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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 06:46

Une femme est choisie par tirage au sort pour en accompagner trois autres qui ont perdu la raison vers une région plus civilisée. Elle se fait aider dans ce voyage par un cowboy qu'elle a croisé une corde au coup. C'est un marché qu'elle conclut avec lui : " Je vous sauve et vous m'aidez ? OK ! " répond-il, trop heureux de sauver sa peau. Mais la tâche qui les attend va se réveler un peu plus ardue que prévue.

Mais qu'avez vous tous à Radio France à descendre le merveilleux film de TLJ.? Votre regard un peu trop intellectuel vous fait-il passer à coté des choses essentielles ? Oui c'est un western mais qui traite d'un sujet trop souvent occulté : la position de la femme dans ce monde de brutes et de couards (mais pas tous).

On s'en fiche un peu que l'on doive retourner vers l'est (vous avez une boussole?) pour retrouver un peu de société. C'est seulement l'endroit où ces femmes vont pouvoir d'échapper de ce monde. Et puis le cowboy sauvé de la pendaison est un cowboy basique et il ne faut pas lui demander de devenir intelligent mais quand même, le film montre bien l'évolution humaniste qui le prend peu à peu durant le voyage.

"We make a good team" lui dit Mary. Et c'est tout aussi normal que se retrouvant avec ces 300 dollars dans la poche, il reprenne ses habitudes de cowboy : fringues neuves, bain et jeu mais il offre aussi une belle paire de chaussures à cette servante et lui dit de ne pas aller là-bas. Et quand il se révolte contre ces salauds qui ne veulent pas l’accueillir avec ses folles, sa réaction est pur western : les faire disparaitre. Et quand Mary craque après s'être perdue..Tout ça fait de ce film une très belle réussite, ok pas un chef d’œuvre mais tout de même.

Le bac traversant la rivière il redevient cowboy est c'est tout, pas d'attaches, pas de plan. C'est le western.....

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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 18:42

 

 

Mais qu’est-ce qui m’a donné envie d’aller voir ce film chinois ? Certainement l’appétit de découvrir des contrées encore ignorées, un  nouveau cinéaste car j’ai raté A touch of sin alors pas deux fois. Mais je ne m’attendais pas du tout à ça, à ce que j’ai vu, à ce que j’ai découvert. Plus un documentaire qu’un film, il nous montre la vie de trois sœurs âgées de 4 à 10 ans dans un village perdu à 3200m au Yunnan, une contrée chinoise du sud-ouest.

Mais ces trois petites filles, aussi exceptionnelles les unes que les autres, nous paraissent très vite extrêmement livrées à elles mêmes. La maison, si on peut appeler maison cet abri sommaire en terre battue et où la cuisine se fait à même le sol dans un trou creusé, offre un confort plus que rudimentaire : les couvertures n’ont pas vu de savon depuis bien longtemps, les lits sont des paillasses dignes du moyen-âge; tout d’ailleurs nous transporte dans cette époque révolue à nos yeux.

Elles participent quand même à la vie de ce village comme ramasseuses de crottin ou bergères de moutons ou de cochons car là-bas, les cochons sortent dans les prés et ont l’air bien tranquille. Des mots sont souvent répétés : » ne leur fait pas peur, ne les effraie pas, ne les frappe pas ». Elles se mêlent aussi à la vie du village lors de festins où elles ont enfin l’air de manger  à leur faim. La mère est partie (où, depuis quand ???) et le père tente une meilleure vie en ville et revient les voir avec des cadeaux de temps en temps pour finir par revenir définitivement faute d’emploi.

On ressort abasourdi par ce film, par la ténacité de ses gamines qui ne se plaignent jamais, parfois quelques larmes pour les plus petites mais quoi de plus normal, qui ne possèdent rien, pas de jouet, pas d’habits décents, des chaussures trouées qui les blessent et qui les font rire « Regarde, elle saigne…. ». Et dans ces paysages splendides souvent enveloppés dans le brouillard mais qui s’illuminent parfois sous le soleil, on se prend à aimer ce peuple chinois sur  qui l’on tape à longueur d’année et les apparitions fugitives de télévision ou de téléphone portable semblent incongrues dans cet univers.

Les enfants occidentaux devraient voir se film et arrêter de se plaindre sans cesse dès qu’il leur manque quoique ce soit.
Un grand moment de cinéma.

 

 

les trois soeurs du yunnan


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21 janvier 2014 2 21 /01 /janvier /2014 12:29

 

Le  dernier film des frères Larrieu, tiré d’un roman de Philippe Djian « Incidences », nous fait quitter leur univers familier des Pyrénées pour nous transporter dans celui, non moins photogénique, des Alpes. Celles là sont Suisses et la beauté des paysages est à couper le souffle. Je connais certains qui le contemplent quotidiennement de leur balcon. Mais les montagnes ne sont pas les personnages principaux mais bien ces frères et sœurs incarnés par Karin Viard et Mathieu Amalric. Leur relation est trouble mais c’est surtout le comportement du frère qui est sujet à question : cette attirance pour les jeunes femmes qui assistent à son cours de littérature.

