Des fourmis dans les mollets
et le vélo qui piaffe,
il est de temps de mettre les voiles,
c’est l’époque qui veut ça
et comme le temps se promet serein
autant en profiter
c’est pas encore le printemps
mais il a l’air de se faufiler
Départ 7h51 et 5°. Soleil et vent. Dans le train, je suis bien. Ça devrait se calmer à Agde (AAGeudeu) d’où je pars vraiment.
Un cigogne qui décolle
une jument qui allaite son petit
le Pic St Loup qui se dresse à l’horizon
Alors que certains se voient de nouveau empêcher de quitter leurs territoires, j’ai encore la chance de pouvoir le faire alors, Go, Johnny Go !!!!
Mais que c’est dur de partir, de quitter sa maison, il faut se faire violence, on choisit ce qu’on fait à tout moment, écouter de la musique, lire, sortir, choisir ce qu’on mange. C’est vrai, une routine qui semble parfois bien agréable et tout à coup le corps nous dit : » Mais bouge ton cul mec, il sont entrain de t’endormir !!!
Pas faux.
Alors quitter ce confort et partir à la rencontre d’autres personnes assez gentilles pour vous accueillir chez elles lors de votre périple. Par les temps qui courent, c’est pas fréquent.
Un trajet que je ne connais pas pour aller à Lodève.
Le chemin choisit passe par les plus petites routes possibles ; C, VC, D148e18 et normalement je devrais y être pénard surtout un samedi, ça ne circule pas trop. Florensac, Castelnau de Guers, là je rate la bifur et un cycliste du coin me donne le bon chemin. « Ça monte un peu, y’a un p’ti pousse cul et après ça roule bien » je le remercie et il me laisse.
Dans un abri bus, la ligne Terre/Tataouine me propose un voyage mais y’a un peu trop d’attente. Pour une autre fois.
Montagnac, forcément sur une bosse, le tout sur une départementale où ça circule pas mal. Après Belarga je demande à un agriculteur si le chemin d’où il sort mène quelque part ? « Oui, vous pouvez y aller » qu’il me dit. Impek, je quitte la route en la longeant. Cannet c’est mignon. Le pont suspendu se refait une santé après le passage de camions trop lourds. Y’en a même qui se sont effondrés.
Clermont l’Hérault où l’Hérault ne passe pas. Lacoste petit village perché avec vue puis malheureusement grosse départementale pour rallier Lodève ou sinon se perdre dans les collines mais avec déjà 74 bornes dans les pattes je ne prends pas l’option. Je peux voir les ouvrages d’art de l’ancienne voie ferrée qui passait mais pas de voie verte pour l’emprunter ce qui fait passer par cette route qui longe l’A75 et je peux admirer les déchets jetés des bagnoles et qui viennent se blottir contre le grillage. Merci l’humain pour ces beaux gestes.
La dernière cote pour arriver chez mes amis me sèche un bon coup. Il n’y a personne mais je sais où est la clef. Sieste !!!!!!!!!!!!!!!
Dimanche, repos chez mes amis. De toutes façon y’a vraiment TROP de vent pour rouler.
Lundi, c’est reparti.
Toujours du vent mais du nord
ça devrait aider dans l’effort
On verra plus tard que ce n’est pas toujours le cas, loin de là.
Pas un cycliste dehorsAh si, une jeune fille qui le pousse à la main, les cheveux en bataille. Impossible de l’affronter de face.
Le lac de Salagou, je le découvre après une petite cote. Immense spectacle en rouge et bleu. La terre et l’eau. Le village de Celles est blotti sur sa rive. Il est indiqué en ruines. Je descends le visiter.
Son histoire est étonnante. En 1969, lors de la mise en eau du lac, il a été évacué car situé à 144 mètres il devait disparaître sous les 150 mètres d’eau prévus. Or, il été décidé que le niveau de l’eau ne dépasserait plus jamais 139 mètres et hop, le village est de nouveau hors eau à jamais et va revivre . Une dame y habite déjà, la mairie est ouverte et des travaux y sont en cours. Robert Enrico s’en est servi pur tourner Zone rouge en 1985.
