Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 décembre 2020 7 27 /12 /décembre /2020 21:32

La semaine commence bien même si un brouillard persistant fait ressembler la Provence à la Bourgogne pouilleuse, contrée que j’ai bien fréquentée durant ma jeunesse et cela m’a marqué.

Mais le soleil arrive à pointer un bout de nez dans l’après midi et projette un peu de nos ombres sur le sol.

J’en profite pour aller rouler avec Vélo. J’invite J. à cette balade. Direction les Baux de Provence et le Val d’Enfer….belle petite cote où on retrouve une flopée de cyclistes et quelques unes belles comme des vélos de course…

Face sud c’est soleil mais dès passé le col, le brouillard nous retrouve et la fraîcheur. Ça fera tout de même un bon 55kil.

Le soir je reçois un cycliste. Timothé qui va rejoindre sa famille en Chartreuse, courageux le gamin. 21 ans en troisième année d’archi qui roule en short et baskets sur le magnifique Sunn chromé de son père et il a l’air de bien rouler car arrivé de Montpellier dans la journée. Ça fait tout de même 100 bornes. La soirée est consacrée, entre autre, à de beaux échanges sur nos voyages à vélo et les meilleures véloroutes mais c’est bien la première fois que je reçois un cycliste masqué. Putaing de Covid !

La semaine commence bien

Le lendemain, alors que Timothé part vers Montélimar pour encore une bonne centaine de km, je reprends vélo pour une belle balade jusqu’à Fontvieille, Barbegal et sa meunerie Romaine, les étangs de la Gravière, Pont de Crau, Arles et retour. Encre un bon 50km pour se dérouiller les gambettes.

Le soir j’avoue une petite fatigue et dodo à 21h30.

 

 

Le vélociste qui voulait devenir capitaliste

 

Il était une fois un marchand de vélo à Tarascon (con)

qui vendait des vélos dans un petit magasin (zin)

on allait lui rendre visite quand on passait par là (la)

c’était bien sympa (pa)

puis les affaires ont marché et de mieux en mieux

et il a déménage pas très loin

juste à coté (té)

c’était un beau magasin avec tout ce qu’il faut

des vélos des vélos et encore des vélos (lo)

des vélos de course genre Colnago (go)

ou des vélos pour la montagne même si ici

il n’y en n’a pas beaucoup

même qu’on l’appelle la Montagnette (nette)

mais des vélos de rando pas trop

mais peu à peu on lui a fait comprendre

que ça existait aussi (si)

un jour il me dit : je vais m’agrandir

je vais acheter le magasin d’à coté (té)

pour vendre des bicyclettes à l’électricité (té)

et puis un jour on a vu un panneau sur la porte

j’ai déménagé mais pas juste à coté (té)

