le weekend est pourri…flotte flotte et reflotte…Je reste au sec et au chaud, 13° ce matin, pas le temps à mettre le short.

Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.

Je profite d’une accalmie pour foncer à Avignon et à mon cinéma préféré qui passe un film inconnu de beaucoup de monde : Breaking away de Peter Yates (1979). Peter Yates est surtout connu pour son fameux Bullit (1968) où il fait débouler des bolides dans les rues de San Francisco avec un certain Steve McQueen au volant. Mais dans ce film, les bolides sont remplacés par des vélos pour notre plus grand bonheur et ce, même si les américains ont la fâcheuse habitude de faire tourner les véhicules de toutes sortes sur des pistes ovales. Un groupe de jeunes venant des quartiers ouvriers de la ville (Bloomington, Indiana) fils de tailleurs de pierres, errent dans leurs vies tels des révolutionnaires très sages et rétifs à toute forme de soumission au monde du travail qui les attend pour les broyer, regardent avec mépris la jeunesse dorée de la ville qui se pavane dans les campus et frime à bord de leurs voitures de sport. Un des leurs, Dave, passionnée par le vélo, admiratif de la culture italienne jusqu’à en parler la langue dans sa famille, au grand désarroi de son père, pur américain de souche, de faire résonner la maison avec des airs d’opéra mais avec la connivence de sa mère qui lui concocte des petits plats de ce pays, va se faire passer pour un italien pour draguer une belle fille de l’université, va devenir le symbole de la lutte de classes de cette époque mais pas seulement par des bagarres ou des provocations. Et quand est organisée une course de vélo par ladite université et qu’on autorise pour la première fois un club de la ville à s’inscrire, c’est pour eux l’occasion d’humilier ces bourgeois plein d’arrogance. Sur un scénario de Steve Tesich (Karoo et Price pour les livres traduits), Peter Yates nous livre un film extra avec des dialogues hilarants, où les cyclistes italiens sont traités comme des fourbes et où les prolos sortent vainqueurs. Jouissif au possible !!!!

 

Le soir, je reçois un jeune cycliste de Rouen en balade en France. Une année sabbatique avant de plonger dans le monde magnifique du travail mais il a choisi le professorat et le sport. Ça ne devrait pas être trop pénible au début. Le pauvre arrive rincé et c’est pourquoi je n’ai pas hésité à le recevoir. J’ai d’ailleurs reçu un paquet de demandes le même jour de la part de cyclistes peu prévenants devant une météo pourtant annoncée catastrophique depuis plusieurs jours. Je n’ai pas répondu à tous. Mec bien sympa et sensible aux maux de ce monde, il sillonne le pays en rendant visite à ses ami.e.s ce qui me rappelle vraiment mon premier voyage. Bon, comme il le dit lui-même, l’hiver qui arrive, ça peut-être lui donner envie de rentrer en train dans sa Normandie natale mais au moins il aura profité jusque là d’un été exceptionnel pour pédaler.

Fin du mois et fin du moi

Je sors de la dernière échographie et c’est pas jojo. Ca s’arrangera pas comme ça a dit le mec. D’abord passer une IRM pour affiner le pronostique et après une opération si nécessaire. Va falloir que je trouve une infirmière accorte ou plus si affinités. Moi je dis ça mais je dis rien, si FUCK de chiotte…….et tout ça  cause d’un toubib de merde qui ne s’est pas donné la peine de faire un bon diagnostique lors de mon passage aux urgences de l’hôpital de Nîmes il y a quatre mois. Tout ce temps de perdu. Ça me troue.

Sinon ailleurs, je dirai même de l’autre coté de l’océan atlantique, dans un pays qui me tient personnellement à cœur, les choses ne vont pas très bien non plus. Le Brésil vire droite extrême et même si le programme de ce nouveau clown, ça va devenir un métier d’avenir, est complètement inexistant et se balade suivant l’air du temps ou les messages reçus sur les réseaux sociaux, il effraie par ses choix. Ses propos sont tellement ignobles et grossiers que l’on se demande bien comment cette société métissée et si joyeuse peut les prendre au sérieux mais je sais aussi qu’une frange de cette société, pour l’avoir côtoyée un peu lors de mon séjour dans ce pays, est incroyablement réactionnaire et hautaine sans oublier que la droite a été écartée du pouvoir pendant les presque quinze années de règne du PT et qu’elle attendait sa revanche de pied ferme dans une haine totale de ce parti. Elle a le pouvoir et le fric qui va avec et ses maisons sont très bien protégées par des gardes armés et quand on voit les résultats des élections, on s’aperçoit que c’est bien le sud, le plus développé, qui a voté Bolsonaro et que le Nordeste a voté pour Haddad. Les deux sociétés brésiliennes se dessinent donc clairement sur la carte du pays. On ne dansera plus la samba comme avant mais on la nommera peut-être A samba dos fascistas car cette musique vient bien de Rio.

