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16 octobre 2020 5 16 /10 /octobre /2020 13:40

Une jeune metteure en scène décide de présenter au public une page sombre de l’histoire de son pays. En 1941, alors que la Roumanie s’est alliée à l’Allemagne nazie, elle décide d’elle même d’exterminer sa population d’origine juive. Le chiffre est impressionnant : plus de 380000 personnes disparaîtront donc bien avant que les allemands le demandent officiellement à tel point que ceux ci diront qu’ils n’étaient pas prêts à un tel engouement. On connaît d’autres pays qui, même s’ils n’ont pas opéré tout à fait de la même manière, ont montré une réelle désir d’aider les nazis à venir à bout de leur volonté de supprimer cette race.

Mais cette jeune femme veut surtout évoquer le massacre d’Odessa où 20.000 juifs furent supprimés et certains pendus en place publique. Elle va rencontrer des obstacles de la part des ministères concernés et de certains figurants qui ne lui reconnaissent pas cette autorité et elle n’obtiendra satisfaction que par une détermination sans faille et quelques roublardises.

Radu Jude film au plus près le visage et la vie de cette jeune femme et les atermoiements d’une société roumaine qui n’en n’a pas encore terminé avec la part sombre de son histoire à la vue de la réaction de la foule devant celle qu’on lui présente même si elle ne surprend pas trop les réalisateurs. Un grand film vraiment à voir.

Le titre est tiré d’un discours du maréchal Antonescu, conducator de l’époque.

Radu Jude a aussi réalisé Aferim en 2015 sur l’esclavage des Roms.

Peu m'importe si l'histoire nous considère comme des barbares -  réalisé par Radu Jude 2018 – Roumanie/France – 2h00
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16 octobre 2020 5 16 /10 /octobre /2020 06:27

Une femme qui s’est enfuie - Réalisé par Hong Sang-soo – 1h17 - 2020 Corée du Sud

D’un ennui mortel. Des femmes qui parlent de tout pour ne rien dire. Je me suis enfui avant la fin

Josep – film d’animation de Aurel – France 2020 – 1h14mn

Février 1939, les réfugiés républicains fuient l’Espagne fasciste et se retrouvent parqués par les autorités françaises dans des lieux totalement inhospitaliers :plages et terrains vides de toutes protections et de sanitaires. Il va falloir se débrouiller. Josep Bartoli, aidé par un gendarme offusqué par l’attitude ignoble de ses acolytes qui va lui procurer du papier et un crayon, va dessiner tout ce qu’il voit. Il va réussir à s’enfuir et rejoindre tout d’abord le Mexique où il se liera d’amitié avec Frida Kahlo puis les États Unis où il terminera sa vie.

Un dessin simple mais extraordinairement expressif, aidé par les voix de Sergi López, Gérard Hernandez, Bruno Solo, François Morel et Valérie Lemercier, ce film d’animation retrace les heures sombres de notre république et de la souffrance qu’ont du endurer ces femmes et ces hommes pensant trouver de l’aide de l’autre coté de la frontière et ne rencontrant que haine et mépris. Magnifique.

Quelques films à voir………….ou pas

Les Orphelins de Sankara – film documentaire de Géraldine Berger – 84mn

En 1986, au plus fort de la révolution, Tomas Sankara décide d’envoyer 600 enfants, orphelins de père, de mère ou des deux, vers Cuba dans le but de les instruire et de revenir dans leur pays avec les diplômes nécessaires à son développement. Malheureusement, Tomas Sankara est assassiné en 1987 et son programme sera vite abandonné par son successeur Blaise Campaoré effrayé par le retour des ces enfants révolutionnaires mais Fidel Castro considère ces enfants comme les siens et décide de leur permettre de continuer leurs études. C’est quand elles et ils reviennent dans leur pays que le choc est violent car l’administration ne reconnaît pas leurs diplômes et à part une gynécologue-obstétricienne qui est venue en aide à la mère d’un ministre, les autres errent dans leur pays à faire des boulots de subsistance.

Grâce à de fabuleuses images d’archives, Géraldine Berger retrace l’histoire de ces enfants devenus des adultes et qui se battent encore aujourd’hui pour la reconnaissance de leur savoir. Après la chute du dictateur Campaoré, la situation a changé et leurs revendications ont peut-être une chance d’aboutir. Vraiment très bien mais il vous faudra encore attendre un peu pour le voir.