mais bien très loin dans la zone industrielle

mais qu’est-ce qu’il a donc été faire dans cette galère

je vais vous esspliquer

ses clients en effet ne roulent pas à vélo

ils font du vélo de course

sur leurs Colnago, Bianchi ou autres trucs à 3000 boules

au moins sans compter les options

alors forcément, ils ne viennent pas au magasin à vélo

mais bien avec leurs voitures, grosses en général

et le parking du petit magasin était bien trop petit

pour les recevoir

et ils l’ont fait savoir

alors il a déménagé

dans la zone industrielle

fini le petit magasin de vélo dans le centre ville

et quand vous déposez le votre

et bien vous rentrez à pied

j’ai fait deux fois le trajet

une fois pour rentrer chez moi

et une autre pour revenir le récupérer

et on ne m’a même pas proposé un vélo de prêt

ça vous apprendra de ne pas posséder

une grosse bagnole pour transporter

votre vélo

et puis une fois

il a monté une couronne de plateau

à l’envers sur mon vélo

mais j’ai payé 35 balles

j’m’en souviens encore

je vous dis pas la galère

pour grimper un col

ça voulait pas marcher

c’est normal c’était à l’envers

heureusement y’avait pas loin

un vélociste qui me l’a remis à l’endroit

ça marchera mieux comme ça

qui m’a dit

quand je l’ai dit

s’est même pas excusé

alors j’y vais plus

j’aime pas les parkings de bagnoles qui puent

************************************************************

Les tégévés sillonnent la plaine

dans un feulement reconnaissable

les gens vont et viennent

dans ces fusées roulantes

bleues, grises ou blanches

ça dépend de la compagnie

mais ils foncent sans savoir où ils passent

mais moi je les vois bien

j’ai le temps

je roule à vélo

ce vélo qui me ramène chez moi

ou m’emmène ailleurs

c’est toujours du bonheur

le ciel est bleu même s’il est pâle

la température douce avant les prochains

soubresauts de l’hiver

il va falloir se planquer

ça va souffler sévère

on va la jouer pépère

 

C’est Noël

les navigateurs se déguisent en Père

et décorent leurs bateaux

surtout les filles d’ailleurs

elles nous font bien rire

avec leur regard décalé sur la vie

des baleines frôlent les frêles esquifs

même si c’est beau

ça doit foutre les chocottes

c’est balèze ces bestiaux

si ça vient à se frotter à la carène

ils sont loin

elles aussi

approchant le point Némo

c’est là qu’on est le plus loin de toute vie au monde

au milieu de l’océan pacifique

soit un peu au milieu de nulle part

 

Trop de vent pour rouler

j’en profite pour marcher

Cap sur l’Aiguille, ça frôle les 126 mètres

le bouc solitaire est toujours là

il vient renifler mes affaires

dès fois qu’il aurait quelque chose à glaner

mais j’ai rien apporté pour toi je lui dis

tans pis, il ne se vexe pas

 

Revenir à la ville

elle qui ne se refuse pas

mais pour y faire quoi

quand les musées sont fermés

et les cinémas obscurcis

par des ordres iniques

alors déambuler

chercher un livre

que je ne trouve pas

en faire le tour

pour s‘occuper, sortir

ne pas rester enfermé

voir des gens à qui on n’est pas obligé de parler

des devantures de magasin

où on n’est pas obligé de rentrer

mais on peut, si on veut

même la ville paraît endormie

elle aussi par la pandémie

et les regards ne sont plus les mêmes

comme si l’autre pouvait être

un éventuel suspect

qu’avons nous fait de la vie

 

Le matin, je me connecte au Vendée Globe

pour prendre des nouvelles de mes ami.e.s

on peut dire ça de gens dont j’ai des nouvelles tous les jours

c’est pas toujours le cas

les filles sont extras

Clarisse Cremer, la plus jeune de la flotte (30 ans)

qui parfois semble à la limite de craquer

on ferait pas trop les fiers à bras

à sa place tout seul au milieu des océans

Isabelle Joschke (43 ans et 7éme au classement général)

Pip Hare (46) et son accent anglais so british

ou encore Alexia Barrier (41)

ont plus de bouteilles (à la mer)

et semblent appréhender cette course plus calmement

même si elles avouent se faire bien secouer

et négliger leur tenue

elles n’inviteraient personne à déjeuner sur leur bateau

si on prend leurs histoires en cours de route

tout cela peut paraître bien abscons

mais si on a suivi leurs périples depuis le premier jour

le récit de leurs aventures prend toute son intensité

et on est content de savoir qu’elles vont bien

qu’elles profitent d’un moment de répit pour se reposer

ou prendre soin d’elles

 

Une dernière promenade à vélo pour conclure la semaine

retour aux Baux par le vallon de l’enfer mais dans l’autre sens

quelques vélo mais beaucoup de bagnoles

mais des belles de sortie :

Mustang au V8 rageur et R8S jaune qui s’la pète dans les virages

tout le monde s’amuse

ça caille grave et il faut au moins quatre couches de vêtements pour se protéger

ça va j’ai ce qu’il faut

bonne nuit

Partager cet article
Repost0

commentaires