Attendons la réaction des intellectuels et des artistes et les deux mois qui nous séparent de son investiture.

Pour ce qui est des premières déclarations, on voit déjà le tableau noir qui se dessine : « Je vais supprimer A Folha de São Paulo ». Ben voyons. C’est le quotidien qui a dénoncé les fraudes et les fausses nouvelles émises par ses partisans durant sa campagne. Heureusement ce journal est assez solide pour se passer de subventions mais ça craint tout de même.

On se retrouve en novembre et c’est déjà demain.

Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
Durant le quatrième mois de convalescence forcée, je prends mon mal en patience.
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26 octobre 2018 5 26 /10 /octobre /2018 21:23
Deux films franchouilles : L’amour flou et Le grand bain
Deux films franchouilles : L’amour flou et Le grand bain

Deux films franchouilles : L’amour flou et Le grand bain

 

L’amour flou – film de Romane Bohringer et Philippe Rebbot – 2018 – 1h37

 

C’est l’histoire d’un couple (en vrai) qui se sépare (en vrai) donc la vie de ces deux là. On ne s’aime plus mais ce n’est pas pour cela qu’on n’a pas envie de ne plus se voir surtout quand il a deux enfants qu’on adore. Alors que faire ? Trouver deux appartements mitoyens, on fait un trou entre les deux et on peut passer de l’un à l’autre. Romane Bohringer et Philippe Rebbot nous exposent leurs soucis, leurs disputes, leurs arrangements avec la vie et nous regardons tout cela calmement en les observant sans avoir jamais l’impression de voir autre chose qu’une histoire banale mais racontée avec tellement d’énergie et de franchise que l’on ne peut que les trouver très sympathiques. Les rencontres sont belles et parfois cocasses et on leur souhaite tout le bonheur qu’ils méritent dans leurs nouvelles vies.

 

Le grand bain-  film de Gilles Lelouche – 2018 - 1h58

 

Des mecs plutôt paumés chacun dans leur vie, aussi disparate que leur provenance sociale, se retrouvent par hasard dans un club de natation synchronisée masculine. Le dernier à arriver est Mathieu Amalric qui joue le rôle d’un burning aouté très très très mal en point dans un casting de dingue : Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde, Jean-Hugues Anglade, Alban Ivano, mais aussi Virginie Efira, Leïla Bekhti ou encore Marina Foïs. Dirigés au début par une prof elle-même ancienne championne de la catégorie mais qui ne gère pas non plus très bien sa vie, ils décident de participer au championnat du monde de la discipline mais de discipline ils n’en ont pas vraiment beaucoup. Alors va débarquer une autre coach qui, depuis son fauteuil roulant, va leur en faire baver des ronds de chapeaux. C’est drôle, parsemé de petites phrases qui percutent, de moments d’abattements et de pêche communicative, et même si ça dérape un peu parfois dans le balourd, ça se laisse regarder pour se détendre ce que le cinéma permet parfois et ce n’est pas plus mal.

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25 octobre 2018 4 25 /10 /octobre /2018 18:52
Les camarades – film de Mario Monicelli – Italie 1963 – 2h10mn

Turin, début du 20° siècle, le jour se lève sur la ville et les ouvriers de la filature se lèvent aussi pour prendre le travail à 6h00. Il fait encore nuit et froid ce matin.

Au son du sifflet, la chaudière sous pression lâche sa vapeur qui va faire tourner les axes et les courroies qui entrainent les métiers prêts à tisser des heures durant dans les mains des ouvriers et ouvrières.  A treize heures, une pause d’une demie heure pour manger son casse croute sous l’œil de celui ou celle qui n’en a pas. Puis on remet ça jusqu’à 20h30. Si on compte bien ça fait 14 heures de travail et ces forçats s’en rendent compte aussi et quand l’accident survient (20% des travailleurs finiront éclopés souvent happés par leur machine épuisés de fatigue), la révolte gronde et on décide en comité de faire comprendre au patron que ça ne peut pas durer.