Quelques films à voir………….ou pas
Quelques films à voir………….ou pas

En route pour le milliardfilm documentaire de Dieudo Hamadi – République Démocratique du Congo/France - sortie prévue début 2021 – 90mn

Qui se souvient d’une guerre de six jours en juin 2000 entre deux groupe rebelles congolais, l’un allié à l’Ouganda et l’autre au Rwanda?

Les habitants de Kisangani eux s’en souviennent très bien. Plus de 6000 bombes se sont abattues sur leur ville et firent plus de 1000 morts et des centaines de blessé.e.s et de mutilé.e.s à vie. C’est de ces gens là dont le film de Dieudo Hamadi parle et de leur lutte depuis maintenant 20 ans pour faire reconnaître leur handicap par les administrations.

C’est parce qu’il va y avoir des élections qu’elles/ils décident de se rendre à Kinshasa pour se faire entendre. Va suivre un long voyage sur une barge surpeuplée (ressemblant à une arche de Noé humaine) sur le fleuve Congo et ses dangers permanents : pluies torrentielles et vents violents avec de simples bâches pour se protéger. Arrivé.e.s dans la capitale, elles/ils devront subir le mépris des autorités et crier leur révolte devant des hommes et des femmes les ignorant presque.

La volonté incroyable des toutes ces personnes affrontant toutes les adversités magistralement appuyée par ce documentaire exceptionnel mérite toute notre attention et notre appui absolu.

Quelques films à voir………….ou pas

I am not a witch – je ne suis pas une sorcière – un film de Rungano Nyoni – Zambie - 94mn

Shula, 9 ans, dérange les habitants de son village par des attitudes bizarres. Pour se débarrasser d’elle, on la traite de sorcière et on l’envoie dans un camp où d’autres ‘sorcières’ sont regroupées.

Là, elle endosse le costume obligatoire et le ruban qui l’empêche de s’éloigner du camp, accoutrement que toutes les femmes doivent porter et accepter au risque de se retrouver transformées en chèvre. Mais Shula ne serait-elle pas la seule vraie femme dotée de pouvoirs ?

Un officier de police la prend pour résoudre des énigmes. Son rôle prend un caractère important quand on va lui demander de faire tomber la pluie alors que la sécheresse s’abat sur le pays.

Véritable pépite tombée du ciel, le film de Rungano Nyoni nous transporte dans un pays inconnu mais où certaines traditions perdurent (la réalisatrice nous apprend que ces camps de sorcières existent vraiment au Ghana, en Zambie ou RDC). La jeune actrice qui tient le rôle de Shula est impressionnante et ce conte de fées contemporain nous parle aussi de la condition des femmes en Afrique. Ne le manquez pas.

Quelques films à voir………….ou pas

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29 août 2020 6 29 /08 /août /2020 07:53
Y’a pas que la montagne et le vélo dans la vie (quoique..) mais y’a aussi le cinéma
Y’a pas que la montagne et le vélo dans la vie (quoique..) mais y’a aussi le cinéma
Y’a pas que la montagne et le vélo dans la vie (quoique..) mais y’a aussi le cinéma

alors retour dans les salles qui en ont bien besoin

Les gens de l’Utopia sont presque des amis

je les vois plus souvent que certains autres

amis ou pas

pour commencer :

La Femme des steppes, le flic et l’œuf - Wang Quan An - Mongolie – 2019 – 1h40mn

C’est pas tous les jours que nous provient un film de ce pays alors à chaque fois je fonce. Une bergère est obligée par la police de s’occuper d’un jeune flic posté à coté d’un cadavre de femme découvert dans la steppe. Première vision de cette femme sur un immense chameau. Irréaliste presque. Elle vit seule dans sa yourte et demande parfois à son voisin de venir lui donner un coup de main. Il en profite chaque fois pour lui dire qu’elle devrait se trouver un mari car il ne va pas faire le déplacement à chaque fois.

Film incroyablement poétique où il suffit de se laisser emporter par les images de se pays vide et de sa vie au ralenti. Heureux de savoir qu’il existe encore des endroits pareils. J’aurais tout de même du mal car y’a pas de légumes.

