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16 janvier 2021 6 16 /01 /janvier /2021 07:31

C’est pas encore tout à fait la maison mais après avoir passé le Cap Horn, les marins peuvent un peu souffler, avant ça soufflait beaucoup trop.

Avec le Cap Horn, reviennent les îles et les terres émergées, la première que certains ont pu voir c’est l’île des États. Argentine, elle n’est occupée que par quelques militaires chargés de surveiller le trafic maritime car trafic il y a. Si on regarde la carte de navigation, on peut voir des multiples taches de couleur représentant les bateaux qui s’y trouvent. Y’a du monde.

Pensez que quelques jours auparavant, ils se trouvaient dans une zone déserte, pas un cailloux, pas un bateau dans les parages car il n’y a vraiment rien à faire dans ce coin de terre à part une course autour du monde sur un voilier de 18 mètres. C’est vous dire l’incongruité de s’y trouver.

Retour au bercail

C’est une réserve naturelle mais elle offre de nombreuses criques où les voilier peuvent mouiller.

Les prochaines seront les Îles Falkland, Malouines en français, où s’est déroulée une guerre débile en avril 1982 entre l’Argentine, qui avait décidé de se la réapproprier, mais c’était sans compter sur la réaction de l’Angleterre et sa fameuse marine. Bilan : 900 morts, 600 argentins et 300 anglais et la destruction d’un destroyer anglais frappé par un exocet français qui rendit les anglais bien marris de se faire couler par un missile d’un soi-disant allié.

Cette guerre mit fin à la dictature militaire en argentine après la défaite, c’est toujours ça. Du monde sur ces cailloux, au moins 3200 angliches et des manchots qui vont à la plage, ça change des icebergs.

Plus aucune île vers le nord à part Fernando de Noronha qu’ils ont pu voir lors de leur descente dans l’Atlantique sud. Maintenant, ils remontent…..Ça sent l’écurie….

Retour au bercail
Retour au bercail

Lets’s go to the beach.......................On est pas bien, là, chérie ???Allez dis….mais on a oublié le parasol, c’est ballot.

Puisqu’on est dans le monde de la mer, j’ai repensé à un film que je suis empressé d’aller chercher à la média : Master and commander de Peter Weir. L’histoire d’une chasse entre un navire de la marine anglaise et un autre, corsaire lui, au service de la France. Russel Crowe en capitaine et tout un équipage sous ses ordres. La navire français, une frégate , va plus vite, est mieux armé et sème la pagaille dans les mers du sud. Scènes de combats navals très réalistes et meurtrières et on peut facilement le croire mais c’est aussi le voyage entrepris par les deux bateaux qui nous transporte : le Cap Horn passé en contre sens filmé d’une façon magistrale et le îles Galápagos où le chirurgien naturaliste du bord débarque pour la première fois.

Ce fameux Horn, doublé par les marins du Vendée il y a quelques jours pour les premiers et dans bientôt pour les suivants. Un même histoire à deux cent ans d’intervalle.

Dans l’une des conversations des marins, ils disent à propos de la frégate française : 

» Ils peuvent parcourir 280 miles en 24 heures !!! »

 

Quand on voit les moyennes faites aujourd’hui par ceux du Vendée, entre 220 pour les moins bonnes journées et 510 pour les meilleures, on se rend compte que ce n’est pas si mal pour des bateaux de ce type. A un moment, la vitesse du HMS Surprise est donnée à 12 nœuds et on voit le jeune second le calculer avec ce petit bout et ses nœuds justement …..Chapeau, et il ne faut pas oublier qu’on est en 1805 !!!

Un exemple de loch à nœuds sur l’Hermione et vous saurez tout sur le mile et le nœud….

https://www.bateaux.com/article/23597/mesure-t-on-vitesse-bateaux-noeuds
Un loch à nœuds

Un loch à nœuds

Sinon, rassurez vous, les vaccins arrivent….je pensais être vacciné en 8051 à la vitesse où ça allait mais il va falloir que je patiente encore un peu, je pense…..y’a un cycliste qui a promis de livrer….

Retour au bercail

Pour la lecture, je me tourne vers Hubert Mingarelli : La dernière neige (encore ne suggestion de ma bibliothécaire). Un jeune garçon gagne un peu d’argent en accompagnant les vieux de l’hospice pendant leur promenade, ainsi il aide sa mère presque invisible et seule à travailler car le père est malade et alité. Il passe de longs moments à ses cotés à lui raconter des histoires comme celle de la capture du Milan qu’il rêve d’acheter à un type pas très sympa. Un jour, le gardien de l’hospice lui propose de tuer des chatons tout juste nés en échange d’argent car il ne veut pas le faire lui même. Dilemme….mais aussi de l’argent pour acheter son Milan. Dans un texte concis et sans fioritures, l’auteur raconte cette histoire comme un rêve éveillé qui reviendrait chaque nuit turlupiner le jeune garçon. 126 pages à lire avant de se coucher et laisser les mots nous transporter.