Dans un noir et blanc magnifique, ce film prend aux tripes dès les premières images par la justesse des propos, la finesse du regard de Monicelli qui sait capter les détails de la vie de ces gens, des ouvriers qui s’en sortent un peu jusqu’à ceux qui débarquent de la Sicile et qu’on traite de mauricauts.

Et quand un professeur arrive de Gêne pour les aider dans leur révolte, les idées qu’ils nourrissaient prennent forme et les luttes de même. Mais l’on sait déjà que ces révoltes ne seront que le début d’une autre encore plus grande et qui n’a pas encore fini aujourd’hui de faire couler le sang.

Rien de trop dit ou de trop fait dans ce film qui malgré ses cinquante ans d’âge, n’a rien perdu de sa force et de sa vison des rapports de classe. Ne ratez pas ce chef d’œuvre.

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1 octobre 2018 1 01 /10 /octobre /2018 16:41
FEMMES DU CHAOS VENEZUELIEN – Documentaire de Margarita Cadenas – Venezuela/France 2018 – 1h23

A travers le témoignage de cinq femmes, Margarita Cadenas nous décrit le Venezuela d’aujourd’hui  alors qu'elles disent l'amour de leur pays, mais celui d'avant.

De l’infirmière qui déplore le manque flagrant de médicaments malgré les discours rassurants de la ministre à la radio.

De celle qui de débrouille avec le marché noir pour trouver des couches pour son fils. Ce n’est pas la plus à plaindre mais elle a la trouille au ventre quand elle conduit sa voiture.

De celle qui fait la queue jour et nuit afin d’avoir le ticket qui lui permettra peut-être d'acquérir les denrées de première nécessité que des centaines d’autres attendent aussi.

De celle, ancienne commissaire de police à la retraite qui tente en vain de savoir pourquoi son petit-fils a été arrêté et qui attend un improbable procès après 28 reports. On moins on ne le torture pas.

De celle, enfin, qui a vu son fils se faire massacrer par les forces spéciales dans la nuit et s’entendre dire quand les lumières s‘allument dans sa maison ravagée : « Ce n’est pas celui que l’on recherchait ». Elle attend toujours le procès  des assassins.

Margarita Cadenas filme un pays qui, derrière sa façade moderne (ça dépend des quartiers), sombre peu à peu dans la démence. Depuis 2015 ce ne sont pas moins de 4 millions de personnes sur 30 qui ont fui leurs pays et qui voient maintenant les portes des pays voisins se refermer et dans l'attente que quelqu'un vienne mettre fin à ce désastre.

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1 octobre 2018 1 01 /10 /octobre /2018 15:44
LES FRERES SISTERS – un film de Jacques Audiard  - 1h57 – d’après le roman éponyme de Patrick de Witt

Du grand art à tous les niveaux et dès le début avec cette tuerie et les pistolets qui crachent des flammes dans la nuit et le cheval en feu qui tente de fuir. Les deux frangins, Eli et Charlie, à la solde d’un potentat local (Le Commodore), partent à la recherche d’un chercheur d’or, un certain Warm, qui détiendrait une formule magique, lui-même déjà poursuivi par un détective, un dénommé Morris. Ça fait beaucoup de gens qui se courent après mais y’a de la place dans les grands espaces. Ça défouraille grave aussi mais au fil du temps et des rencontres, on va connaitre un peu mieux le passé des deux frères et les suivre avec une forme de tendresse dans leur vie mouvementée car si Eli, le jeune, ne réfléchit pas trop à son avenir, Charlie lui, en a un peu soupé de ces cavalcades et de ces tueries. Mais comme tous tueurs à gages qui se respectent, ne pas respecter les contrats entraine d’autres tueurs à gages à ses trousses et ça n’en finit pas. Ce n’est qu’après avoir rencontré ceux qu’ils cherchent que leur vie va basculer. Il n’y a pas un plan en trop, tout s’enchaine par magie dans un montage virtuose. On reste happé par l’histoire, ces deux mecs touchant qui s’envoient des mots recherchés et qui s’essayent à la brosse à dents (c’est pour les garder plus longtemps et ça donne bonne haleine, lui dit le vendeur). Un réalisateur génial, deux frères, un détective et son journal, un chercheur d’or et sa formule, un quintette digne  de Chostakovitch. C’est géant.