Cornelius, le meunier hurlant – film de Yann Le Quellec – 1h42mn – 2017 (médiathèque numérique)

tiré du roman éponyme de Arto Paasilinna et librement adapté, j’avais oublié ce film mais comme mon ami Damien (acteur de théâtre) y tient un petit rôle, j’y suis revenu. Tout d’abord il a été tourné près du cirque de Navacelles et comme je viens d’y passer quelques jours, ça rappelle des bons souvenirs. Vous connaissez l’histoire, un meunier arrive à l’improviste dans un village perdu et est accueilli à bras ouverts par la population (Kerven maire du village, Anaïs Demoustier sa fille). Elle et lui tombent presque immédiatement dans les bras l’un de l’autre mais sa propension à crier la nuit, à réveiller chiens, coqs et autres humains ne va pas plaire. On le fait interner (Château de Salses transformé en HP). Il s’en échappe et s’en va errer dans d’autres steppes. Et là, que ne vois-je pas devant mes yeux ébahis ? Le plateau d’Amparis dans toute sa majesté flanqué des trois Aiguilles d’Arves et du Golèon, je crois rêver…..non, c’est bien là que le film a été tourné entre autre. Après une belle rencontre avec des esprits de la forêt, il s’en retourne au village mais son amoureuse s’est mariée avec l’épicier local. Je ne vous dirai pas la fin. Malgré quelques longueurs. Le film propose un univers également très poétique.

Tenzo – film japonais de Katsuya Tomita – 2019 – 1h03mn (médiathèque numérique)

Nous suivons la vie de deux moines bouddhistes qui se sont connus lors de leur apprentissage. L’un est un peu écartelé entre sa vie familiale, sa femme, son fils, les cérémonies et le travail qu’il fait dans le prévention du suicide, l’autre tente de survivre dans le paysage dévasté de Fukushima, sans temple ni adeptes pour le soutenir.

Le film de Tomita vient nous rappeler des notions essentielles sur notre rapport au monde sans pour autant nous gaver de morale.

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23 juillet 2020 4 23 /07 /juillet /2020 15:35
Sankara n’est pas mort – film documentaire de Lucie Viver – 1h49mn

Bikontine (enfant-adulte dans sa langue) est un jeune poète un peu perdu dans son pays. Perdu comme peuvent l’être tous les poètes de tous les pays et qui rêvent de voyages ou d’ailleurs sans savoir vraiment où ils vont les mener mais la pulsion est grande.

Bikontine n’a pas connu ce président qui a révolutionné son pays et libéré d’un colonialisme rétrograde. Non, mais son nom résonne encore partout. Thomas Sankara n’est pas resté très longtemps au pouvoir car il dérangeait trop, que ce soit les forces extérieures que celles de son propre pays et c’est son meilleur ami de l’époque qui l’a fait disparaître par un coup d’état. Blaise Campaoré est resté au pouvoir longtemps, vraiment longtemps et il a fallu un soulèvement populaire en 2014 pour l’en chasser après 27 ans.

Bikontine décide de traverser son pays en suivant la ligne de chemin de fer de l’époque et tout au long de cette voie il va rencontrer des figures humaines avec qui il va échanger sur ce passé et cet homme. Institutrice où plus 60 élèves s’entassent dans une classe, chercheurs d’or, balayeuses, toutes ces femmes et ces hommes représentent ce Pays des Hommes Intègres (Burkina Faso) et Bikontine nous les fait rencontrer dans une simplicité magnifique.

La réalisatrice se fait dune discrétion incroyable pour nous transmettre ces rencontres et les textes que Bikontine écrit tous les jours. Étonnant moment où il récite des vers de Sédar Senghor avec un homme rencontré de nuit dans la rue.

Long poème cinématographique où on avance doucement jusqu’aux confins de ce pays sur les traces de son histoire et les pas de Bikontine jusqu’à arriver au point où les rails s’arrêtent. Alors que faire ? Revenir ou continuer ?

La guitare lancinante de Rodolphe Burger accompagne merveilleusement ce magnifique premier film. A voir bien sur.

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24 juin 2020 3 24 /06 /juin /2020 06:17
Cancion sin nombre – film de Melina Leon – Pérou/Espagne – 1h37mn

D’après des faits réels survenus dans le début des années 80, Melina Leon nous relate un trafic de nouveaux nés soutenu par la dictature de l’époque où le conflit fait rage entre les militaires et les révolutionnaires du Sentier Lumineux. Georgina, d’origine indienne et de condition plus que modeste, alors qu’elle est enceinte, entend une annonce dans les hauts parleurs du village, d’une clinique qui aide les femmes à accoucher. Elle se fait ausculter et le rendez vous est pris.