Retour au bercail

Je viens d’apprendre que cet écrivain est mort en 2020. Lorrain d’origine, il est mort à Grenoble après avoir émigré sur le plateau de la Matheysine pas loin de cette ville. Je vois dans sa bibliographie qu’il a aussi écrit des récits sur la mer (Océan Pacifique, Le Seuil, 2006 ) pour parler de sa vie de matelot. Va falloir que j’aille y faire un tour.

https://next.liberation.fr/livres/2020/01/28/mort-d-hubert-mingarelli-l-ecrivain-du-silence-et-des-hommes-entre-eux_1775610

En ces jours et parfois ces nuits qui m’enveloppent doucement, mes moments de rêves éveillés sont bercés par la musique de Minimal Compact et leur merveilleux titre : Holy Roller de l’album Creation is Perfect (entre autres et pas que), les images de Master and Commander et ce dernier livre si fort en descriptions. Cela permet de voyager sans bouger….c’est pratique par les temps qui courent mais faudrait pas que ça dure trop longtemps non plus sinon le corps risquerait de de s’ankyloser. Alors reprenons la bici pour pédaler. Magnifique journée ensoleillée sans trop de vent, que de l’idéal pour se promener et cette route que j’emprunte maintenant pour Arles me va à ravir, St Gabriel, Fontvieille, Barbegal, Pont de Crau, Arles et retour par le vieux chemin avec une lumière hivernale extravagante….un petit vent arrière à l’aller et presque plus de vent debout pour rentrer…..mais qu’est ce qu’on demande de plus ???? Un vaccin ??? Même pas…..

Dans le parc animalier après Barbegal, la prochaine fois je prends une photo pour vous montrer à quoi ça ressemble ce château, et ben voila………

j’ai vu des mouflons en plus des daims de la dernière fois et plein de buses dont deux qui se chamaillaient en l’air. Ben alors, mais le cheval qui hennit n’était pas là.

Château de Barbegal

Château de Barbegal

 

En attendant, les marins font route vers le nord et Recife sera la ville du basculement des vents. Recife !!!! La ville où j’ai vécu au Brésil….Olinda...le Pernambouc….le Nordeste…..et cette arrivée sur le catamaran américain après une traversée pénible depuis Salvador de Bahia (± 500 miles) où j‘ai passé plus de temps allongé ou à dégueuler que d’être un véritable coéquipier. Le Captain avait préféré me débarquer dans cette ville plutôt que me voir mourir sur son rafiot. C’est là que deux architectes sont venus le visiter dont un qui construisait son propre bateau dans la même matière, en contreplaqué marine et j’ai servi d’interprète, les amerloques ne parlant bien sur qu’amerloque. Quand l’un deux a appris que je débarquai dans sa ville, il m’a tout de suite offert l’hospitalité….le début de la grande aventure brésilienne….trois ans…

 

Limage habituelle du marin est celle d’un homme d’un certain âge, barbu et taiseux. On se souvient de Tabarly et Kersauson. Celles et ceux qui naviguent en ce moment dans le Vendée Globe ont presque tous moins de 40 ans, Alan Roura 27 et Clarisse 30 ans et presque toutes et tous avec des palmarès incroyables…..le plus âgé c’est Jean le Cam et ses 61 ans. Ils ont participé à des courses transatlantiques sur des bateaux de 6.50m ou des régates genre Figaro….on les nomme les ‘Figaristes’ et c’est pourquoi ils se retrouvent, après 2 mois de course, bord à bord pour la dernière partie. Ça va donner un spectacle et une émotion intense…..et ça va aussi changer tout le temps…..les paris sont tout verts.

 

Pour finir cette chronique hebdromadaire, rien de tel que la 13° symphonie de Chostakovitch en direct sur France Musique. Piètre consolation quand je pense que j’avais mon billet pour y assister. Covid en a décidé autrement mais la radio nous l’offre quand même. Quelle claque !!!! Toujours et encore pour cette œuvre magistrale du Maître avec Matthias Goerne. Le son était majestueux mais faute de pouvoir l’écouter via mon tuner (réception moyenne depuis peu), je me suis rabattu sur l’ordi et là, j’ai vraiment compris ce qu’était un son compressé : dès que le volume sonore montait le son redescendait doucement. Parfait dans les moments calmes mais dès que le chœur et l’orchestre commençaient à faire tout péter…..mollo mollo mollo...frustrant mais de très beaux passages quand même….ne boudons pas cet immense plaisir devant le beau travail des musiciens, du chœur et du baryton d’exception qu’est Matthias Goerne….Bravissimo à tous. Ça fait chialer ce truc !

 

Bonne nuit et à bientôt

 

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