Romances de terre et d’eau - Co-production Ex Nihilo, Dérives , RTBF, Poly-son – France Brésil 2001 - 1h18
Le rêve de São Paulo – Co-production : Ex Nihilo et Arte France – France Brésil 2004 – 1h40
Le premier :
Dans le Sertão du Nordeste vivent des familles d’agriculteurs qui travaillent sur une terre qui ne leur appartient pas. Prêtée par les riches fazendeiros, ils n’ont le droit que de la défricher et y faire pousser ce qui les fera peut-être vivre dans le futur mais à condition que la pluie arrive à temps et que ce propriétaire ne les en chasse pas pour faire paître ses troupeaux quand il le décide.
S’ils viennent à se rebeller on leur rappelle que leurs vies ne vaut rien et que des hommes sont prêts à les faire disparaître pour pas grand-chose et qu’ils vivent ici parce qu’on le veut bien.
Alors ils triment et tentent de faire vivre leur famille le mieux possible. Vie de labeur et de privation mais le bonheur d’emmener leurs enfants lors de la fête du village pour acheter une nouvelle jupe pour la fille, de bonbons à partager entre tous ( les voir tous mâcher, parents et enfants en se promenant dans les rues du village en fête est magnifique). Participer au feu d’artifice.
« Parfois je vends quelques légumes pour leur offrir ce qu’ils demandent car j’ai trop souffert dans mon enfance de voir ma mère ne pouvoir le faire et voir ma petite sœur mourir de faim ».
Paroles d’un père immense de bonté.
D’autres jouent de la musique ou passent de village en village pour jouer la farce du « Boï ». D’autres font des figurines en terre cuite. Tous aiment cette terre qui les nourrit et se montrent fiers et beaux.
Le second :
Toujours le Sertão mais cette fois ci, nous assistons au départ du plus âgé des douze enfants de cette famille d’agriculteurs. Tous les autres sont déjà dispersés dans ce vaste pays, de Crato (pas loin) jusqu’à São Paulo (très loin, 2500km). Il y a la grande tristesse de ces parents qui voient encore un de leur enfant partir et qui ne comprennent pas. "Pourtant il y avait tout pour faire une belle rue ici".
Il ne voit pas d’avenir à rester sur cette terre aride et caillouteuse. Il va rejoindre ses frères et sœurs partis depuis longtemps comme les autres 8 millions de nordestins qui ont déjà fait le voyage pour tenter une vie meilleure dans la grande ville.
Tout au long du voyage, le réalisateur va nous faire rencontrer ceux qui vivent le long de cette route ; pedreiros qui taillent les pierres à la main et qui en tirent juste de quoi se nourrir quand on ne leur vole pas leur travail dans la nuit. Paysans sans terre qui campent au bord de la route dans des abris de fortune en attendant que leur demande soit reçue. Il n’y a pas de plaintes ni de pleurs, juste la vie et les enfants qui naissent ici même et c'est ça qui compte.
Mais la réflexion d’un de ses frères fait réfléchir. « Qui va rester là haut à faire pousser le riz et les haricots ? Car on ne les fabrique pas dans des usines.» Ils construisent la ville et après ???
José va errer dans cette mégalopole tentant de comprendre sa réalité et nous suivrons ceux qui ramassent les objets à trier à bord de leur roulotte à bras et ils se disent forcément qu’ils feraient fortune dans les pays des riches qui gâchent tant.
São Paulo saura-t-elle offrir le futur tant rêvé à José ?
Un certain Lula da Silva est arrivé de cette terre, a fondé le parti des travailleurs (PT) et est devenu président du Brésil entre 2003 et 2011