Quand même cette ville mérite le déplacement, non seulement pour y revoir ses ami.e.s mais pour elle aussi, celle qu’on nomme la ville lumière. Comme je loge dans le 17° mais pas du coté bourge de la place des Ternes mais plutôt celui de la place Clichy, j’en profite cette fois pour déambuler dans le quartier. Il a bien changé depuis que je le connais, ça fait un bail, 1998, alors forcément. Les cafés populaires sont devenus branchés, les restaurants jalonnent les rues, les magasins de fringues ne proposent pas du badgam, les jeunes couples y font des enfants à tire larigot et les poussettes envahissent les trottoirs poussées encore par leurs parents avant qu’ils ne déménagent dans d’autres quartiers plus huppés plus tard.
Comme toujours, y’a pléthore de choses à voir et à faire mais je me laisse tenter par le film argentin ‘La Flor’. Quatorze heures en tout proposé en trois films. Je vais voir la première série de deux. Ça commence autour d’une momie qui va forcément propager des ondes mystérieuses sur l’une d’elles pour se terminer par une pseudo comédie musicale au sujet d’un couple fameux des années 80 que tout le monde rêve de revoir se reformer. Bon ça ressemble à de la série Z totalement assumée par le réalisateur et ça se regarde nonchalamment et je ne suis même pas sorti en cours. Ça prouve !!!
On en dit ça aussi : « La Flor » cambriole le cinéma en six épisodes. Chaque épisode correspond à un genre cinématographique. Le premier est une série B, comme les Américains avaient l’habitude d’en faire. Le second est un mélodrame musical avec une pointe de mystère. Le troisième est un film d’espionnage. Le quatrième est une mise en abîme du cinéma. Le cinquième revisite un vieux film français. Le sixième parle de femmes captives au 19e siècle. Mon tout forme « La Flor ». Ces six épisodes, ces six genres ont un seul point commun : leurs quatre comédiennes. D’un épisode à l’autre, « La Flor » change radicalement d’univers, et chaque actrice passe d’un monde à l’autre, d’une fiction à un autre, d’un emploi à un autre, comme dans un bal masqué. Ce sont les actrices qui font avancer le récit, ce sont elles aussi qu’au fur et à mesure, le film révèle. Au bout de l’histoire, à la fin du film, toutes ces images finiront par dresser leurs quatre portraits. Je ne sais pas si je pourrais voir la suite sinon en attendre la diffusion en Dévédé.
Je rentre à pied et je vais à la rencontre de mon pote P. qui couvre le procès d’A. Merah au palais de justice. Faire la queue pour le contrôle qui rigole pas mais faut mieux. Y’a une autre queue mais c’est pour la Ste Chapelle. Je le retrouve en haut des marches et il m’emmène devant la salle des assises et son installation sommaire pour le montage des images : les avocats, dont le célèbre Dupont-Moretti qui va fumer dans un sas pas du tout prévu pour ça au grand dam des fonctionnaires du coin, les témoins, tout le monde passe par là. On visite. C’est la première fois que je me balade dans ce lieu de justice. Je le laisse à son boulot et je reprends mon chemin. Forum de Halles, Place Ste Victoire, Port Royal. La rue St Honoré est polluée à mort, impossible de respirer la dedans. Je remonte l’avenue de l’Opéra puis la Madeleine où je me paye un flan de la mort qui tue chez Fauché. Ça vaut le coup de claquer un peu plus que d’habitude pour manger autre chose qu’un truc gélatineux sans gout. Une vraie tuerie et j’aime l’idée qu’un pâtissier de renom fasse un gâteau populaire sans chichi et tralala. Merci !!
Le lendemain, avec un ami, nous décidons d’aller voir l’installation de JR à la pyramide du Louvre. Manque de pot, c’est pas fini est c’est plutôt un truc à voir de haut car ça représente un trou mais comme c’est en trompe l’œil et à plat, ça donne rien. On en profite pour visiter le musée des Arts Déco où je ne suis jamais venu. Lui si, car c’est son domaine. Il s‘intéresse surtout à la céramique et les couverts dont il a une collection qui ferait pâlir le conservateur du musée quoique il doit en avoir un paquet dans ses réserves.
On passe par tous les âges et on tombe sur le berceau du Duc de Bordeaux. Un gars qu’a failli être roi, mais c’est le duc d’Orléans qui lui a piqué la place et c’est de là que vient l’expression péter dans la soie car le berceau en est recouvert et comme forcément, comme tous les mioches, il a du péter, et bien il l’a fait dans la soie, lui….. le genre de truc humble pour gosse de riche si vous voyez ce que je veux dire (les photos parlent d’elles mêmes).
Y’a une nouvelle galerie consacrée aux œuvres du 20° mais c’est immense et il faudra revenir mais je tombe par hasard sur quelques céramiques contemporaines dans une salle consacrée aux vases : du Wayne Fisher, Varlan, Betty Woodman et Rousseau. Ça rappelle des choses.
Du cinquième étage, on a une belle vue sur Paris. Profitons donc.
Je voulais aller voir la partie 2 de La Flor mais ça se terminait trop tard alors tant pis. On rentre à pied une nouvelle fois mais par la rue de Rome et tous les luthiers puis par le quartier de Batignolles. Belle balade.
Samedi et dimanche matin, travaux pour Attac. Toujours bien de retrouver les copines et copains de l’asso mais les contenus faiblissent. Ça risque de lasser à la longue.
Mais le samedi soir, grande nouveauté pour F. et moi-même, un concert à la Philharmonie de Paris pour deux œuvres de Bartok : Le Mandarin Merveilleux et le Concerto pour Orchestre avec le Budapest Festival Orchestra mais malheureusement sans son chef attitré, Yvan Fisher. On verra bien….La salle est magnifique et nos places nous situent juste au dessus de l’orchestre avec vues sur le piano et le chef. Mais j’ai trouvé que le Mandarin avait été joué un peu trop fort et sans les nuances nécessaires. Je n’ai pas eu le frisson espéré. Mieux pour le Concerto. Il y avait aussi un chœur de femmes pour des chants populaires. Pas mal même si pas tout à fait mon truc.
Le dimanche aprèm, Expo de Alex Majoli au Bal. Belles photos NB sur des faits de société à travers le monde : Europe, Brésil, Chine, Inde et Congo. Vraiment bien.
femmes chinoises qui chantent des slogans avant de prendre le boulot.....
Lundi dernier jour et il fait trop beau pour s’enfermer alors autant se promener dans la ville.
Mardi matin grosse pluie pour pleurer la mort d’Agnès Varda qui sera enterrée aujourd’hui au Père Lachaise mais elle cesse au moment de son arrivée et moi je monte dans le train qui me ramène chez moi.
Je lis le livre d’Antoine de Baecque : La traversée de Alpes, Essai d’histoire marchée, et je me régale car je vois très précisément les lieux que j’ai traversés
et j’arrive sous le soleil et la chaleur.