Voyage en Belgique 2024 et visite à notre ami Philippe – Bruxelles et Anvers
Ce voyage en Belgique était prévu depuis longtemps car notre ami Philippe ne va pas bien du tout et nous avons décidé avec Florence de lui rendre visite avant qu’il ne soit trop tard.
Voici sa maladie : L’ amylose cardiaque : une maladie peu connue et qui se caractérise par une accumulation "toxique" de protéines au niveau de certains organes et tissus. Quand elle touche le cœur, cette pathologie grave peut nécessiter une transplantation cardiaque. Pour l’instant, on ne sait pas la soigner.
Professeur émérite d’anthropologie à l’Université Libre de Bruxelles, directeur de thèses , alpiniste chevronné, marathonien et cycliste et le voici cloué au lit depuis quatre mois à cause de cette maladie, son cœur ne fonctionnant plus qu’à 10 % car ces maudites protéines rigidifient les tissus.
Il vit avec Jeanne, sa compagne qui est tombée sous le charme de cet homme au charisme hors norme. Il l’a entraînée dans des grandes voies d’alpinisme, sport qu’il a commencé dès l’âge de sept ans à Chamonix en fréquentant les grands noms de l’époque. L’automne dernier il grimpait encore avec son guide de toujours (Serge Casteran, pyrénéiste) dans des belles voies espagnoles où il se rendait plusieurs fois par an.
Nous partons le vendredi par Lille pour ne pas emprunter l’Eurostar, un train privé pour les qui s’en foutent. Arrivés trop tard à Bru pour lui rendre visite, nous attendrons le samedi. Nous rejoignons notre résidence du soir: l’Auberge de jeunesse Vincent Van Gogh. L’autre s’appelle Jacques Brel. Surprise quand nous arrivons dans notre chambre : un jean à coté d’une carte de crédit, un sac avec des médocs et des ustensiles de toilettes mais tout a l’air un peu abandonné. La fille de l’accueil est toute aussi surprise que nous et nous donne une autre chambre.
Samedi, on a le temps de visiter notre ancienne résidence belge : Bruxelles et malgré une absence de presque dix années, nous déambulons comme si c’était hier et nous nous y sentons bien. C’est le week-end et la ville est envahie de touristes dans le quartier de Ste Catherine que nous apprécions bien. Quelques courses à Denn Teepot, un fameux magasin bio toujours en place et picnic sur une place.
L’après midi, nous le trouvons allongé dans un canapé avec une assistance respiratoire permanente mais il est déjà fatigué et nous ne restons qu’une heure pour ne pas aggraver son état. Le fait de parler le fatigue mais nous avons quand même de beaux échanges. Mais quelle triste vision que de voir cet homme sans force et tout amaigri. Nous convenons de nous revoir lundi matin et pour toute la matinée. Ils nous renseignent un bon restaurant pakistanais Chaussée de Wavre puis nous nous promenons dans la ville. La Grand’Place est envahie par un immense barnum et une fête de la bière où les gens s’entassent. Du coup, sa belle perspective est totalement bafouée par toute cette vulgarité. Nous rentrons à l’auberge.
Dimanche, Philippe et Jeanne ne pouvant nous recevoir, c’est le jour des familles, nous décidons de nous rendre à Anvers ; 45mn de train. La porte à coté. Dix heures, un petit café pour Flo et une chtite bière pour moi. J’imite les locaux dans ce beau et vieux café tout en bois et la conversation s’engage rapidement avec ces anversois sympas.
Flo veut aller au musée des Beaux Arts pour voir une peinture de Jean Fouquet : Madone entourée de séraphins et de chérubins. On ne discute pas. Belle déambulation dans la ville encore calme. C'est dimanche et les magasins sont fermés. Très bien.
Cet intriguant chef d’œuvre du Moyen-Âge (1450) constitue la pièce maîtresse du KMSKA. Le peintre de Cour français Jean Fouquet l’a pourtant réalisée au milieu du 15e siècle à la demande d’Étienne Chevalier, trésorier du roi de France Charles VII. Cette Madone est d’une modernité étonnante qui fascine par son intense palette de couleurs et son caractère audacieux. Selon certains historiens de l’art, c’est Agnès Sorel, à la fois maîtresse et conseillère du roi Charles VII qui aurait posé pour ce portrait. Sorel incarne ici le canon de la beauté féminine en Vierge à l’Enfant allaitante.
A part ce tableau, d’autres encore du moyen-âge que je découvre peu à peu et beaucoup de Rubens que je n’affectionne pas trop. Un immense tableau de Dali pas mal du tout et ce qui est intéressant c’est que le musée mélange les époques au sujet d’un même thème et cela donne un autre regard sur les œuvres.
En partant nous traversons la ville par le quartier juif et ses hommes avec leurs papillotes aux cheveux, leurs enfants à vélo, et les adultes aussi avec leurs téléphones portable à la main mais parait-il « casher » comme quoi la contagion touche tout le monde.
Et nous arrivons dans un ancien quartier art déco absolument magnifique où les rues offrent un spectacle éblouissant de maisons plus belles les unes que les autres. Un ravissement !
De plus la gare de Berchem est à 100m pour rentrer à Bruxelles. Top !
Flo s’arrête à Malines pour retrouver une copine et je termine le voyage seul. Dîner Carrouf à l’auberge et pinte de bière locale sur la place de la Liberté. Chouette troquet en terrasse et ambiance belge. Je vais chercher Flo à la gare du Nord, quartier chaud de la ville et la journée se termine tranquillement.
Lundi, nous retrouvons Philippe et Jeanne et cette fois ci, nous restons trois heures assis autour de la table ce qui nous laissera une autre impression de Philippe. Pas en train de veiller un malade mais avec un ami et sans assistance respiratoire. Le matin il se porte mieux et nous pouvons discuter longuement de choses que nous avons fait ensemble et de ses souvenirs. Il sait qu’il est condamné à court terme (il a 83 ans) mais il continue à raconter des histoires et rire à ses blagues.
Nous les laissons vers 15h00 et il nous reste trois heures avant notre train pour Lille, largement le temps de manger une gaufre chez Dandoy où la Grand’Place a retrouvé son aspect original.
Stop à Lille où il pleut. Ça mérite une pause dans un café et ils servent une terrible Lefort Triple à la pression. Je ne résiste pas à la tentation. Deuxième train pour Paris et nous voilà rendu. Mais le séjour ici n’est pas fini car mercredi il y a la cérémonie de mon frère au funérarium mais c’est une autre histoire.
Philippe a été directeur de trois thèses :
Autour de "ceux qui n'existent plus" : Deuil, funérailles et place des défunts au Sud-Bénin (Joël Noret)
Christian Bertaux et Philippe Jespers, « Quelques opérations sacrificielles liées aux géomancies bambara et minyanka du Mali », Systèmes de pensée en Afrique noire [En ligne], 5 | 1981, mis en ligne le 04 juin 2013, consulté le 10 décembre 2020.
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