Mais le jour de l’accouchement, le bébé à peine né, on lui prend pour des analyses à l’hôpital mais elle se rend vite compte qu’on lui a volé son bébé. Sans papiers officiels, elle et son mari tentent désespérément de porter plainte et de faire connaître l’enlèvement mais l’administration n’a rien à faire de ses pauvres.

Un journaliste va l’écouter et se mettre sur la piste de ce trafic.

Pamela Mendoza Arpi, l’actrice qui tient le rôle de cette mère, vient du théâtre et étonne par la force tranquille qu’elle transmet.

Dans un noir et blanc somptueux, appuyé par un format presque carré, la cinéaste nous propose une vision presque fantomatique de ses personnages et de leur vie. Séances de chants collectifs en quechua et habits traditionnels, maison qui semble posée sur le sable et prête à s’envoler au moindre coup de vent, déambulation erratique dans la ville, Melina Leon nous offre une image sombre et triste de la vie des ces indiens déracinés et du travail du journaliste qui va se heurter à la corruption même si son enquête permettra de dénoncer ce trafic.

C’est un très beau film très triste qui rappelle les moments odieux d’un continent sous l’emprise des dictatures, du Chili au Brésil en passant par l’Argentine et ce Pérou oublié de tous.
 
ps : premier film de déconfinement...bonheur de retrouver le cinéma et le grand écran..mais pas beaucoup de monde
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15 juin 2020 1 15 /06 /juin /2020 11:48
Talking About Trees - documentaire soudanais de Suhaib Gasmelbari - 2019 – 1h34mn

Ils sont quatre, Ibrahim Shaddad, Suliman Ibrahim, Eltayeb Mahdi, Manar Al-Hilo, quatre cinéastes qui ont fondé la Sudanese Film Group avant que la dictature les oblige à l’exil après un petit passage par les geôles et des séances de torture.

Ils sont revenus et tentent désespérément de faire revivre leur passion dans un pays qui a basculé dans une religion omniprésente. Il y a aussi un vieux minibus Volks qui les transporte à travers le pays pour faire des projections de Chaplin aux enfants. Il est très vieux et tombe souvent en panne comme le courant qui fait de même. Mais le but ultime c’est de proposer un film dans une des salles de cinéma en plein air de Khartoum abandonnées au vent et à la poussière mais pas facile non plus entre les prières des nombreuses mosquées de la ville (passage hilarant encore une fois où l’un deux dit : » Pendant qu’on cherche, il s’en sera construite encore deux »).

Mais l’espoir va se confronter aux refus des propriétaires « qui ne veulent pas avoir d’ennuis» ou de l’administration qui va leur demander des papiers impossibles à trouver ou des raisons valables pour projeter un film qui ne présente pas de de scènes ou de propos douteux alors que la population a voté pour Django….(pas celui de Tarantino mais celui de Sergio Corbucci, sorti en 1966) car il veulent de l’action.

C’est le désir absolu de faire renaître le cinéma et l’humour et la poésie permanente des quatre protagonistes qui vaut de voir ce film. Leur engagement, leur propos respectueux mais qui ne cachent pas vraiment leurs pensées profondes quand ils disent lors d’une émission de radio….

« Si le héros meure précocement, c’est qu’il y a eu un traître » vaut son pesant d’or.

On apprend aussi que l’un deux a fait ses études en URSS et on l’écoute en russe demander si on peut retrouver son film de fin d’études..

Depuis la réalisation du film, le dictateur Omar Al-Bachir a non seulement été chassé du pouvoir par le peuple, mais il vient d’être condamné par la justice soudanais. Le cinéma va pouvoir revivre dans ce pays.

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14 mai 2020 4 14 /05 /mai /2020 21:14
INDIANARA – un film documentaire d’Aude Chevalier-Beaumel et de Marcelo Barbosa – 1h24mn 2019 – présenté au festival de Cannes par l’association Acid

Indianara Siqueira est la figure dominante de la communauté LGBT de Rio. La réalisatrice l’a rencontrée lors d’une manifestation en 2014 où elle énonçait seins nus les noms des 179 transgenres assassinés dans l’année au Brésil.

On la suit durant la campagne présidentielle de 2018 où, après l’éviction de l’ancien président Temer, un certain Jair Bolsonaro se présente contre le candidat de Gauche Haddad et où elle se présente contre le candidat officiel du parti de gauche PSOL (Parti Socialisme et Liberté) . Elle gère aussi un lieu de refuge pour cette communauté, La Casa de Nem, sous la menace permanente d’une expulsion.

