8 février 2018
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Le film commence par un discours de Thomas Sankara qui défend avec son humour et son charisme habituel la cotonnade « produite au Burkina Faso, tissée au Burkina Faso et cousue au Burkina Faso » et dire aux peuples africains réunis lors de ce congrès qu’il est possible de sortir de l’emprise du colonialisme.
Michel K. Zongo retourne dans son village de Koudougou où la sirène de l’usine ne résonne plus depuis longtemps, depuis la fin des années 90 quand le FMI imposa ses règles arbitraires de restructurations vis à vis des états africains comme le Burkina Faso dirigé par Blaise Campaoré, ami de Sankara et soupçonné de l’avoir assassiné.
Les anciennes ouvrières et ouvriers témoignent de ce temps et tentent de faire revivre cette industrie en fabriquant des pagnes de qualité et en transmettant aux plus jeunes les techniques et savoirs acquis. Les anciens parlent aussi des maladies contractées par celles et ceux qui y travaillaient et que la chimie a rendu malade ou qui les a tués et qui se mobilisent pour faire valoir leurs droits.
Le film de Michel K. Zongo est un témoignage vivant des désastres de ces fameux P.A.S (Programme d’ajustement structurel) signés par des chefs d’états corrompus et peu scrupuleux qui ont ravagé les économies de nombreux pays africains et la vie de ses peuples.
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Cinéma
31 janvier 2018
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Lassée d’attendre que l‘enquête de police trouve enfin l’auteur du crime odieux qui lui a fait perdre sa fille, Mildred Hayes (Frances McDormand) prend les choses en main, et à sa manière, et loue des panneaux publicitaires abandonnés à l’entrée de la ville pour y placarder des messages accusant le sheriff de l’avoir abandonnée. Ça crée un certain remue ménage dans le bled paumé de ce conté mais le dit shérif a beau expliquer à Mildred qu’il fait tout ce qu’il peut pour retrouver l’assassin, les preuves quasi inexistantes (la victime a été brulée) rendent le travail compliqué. « Rien à foutre » pourrait dire Mildred qui s’acharne sur les forces de l’ordre jusqu’à provoquer le chaos total.
C’est tout d‘abord la haine qui va alimenter toutes les parties et faire surgir les bassesses de cette micro société rurale, un mélange de racisme, violence, xénophobie et frustration mais le réalisateur va doucement faire basculer cette haine vers un étonnant rebondissement et même plusieurs, qui vont modifier les regards des uns et des autres dans cette absurdité aveuglante et donner un peu d’espoir à un pays dirigé par celui qui représente la synthèse de ses maux. Excellent !!!!!
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31 janvier 2018
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On connaissait Gérard Filoche. Grace au film de Jean-Pierre Bloc, nous pouvons maintenant mettre dix nouveaux visages sur celles et ceux qui exercent ce métier.
Depuis la loi El-Khomri, les gouvernements tentent de mettre à bas définitivement des acquis sociaux durement gagnés par les luttes et le Code du travail subit des assauts encore jamais vu. Ces inspecteurs vont donc refaire son histoire et nous parler de leur métier, de leurs difficultés à faire respecter la loi, quelle soit au niveau des conditions de travail des ouvriers ou de leurs droits.
De nombreux thèmes sont abordés comme leurs rôles social dans une société en délitement, son détricotage et son épaisseur en constante augmentation sous prétexte de simplification (du en fait à des dérogations multiples), l’égalité Femmes/Hommes, les accidents du travail, le travail au noir ou illégal, la justice et d’autres encore.
Chaque personne témoigne de son expérience personnelle, de son sentiment d’impuissance ou d’injustice vécu, des pressions subies par la hiérarchie à la recherche de chiffres.
Film passionnant, clair et hautement instructif, il détaille bien les divers secteurs où s'applique ce fameux code tant décrié, les conflits d’intérêt, les contradictions..... Tout cela en fait un film admirable et à diffuser sans modération.
Jean-Pierre Bloc – Photographe de presse. Monteur (plus de cent films et documentaires). A travaillé pour de multiples réalisateurs de télévision.
Si vous souhaitez organiser une projection-débat dans votre ville ou village : hague.philippe@gmail.com
Programmation en cours : https://www.sahirafilms.fr/actualit%C3%A9s/
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31 janvier 2018
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Comme le rappelle le réalisateur, 2018, et plus particulièrement le 14 mai, sera intensément fêté dans tout le monde comme les 70 ans de la création de l’état d’Israël mais on ne se souvient pas que l’année 2017 a été, elle, l’anniversaire des 70 ans de la Nakba le 15 mai (Occupation de la Cisjordanie) et le film qu’il a réalisé viendra rappeler les conditions dans lesquelles ce pays été « crée » et les conditions dans lesquelles vivent ceux qui ont perdu leurs terres à ce moment et qui continuent de les perdre tous les jours.
Plusieurs intervenants viennent parler des lois, de l’ONU, de la résistance, des conditions de vie des Palestiniens et les images sont là pour corroborer un sentiment d’injustice et d’oppression permanente subie par ce peuple.