Un jour, l’une d’elle disparait. L’enquête commence et la mère de celle-ci se présente pour lui poser des questions et tombe également amoureuse de lui. Sera-t-elle enfin le secours tant attendu pour qu’il se débarrasse de ses démons ???

Des acteurs au top de leur art, tous, aussi bien les premiers rôles que les seconds et je pense bien sur à la prestation remarquable de Sarah Forestier, des images splendides, une intrigue moins importante que l’ambiance elle-même.

Un film à conseiller même si à sa sortie, on se surprend à déjà l’oublier mais ce n’est pas grave c’est du très bon cinéma.

 

En revanche, celui de Clio Barnard est loin de s’effacer aussi rapidement. Nous passons de l’univers majestueux des Alpes, de la société policée de la Suisse et de ses habitants pour débarquer dans la banlieue de Bradford en Angleterre. Paysage traversé de lignes à haute tension, misère généralisée de la classe ouvrière sans emploi et deux enfants : Arbor et Swifty. Le premier est totalement inadapté au système scolaire, violent et irascible alors que son pote Swifty est un gros nounours placide qui se laisse facilement entrainer. Les parents sont largués, eux mêmes abandonnés par la société anglaise et sont dans l’impossibilité d’encadrer ces deux enfants.

Ecarté de l’école pour insubordination, Arbor va se rapprocher d’un ferrailleur qui voit d’un bon œil cette main d’œuvre bon marché et il entraine son ami dans la récupération de vieux métaux et quelques larcins.

Et puis il y a les chevaux, leurs yeux, leur douceur, leur présence qui apaisent. Tout le monde. Ils donnent de l’air, une respiration et vont devenir les compagnons des garçons.

Mais le drame se joue doucement, on le sent venir et assis dans nos sièges, on ne peut rien faire sinon y assister.

La photographie est époustouflante, le scénario sans aucune faiblesse, les acteurs, aussi  jeunes soient –ils, extraordinaires…..Tout fait de ce film un total chef-d’œuvre à voir absolument mais en sachant à l’avance que cela va vous secouer.

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17 décembre 2013 2 17 /12 /décembre /2013 12:36

Profondément bouleversé à la sortie de ce film. Oui on a vraiment le sentiment de découvrir une réalité pourtant si souvent dénoncée, des conditions de migrants si souvent racontées mais l'accumulation de souffrances que subissent ces trois jeunes n'a de pareil que dans les pires moments de l'histoire. Comment peut-on traiter des humains de cette sorte, les considérer tels du bétail et encore on doit en prendre plus soin. Les longs moments de silence sur les wagons, les échanges de paroles sont des fragiles instants de paix dans ce monde de barbares. je ne suis pas le seul à penser qu'il faudrait montrer ce films aux jeunes de notre société.

 

Rêves d'Or

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1 novembre 2013 5 01 /11 /novembre /2013 19:27

Workers du Mexicain Jose Luis Valle


Primé à Los Angeles et à Jérusalem sans oublier le fameux festival Grolandais, le film mexicain du Salvadorien José Luis Valle, superbement servi  par une caméra lente et pointilleuse, des acteurs qui ne semblent jamais jouer tant ils sont incarnés par leurs rôles et un sujet qui pourrait sembler misérabiliste mais qui s’avère au contraire très subversif est impressionnant de maitrise. Un homme et une femme, autrefois mariés, vivent leurs vies de travailleurs depuis plus de 30 ans.

Elle, employée d’une riche et très malade américaine au milieu d’une cohorte de 6 autres, est occupée à nettoyer une maison qui semble déjà assez propre à nos yeux mais surtout à prendre soin de «Princessa », la chienne lévrier que sa maitresse vénère.

Lui est agent de nettoyage d’une entreprise qui fabrique des ampoules qu’il met en évidence quand il visite les magasins de bricolage. Mais au moment de prendre sa retraite, son patron refuse de la lui payer au prétexte qu’il est toujours en situation irrégulière car il vient du Salvador.

Dans la grande maison, à la mort de la patronne, c’est la chienne qui hérite de la fortune mais les employés ne sont pas licenciés à condition qu’ils continuent de prendre soin de « Princessa ».

Je ne vous raconte pas la suite de ces deux vies mais elle vaut son pesant de cacahuètes et pour une fois, « ce n’est pas l’Allemagne qui gagne »…….