Le passé de cette femme transgenre est assez mouvementé pour avoir passé deux années en prison en France pour proxénétisme et par la suite expulsée. Interdite de séjour en France, elle n’a pas pu se rendre à Cannes pour assister à la projection du film.

Mais ce passé n’a pas lieu au brésil et son combat permanent pour la défense de cette communauté méprisée et trahie par les partis de gauche la rend infiniment attachante. Filmée dans son intimité ou lors de prises de paroles sur les places publiques où elle ne manque pas de crier son dégoût pour les politiques de tout bord, Indianara Siqueira incarne d’un façon magistrale la liberté et les luttes que doivent mener les peuples ignorés par toutes les classes dominantes.

L’élection de Bolsonaro leur laisse à toutes un goût amer dans la bouche et l’image finale du palais en ruine ne promet pas un avenir radieux pour cette communauté.

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14 mai 2020 4 14 /05 /mai /2020 15:21
Déplacer les montagnes - 1h 20min / Documentaire De Lætitia Cuvelier, Isabelle Mahenc

Après la vision du documentaire, »Déplacer les montagnes », le récit des migrants et de ceux qui les accueillent à Briançon, il me vient la réflexion suivante : à quoi servons nous ?

Alors que nous vivons dans la ville de Beaucaire, bien protégée de cet afflux d’étrangers par les murs dressés par un maire RN et ses arrêtés ‘Anti-migrants’, le film nous rappelle que dans d’autres villes et malgré les hordes de fascistes voulant se substituer aux forces de police en organisant des rondes dans les montagnes, des femmes, des enfants et des hommes parviennent à ralier la ville de Briançon après parfois des années de galère à travers les déserts et les mers qui les séparent de notre pays.

Et je me dis que je me trouve bien trop tranquille dans ma ville et bien que fréquentant des personnes admirables qui luttent comme elles peuvent contre le racisme ambiant et ses idées nauséabondes, je me dis aussi que nous nous trouvons pour ainsi dire à l’abri de ce combat et de l’aide que nous pourrions leur porter s’ils arrivaient ici. Mais ils ne le peuvent pas. Les seuls migrants acceptés le sont sous la forme de travailleurs détachés qui viennent trimer dans les champs sous la chaleur ou le froid et sous des contrats qu’aucune autre personne n’accepte. Eux n’ont pas le choix et viennent d’Espagne pour ne pas dire d’Équateur, leur pays d’origine et s’ils ne font pas l’affaire, ils sont vite remplacés par d’autres. C’est la loi du marché.

Marché d’humains pour servir les marchés de légumes de notre belle Provence. Pas belle la vie ?

Et c’est pourquoi ce sentiment de ne servir à rien si ce n’est quelques actions contre des banques, quelques manifestations, le plus souvent calmes ici pour dénoncer mais rien dans la ville pour aider ces gens ? En suis-je capable ? Je pense que si je vivais dans une ville comme Briançon ou dans la vallée de La Roya je me joindrais sans hésiter aux gens leur venant en aide. Mais vais-je pour autant déménager dans ces régions ? Pas sur du rôle que je pourrais tenir sachant que tout est bien différent là-bas aujourd’hui.

Il y a une sorte d’endormissement à vivre dans une ville aussi fermée sur le monde extérieur que Beaucaire et le maire, en ne proposant que le plus bas de gamme possible à ses électeurs que se soit dans le domaine culturel (Chippendales pour tout dire et plutôt deux fois qu’une ou des spectacles de strip-tease pour les anciens en mal de sensations fortes quitte à les faire clamser d’apoplexie, ça vide les Ehpad) ou des réunions de bikers arborant des drapeaux confédérés bien dans l’esprit local, n’invite à ses banquets d’autres que ceux qui opinent du chef. Est-ce que ça existe ailleurs qu’ici ???

Bien sur, il est possible de rencontrer des gens d’autres couleurs mais qui semblent « vivre à coté de ça » sans s’en complaire mais non plus sans le combattre vraiment ou par des anathèmes lancés sur internet...et alors...ça change quoi ???

je vais donc me prendre un deuxième mandat de ce maire...pof, 6 ans de plus….je vais donc sortir de ce cauchemar à 72ans…..je me casse maintenant ou j’attends encore un peu ???

Je suis arrivé dans cette ville il y a dix ans sous une municipalité tenue en sous main par le FN mais pas encore à la manœuvre et après avoir attendu ils ont décidé d’y aller ‘Franco’ et sont passés haut la main. L’électorat était fin prêt pour avouer leur préférence.