Il ne s’agit pour l’instant que d’un extrait mais il en dit déjà assez pour comprendre.
« Le Char et l'olivier porte un message humain fort que nous devrions tous soutenir." (Mai Masri - Réalisatrice palestinienne de « 3000 nuits »).
Avec Gilles Devers (avocat), Denis Siefert (Politis), Pierre Stambul (UJFP), Jean Ziegler, Rania Madi (juriste), Richard Falk (ONU).
Roland Nurier est membre d’Attac (Attac Tarare / l'Arbresle)
https://vimeo.com/233326907
Diffusion : Hérisson rebelle production
06 88 16 76 74
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31 janvier 2018
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08:05
Alors que des médias nous font un tableau plutôt noir d’une France aux régions dévastée par les pesticides et autres produits chimiques et ce dans les régions les plus viticoles (Gironde, Aube, Languedoc Roussillon et Vaucluse) pour ne citer que les plus touchées, le film de Guillaume Bodin vient nous rappeler que dans certaines villes un peu partout dans l’hexagone, des maires se battent pour éradiquer ce mal.
Villes débarrassées des désherbants et cantines offrant le meilleur de notre agriculture car comme ils le disent si bien, les enfants comme les vieillards des maisons de retraite sont des personnes faibles qui n’ont pas la possibilité de se révolter devant ce qu’on leur donne à manger alors il est normal de leur offrir une nourriture la plus saine possible et donc biologique.
Le film démontre qu’il ne revient pas plus cher de basculer dans une démarche verte car c’est tout un processus de pensées et de réflexions qui se met alors en branle et qui change tous les paradigmes. Gestion propre ou imposée aux prestataires de service, c’est toute une économie locale qui vient participer au bien être des habitants.
Dans un monde uniquement régit par l’argent et le profit, Guillaume Bodin envoie un message puissant à tous ceux qui veulent rendre notre avenir plus joyeux.
Guillaume Bodin a déjà réalisé Insecticide mon amour en 2015.
Pour contacter la production : Sarah Aguilar 06 52 37 05 74 et sarah@anyways.fr
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19 décembre 2017
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Makala, ça veut dire charbon en swahili. RD du Congo, campagne, vue imprenable sur l’étendue infinie de la savane et un homme qui marche dans le jour naissant. Il porte deux haches sur ses épaules et part abattre un grand arbre pour le transformer en charbon de bois. C’est sa seule ressource pour nourrir sa famille et c’est un travail long et harassant.
Nous allons le suivre dans le long périple qui va le mener à la ville avec son énorme chargement accroché à une bicyclette qui devient la camionnette de Kabwita. 50km à parcourir en poussant son engin à l’aide de bâtons et de force, les pentes à gravir, la poussière et la ville qui impose ses règles.
C’est un film âpre comme la vie de cet homme et de sa famille et quand je dis âpre je suis encore loin du compte.
On se dit que ce n’est pas possible de vivre ainsi et que c’est évident que certains tentent le tout pour le tout pour s’en sortir et rejoindre les rives dorées de l’Europe et même si c’est dur ça ne peut pas être plus dur que la vie là-bas ou alors c’est qu’on a menti à quelqu’un.
Ce qui est sur aussi c’est que je ne regarderai plus jamais mon vélo avec les mêmes yeux.
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11 décembre 2017
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Avant 12 jours, les personnes hospitalisées en psychiatrie sans leur consentement sont présentées en audience, d’un côté un juge, de l’autre un patient, entre eux naît un dialogue sur le sens du mot liberté et de la vie.
Partant de ce fait, Raymond Depardon commence par un long plan séquence qui nous fait pénétrer dans l’hôpital, toutes portes fermées pour enfin aboutir à celle qui va donner lieu aux rencontres entre les juges et les patients.
La folie revêt de nombreuses parures. Il y a la folie douce comme on dit, celle qui nous entoure au quotidien et qui nous faire dire parfois : » Il est complètement barge celui là.. « Oui mais pas que…
Quand la folie atteint le stade de la schizophrénie ou de la démence, il faut bien prendre des mesures appropriées, mesures nécessaires pour tenter de soigner le malade et protéger la société et les différentes personnes qui vont être filmées par Depardon présentent des niveaux très différents de folie et les juges sont là pour statuer sur leur maintient ou non dans l’hôpital. Tâche délicate pour certains ou certaines mais vraiment évidentes pour d’autres.
Alors nous assistons à ces audiences et nous ne pouvons nous empêcher de rire parfois à l écoute des discours vraiment barrés mais aussi de compatir devant la détresse de certains propos.
Souffrances, désir de revenir dans la réalité, Raymond Depardon expose toutes les facettes d’un monde qui nous côtoie sans le connaitre vraiment. Après la campagne et les salles de jugement, Depardon vient encore nous monter toute l’humanité dont il fait preuve.