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1 octobre 2018 1 01 /10 /octobre /2018 06:39

Fin du troisième mois de repos forcé

Faut que je me calme m’a dit le doc de l’échographie

  • C’est pire qu’il y a deux mois

C’est normal, je sortais de trois semaines sans bouger de mon canapé

Faut tout de même pas que je remette ça, c’est au dessus de mes forces

  • Regardez moi ça, c’est le bazar, ça ne va pas du tout
  • Aucun effort

Fuck de chiotte et moi qui pensais y aller mollo

C’est vrai aussi que les trois jours passés à arpenter les expos photos à Arles n’ont pas du arranger les choses

Il me faut donc encore ralentir le rythme

Patience, patience, patience. Facile à dire plutôt qu’à appliquer

Flo a perdu son père et me dit 

  • ça va même si ce ne sera jamais plus comme avant

J’ai connu ça et le regret de ne pas avoir plus parlé avec ma mère avant qu’elle ne disparaisse

Et mon frère qui se signale après plus de trois mois de silence dans une phrase toujours aussi laconique

  • Première quinzaine d’octobre tu seras là ?

Ni bonjour ni rien ni que dalle

Ça me fout en boule

Oui mais je ne vais pas bien rétorque-t-il et puis toutes ces formules ineptes

D’un coté, une sœur qui me traite de pathétique et de l’autre, un frère, d’inepte

Ça ne s’arrange pas dans la famille

Heureusement il y a Arte et le Cinéma

Coincoin et les Z’inhumains d’un coté et I Feel Good de l’autre. La série de Bruno Dumont nous entraine dans un délire total où de la glu tombe du ciel, des clones sortent du ventre des gens touchés par une lumière incandescente et vrombissante. L’effet est saisissant et d’une invention folle. Hommage à  Buster Keaton avec une porte de grange qui tombe et le frère de Coincoin qui passe par la porte et Coincoin lui-même qui  l’air le plus sensé de la bande et sa nouvelle meuf qui garde la tête froide. Et si parfois on a envie de tous les secouer pour les faire revenir dans notre monde, que les acteurs en font des tonnes, que les mimiques du Commandant et les facéties de Carpentier qui passe plus de temps sur deux roues que sur 4 avec sa C4  toute cabossée peuvent, à juste titre, nous exaspérer,  on se dit que Bruno Dumont, à l’aide de dialogues percutants, de silence qui en disent long aux aussi, de détails hilarants et qui a su mettre l’actualité en évidence (ce ne serait pas ces migrants qui foutent le bordel ? comme dit si bien le Commandant ?) a une sacrée audace de réaliser ce genre de film d’autant que cela ne doit pas forcément plaire aux gens du cru les faisant encore passer pour des retardés mentaux. Mais si on a la patience d’attendre jusqu’au dénouement de cette histoire dingue, on verra alors le message du réalisateur. Foutraque à souhait, dérangeant mais vraiment unique.

Quant à I feel Good, c’est une tuerie et la troupe réunie par Délépine et Kerven vaut son pesant de cacahouètes.

Faut que je me calme

Et je reprends

Un tempo plus lent

Celui d’avant

Encore un film puisque je ne vois rien de mieux pour m’occuper à part lire et écrire. Pour ce qui est de la lecture, j’ai lu le dernier livre de Jérôme Ferrari A son image, bouaif, pas mal mais je n’ai pas été plus emballé que ça. L’histoire de cette jeune femme attirée par la photo et son parcours depuis les brèves et les photos des groupes locaux (la Corse toujours) lors de parties de pétanque ou des réunions officielles qui l’ennuient prodigieusement jusqu’à son départ pour les zones de guerres est très bien fait mais les bondieuseries qui l’accompagne fatiguent très vite. Ferrari dézingue toujours autant ce pays peuplé de barbares et d’arriérés mentaux mais il y a beaucoup trop de passages qui m’ont fait lâcher le livre des mains ou le parcourir en travers et ça, ça veut tout dire.

Le film c’est Les Frères Sisters d’Audiard. Du grand art à tous les niveaux et dès le début avec cette tuerie et les pistolets qui crachent des flammes dans la nuit et le cheval en feu qui tente de fuir. Les deux frangins, à la solde d’un potentat local (Le Commodore,) partent à la recherche d’un chercheur d’or qui détiendrait une formule magique lui-même déjà poursuivi par un détective. Ça défouraille grave mais au fil du temps et des rencontres, on va connaitre un peu mieux le passé des deux frères et les suivre avec une forme de tendresse dans leur vie mouvementée. C’est géant.