Prochaine étape, Octon ses vins et ses merveilles. Mas des Chimères et Domaine des Trois Terres. Comme je connais le premier, je prends l’autre que j’offrirais à mon hôte de ce soir. Elle a dit oké. Pour les merveilles, c’est un garage qui ne s’occupe que de vieilles Peugeot et surtout les 203.
C’est pas le tout, il reste de la route. Direction le cirque de Mourèze. Il paraît que ça vaut le détour. Eh ben allons-y ! Salasc, le panneau m’embarque dans la mauvaise direction, un col à se taper. Pas trop grave, je peux récupérer la bonne route un peu plus loin. Le village est joli même si le maire laisse les gens ouvrir les murs pour y installer des horribles fenêtres ? Tout de même !!! Faut laisser le vélo pour emprunter un sentier qui mène au cirque. Heureusement qu’on est pas en hiver !
Au début c’est assez élégant mais après, ça ressemble tout de même à un énorme tas de cailloux. Je ne vais pas plus loin. Le potier local fait des oiseaux en raku. Je reprends la route par celle que j’ai loupé à Salasc. Bien plus jolie.
C’est maintenant que ça se complique. Plus de vent dans le dos mais de face/travers. Plus la même histoire, ça va devenir coton. La Lieude, empreintes paléontologiques planquées sous un hangar mais les explications doivent dater de la même époque, on ne lit plus rien. En route pour le col de la Merquière à 370 mètres et avec le vent de face, ça caille !!
Au col, le vent souffle fort et si je ne pédale pas, je n’avance même pas dans la descente. C’est vous dire ! Il faut attendre d’arriver à Bédarieux pour que ça se calme mais que cette ville est laide !!!!! La Voie Verte ‘Passapais’ commence ici et m’emmènera jusqu’à Mazamet mais calmos. Ce soir je m’arrête à Mons la Trivalle. Lamalou-les-bains fait la guerre à Bédarieux pour le manque de charme, je passe. Du monde sur la VV, marcheurs et vélo élec. Petite sieste sur un banc. Les gorges d’Héric me réservent le plus beau spectacle et me demandent déjà de revenir les découvrir de plus près. C’est noté !
Mons, je suis accueilli par C. mon hôte W.S. de ce soir. Belle journée avec 68km. Belle soirée autour de la bonne boutanche et du bon repas. Je ne demande pas mon reste et à 9h30, tout le monde dort.
Mardi, grand beau. C. M’a dit de ne pas oublier de m’arrêter à Olargues. Ce que je fais. Beau village médiéval avec sa tour tout en haut. Il faut encore laisser la bici dans un coin pour l’atteindre. Belle vue sur la vallée du Jaur.
A Julio, la VV s’interrompt pour se perdre dans la montagne par un chemin pourri. Il manque encore un viaduc et un tunnel à restaurer. Je la quitte pour prendre la route et je la retrouve un peu plus loin. J’avais pas envie de cet effort supplémentaire. A St Pons de Thomières, le Jaur devient Salesse mais la VV fait un grand détour par une série de longs tunnels et on ne voit rien de la ville. Puis c’est le col de la Fenille à 459m mais notre tunnel passe un peu en dessous à 428m. Faut quand même grimper jusque là et c’est bien la sensation que j’ai eu depuis le début : ça grimpe tout le temps….et avec le vent de face, ça n’a rien arrangé. Le col est aussi la limite du partage des eaux et de l’autre coté évidemment, ça redescend mais là, ça roule tout seul, un vrai bonheur ! La Salesse fait place au Thoré et sa vallée industrielle : Labastide Rouairoux m’accueille avec sa forêt de cheminées. Elle fut la capitale du drap de laine où plus de 2000 ouvriers travaillaient.