 


 



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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 10:51

Omar – par le réalisateur palestinien Hany Abu-Assad


Omar, Tarek et Amjad, trois amis d’enfance n’en pouvant plus de l ‘occupation que subit leur pays, décident de passer à l’acte et de tuer un soldat israélien posté de l’autre coté de la frontière. Ils s’entrainent et le jour prévu, ils choisissent au hasard celui qui passe dans la lunette. Très vite, les services spéciaux israéliens capturent Omar et pour se sortir du risque de la prison à vie, il accepte sous la contrainte de collaborer. Mais il y a un autre traitre dans le groupe. Nous sommes en Palestine et nous vivons parmi ces gens, leur vie de tous les jours, leurs peurs mais aussi leurs rires, leurs blagues et leurs amours; l’entraide quand l’un des leurs se fait pourchasser par la police.  

Le film splendide d’Hany Abu-Assad nous plonge dans ces réalités quotidiennes avec une justesse et une maitrise incroyables mais dans une économie de moyens dont pourraient prendre exemple quelques réalisateurs plus enclins à l’esbroufe qu’aux messages que peuvent apporter le cinéma.

Quand Omar escalade le mur à l’aide de la corde à nœuds pour rejoindre la fille qu’il aime c’est tout le symbole de la résistance qui se présente à nous et quand il se fait aider par cet homme qui passe, c’est tout le symbole de la lutte qui s’affiche.

C’est un film haletant, illuminé par la beauté des  gens qui y habitent. Un film indispensable à voir absolument

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10 septembre 2013 2 10 /09 /septembre /2013 08:23

Michael Kholhass  – Arnaud des Pallières   

Tiré du roman éponyme d’Heinrich von Kleist, Arnaud des Pallières transpose l’histoire de ce marchand de chevaux allemand en Cévennes. Abusé par un hobereau local qui lui demande indument un droit de passage aboli, il demande réparation en justice mais elle ne lui est pas accordée. Il va alors lever une armée pour se faire justice lui-même. Dans une Cévennes sublimée, Arnaud des Pallières filme cette épopée de façon magistrale préférant l’ellipse au récit pur. Les acteurs sont tous magnifiques : non seulement Mads Mikkelson mais autant sa fille que sa femme qui tente d’intercéder auprès de la princesse que Denis Lavant qui interprète un Luther convaincant.  Des gros plans peut-être un peu trop appuyés mais on ressort ébahis par la beauté des images et l’univers magique crée par le réalisateur. L’histoire elle-même est transposable de nos jours sur la question de savoir si oui ou non nous pouvons devenir nos propres justiciers et la fin réserve une belle surprise même si cruelle à nos yeux.

 

Grand Central  – Rebecca Zlotowski  

Deuxième long métrage de cette jeune réalisatrice, Grand Central nous propose une insertion dans la vie des intérimaires des centrales nucléaires pendant et après leur travail. Pour la partie travail, elle s’est appuyée sur l’excellent roman d’Hélène Filhlol  (L a Centrale - Folio) et la partie vie sociale est de son invention. Tourné en Autriche car impossible en France à cause de l’omerta qui entoure ce milieu, la réalisatrice, avec l’aide d’excellents comédiens tels Tahar Rahim (Le Prophète), Léa Seydoux, Olivier Gourmet ou Denis Ménochet, arrive à combiner ces deux histoires parallèles. Les ambiances de travail sont très bien rendues avec toute l’atmosphère pesante qui y règne et qui décrit bien les conditions très précaires de ces forçats de l’atome et cette histoire d’amour entre Gary (Tahar) et Karole (Léa) qui va se marier avec un collègue mais qui n’est pas tout à fait ce que l’on croit. Les espaces sont soit pesant soit rayonnant de lumières et représentent parfaitement les temps de vies  des personnages.

 

La trilogie de l’enfance - Bill Douglas – My childhood 1972, 48mn - My ain folk 1973, 55mn –My way home 1978, 1h12

Oubliée depuis des décennies dans quelques placards, cette trilogie nous raconte l’enfance d’un garçon en Ecosse entre les années 1945 et son passage à l’âge adulte. Mère malade, père invisible, lui et son frère sont élevés par une grand-mère qui  fait de son mieux. Sa vie n’est que chaos et solitude. Quand il trouve refuge auprès de quelques hommes (splendide travailleur allemand  délocalisé dans son village puis vieux monsieur qui lui avoue son amour pour sa mère) ces personnes disparaissent de sa vie et tout est à refaire. Quand il apprend aussi qu’il ne vient pas du même père que son frère il croit trouver chez le voisin (son père donc) refuge mais  il est traité comme un intrus.

Noir et blanc magnifique, longs moments de silence, on pense aux 400 coups de Truffaut et à bien d’autres réalisateurs de cette grandeur. Mais le mot qui ressort presque naturellement de cette trilogie est le mot « misère » tant la vie que ce garçon a du affronter montre plus d’apprêté que de bonheur comme les paysages et les villes vides semblent l'attester. Il se sort parfois de sa condition par des actes de révoltes ou de fuites mais on ne sait pas vraiment où la vie va le mener.

Un film dur mais qui montre avec acuité la vie d'un enfant que la société peut oublier.

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