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Le blog de didier falleur pensées nomades

Ce n'est pas encore le temps du voyage

didier falleur

Je m’étais dit, se changer les idées après ces moments délicats pour ne pas dire difficiles, ce serait bien alors pourquoi ne pas partir à vélo vers l’Espagne et retrouver mes amis de Valencia ?

J’organise le voyage, les étapes et je prends le train mardi (on a fait la cérémonie de mon frère dimanche) vers Girona. Un premier train pour Portbou, en retard de 20mn à Beaucaire juste le temps de se faire tremper car ce n’est qu’un arrêt et il n’y a pas vraiment d’endroit où s’abriter mais tout le monde le prend du bon coté.

Toujours et encore ce passage entre Narbonne et Leucate la Franqui où le train semble flotter entre les étangs avec les flamands roses et la mer au loin.

Portbou, un autre train pour Girona. A la gare, d’après ma carte, je dois me diriger vers l’ouest mais je ne trouve pas le départ de la Via Verde. Je demande d’abord à un employé chargé de remettre les vélos de la ville aux emplacements prévus mais visiblement il ne fait pas de vélo et a du mal à m’indiquer la bonne direction alors j’arrête un cycliste et il me conduit au départ : c’est à 500m. Moltes graciès.

Ce n'est pas encore le temps du voyage

Belle piste en sable dur jusqu’à Anglès mon étape de ce soir. Pas trop loin pour arriver pas top tard. Traversée des jardins horticoles c'est super bien arrangé puis une belle forêt où les gens se promènent, tout ça aux portes de la ville. Elle longe le fleuve TER qui se jette dans la mer. Tiens, un nom idoine pour les mots croisés : « petit fleuve espagnol en trois lettres ». Petit passage d'initiation au canoé-kayak traduit en espagnol par : piraguista. C’est chouette mais avec un petit vent de face, 1h30 pour les 18km à faire.
Anglès, ville catalane moche au possible mais doté d'un beau magasin de vélo/motoculture. On s'adapte. Un alignement de rues, un quartier ancien vide à part des crottes de chiens partout. Le patron de l’hôtel me donne une belle grande chambre. Je dois être le seul client ce soir (nous serons deux).

Mais pour manger c’est une autre paire de manche, j'ai beau avoir fait le tour de la ville, je n'ai rien trouvé. Il m’indique un bar resto pas loin. Ça fera l’affaire. Papas bravas y Burger végé. Plein de monde, visiblement le seul endroit sympa de la ville.

Mais le fait de me retrouver dans une chambre sans âme me fout le bourdon : mais qu’est ce que je fais ici ?

Et puis la météo n’est pas folichonne pour les prochains jours et je crains de retrouver cette sensation durant les dix jours de voyage et je prends rapidement la décision de rentrer :

Ce n'est pas encore le temps du voyage

Le jour levé, je pars et je ne mets que 45mn pour faire le parcours de retour. Un vent s’est levé à la grande surprise du patron de l’hôtel qui me dit : » Mais il n’y a jamais de vent comme ça ici d’habitude ! »

J’arrive à la gare, juste le temps d’acheter le billet de train et je saute dans celui qui part vers Portbou. Un rapide en plus, juste trois arrêts : Flaça, Figueres et Llança.

Quelques achats bien du coin avant de repartir vers Banyuls, j’ai plein de temps.

Les délicieuses galettes craquantes à l’huile d’olive d’Iñes Rosales, un petite cannette d’Estrella Dam, une tablette de chocolat « Sel et huile d’olive » et un pot de miel de Portbou. Je fais comme les français qui viennent faire leurs courses en Espagne.

 

Ce n'est pas encore le temps du voyage

Petit tour sous le mémorial Walter Benjamin (un tunnel d’acier qui se jette dans la mer en souvenir de son suicide) et jusqu’au port puis je pars vers Cerbère par le petit col de Belitres.

Il y a vraiment du vent et les 90km/h annoncés sont bien là mais je ne manque pas de m’arrêter au mémorial de la guerre d’Espagne et les photos qui rappellent la fuite des catalans et l’accueil très chaleureux de la France à leur égard.
Descente rapide vers Cerbère où la femme de l’office de tourisme m’indique le chemin des crêtes pour aller jusqu’à Banyuls. Mieux que la route et son trafic mais avec un beau dénivelé.

Ce n'est pas encore le temps du voyage
Ce n'est pas encore le temps du voyage
Ce n'est pas encore le temps du voyage
Ce n'est pas encore le temps du voyage
Ce n'est pas encore le temps du voyage
Ce n'est pas encore le temps du voyage
Ce n'est pas encore le temps du voyage
Ce n'est pas encore le temps du voyage

Banyuls, cette ville possède un charme fou. Je m’installe devant la mer pour le picnic. D’autres cyclistes font la même chose et le gars vient me parler. Un couple de suisses qui rentrent par le même train que moi devant la tempête annoncée et le vent surtout. Nous ferons le voyage ensemble et l’occasion de beaux échanges sur les paysages rencontrés et la mer déchaînée sur la plage entre Sète et Agde (un plaisancier a trouvé la mort et un autre en perdition absolue. Quelle idée de sortir à la voile avec 40 nœuds de vent !!!!), un nom de ville qui les fait bien rire d’ailleurs. Je suis invité chez eux en Suisse. Beaucaire, terminus et je retrouve la maison avec bonheur.

Références littéraires, écrivains espagnols

Javier Cercas : Les lois de la frontière où on parle de Gerona

et Jaume Cabre : Confiteor plutôt Barcelone mais plus encore

Très beaux moments d'échanges, d'histoire et de littérature avec Javier Cercas grace à France Culture

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