Tout le long du chemin, les rivières coulent à flot et forment de belles cascades. Le paysage est superbe. Mazamet, ambiance que je dirais…...moche et VV qui se termine. Je demande à un cycliste le meilleur chemin pour aller à Castre. Et crotte, je tombe sur un allumé
« Je suis voyant et je soigne les cancers…. Et moi je vous dis que c’est la troisième guerre mondiale qui arrive...La chine…. Lalalala……….. » et tout le tralala en plus… je ne m’en sors plus de ce type mais il m’indique tout de même le chemin. Heureusement l’ancienne nationale a été doublée par une voie rapide (pas sur ma carte de 1990) et les camions ne l’empruntent plus . C’est déjà ça de gagné mais ça grimpe un peu.
Castres, fin du voyage du jour. J’ai un peu de temps avant de rejoindre les WS de ce soir alors je fonce voir le stade du Castres Olympique. Quelle magnifique arène !!!
J’ai le temps d’acheter une petite douceur pour mes hôtes dans la pâtisserie que l’on me dit la meilleure de la ville. Arrivée après 80km et 600m de déniv+. Ouf !
Mes hôtes de ce soir se reposent après trois années à parcourir le monde à vélo. La petite nouvelle venue de 2 mois les aide dans ce nouveau choix de vie. Supers moments passés en leur compagnie. Un très grand merci pour ces partages.
Credi, toujours un soleil radieux au dessus de nos têtes,. Le petit dèj s‘éternise en histoires racontées mais il est l’heure pour moi de partir. 10H30, je me perds en sortant de la ville et me retrouve dans une immense zone commerciale. Chiotte ! Je retrouve enfin Saix (on prononce Saïysse pour ne pas dire de gros mots) et Viviers les Montages (devinez si ça monte ou pas) et toute une série de petits villages qui se trouvent sur un itinéraire vélo. Je n’ai pas fait exprès. Après Pont Crozet, ça grimpe un bon moment jusqu’au bassin de St Ferréol qui se trouve être un de ceux qui alimentent le canal du midi. Pause au bord du lac. Ça cogne sevère !!!!
Après une petite bosse à 464m, la route redescend et le spectacle incroyable de la chaîne des Pyrénées m’aveugle de beauté. C’est un panorama enneigé de plus de 300km qui s’offre à mes yeux, du Canigou au Mt Valier. Pas de photo, ça ne rendrait rien, faut y aller pour le voir.
Issel, beau village et St Papoul où on m’a vendu une belle abbaye et bien à St Papoul j’ai les boules car l’abbaye est fermée poil au nez et j’ai plus qu’à continuer. Labordes, Pexiora drôle de nom où une église au ciel étoilé peut me faire croire un moment à l’éternité
Villasavary, Brézilhac et enfin Ferran but de la journée où je retrouve une famille de WS que je connais depuis quelques années. Nous fréquentons les même haltes quelles soient en France ou en Espagne. 80Km et +735m
Jeudi, belle proposition de randonnée en montagne à laquelle je ne peux qu’adhérer, cela me permettra de voir les Pyrénées de plus près. Ça donne ça.
Rando dans les Pyrénées Ariégeoises avec bande de potes et chien sympa. Au fond, des montagnes
Dredi. Je ne vous ai pas dit mais j’ai du me faire bouffer par des bestioles avides de sang bio et je me retrouve avec une crise d’urticaire géante, une de celles dont je commence à avoir l’habitude quand je voyage ou je randonne, ça m’apprendra à pic-niquer au bord d’un lac sans regarder où je me pose. A Bram, après avoir rendu hommage aux 224 morts, sans compter les inconnus, du camp réservé aux réfugiés espagnols en face de la stèle qui porte leurs noms, je fonce chez le toubib du coin pour remède efficace. Cortisone et antihistaminique. Faut bien ça et le vent de face me porte le coup fatal. Je prends le train et je rentre à la maison. Fini la galère....................…