 

https://vimeo.com/303741182
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30 avril 2020 4 30 /04 /avril /2020 20:51
TANNA – film australien réalisé par Bentley Dean et Martin Butler – 2015 – 1h44mn

TANNA – film australien réalisé par Bentley Dean et Martin Butler – 2015 – 1h44mn

 

Tanna est le nom d’une île des Vanuatu où vivent les dernières tribus coupées du monde moderne.

Les hommes portent un étui pénien et les femmes des jupes et des habits tissés en fibre de coco. Les bijoux ou parures sont faits de feuilles ou de fougères tressées. L’argent n’existe pas. On chasse encore à l’arc et à la massue. La tradition porte le nom de Kastom.

Et dans cette vielle tradition perdure encore celle qui consiste à offrir des jeunes femmes aux tribus voisines. En 1987, un couple s’est suicidé quand on a voulu les séparer. Depuis on a introduit l’idée d’amour dans la Kastom et les couples qui s’aiment peuvent se marier. Il suffit à la tribu de trouver une autre femme à offrir.

C’est à partir de cette histoire que les deux réalisateurs, après avoir tourné un documentaire sur cette île, son volcan sacré, le Yasur, et son peuple, ont eu la volonté de faire un film car ses habitants avaient aussi la volonté de faire connaître leurs coutumes au reste du monde.

Les acteurs viennent tous des tribus de l’île et sont toutes et tous illettrés : le chef est chef, le chaman est chaman et on a choisi le plus bel homme pour faire Dian. Le problème est que toutes les filles avaient honte de le regarder et il a fallu un moment pour trouver Wawa qui avait assez de cran pour le faire.

Le film possède une énergie incroyable car il est habité par tout un peuple, ses croyances et son environnement sans oublier le volcan qui dégage une force inimaginable. Nous sommes fascinés par ce que nous voyons et ce que nous entendons et quand le chef du village prononces ces phrases : « Nous avons résisté aux colonisateurs, aux chrétiens et à l’argent et nous devons rester unis sinon nous disparaîtrons », on ne peut qu’admirer ce peuple.

Le film a été projeté en avant première dans le village après le passage du cyclone Pam et à part une hutte traditionnelle, tout le village a été détruit mais personne n’a été tué. Ils ont regardé le film comme leur propre histoire.

Pleinement conscient que nous ne serions pas capable de vivre comme eux, il nous reste le devoir de les laisser le faire et de nous retirer en silence.

 

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15 avril 2020 3 15 /04 /avril /2020 07:50
Pour Sama – film de Waad al-Kateab et Edward Watts – 2019 – 1h44mn

 

En 2014, le film « Eau argentée » nous apportait la lumière sur ce qui se passait dans la ville d’Homs.

Pour Sama, se concentre sur la ville d’Alep et les atrocités dont ses habitants sont les victimes. La jeune femme décide de rester dans sa ville pour filmer le quotidien de celles et ceux qui refusent de partir. Entre 2012 et 2019, elle filme tout ce qui se passe et quand elle est enceinte, se concentre sur sa petite fille Sama comme une conversation, un journal qu’elle tient avec cet être innocent. Mariée avec Hamza, un des médecins responsables de l’hôpital de la ville, Waad va nous décrire les moments les plus tragiques qu’ils peuvent vivre dans cet endroit où la mort et la vie se côtoient quotidiennement.

Bachar el Assad et ses alliés russes (il faut le préciser) s’acharnent littéralement sur la population et les endroits où l’on tente de soigner à tout prix mais quand le hôpital est détruit et que l’armée les encerclent il faut bien se résigner à fuir et trouver refuge ailleurs.

Images souvent terribles de parents qui voient leur enfant mourir devant leurs yeux et les médecins impuissants à les sauver. Images impressionnantes de la naissance d’un bébé qui ouvre les yeux après un long moment d’incertitude sur son sort, sa maman ayant été touchée par des éclats de bombe.

Le film est une succession de moments d’apaisement et de calme suivis presque immédiatement de bruits d’hélicoptères ou d’avions larguant leur funeste cargaison et alors l’hôpital se remplit de blessés et de souffrances.

Heureux de les savoir tous les trois en sécurité en Angleterre mais qu’en est-il des millions de syriens entassés dans des camps de réfugiés ?? Film dur évidemment mais qui ne montre que la vérité crue et odieuse de la vie des civils en temps de guerre.

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