Je reprends le fil des jours, un AR à Grenoble pour assister aux obsèques du père de Florence. Austère avec pas plus de dix personnes à la cérémonie. Schubert, Mozart et un nocturne de Debussy pour conclure. Et comme dit sa mère : »Un enterrement, c’est pas la bamboula ». On aura compris le message. Le train qui me ramène longe le Vercors par l’est d’abord, puis le nord et l’ouest enfin. On en fait le tour bien installé dans son fauteuil. Au début on en est proche. Jusqu’à Moirans, la ligne se faufile entre ce massif et celui de la Chartreuse puis tout en s’écartant de ses barres rocheuses illuminées par le soleil, a la hauteur de St Marcellin,  j’aperçois une faille sombre qui appelle à la découverte, les gorges du Nan. Faudra y revenir faire un tour. De St Hilaire et St Nazaire, d’autres beaux chemins de randonnées permettent d’accéder à ce massif. St Romans et Valence, je change de train pour filer à toute vitesse vers Nîmes mais à un endroit que je connais bien maintenant, je ne pers pas la vue magnifique sur les Trois Becs (ensemble de trois pointes caractéristiques : Roche Courbe - 1446, Le Signal -1559 et le Véyou -1589). La lumière rasante de cette fin de journée éclaire ce tableau majestueux de teintes mordorées. N’oubliez pas la prochaine fois que vous y passerez, c’est juste après le tunnel sur votre gauche. Un peu en deçà du massif le promontoire de la forêt de Saou offre un spectacle grandiose. Ce n’est pas la peine de courir le monde, on a tout ce qui faut ici. Le Seigneur de Provence annonce l’arrivée. Pas plus de deux heures pour rentrer.

Mais la série continue car mon autre amie Catherine m’apprend en même temps que son père vient de décéder et j’irai donc la retrouver et tous nos amis communs mais cette fois à Vichy. Je voyage beaucoup en ce moment. J’aurais bien voulu y aller par le Cévenol, ce train mythique qui part de Nîmes jusqu’à Clermont (avant il ralliait Paris à Marseille) qui passe par les plus beaux paysages de France et je pèse mes mots : les Cévennes, l’Allier et des centaines d’ouvrages, ponts et tunnels, construits par nos anciens. Il part tous les jours de Nîmes à 14h13. Ne ratez pas cette expérience. Mais ça ne sera pas pour cette fois, cela me ferait arriver trop tard à Vichy. Mais j’y reviendrais rien que pour ça.

Je rentre le samedi soir, laissant cette famille privée du père se retrouver pour des détails qui ne me regardent pas.

En arrivant à Beaucaire, je retrouve mes ami.e.s en train de siroter quelques canons à la terrasse de chez Malik. Je me joins à eux un peu content, je dois l’avouer, de ne pas me retrouver seul après ces moments difficiles. Et une et deux et trois Leffe et un pti verre de rouge pour conclure. Après ça on a moins faim et on peut aller se coucher tranquille.

Dimanche, dernier jour du mois et comme l’ambiance est au ne rien faire, autant l’adopter et puis après les émotions dernières cela ne fait pas de mal. Le temps est de la grisouille. J’attends la fin d’après midi pour sortir et assister au dernier concert de la saison, et tout cout, au Village Hangar.

Le programme de ce soir, un solo de batterie de Luc Bouquet en hommage à son père Jeannot mort à 93 ans sans avoir pu assister à aucun des concerts de cette année. Luc fait sonner sa batterie de toutes ses subtilités et nous offre un beau moment de création.

En deuxième partie, Cosmos 2018, un trio composé du même Luc, de Maryse Gattegno à la contrebasse et Remi Charmasson à la guitare. Autour de thèmes empruntés à la SF et des films aussi cultes que « Houston, we have a problem », « Blade Runner » et « L’Odyssée de l’espace », ces trois musiciens nous entrainent dans un univers poétique et sonore  unique ou l’esprit peut vagabonder en toute liberté. Un espace musical magnifique.

Voila comment clore un dimanche et un mois de très belle façon.

Une dernière chose tout de même, pour la première fois, une femme (Ana Carrasco, espagnole, 21 ans) est devenue championne du monde de moto dans sa catégorie. C'est assez rare pour le signaler. Mecs, tremblez.......

Fin du troisième mois de repos forcé
Fin du troisième mois de repos forcé
Fin du troisième mois de repos forcé
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Fin du troisième mois de repos forcé
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Fin du troisième mois de repos forcé
Fin du troisième mois de repos forcé
Fin du troisième mois de repos forcé
la micheline empruntée un jour à Marvejols et un des viaducs du Cévenol
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la micheline empruntée un jour à Marvejols et un des viaducs du Cévenol

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