Quand j'ai quitté l'Espagne, et que je suis entré en France, une chose m'a sauté aux yeux : les toits. Sans toit ni loi en Espagne alors que les villages et les bourgs français semblent avoir une unité de toit , ils sont en pente et à deux pentes ce qui donne cet aspect uniforme et doux alors qu'en Espagne, ils sont souvent en terrasse et les maisons ne suivant pas non plus de véritable règle architecturale, cela ressemble a des tas de trucs posés les uns à coté des autres et le résultat fait qu'on dit : c'est pas très beau ici et c'est ce que je me suis dit en marchant des les rues de Lliria, de Casinos ou ailleurs. Chacun fait sa maison comme il lui plaît dans la couleur et le style ou le non-style qui lui plaît.
Mais il y a le langage, cette langue parlée et comprise qui permet les échanges et se plonger dans la vie de ce pays à travers les amis et cette langue m’enchante….me encanta… comme on dit là-bas.
Comprendre, se faire comprendre, c’est la base de l’intégration. Étudier les intonations, assimiler les mots et les phrases locales et régionales. Lire les panneaux de la ville qui tentent de faire comprendre à la jeunesse que le bruit n’a plus de place dans la ville et même si c’est en Valencien on en comprend le sens, reste plus qu’à s’en faire traduire exactement un mot ou deux pour le plaisir d’en apprendre des nouveaux :
Parfois, c’est vrai qu’ils parlent un peu vite et il faut leur rappeler qu’on vient d’arriver et qu’après deux ans et demi d’absence, les automatismes sont un peu rouillés alors ils recommencent leur phrase et tout baigne.
J’aime me promener dans Valence, ses places, ses ambiances, ses petites aux tags élégants et respectés comme ses portes de garages qui affichent la marque préférée de leur propriétaire, de la VW à la Mustang en passant par une humble fiat 500. Les trompes l’œil immenses que l’on découvre par hasard dans le dédale de ses petites rues tranquilles, ses musées malheureusement vides ou offrant pour une fois une bien pauvre affiche. Covid est passé par là et repousse la reprise des grandes expos. Le marché Central est une merveille d’architecture moderniste, on peut y rester des heures à déambuler dans ses allées. De l’ancien mur d’enceinte, il ne reste que des grandes tours. On peut y monter et voir la ville depuis une belle balle hauteur. C’est tout plat et le regard peut aller loin. La Gare du Nord ressemble à s’y m’éprendre à celle de St Petersbourg comme un décor transplanté 3000km plus au sud : façade art déco, guichets en bois, salles décorés. On peut encore y prendre des train qui ne vont pas vite.
Le fleuve Turia qui passait par le centre ville a été détourné et son parcours remplacé par un immense parc réservé aux piétons et aux cyclistes, que du bonheur ! Il commence au Parque de Cabecera pour se terminer là où un certain Calatrava, architecte de renom, a posé ses œuvres qui se délitent déjà et le port, soit plus de 8km de vert. Tout le monde ne crée pas des pyramides. Après on arrive au quartier populaire du Cabanyal qui a été sauvé de la destruction par une grande pression de ses habitants contre l’ancienne alcade qui voulait tout raser, et ses plages. Heureusement, elle est morte et la nouvelle municipalité a arrêté le massacre. Une expo du CCCC en retrace l’histoire en photos et vidéos.
On m’a dit que le jour où a pris fin le confinement, ce sont des centaine de milliers de personnes qui s’y sont pressées pour prendre l’air. Un excès en remplace un autre mais il est vrai aussi que ce pays a subit un confinement très strict encore plus que le notre, même pas la droit de sortir de chez soi, même pas un kilomètre, même pas 5mn. On peut craquer en effet quand on siffle la sortie.
Intermède bicyclette n°1
Ça n’a pas loupé, dès que j’ai remis mon adresse disponible sur le site de WS, les appels ont afflué. Tu parles Charles, avec le temps pourri qui s’abat sur les cyclistes dans la région, pas étonnant. Un premier coup de fil : trois adultes et deux enfants : « Hé, je suis pas une pension de famille » que j’ai dit et puis j’avais des invitées ce soir là alors pas possible. En revanche une belge (encore???) m’a demandé l’hospitalité pour dimanche soir alors là j’ai dit oui. Je ne sais pas ce qu’ont les filles belges à pédaler vers le Maroc, mais c’est la deuxième de suite. Une réunion secrète ou un désir de chaleur pour les temps à venir ? Elle me le dira peut-être ?
Du coup, j’ai pris des nouvelles de Jesse, la dernière à être passée à la maison. Elle pédale dans les environs de Teruel. La veinarde ! Je lui ai dit qu’elle pouvait passer chez Gonza et Brigi , c’est sur sa route. Ils l’attendent. Génial non ?
Perrine est arrivée, sans se presser. Elle avait zappé le changement d’heure et s’est fait surprendre par la nuit. Quelle connerie cette idée de revenir à l’horaire d’hiver, il fait nuit à 18h00 !!!!! Une jeune femme trentenaire qui profite d’un changement de situation professionnelle pour découvrir le monde et à vélo. Elle s’offre un beau Ridgeback Panorama tout neuf et tout rouge et c’est parti.
Belle soirée en sa compagnie et je lui donne le plus d’indications possible pour la suite de son périple mais elle a l’air de vouloir se perdre aussi un peu au gré des rencontres et de ses désirs.
Des nouvelles j’en reçois des filles. Jesse est passé par Lliria et est restée trois jours chez Sylvia, Joseph et Iara. L’étape a semble lui plaire. Elle est repartie vers Alicante mais son projet de Maroc tombe à l’eau (y’en a) car pas de bateaux entre Algésiras et Tanger because covid. Elle va modifier son parcours.
Perrine s’est cassé la goule en Camargue mais a été accueillie par des gens adorables. Je ne sais pas où elle se trouve maintenant. Je pense déjà en Espagne.
Moi, je repars mardi si le temps se maintient au beau…Vers la Catalogne aussi car cette étape à Portbou m’a vraiment donné envie d’y retourner calmement et c’est pourquoi donc.
A bientôt