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9 décembre 2017
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Au début il y a les Braguine qui sont arrivés dans ce lieu perdu de la taïga après un long périple en barque et en hélico à 700km de toute ville et puis il y a eu les Kiline et chacun s’honore d’être les premiers arrivés mais la cohabitation est conflictuelle pour ne pas dire plus car un mur a été construit afin de délimiter l’espace des deux familles.
Les Braguine défendent une vie sauvage en parfaite harmonie avec la nature « On ne tue que ce dont on a besoin alors qu’eux, ils tuent tout ce qui bouge ». Les deux clans s’épient à la jumelle et surveillent chacun de leurs mouvements. Dans ce monde de haine, seuls les enfants semblent vivre en dehors de tout ressentiment et se retrouvent parfois sur une île au milieu du fleuve, s’observent sans toutefois se mêler aux jeux des autres. Ils sont beaux comme des enfants innocents, cheveux blonds et ébouriffés en harmonie avec la nature sauvage qui les entoure.
Clément Cogitore réalise la prouesse de transformer un documentaire âpre (on le voit débarquer en hélico sur l’île devant les yeux ébahis des enfants) en un film où le montage et les images procurent un réel sentiment de magie même si celle ci peut s’apparenter parfois à la noirceur du monde comme ces corrompus qui débarquent mais nous sommes littéralement transportés par la poésie et les longs plans qui nous emmènent sur les rivières et dans les forêts. 50mn de pur émerveillement et de questionnement. C’est rare.
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9 décembre 2017
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L’Iran, pays magnifique aux dires de ceux qui l’ont visité : richesses architecturales, musique savante, peuple éduqué et curieux qui vient à votre rencontre pour vous parler de votre pays parfois mieux que vos propres compatriotes, femmes libérées et égales aux hommes (parmi les plus trafiquées chirurgicalement. 3° au classement après les américaines et les brésiliennes) alors on se dit Waouhhh, faut que j’y aille.
Le revers de la médaille ce sont des exécutions capitales publiques (plus de 700 en 2015), Téhéran une des villes les plus polluée, et la gangrène d’une corruption à tous les niveaux et qui mieux que le cinéma pour nous le dire.
Le film de Mohamed Rasoulof vient à propos nous rappeler la triste réalité d’un pays qui cherche à devenir fréquentable tout en construisant en douce une bombe atomique pour en finir avec Israël (dont je ne suis pas un grand fan mais ce n’est pas une raison pour tuer tout un peule).
Raza, l’homme intègre, élève des poissons rouges, passion des iraniens qui se les offrent au nouvel an mais sa propriété fait les envieux d’une grosse compagnie et il va se trouver confronté à l’hostilité de ces prédateurs et il pourrait ‘comme tout le monde’ avoir recours aux pots de vins pour tout arranger mais sa probité l’en empêche et les ennuis vont pleuvoir.
Se cabrant tel un preux chevalier et malgré les conseils et l’aide de sa femme il va se trouver acculé à la violence des corrompus et ce n’est que par un subtil stratagème (dont je ne dirais rien bien sur) qu’il va se sortir de ce merdier infâme. La société iranienne n’est pas présentée sous son meilleur jour et c’est sans soute pour cela que Mohamed Rasoulof est sous la menace d’une condamnation même si les femmes montrent encore une fois l’intelligence qui manque aux barbus en tout genre. Un grand film.
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4 décembre 2017
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Des ouvriers allemands sont chargés de construire un barrage dans une campagne bulgare perdue. Allez, vous allez me dire, mais non c’est l’inverse, eh bien non, c’est bien ça, le monde à l’envers comme quoi les ouvriers détachés se promènent bien dans toute l’Europe.
L’un deux, Meinhard, se tient un peu à l’écart du groupe et va tenter doucement de lier des contacts avec les habitants du village voisin alors que ses collègues sont plutôt lourdingues (70 ans après. on revient….). Il est plutôt taiseux ce Meinhard, et ne parlant pas la langue locale, les dialogues vont se faire plutôt par des signes que par la parole mais peu à peu il va se faire accepter et devenir copain avec certains du village.
Quel étrange film que nous propose Valeska Grisebach parce que, du Western, on n’est quand même loin des règles du genre mais il y règne une ambiance tout de même en permanence tendue et les paysages, la vie locale qui nous transpose 50 ans en arrière, la chaleur étouffante nous met en condition de se sentir très loin de tout et pourquoi pas en Bulgarie par exemple et alors la Bulgarie devient le théâtre de ce western particulièrement déroutant.
Meinhard va-t-il se servir de ce cheval pour pénétrer dans le village et se faire adopter, Vincent le contremaitre vient-il se faire pardonner d’avoir malmené les femmes qui venaient se baigner ????
Tout est confrontation, rapports de force, marchandages et regards tendus et si vous enfreignez les codes, la sentence tombe inexorablement (western ???) et il ne vous reste plus qu’à vous confondre dans le paysage et dansez avec ceux qui dansent et oublier qui vous êtes. Nous sommes littéralement transportés par les images que Valeska Grisebach nous propose, comme un saut dans l’inconnu et les questions que l’on peut se poser. A voir pour autre chose que le connu.
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