Le cœur du monde de Natalia Mechtchaninova – Russie – 2019 - 124mn
En attendant le carnaval de Marcelo Gomes – Brésil – 2019 - 86m
Le premier film est passé tellement inaperçu qu’on ne trouve même pas son affiche sur internet et c’est bien sur grâce à la Médiathèque Numérique que je peux le visionner.
Igor est vétérinaire dans une ferme d’élevage de chiens de chasse mais pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de la chasse aux renards et autres animaux vivant dans des terriers. Une séance d’entraînement nous le prouve.
Il est logé sur place dans une cabane plus que rustique mais n’a pas l’air de s’en plaindre. La famille l’accueille souvent pour partager des repas mais cette solitude lui plaît. Il participe à la vie de la ferme et semble vraiment plus à l’aise avec les animaux qu’avec les humains.
Il est aussi questions d’écologistes qui les surveillent pour tenter de les prendre en flagrant délit de torture animale, de passé compliqué pour Igor et de malentendus qui entraînent des excès.
Dans une ambiance boueuse à souhait, la réalisatrice nous propose la description de la vie des ces gens vivant dans des endroits éloignés de toute modernité. Des acteurs exceptionnels paraissant vivre eux mêmes ce quotidien, une relation intime avec les animaux, le tout dans un film passionnant et révélant une Russie qui surprend toujours.
La seule image que j’ai pu trouver pour ce film mais elle en représente bien l’ambiance
Pour le suivant, c’est avant tout un intérêt profond pour ce pays qui m’a donné envie de le voir. La ville de Toritama où se déroule l’histoire n’est située qu’à quelques kilomètres de Caruaru, 40km exactement et aussi à 140km de Recife, la capitale de l’état de Pernambuco. Recife, j’y ai vécu une bonne partie de ma vie brésilienne et Caruaru un peu aussi car je travaillais (bénévolement) dans un restaurant macrobiotique tenu par un ami de Roberto (mon grand ami de Recife justement).
Caruaru est, ou était, connue à l’époque pour être la capitale des repentistas et de la céramique. Les repentistas sont des poète de rues qui éditent des petits livrets, appelés aussi ‘Littérature de Cordel’ qu’on pouvait acheter sur place et la céramique fait penser aux santons mais vraiment orientée sur le folklore local.
Toritama est devenue la capitale du ‘Jeans’ du brésil. Ses habitants (40.000) l’ont transformée en un immense atelier où se fabriquent 20 millions de ce vêtement soit 20 % de la production du pays.
Les images donnent le tournis, les gestes répétitifs de ces hommes et ces femmes concentrés sur leur machine à coudre à faire des poches, des braguettes, des passants, à les scarifier à l’aide de racloirs et autres cutter. Elles et ils y passent plus de 10 heures pas jour, entrecoupé de pauses pour le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner et il n’est pas rare de se coucher à 22h00, harassé de fatigue mais c’est l’argent qui fait ses règles ici et il y a moyen, à condition d’accepter d’en devenir esclave, de s’enrichir…..jusqu’à quand ???
Le réalisateur revient dans la ville qu’il a connu 40 ans auparavant et qui vivait dans le silence d’une petite ville agricole. Maintenant c’est le fracas incessant des véhicules et des machines qui en rythme les heures.
La seule semaine où elle retrouve le calme d’antan, c’est pendant la période du carnaval où presque toute la population part au bord de la plage pour décompresser et défiler.
Le réalisateur se concentre sur quelques figures impliquées ou non dans le délire de cette ville qui grandit dans un chaos indescriptible (voir la construction des maisons) et qui doit certainement plaire au président ultra-libéral élu. Jusqu’à quand ???
Tô me guardando pra cuando o carnaval chegar (Chico Buarque)